Citations de Mark Gatiss (60)
J’ai toujours fait preuve d’un manque de discernement affligeant quand il s’agissait de juger du caractère des autres. C’est, paraît-il, la plus charmante de mes vertus.
Et vous, qu'êtes-vous donc ? Artiste réputé et dandy raffiné le jour, mai la nuit tombée... gourgandin, sodomite et assassin !
Je devais admettre que c'était plutôt bien résumé.
Une gueuse obèse et maquillée comme le galop d'essai d'un apprenti croque-mort entreprit de me faire de l'œil, mais je m'appliquai à examiner mes ongles jusqu'à ce qu'elle se lasse. Je n'ai guère de goût pour les gros et, chez une putain, je trouve que cela trahit un manque de conscience professionnelle.
Pour ceux d’entre vous qui ne sont pas au courant (mais où étiez-vous, enfin ?), je m’appelle Lucifer Box, artiste peintre, auteur occasionnel de mémoires croustillants et agent (très secret) au service de Sa Majesté. Je vous avoue volontiers (quoiqu’avec une pointe de tristesse) que ma carrière artistique était alors plus ou moins morte et enterrée. La mode, cette chienne sympathique mais inconstante, avait continué son chemin, et les fringants adeptes de la nouvelle école me regardaient d’un œil pour le moins suspicieux. Ringard, obsolète, d’avant-guerre (la Grande, s’entend, bien que je ne lui aie personnellement rien trouvé de majestueux)… Entre les Surréalistes, les Cubistes et les Quoiencoristes, il n’y avait plus guère de demande pour un portraitiste de génie comme moi. Oh, ne faites pas semblant d’être outrés ! La modestie, c’est pour les amateurs.
À présent que j'avais gagné la confiance de Supple, il s'agissait de trahir celle des autres. Il fallait bien faire passer le temps.
Dans la touffeur de la nuit, je repris le chemin de Downing Street et lançai un joyeux "Bonsoir !" au garde en faction devant le numéro 10 avant d'entrer au numéro 9.
Vous allez sans doute me traiter de crâneur, mais après tout, il faut bien que quelqu'un y habite.
Voilà qui était plus louche qu'une cuillère à soupe.
Il était américain, je n'avais donc d'autre choix que de lui tirer dessus.
Un long bain chaud suffit à me requinquer — à tel point que je finis par user de ma main droite pour évacuer un surplus d'énergie, tout en imaginant que c'était la douce Bella qui m'offrait ce plaisir.
— Pourquoi lui as-tu menti ?
— Parce que les gens détestent t'informer. Mais ils adorent te contredire.
Je ne connais pas une seule belle fille qui n'ait pas un faible pour les marins. Heureusement, toutes les belles filles que je connais savent également apprécier le charme d'un agent secret, car je n'ai pas l'étoffe d'un loup de mer. Quelques jours plus tard, alors que les autres passagers de La Mandragore admiraient la baie de Naples, j'étais prostré dans ma cabine, une serviette humide enroulée autour de la tête, en grande conversation avec la cuvette des toilettes.
J'ai toujours fait preuve d'un manque de discernement affligeant quand il s'agissait de juger du caractère des autres. C'est, paraît-il, la plus charmante de mes vertus.
Je ne suis pas un psychopathe... je suis un sociopathe hautement fonctionnel.
Je vous ai déjà exposé mes déboires dans le monde de l'Art. Il est donc temps pour moi de tenir ma promesse et de vous parler de mon autre passe-temps, c'est-à-dire l'espionnage.
- Je le savais ! m'écriai-je, triomphal.
C'était un gros mensonge, mais peu importait.
Je tapai du poing sur la table et, aussitôt, le regrettai. Mes mains sont fines et délicates, je ne devrais pas les maltraiter.
Alors M. Jackpot braqua sur moi ses yeux immenses en un plaidoyer silencieux. Un instant plus tard, il posa une main sur ma cuisse.
Comment réagir à cela ? Pour un gentilhomme de bonne naissance comme moi, il n'y avait qu'un seul choix possible. Je le baisai.
Je ne connais rien de tel qu’un petit tour à la morgue de Scotland Yard pour se mettre le moral dans les chaussettes.
Je commandai une tasse de thé avec une rondelle de citron et, le menton dans la main, étudiai la gracieuse jeune femme qui, d'un instant à l'autre, allait se retourner et se révéler n'être qu'une affreuse gorgone.
Elle aussi semblait écouter l'air d'opéra, la tête légèrement inclinée. J'avais l'impression qu'elle souriait. Soudain, elle se déplaça sur sa chaise, et le soleil illumina son visage.
Je reposai ma tasse avec un fracas de porcelaine.
La jeune femme n'était autre que Bella Pok.
Alors M. Jackpot braqua sur moi ses yeux immenses en un plaidoyer silencieux. Un instant plus tard, il posa une main sur ma cuisse.
Comment réagir à cela ? Pour un gentilhomme de bonne naissance comme moi, il n'y avait qu'un seul choix possible. Je le baisai.