Selon moi, tout le monde, à son échelle, devrait s'autoriser des aventures. Elles servent à casser les habitudes dans lesquelles on s'enferme. À relativiser. Revenir à une certaine forme d'essentialité. Dormir. Manger. Courir. Avancer. Ressentir. Toutes ces choses fondamentales qu'on a tendance à considérer comme basiques et auxquelles on ne réfléchis même plus tant notre bonheur se trouve désormais ailleurs : gagner de l'argent ; faire carrière ; posséder le plus de choses possibles.
Je ne veux pas donner l'impression de faire la morale. Je suis lucide. J'ai moi aussi mon lot de contradictions. Je suis attaché au confort matériel vers lequel notre société nous pousse. Mais, dès que j'en ai l'occasion, j'aime aller en sens inverse, constater à quel point on peut être heureux avec pas grand-chose. L'aventure faire tomber les masques que l'on porte tous les jours, au boulot, entre amis, en famille même. Elle révèle. Elle nous laisse à fleur de peau, sans notre carapace. Elle nous fait vivre fort.
Dans un monde de plus en plus urbanisé, je pense qu'il est important d'être confronté à la nature, de l'expérimenter, et pas seulement à travers des écrans. Les habitants des montagnes ont beaucoup à nous apprendre. Sur plusieurs générations ils ont bâti des villages, ils ont leur rituels, leurs histoires, ils savent se nourrir à partir de leur environnement, planter, cueillir, chasser, prédire la météo à venir en fonction des signes que leur adressera nature. A forcée se sédentariser nous avons perdu toutes ces connaissances, elles ne s'apprennent pas dans les livres. Pour moi, ces savoirs, ces traditions font et doivent faire partie du sport que je pratique. Il ne s'agit pas que de courir puis de repartir loin des montagnes sans rien avoir appris. Il s'agit de regarder autour de soi, d'éprouver ces grands espaces pour mieux les aimer et les protéger. De s'inspirer des animaux qui peuplent aussi, en osmose avec leur milieu. Fondateur de Sea Shepherd, Paul Watson explique que l'intelligence se mesure à la capacité de vivre en harmonie avec son environnement. En se fondant sur ce critère, force est de constater que l'homme est tout en bas de l'échelle.
Mettez-vous des défis, allez-y ! Ils vous grandiront.