Mathilde Aloha

- Bonjour, il me faut un billet pour le vol à destination de New York qui part dans trente minutes.
L'hôtesse hoche la tête gentiment mais je m'impatiente. Quand elle relève les yeux, je lis la réponse avant même qu'elle ne la dise.
- Je suis désolée, mais il n'y a plus de place disponible pour ce vol.
- Vous ne comprenez pas, il faut que j'embarque. La femme de ma vie va s'envoler pour New York dans cet avion. Elle est dans ce vol. Il faut que j'obtienne un billet sinon je ne pourrai pas lui dire que je l'aime.

C’est à ce moment-là que Cameron relève la tête et qu’il remarque enfin ma présence. Je lui fais un petit sourire, m’attendant à ce qu’il fasse de même, mais l’expression fermée de son visage est bien loin de ressembler à un sourire. Je ne comprends pas ce qui lui arrive. Est-ce que ça le gêne tant que ça que je traîne avec Enzo ? Parce que, si c’est le cas, il va devoir s’y faire et apprendre à partager ses amis.

- (...) C'est vrai, elle aurait dû t'en parler, mais quand on fait quelque chose par passion, on peut agir de façon stupide. Quand tu fais une chose avec la peur de décevoir les autres, tu peux agir de façon stupide.

Nous ne savons pas de quoi demain est fait. A un moment, tout va bien et l'instant d'après, tout peu s'écrouler. Rester bloqué dans le passé est mauvais.

- (...) Parfois, il faut savoir laisser tomber les autres pour se concentrer sur soi et uniquement sur soi.

-Tu n'obtienderas plus jamais rien de moi, Olivia. Et tu sais pourquoi ?
Elle secoue la tête.
-Parce que, un jour, la fille que tu vois à côté de moi je l'épouserai.

Ma mère me répète toujours que le pire ennemi que nous pourrions avoir, c'est nous-mêmes.

- Si tu travailles, que tu t'en donnes les moyens, tu y arriveras. Il ne faut jamais baisser les bras. Toujours croire en ses rêves.

Je n’arrive pas à mettre de mots sur ce que j’éprouve.

Jamais je n'ai ressenti de sensations aussi fortes. Je ne sais pas où tout cela va nous mener mais pour rien au monde je ne voudrais être ailleurs.

- (...) Tu es ma raison de vivre, Lili.

-Dans la vie, il nous arriver d’agir sur un coup de tête. On se contente de vivre à fond le moment sans penser aux conséquences. Sauf que, parfois on fonce, on fonce, persuadé d’être hors d’atteinte, et sans le savoir, on file droit vers les regrets.

J'ai beau essayé de la repousser, avec le temps, je découvre qu'elle est loin d’être celle que l'on pense. Elle est gentille, intelligente, pleine de vie, elle aime se consacrer aux autres avant de penser à elle, mais aussi, elle est un putain de canon. Comment ai-je pu passer à coté de son corps si bien proportionné?

L’amour est un sentiment si puissant qu’il transcende les âmes.

Est-il bipolaire ou extrêmement lunatique ? Je ne vois pas d’autre explication possible pour justifier ses changements soudains de comportement. Ça me dépasse totalement. Je tourne la tête et l’aperçois de dos, toujours assis sur le canapé, son téléphone désormais à la main. Et si j’allais m’asseoir près de lui ? La soirée se déroule plutôt pas mal pour le moment, je dois en profiter. Peut-être que les choses changeront entre nous pour le mieux après ce soir ? Et après tout, la vaisselle peut attendre. Je commence à avancer vers le canapé en souriant, heureuse, mais avant même que j’arrive à sa hauteur, il se lève et porte son téléphone à l’oreille.
— Allô, Leila ? À ce prénom, mon sourire s’évanouit et je ressens une violente crampe me tordre le ventre. Je retourne en vitesse dans la cuisine et appuie mes mains sur l’évier. Putain mais c’était quoi ça.

— Tu connais After, l’histoire écrite par Anna Todd ?
— Oui, je dis, légèrement suspicieuse. Mais je ne vois pas le rapport entre cette histoire et Cameron et moi.
— Bien sûr ! lance-t-elle en traînant sur le dernier mot.
— Non, je te jure, Grace ! Je ne vois pas comment cette histoire pourrait être comparable avec la « relation » que j’ai avec Cameron.
— Au début du récit, Tessa et Hardin se détestent mais, à la fin, ils sont ce que l’on peut qualifier de plus qu’accros l’un à l’autre. Tu ne connais pas l’expression « De l’amour à la haine, il n’y a qu’un seul pas » ? C’est clairement adapté à la situation !
Chapitre 4

Le regard plongé dans l'immensité de la voûte céleste, je me dis que je n’aimerais pas être ailleurs, tout simplement parce que, si la vie avec Lili ressemble à ça, je suis, sans hésiter, prêt à vivre une éternité à ses côtés.

« Je te connais, Elena. Tu étais en colère contre moi et tu avais toutes les raisons de l’être. J’ai merdé la dernière fois, mais je pense que j’ai compris la leçon. Quand j’ai cherché à te voir à la sortie de tes cours de danse, était pour te dire que je suis prêt.
-Prêt à quoi ?
Il prend une profonde inspiration.
-Te perdre m’a fait beaucoup réfléchir et j’ai pris conscience que tu étais tout ce que je voulais. Peu importe les conséquences que l’officialisation de notre relation pourrait avoir, je te veux toi et je veux que tout le monde le sache.
-Cam va faire la gueule, je réponds, la voix voilée par l’émotion. »

« -Comment ça tu as du retard ?
Alors que je me relève après avoir enfilé mes sandales, je croise le regard de Cameron qui me fixe avec de grands affolés. Les stigmates de son combat on presque tous disparu.
-Tu veux dire que...
-Que je suis en retard pour aller en cours.
J'éclate de rire en le voyant pousser un long soupir.
-Putin, j'ai eu une de ces peurs...lâche-t-il en passant une main sur son visage. Enfin, non pas qu'avoir une mini-toi-et-moi serait déplaisant, mais on est BEAUCOUP trop jeunes. »

- Vous êtes les meilleurs, chuchote Cameron. Je n'ai aucune idée de ce que je pourrai dire pour être à la hauteur. Une étoile, quoi! C'este tellement hallucinant.
- Ne dis rien, alors. Voir cette étincelle de bonheur briller dans ton regard nous suffit largement, je réponds.