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Critiques de Matthias Lehmann (84)
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Agora

Partant de croquis réalisés en pleine rue, de quelques photographies floues ou mal exposées, de documents variés mais aussi de souvenirs personnels, Matthias Lehmann a composé de grands dessins à l’encre, de son trait caractéristique, pour donner vie à des scènes à la fois totalement imaginaires et profondément vraies ou du moins vraisemblables.
Lien : https://www.actuabd.com/Agor..
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Chumbo

Belo Horizonte, 1937, la famille Wallace est en route. Oswaldo Wallace, Maria Augusta, sa femme, ses fils Severino et Ramires et la petite dernière Adelia se rendent dans les montagnes. Wallace y est propriétaire de mines et la révolte gronde, les salaires n'ont pas été payés depuis 3 mois.



Ainsi commence l'énorme fresque racontée par Matthias Lehmann. Une fresque familiale, l'auteur s'étant largement inspiré de sa famille brésilienne pour bâtir une autofiction. Mais aussi une fresque politique tant elle traverse l'histoire du Brésil, contant les renversements militaires, la peur communiste, les espoirs et les déchirements, pendant près de 70 ans.



Cette saga se déguste lentement, il faut se l'approprier. Dans un graphisme en noir et blanc, fin, vivant, fourmillant, hachuré, accompagné de dessins inspirés de la presse et de la publicité de l'époque, le lecteur tente d'apprivoiser l'évolution de personnages torturés dans un pays brûlant.



Dans "Chumbo", Matthias Lehmann parvient sur 368 pages à lier la grande histoire du Brésil avec celles, intimes, de personnages (les 2 frères surtout !) que l'on prend plaisir à suivre. Un tour de force intense et déstabilisant !

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Chumbo

Je salue le travail extrêmement fouillé de Matthias Lehmann qui a livré un labeur énorme, à retracer l'histoire de la riche (au début) famille Wallace. L'auteur a puisé dans sa double culture et dans ses souvenirs d'enfance l'envie de tracer cette fresque énorme, couvrant quelques 80 ans de l'histoire brésilienne. En revanche j'ai trouvé la lecture laborieuse, pour deux raisons : le côté "trop de tout", trop de référence, trop d'évocation politique, économique, sociale. Il m'a fallu souvent vérifier sur Internet pour comprendre de quoi on parlait exactement.

Deuxièmement, je sais que la technique de gravure est importante pour l'auteur, mais j'ai trouvé qu'elle ne fonctionnait pas toujours ici : ainsi le noir et blanc, le trait "en gros" ne s'applique pas tellement pour rendre la sensualité d'une étreinte ou d'un plat gastronomique. On ne reconnaît pas toujours bien les personnages d'autant qu'ils vieillissent, et des personnages il y en a ! En bref un gros morceau (près de 400 pages grand format !) à réserver à un public avec une bonne connaissance préliminaire du Brésil et de son histoire.
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Chumbo

A chaque fois que j'ouvre un pays qui ne se passe pas en France, à quelques exceptions près, je me rends compte que j'ai peu de connaissances sur l'histoire de bien des pays.



Ainsi Chumbo permet d’appréhender l’histoire, la politique et la culture du Brésil au XXe siècle. Matthias Lehmann publie un roman graphique basé sur son histoire personnelle : la chronique d’une famille au Brésil sur soixante ans.

Ainsi on suit une famille de Belo Horizonte : un père souvent répugnant, une mère dans l'ombre de ce père et leurs enfants Severino, Ramires, Adélia, Ursula et Bérénice à partir de 1937.

Il aura fallu trois ans et demi de travail à Matthias Lehman pour emmener ses lecteurs dans un demi siècle d'Histoire collective.On ne peut être qu'impressionné par le talent du dessinateur et ses 368 pages de dessins foisonnant de détails et de trouvailles graphiques, avec un style qui évoque souvent celui de Robert Crumbn jalonnant aussi son récit de dessins satiriques et de coupures de presse pour raconter tous les événements historiques qui vont marquer la vie des personnages.

Multipliant les angles (la presse, l'architecture, la musique, la littérature, le football), Chumbo, au delà de l'histoire d'un pays, dépeint ses cultures, sa sociologie et montre la réalité violente d'un pays sous la dictature.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Chumbo

Une œuvre fleuve...



Matthias Lehmann, auteur complet sur cette BD, réalise quelque chose de rare : suivre une famille brésilienne sur le temps long, de 1937 aux années 2000. Autofictionnel, l'auteur a puisé dans ses propres souvenirs de famille pour faire ce livre.



Le challenge est immense ! L'auteur a du accumuler une somme de travail colossale pour arriver à ce résultat. Mais quelle maîtrise de Matthias Lehmann, c'est bluffant, à en être jaloux !



L'histoire est particulièrement dense, profonde. Matthias Lehmann restitue avec réalisme l'ambiance du Brésil contemporain, en en soulignant les enjeux (dictature, patriarcat, partage des richesses, insécurité, sexisme, ségrégation, corruption...), tout en développant les ramifications de son scénario avec brio. Il n'hésite pas à mettre en évidence certaines contradictions : comme celles de Severino Wallace, fils à papa qui passe par le communisme, avant de devenir un richissime auteur de romans...



Le découpage des pages est tout aussi intelligent. Si les compositions de Lehmann sont variées, ses choix sont toujours justifiés. L'ensemble est très dynamique, avec des respirations de temps en temps (doubles ou pleines pages) et le livre ne m'est pas tombé des mains, ce qui est régulièrement le cas quand je me lance dans un roman graphique.



Ses dessins, au stylo, sont également très plaisants. Un peu comme dans La vengeance de Croc-en-jambe (du même auteur), les protagonistes du livre ont l'allure de pieds-nickelés, littéralement. Longtemps auteur de fanzines, la composition graphique de Matthias Lehmann grouille de traits, de hachures et autres canevas. De cette manière, il souligne la couleur de peau, la crasse ambiante ou encore l'âge de ses personnages, qui vieillissent inexorablement.



Ces graphismes, qui évoluent à chaque chapitre, influencent notre discernement. Tout est en noir et blanc. De cette façon, Lehmann voulait « éviter de faire du tropicalisme ». Ainsi, on peut parfois être attristé par une scène dramatique, souvent soulignée par une case plus grande, une mise en page spécifique. Inversement, les personnages, aux looks un peu caricaturaux, prêtent souvent à sourire. Car, finalement, la vie de ces personnages n'est pas totalement tracée, elle est aussi assez absurde, avec de nombreuses situations imprévues. Cela tempère pas mal nos émotions : on n'en vient jamais aux larmes, mais on ne rit pas non plus à gorge déployée...



De ce fait, je n'ai rarement eu d'émotion forte en lisant ce livre, qui alterne entre le chaud et le froid. Mais, j'ai apprécié plonger dans une certaine ambiance, dans un ailleurs, un autre temps... et découvrir les vies de ces personnages, tout en relief.



Une certaine perception des années de plomb brésiliennes (Chumbo)...



à lire et à relire.
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Chumbo

Je remercie Babelio – via sa Masse Critique – et les éditions Casterman de m'avoir permis de découvrir ce superbe roman graphique.

Matthias Lehmann s'inspire de son histoire familiale pour conter l'histoire du Brésil de 1937 jusqu'au début des années 2000. J'avoue que l'histoire brésilienne ne m'était pas du tout familière avant d'entamer ce livre et… j'ai appris plein de choses sur ce pays, son histoire, sa politique et son peuple.

Les personnages et leurs destins se croisent et s'entrecroisent dans ces 364 pages pour le plus grand bonheur du lecteur.

Mais, personnellement, plus que l'histoire, c'est vraiment le graphisme de Matthias Lehmann – que je connaissais déjà suite à la lecture de la Favorite – qui m'a convaincue. Les personnages sont magnifiés par cette illustration faite de courbe et de traits, avec de sublimes doubles planches. Même s'il tarde au lecteur de découvrir la suite de l'histoire, je n'ai pu m'empêcher de rester scotchée sur plusieurs pages afin d'admirer la technique choisie, celle-ci étant parfaitement maîtrisée.
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Chumbo

Chumbo est une magnifique et passionnante saga familiale sous la forme d’un gros (364 pages) et beau roman graphique, un bel objet littéraire à garder dans sa bibliothèque.

Ce roman graphique de Matthias Lehmann est une immense fresque, des années 1930 aux années 2000, sur un pays, le Brésil, marqué par la dictature des années de plomb, le titre de l’album « Chumbo » signifie « plomb » en brésilien.

Un gros roman graphique dont j’ai aimé le graphisme à l’encre noire toutefois une BD exigeante, qui nécessite un minimum d’attention afin de capter toutes les subtilités de cette histoire familiales et de ses personnages qui est racontée à travers le destin de deux frères, Severino et Ramires que tout oppose.

J’ai également aimé la reconstitution historique qui m’a permis d’en apprendre beaucoup sur ce pays fascinant toutefois je me suis un peu perdue dans l’intrigue et dans les personnages ne sachant plus trop qui était qui surement à cause du trait de dessin en noir et blanc qui ne nous permet pas de différencier les visages des différents personnages très nombreux.
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Chumbo

Une fresque fraternelle au milieu du Brésil au rythme plutôt lent et pas toujours simple à suivre.



L auteur nous propose son hommage à la tradition familiale de mise en abîme : faire parler des personnages fictifs qui pourraient bien avoir un lien avec des personnes bien réelles. Sans juger du fond de l histoire, la forme est par moment un peu décousue, et pas toujours passionnante.

Il y a des moments qui font plonger dans une époque et une ambiance du Brésil (le début) mais qui s égarent ensuite, à l’image des personnages principaux, dans des pérégrinations dont on ne saisit pas bien le propos.
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Chumbo

Une fresque qui court des années 30 à la fin du XXeme siecle au Brésil et qui suit la famille Wallace composée du père, macho méprisant qui cherche à reproduire dans son fils cadet, son parfait alter égo, la mère, qui voudrait se libérer de la tutelle maritale et de ses enfants, et des enfants, Severino, l'ainé, intellectuel, qui souffre de son physique et cherchera à s'engager à gauche, tandis que son frère Ramires, d'un an son cadet, est son modèle inversé, comme son père, pro militaire,et 3 petites soeurs qui apparaissent par intermitences. La vie n'est pas simple pour tous, malgré une vie plutot aisée.

ISituation politique instable oscillant entre régime militaire, corruption et pouvoir fort? Des tentations utopistes incarnées par les pérégrinations de Severino et ses tentatives de suivre ses udéaux. Difficultés de vivre dans un monde fait par les hommes pour les hommes pour les personnages féminins.

C'est une intrigue multiple allié à un graphisme à la Crumb (et ce n'est pas forcément un compliment) avec des personnages complexes, très ambivalents, à la limite de la génance parfois, car les personnages ne sont pas forcément sympathiques - même Severino même sa mère. Cela reste très riche et intéressant sur un contexte brésilien peu connu pour nous européens.
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Chumbo

Années 1930, Belo Horizonte, Oswaldo Wallace est un riche propriétaire. Rude avec ses employés, avec ses enfants Severino et Ramires et avec son épouse. Imbu, graveleux, il n'est apprécié que grâce à son argent. Il lutte violemment contre les grévistes dans son entreprise, ceux qui demandent juste depuis trois mois à être payés. C'est le cas de Luis Rebendoleng qui peine à faire survivre sa famille.



A travers ces deux familles au passé et à l'avenir très différents, Matthias Lehmann fait vivre soixante-dix ans du Brésil. Régime autoritaire jusqu'en 45, puis démocratie avant un coup d'état et l'instauration d'une dictature entre 1964 et 1985 et enfin retour de la démocratie (le roman graphique s'arrête en 2003.



Severino et Ramires, les fils d'Oswaldo, sont très différents, le premier réservé qui deviendra journaliste puis écrivain et le second extraverti, qui prendra fait et cause pour le pouvoir dictatorial, joueur, violent, dragueur très lourd, il ressemble à son père. Les deux frères sont les principaux personnages de cette histoire qui croiseront les enfants Rebendoleng et notamment Iara qui impressionne Severino et émoustille Ramires.



Roman graphique choral assez conséquent qu'il vaut mieux ne pas trop lâcher pour ne pas se perdre dans les personnages assez nombreux. J'avoue avoir été séduit par le dessin en noir et blanc, assez libre dans son découpage : petites ou grandes cases, voire pas de cases du tout, des reproductions de journaux, des doubles-pages, des pages muettes (dont celle que je mettrai ci-dessous qui, en quelques coups de crayon montre comment une ville change).



Pas mal d'ellipses -d'où parfois cette peine pendant une ou deux pages à retrouver le fil- qui permettent de balayer l'histoire du pays. Le livre de Matthias Lehmann est très instructif, pour qui, comme moi, ne maîtrise pas du tout l'histoire du Brésil et qui suis allé vérifier ou compléter certaines informations. J'ai une petite tendresse pour Severino le garçon sensible et réservé et pour Iara, la femme qui ne s'en laisse pas compter, ce qui, à l'époque était très compliqué pour une femme souvent reléguée aux tâches domestiques et à élever les enfants. Ils illuminent et humanisent le récit. Un ouvrage qui a dû nécessiter un travail incroyable. Très bien documentée, c'est une fiction qui permet de découvrir un pays "complexe et fascinant" (4ème de couverture), de mieux comprendre la société brésilienne.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Chumbo

Cette fresque familiale au noir et blanc somptueux parle du Brésil d’aujourd’hui en reconstituant celui d’hier.
Lien : https://www.lesinrocks.com/l..
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Chumbo

Jolie et épaisse, tranche de vie du Brésil, "Chumbo" est un roman graphique qui pourrait bien devenir culte...
Lien : https://www.avoir-alire.com/..
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Chumbo

Chacun des ses personnages se veut ainsi le reflet d’une frange de la population, l’auteur réalisant ainsi un kaléidoscope d’une société meurtrie mais ô combien riche d’une culture emblématique.
Lien : http://www.bodoi.info/chumbo/
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Chumbo

Ce livre est presque aussi monumental que le pays dont il parle. [...] Par-dessus tout, "Chumbo" illustre la question du déclassement. Ici, les névroses familiales font écho à celles du pays tout entier.
Lien : https://www.francetvinfo.fr/..
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Chumbo

Le rapport entre les classes, l’émancipation féminine et la difficulté à s’affranchir de sa condition sociale jalonnent ce tableau au style hachuré, riche en emprunts iconographiques des époques visitées, à rebrousse-poil des nombreux clichés qui accompagnent le Brésil.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Chumbo

Club N°54 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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Utiliser deux frères opposés pour présenter les fractures enracinées qui nous expliquent les soubresauts de la société brésilienne du 20eme siècle.



Vincent

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Quelques longueurs, mais vraiment intéressant.



Le dessin est influencé par Crumb, il y a pire comme influence !



André

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Biographie fictive de la famille Wallace dans le Brésil des années 30 aux années 80.



On passe du socialisme aux régimes dictatoriaux des Généraux, à la lutte communiste, au retour de la démocratie, à travers la vie de notre famille bourgeoise dont la fortune initiale vient de l'exploitation minière.



Le père personnage central sera remplacé ensuite par ses enfants qui prennent le relais, et notamment Severino, journaliste à tendance communiste qui a grandi au contact des familles pauvres de mineurs.



C'est plutôt bien construit, mêlant l'histoire du pays et certaines figures clés avec nos personnages fictifs.



Un noir et blanc qui rappellera les comics indés américains, une narration avec quelques ellipses temporelles un peu déroutante au début, des éléments culturels de chaque époque inclus, c'est très riche en contenu et c'est un beau pavé.



Ce n'est pas une BD qui plaira à tous, mais c'est une lecture intéressante.



Greg

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Chumbo

Matthias Lehmann va puiser dans le passé familial pour nourrir cette saga historique brésilienne qui s’étale sur près de 70 ans et retrace le XXe siècle. C’est parfois un peu cryptique en ce qui me concerne car je ne connais rien à l’histoire du Brésil. Mais on apprend clairement pas mal de choses. Quels noms sont vrais, quelles personnalités ont réellement existé et qui est inventé ? Voilà des interrogations qui m’ont peu gâché la lecture. Où commence l’imagination de l’auteur et où s’arrête la réalité…



Le récit démarre en 1937 avec le patriarche des Wallace, riche propriétaire, esclavagiste, bien dans l’air du temps, et qui élève ses fils à la dure. On s’arrêtera en 2003, avec les deux fils en question et la descendance. Et la destinée n’a pas orienté les choses comme on aurait pu le deviner. Entretemps, la dictature est passée par là, avec son lot d’arrestations, de complots réels ou fantasmés, de tortures, de délations. Les profiteurs font leur beurre. Les Wallace ont des revers de fortune dans ce récit de violence, de pouvoir et de sexe.



Le travail de Matthias Lehmann en noir et blanc est impeccable, c’est impressionnant. Tout comme les mises en page structurées en cases de formes différentes, improbables. Cela dit, le noir et blanc est parfois fort chargé, rempli de hachurés, d’ombres, ce qui n’est pas trop ma tasse de thé. Et j’ai parfois été un peu perdu dans le cours du récit, pour retrouver qui est qui, etc.



Fresque historique, certes, mais on ne s’ennuie pas vraiment au long des 360 pages, et ce n’est pas si fréquent sur un si long roman graphique.
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Chumbo

Des mines du patriarche à la plume d'un de ses fils, Chumbo tire le fil des années de plomb au Brésil. Cette saga familiale, fruit d'une auto-fiction, met en scène tous les acteurs et grands moments de la vie du pays entre les années 1930 et le début de ce siècle. Le dessin à la Crumb donne un ton subversif mais aussi très sensible, même si parfois crû, à ce roman graphique ambitieux et réussi. On apprécie derrière le trait faussement naïf, la consistance des personnages et la vérité des situations. Le récit, vivant et animé, est très réussi avec force élipses, riches de sens, de sous-entendus et, souvent, d'humour. La mise en scène alterne les genres au gré d'angles variés : les Unes de presse, les affiches de rues posent la réalité, des planches plus oniriques suggèrent le rêve ou les visions, avec un découpage et des plans adaptés. Les dialogues sont on ne peut plus vivants et percutants. Le tout est très riche - quelle documentation en amont de ce travail ! - et prenant. On ne s'ennuie pas et prend aussi le temps de poser l'album pour mieux digérer. Le héros a pour passion le cinéma, cet album lui fait honneur et nous y entraîne, même avec son noir et blanc apparemment simpliste.
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Chumbo

Dans ce gros pavé de 364 pages, qui a nécessité quatre années d’écriture, Matthias Lehmann, auteur de bande dessinée franco-brésilien, déroule une enquête familiale à la fois intime et politique, qui se déploie sur 70 années d’histoire brésilienne, de 1937 à 2003. On y suit le destin tourmenté de la famille Wallace, dont le père dirige une mine (au départ) prospère dans la région du Minas Gerais. L’album s’attache en particulier aux parcours contrastés des deux frères, que tout oppose : Séverino, sensible et introverti, qui deviendra journaliste, opposant politique et écrivain ; et Ramires, plus grand, plus fort et plus brutal, qui s’adonne à tous les petits trafics, vit aux crochets de sa famille et s’alliera sans états d’âme avec la junte militaire au plus fort de la répression.

Cette fresque ambitieuse, ample et spectaculaire embarque son lecteur dans tous les plis et replis de l’histoire contemporaine du Brésil, avec une bonne dose d’humour et un vrai souffle baroque. Issu du fanzine, Matthias Lehmann nous offre un dessin vigoureux, expressionniste et taillé à la serpe, dans un noir et blanc saisissant. Son trait, qui évoque tout autant la gravure sur bois que la BD indé tendance Robert Crumb, impressionne par sa précision et sa force d’évocation. Une œuvre forte, singulière, captivante.

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Chumbo

Le rapport entre les classes, l’émancipation féminine et la difficulté à s’affranchir de sa condition sociale jalonnent ce tableau au style hachuré, riche en emprunts iconographiques des époques visitées, à rebrousse-poil des nombreux clichés qui accompagnent le Brésil.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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