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Critiques de Maurice Couturier (5)
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La figure de l'auteur

Plutôt que de reconnaître la mort de l'auteur, Maurice Couturier préfère voir dans son absence apparente de ses textes la volonté qu'il a de se cacher. Toute l'histoire de la littérature serait donc marquée par cette volonté de l'auteur de disparaître derrière son texte. Romans épistolaires, confusion des voix narratives, indétermination sur les porteurs des discours, et jusqu'aux méthodes de se raconter sans le dire, ce sont quelques-unes des stratégies employées par l'auteur pour satisfaire son narcissisme en signant son texte tout en évitant que le lecteur ne pénètre son univers en se dissimulant derrière lui. La théorie littéraire avançant, l'auteur doit sans cesse réinventer des stratégies nouvelles pour ne pas se laisser "prendre". L'auteur n'est pas mort et ne mourra jamais, un texte reste une communication intersubjective entre deux entités biologiques, mais il se transfigure pour engager une interface de séduction avec son lecteur où l'auteur lui aménage un peu de place. Ce qui reste dans le texte de toute ces stratégies de dissimulation mais aussi de désir et de volition, ce n'est plus l'auteur, mais l'idéal de l'auteur, comme entité qui concentre ces contradictions et cet inconscient, en une expression, comme le disait Barthes, la figure de l'auteur.
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Les ruses d'Eros

// Je tiens à remercier Babelio et les éditions Orizons pour m’avoir donné l’opportunité de recevoir ce livre et d’en faire la critique. \\



Dans les Ruses d’Éros, Maurice Couturier nous emmène à la rencontre de l’histoire du roman moderne.

L’approche du sexe n’a pas toujours été la même. Elle a évolué en même temps que les mentalités, passant par différentes phases assez différentes les unes des autres. C’est ces phases que l’auteur nous propose de découvrir, en analysant divers romans comme Madame Bovary ou Tristram Shandy. De l’érotisme caché, de la pornographie assumée, des relations « incestes », des relations homosexuelles : les domaines abordés sont diversifiés et couvrent le spectre du sexe dans la littérature.

Pour analyser et « catégoriser » les différentes manières de toucher au sexe, le livre se découpe en six chapitres principaux : L’Aveu et le Déni, Éros Bouffon, La poésie de l’adultère, Éros désenchaîné, Éros Sexologue et Éros Poète.

Les Ruses d’Éros fut la première « chronique de roman » que j’ai eu l’occasion de lire. En commencant, je ne savais pas à quoi m’attendre. J’ignorais comment se déroulerait l’argumentation et comment toutes ces analyses s’emboîteront entre elles. Mon avis est donc neutre, sans comparaison possible à une autre chronique.



J’ai beaucoup aimé découvrir tous ces romans par le regard de Maurice Couturier et de son approche méthodique.

Le style d’écriture est simple et permet aisément de comprendre le sujet, malgré sa complexité et son étendue.

La séparation choisie est efficace et logique : on voit la progression de l’écriture érotique au fil des années.

L’auteur argumente son point de vue et nous donne les ressources nécessaires pour comprendre le sujet, même sans aucune connaissance de base sur les romans érotiques.

Il y a quelque chose que j’ai apprécié plus que le reste dans cette chronique : la description des procès auxquels ont été confrontés certains auteurs, à cause de leurs écrits « problématiques » et « trop explicites » pour leur époque. Dans de nombreux cas, on sait que tel ou tel roman a été traîné en justice, mais on ne connaît rien du déroulement de ces procès. Maurice Couturier nous emmène dans les coulisses de ces affaires et nous en décrit les péripéties.



En conclusion, Les Ruses d’Éros a été une belle découverte. Ça a été une bonne initiation au monde des chroniques romanesques et une lecture intéressante, qui a changé ma perception des scènes érotiques dans la littérature.
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Nabokov ou La tentation française

Dans le passionnant essai qu'il consacre à ses rapports avec la France et sa littérature, Nabokov ou la tentation française, Maurice Couturier relate une histoire tissée de rencontres miraculeuses et de pénibles malentendus.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
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Les ruses d'Eros

L'auteur retrace l'histoire du roman moderne à travers plusieurs grands auteurs et leur manière de parler de sexe tout en échappant à la censure.



J'ai lu cet ouvrage dans le cadre de la masse critique Babelio non-fiction et pensait trouver une lecture plus agréable. L'auteur traite des sujets de manière trop analytique à mon goût.

Je trouve en outre que les différentes interprétations invoquées, même si elles sont partagées par des spécialistes des différents auteurs/romans, me paraissent subjective et pourtant posées comme des faits avérés. La lecture trop analysée d'un ouvrage ne constitue pas ma vision de la littérature, qui doit dans l'idéal rester un plaisir (même si je comprends que pour certains il soit important et passionnant de décortiquer des ouvrages).

Une déception donc mais qui est certainement issue de mon besoin de faire de la lecture-plaisir (même si cela rime dans l'idéal avec culture) plutôt que la lecture-analyse (qui me paraît d'ailleurs trop tranchée en l'espèce).
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Les ruses d'Eros

" Cet ouvrage dresse l'inventaire des principales stratégies narratives et poétiques utilisées en réponse à ce défi par plusieurs grands auteurs appartenant au canon littéraire occidental, depuis Richardson, Sterne, Flaubert, Melville, Joyce et jusqu'à Nabokov, dont certains ont été confrontés à la censure."

Je ne vais pas faire semblant, je ne vais pas me cacher, bien que je n'aime pas critiquer négativement un livre, mais je n'ai pas apprécié cet essai. Peut-être que la raison la plus simple et la plus exacte est que je n'ai pas le sentiment d'avoir très bien compris les propos de son auteur. Mais j'ai quand même quelques arguments à avancer :

Il est question, dans la présentation de l'essai, d'"inventaire", même s'il est précisé que ce sera à partir de " plusieurs grands auteurs appartenant au canon littéraire occidental". J'ai trouvé cet "inventaire" bien pauvre. J'espérais davantage. Et, pour ce qui est du "canon occidental", je ne sais pas trop ce que c'est, mais j'ai surtout le sentiment que l'auteur a recyclé ce qu'il avait déjà écrit et dit sur l'écrivain dont il est un des spécialistes et dont il a apparemment dirigé l'édition récente de la Pléïade (qui est généralement considéré comme La référence), à savoir Nabokov, qu'il a ajouté 3 auteurs majeurs à qui la censure de leur époque a fait un procès (Flaubert, DH Lawrence et Joyce), qu'il s'est penché un peu sur la question de quelques livres antérieurs (XVII et XVIIIe s) essentiellement anglais. Et voilà ! ça ne fait pas un inventaire, n'est-ce pas ? On pourrait parler de bref florilège ou de sévère sélection subjective. Donc j'ai été déçu sur ce point.

J'ai été déçu aussi par la partie "essai" car j'ai trouvé que les quelques notions qu'il manie sont peu nombreuses et surtout pas définies ni expliquées. Ce livre s'adresse alors peut-être à des universitaires (profs et étudiants). Il se trouve que j'ai fait, certes dans les années 80, des études de lettres et que je n'ai jamais entendu parler de "personnages réflecteurs", de "narrateur moniteur" ni de "pression scopique" (que le correcteur de l'ordi souligne d'ailleurs en rouge). Il faut donc, pour comprendre, aller se renseigner soi-même. Pourquoi pas, mais quelle suffisance. Il se trouve aussi que j'ai lu plusieurs des livres utilisés (c'est sans doute cela le canon occidental) : Madame Bovary, l'Amant de Lady Chatterley, Ulysses, Ada (ou l'ardeur), Moby dick.. et plusieurs autres aussi qui sont cités. Or je trouve que son analyse des "stratégies" de ces auteurs dans ces livres est, sous réserve de ma compréhension, au mieux assez discutable au pire présentant tellement peu d'arguments qu'elles en deviennent indigentes. C'est particulièrement vrai pour la fin sur Nabokov ou il n'analyse quasiment pas et présente juste surtout un résumé clair et qui peut utile avant la lecture de ce livre complexe . Le chapitre est surtout composé d'extraits du livre. Quant au traitement de Moby Dick, dont je me demandais bien ce qu'il faisait dans la liste, il m'a paru particulièrement tiré par les cheveux (ou plutôt par d'autres types de poils, vu le sujet) : à propos de la sensation du personnage narrateur quand il est dans le gréement " Ismaël (..) s'est imaginé labourant les flots avec cette monumentale prothèse phallique" (le mat) et d'autres interprétations du même acabit.. Couturier écrit que rares sont les critiques à avoir fait un rapprochement entre Melville (Moby Dick) et Joyce. Et pour cause, à part le fait que ces 2 oeuvres sont des pavés, je ne vois pas quel lien sérieux on peut faire surtout dans un livre censé parler des stratégies narratives d'écrivains pour éviter ou se défendre de la censure.

Il y a aussi plusieurs erreurs de frappe dans ce livre. Je me demande s'il a été aussi sérieusement écrit qu'édité..
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