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Citations de Maurice Magre (36)


Heureux celui qui aura pris au sérieux le rêve de sa vingtième année.
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Je ne comprends pas l'évolution de mon temps et je demeure stupéfait devant la forme de cette évolution. Pour moi, l'humanité a pris la voie de gauche, celle qui s'éloigne de l'esprit. Elle a fait de l'égoïsme son idéal et elle tend à supprimer tout ce qui est la beauté. Et la destruction de la beauté me paraît être le résultat d'une volonté consciente. S'il y a une intelligence collective des hommes qui est consciente d'elle-même, cette intelligence a décrété que la laideur couvrirait la terre et elle est en train de réaliser ce projet avec habileté et précipitation.
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La véritable cabane nécessaire au sage est celle qu'il a bâtie lui-même pour son âme avec des planches invisibles.
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La nature a trouvé les mirages de l'amour pour nous inciter à avoir de nombreux enfants. Ayons l'air d'entrer dans ses vues, mais jouons lui le tour de ne pas aller jusqu'au bout de la course. Arrêtons nous à l'instant admirable et si rapide où, par l'échange de la sympathie mutuelle, il nous vient un agrandissement de nous même, une possession du divin qui, pour s'évanouir promptement, n'en semble pas moins être ce qu'il y a de meilleur sur terre.
La recherche de la minute parfaite où l'individu, oublieux de la survie de l'espèce, se réalise dans l'amour, voilà le vrai but qu'il faut poursuivre.
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Une vue supérieure des choses est lente à nous venir. Tout dépend, évidemment, du nombre de vies que l'on a derrière soi.
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Maurice Magre
LES LÈVRES ET LE SECRET



ENVOI

Je suis pareil à cet enfant
Qui, laissé seul, dans sa détresse
Fit une lettre et, comme adresse,
Mit simplement : Paris, maman…

De ceux qui m’aimeraient, peut-être,
Moi aussi je suis seul très loin ;
Au hasard, j’ai jeté ma lettre…
Que les hommes en prennent soin !

Pour des êtres charmants et tendres,
Dont j’ignore même le nom,
J’ai fait ces petites chansons…
Puisse une femme les comprendre !

J’ai transcrit là sincèrement
Mon cœur ingrat et peu fidèle…
Maman, Paris… écrit l’enfant…
Mais la lettre arrivera-t-elle ?…
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Un message a de tout temps circulé de l’Orient à l’Occident, comme l’eau d’une rivière bienfaisante pour indiquer aux hommes le véritable chemin de leur perfection. Parfois, sous la sécheresse du mal, l’ardeur trop vive de l’ignorance, la rivière s’est tarie et ceux qui avaient soif n’ont pas reçu l’eau libératrice. Il y a eu des siècles où il ne leur est parvenu qu’une seule goutte, portée par un homme courageux, dans le vase de son cœur. Il est arrivé aussi que l’eau a coulé à flots et que personne n’a su voir le lit profond où elle passait.
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À sept ans j’étais déjà bouddhiste, car chacun porte en lui, dès son enfance, la croyance qui l’animera plus tard.
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Tu t'aprecevras vite qu'à Paris, plus qu'ailleurs, les hommes sont divisés en deux catégories: ceux qui ont de l'argent et ceux qui n'en ont pas.
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Si Dieu voit dans les âmes, il put se rendre compte que lorsque je me relevai, les syllabes de mon serment flottant encore sur mes lèvres, je n’avais l’intention que de crier à travers la porte des paroles pacificatrices. Je cherchais une phrase générale sur l’aveuglement dans lequel nous avait jetés la boisson, la nécessité de dormir et d’oublier.
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Le but de la vie, ce qui nous donne la plus grande somme de bonheur possible est donc de plaire aux femmes, de conquérir des maîtresses attrayantes et jolies.
Connaître le but de la vie est la chose principale. Quand cette vérité me fut révélée, je compris que j’avais marché jusqu’alors comme un aveugle en tâtonnant et que maintenant seulement je voyais la lumière
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Il y a des secrets pour faire sortir l'or du fleuve. Mais ces secrets ne se transmettent pas. Il faut les avoir en soi. Egoïsme, cupidité, absence du goût de donner, voilà les caractéristiques de celui qui sait attirer les richesses. Et il faut y ajouter le labeur acharné, la patience et cette rare vertu de ne jamais renoncer.
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C’est une chose très merveilleuse que de beaux yeux puissent pleurer des milliers de larmes sans que ni leur éclat ni leur couleur n’en soient altérés.
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J'ai remarqué que, lorsqu'on vient de prendre son bain et qu'on ne s'est pas encore habillé, l'âme a une tendance à paraître nue, comme le corps. Car notre âme vraie, même pour nous-même, ne se montre qu'à de rares intervalles et de préférence la matin.
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L’AMITIÉ DE L’OISEAU



extrait 2

O porteur de bec,
Musicien bizarre,
Joueur de rebec,
Joueur de cythare !

Frère du jardin,
Frère du nuage,
Vole ce matin,
O mon petit page !

Pour cueillir trois brins
D’une marjolaine,
Trois feuilles de thym
Près de la fontaine !

Mets à mon chapeau
Ce bouquet d’aurore,
Pour que je sois beau,
Pour que nul n’ignore

Que j’ai pour ami
Un oiseau céleste
Qui s’en va parmi
La campagne agreste,

Un ami divin
Qui connaît les peines
Qu’éprouvent le thym
Et la marjolaine.

p.56-57
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L’AMITIÉ DE L’OISEAU



extrait 1

O le messager
De la bienvenue
Poète léger
À l’aile ingénue !

O le petit cœur
Buveur de rosée
Et d’une liqueur
De rose écrasée.

O fils des Devas,
Porteur de panache,
O toi qui t’en va,
O toi qui te cache !

O consolateur
Des peines si rudes
Dont souffrent les fleurs
Dans leur solitude !


p.55-56
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Je me demande souvent, le soir en me couchant, si pendant la journée qui vient de s'écouler je n'ai pas fait un pas en arrière vers la déchéance que je redoute.
Ne suis-je pas devenu un homme sérieux ?
[...]
N'ai-je pas désobéi à ce serment ? Ne me suis-je pas enfui ce matin en voyant un homme donner des coups de fouet à un cheval au lieu d'arrêter courageusement le bras de l'homme ? N'ai-je pas approuvé ce soir par faiblesse la sottise de la conversation ? Est-ce que ma susceptibilité à m'émouvoir devant la beauté n'est pas devenue un peu moins grande ?
Ah ! certes, je ne pourrais plus pleurer comme jadis à cause d'une statue qui lève les bras. L'accent de certains vers ne me donne plus cette tristesse mêlée de joie qui est peut-être une communication instinctive avec le divin. Il ne faut pas trop demander à soi-même et certaines émotions demeurent le privilège des premières années.
Mais que la lumière des pensées ne se change pas en ombre ! Que les livres me soient aussi chers aujourd'hui qu'hier et que je persiste avec une égale ardeur à y chercher l'intelligence !
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Pendant longtemps l'idée de déchéance fut associée pour moi à l'idée de famille. Pendant longtemps je fus hanté par la vision d'un petit pavillon ouvrier entre d'autres petits pavillons semblables, par l'enfant qui joue, l'épouse qui coud, par l'horrible chromo du bonheur domestique au profit duquel on abdique l'âme.
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Il y a un drame terrible qui est celui de la mort de la jeunesse. Elle meurt silencieusement et celui qui la perd ne le sait pas. Il perd ce qu'il y a de meilleur en lui et au moment de cette perte, par une curieuse aberration, il compte et admire ce qu'il a acquis. Il ne s'enthousiasme plus et s'en félicite. Il se félicite aussi de ne plus gaspiller son temps à de longues confidences entre amis. Il faut réussir. Il faut mener la vie d'un homme. La jeunesse est tuée quelquefois par la situation, quelquefois par la famille, presque toujours par l'argent.
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Mais ce qui me troublait profondément, c'était la correspondance que j'établissais entre le chant de l'oiseau et mon propre désir intérieur de voir la lumière. Moi aussi, je sentais que le soleil levant était proche, que les ombres du mal allaient se dissiper dans la forêt de mes pensées et j'aurais voulu pouvoir regarder, du haut d'un cocotier poussé en plein ciel de l'âme, la naissance de mon soleil.
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