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Critiques de Mecca Jamilah Sullivan (29)
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Big girl

Voici mon retour de lecture sur Big girl de Mecca Jamilah Sullivan, que j'ai eu la chance de pouvoir lire en avant-première grâce aux éditions Plon, que je remercie chaleureusement.

Malaya, huit ans, soixante-seize kilos. Sa mère s'obstine à la traîner chaque semaine à des réunions Weight Watchers qu'elle déteste.

Partout, son corps hors norme est montré du doigt et considéré comme un problème.

À la maison, les femmes de sa famille lui font subir une pression étouffante. Sur les bancs de son école pour riches Blancs de l'Upper East Side ou dans le Harlem tumultueux des années 1990, Malaya Clondon doit supporter les discriminations physiques et sociales.

La petite fille grandit au rythme du hip-hop sans parvenir à satisfaire la faim qui la tenaille.

Il lui faut apprendre à nommer ses désirs et à défier les injonctions d'une féminité qui n'a pas été pensée pour elle.

Big Girl est le roman de sa victoire.

J'ai choisi de lire cet ouvrage car la couverture sobre m'intriguait. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre et j'ai été agréablement surprise.

Nous sommes à Harlem à la fin des années 80 et j'ai beaucoup aimé l'ambiance qui se dégage de ce roman.

Big Girl c'est l'histoire de Malaya Clonden, 8 ans, qui vit à Harlem.

Classique pensez vous..

Pas si classique que ça car la jeune Malaya, à seulement 8 ans, pèse.. 76 kilos ! Ca, ce n'est pas banal voir carrément hors norme. Etre en obésité morbide, à cet âge là, je vous avoue que j'ignorais que c'était possible ! Car, même si c'est un roman, certains enfants peuvent réellement avoir ce problème. C'est touchant.

Malaya est grosse, très grosse, et sa famille en souffre pour elle. Son poids est un sujet récurrent chez elle, et aussi un sujet de disputes !

La fillette ne pense qu'à manger, allant jusqu'à cacher de la nourriture et se cacher pour manger. Ce n'est pas ainsi que les réunions WW vont faire leur effet ! Surtout que, quand elle y est, elle ne pense qu'à une chose : manger !

Malaya mange trop, mais il y a aussi la génétique qui joue car dans sa famille les femmes sont très fortes.

Nous la suivons sur plusieurs années, et j'ai trouvé intéressant de suivre ainsi son évolution jusqu'au lycée.

Malaya est une gamine touchante mais aussi un peu agaçante car parfois, j'avais envie de la secouer. Je comprends parfaitement son besoin de manger, de ne pas penser à son poids.

Mais quand même, quand la santé est en jeu il faut faire attention !

Même si se réfugier dans la nourriture est plus facile que réfréner ses pulsions..

Big Girl est un bon roman de la rentrée littéraire qui sort le 24 aout prochain. Je suis ravie de ma lecture et je vous le recommande avec plaisir.

Ma note : 4.5 étoiles
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Big girl



Dans son premier roman si empathique, Mecca Jamilah Sullivan capture le traumatisme épuisant d'être regardé mais jamais vu. C'est ce qui arrive lorsque l'on est réduit à un indice de masse corporelle et à un diagnostic d'obésité morbide.

Malaya est une fillette noire de 8 ans, intelligente et créative qui adore dessiner. Mais elle est très grosse, et son poids devient pour les autres son unique caractéristique. Sa mère, également en surpoids, ne peut s'empêcher de reproduire le schéma familial de culpabilisation dont elle a été victime de la part de sa propre mère.



Malaya subit au quotidien les discriminations physiques aussi bien dans son quartier de Harlem que dans son école préparatoire de l'Upper East Side à prédominance blanche. Constamment auscultée par le regard des autres, même dans celui de ceux qui l'aiment, elle apprend à jongler avec le mensonge, le vol de monnaie dans les poches de ses parents, les réveils nocturnes pour se rendre à la cuisine.

Plus on la juge, plus elle a envie de manger.

Et puis, il y a toutes ces tentatives qui deviennent des échecs, ces privations qui ne donnent pas de résultats assez rapides et il suffit d'une humiliation de plus à l'école ou dans la rue pour que la boulimie revienne combler les vides.

"Alors elle mangea- toutes les bonnes choses frites, baignées de sauce, nappées de caramel, qu'elle avait ignorées pendant ses semaines de marche. Elle revint à la nourriture avec reconnaissance, comme une amante pleine de remords, dissimulant dans son sac à dos des boites de gâteaux en plastique et des paquets de glace à un dollar, avalant le tout avec une tendresse minutieuse dans le silence de sa chambre. Elle vit son corps se regonfler, ses seins s'arrondir, son visage se bouffir comme si on l'avait piquée. Elle avait l'impression de prendre dans ses bras un viei ami dont elle avait oublié l'odeur. "



Le roman ne zoome jamais trop loin de Malaya et la suit de près durant toute son adolescence.

A peine évoque-t-il en trame de fond consistante ce quartier de Harlem en pleine gentrification. Il accompagne les déambulations gustatives de la fillette, avec une gourmandise qui met l'eau à la bouche du lecteur. En nous faisant complice de l'appétit de Malaya, séduite par ces cuisines terriblement grasses et terriblement odorantes, Mecca Jamilah Sullivan partage avec nous ces tentations irrésistibles pour ceux qui aiment la nourriture.



Mais en même temps qu'elle grandit, le quartier change de visage et les petites boutiques de plats à emporter sont remplacées par de grosses structures commerciales. Cette nostalgie s'exprime par la voix de Percy, le père de Malaya, qui envisage d'écrire un livre sur la confiscation d'un quartier historiquement noir par une culture blanche dominante.

"Malgré tout ce qu'on sait sur le monde, on n'aurait jamais cru que ces changements, ils étaient pour les Blancs qui s'installaient ici. Et eux ils ne s'en rendent même pas compte. Ils viennent ici parce qu'ils aiment Harlem _ ou plutôt l'idée qu'ils s'en font _ et ensuite ils le font disparaître. C'est toute l'histoire de la culture noire. Nous on crée la magie et eux ils la consomment et ils la prennent pour eux. "



La honte que Malaya ressent pour son propre corps a aussi quelque chose à voir avec la culture blanche et les normes de beauté qu'elle impose. Les modèles visibles dans les médias transportent tous l'image d'un corps blanc et filiforme, de même que les adolescentes de son lycée. La grand-mère de Malaya reconnaît volontiers que c'est plus difficile pour une femme noire d'avoir cette silhouette, surtout lorsque l'hérédité vient s'en mêler.

"Jamais une personne de son poids n'aurait réussi à se purger au point de devenir mince : ce genre de choses, c'était réservé aux filles blanches et maigres."



Alors qu'elle entre dans l'adolescence et qu'elle fait l'expérience de la sexualité, il devient de plus en plus difficile pour Malaya de se situer dans la cacophonie des voix qui lui disent comment gérer son apparence et comment réagir à ce climat de grossophobie si douloureux.

Avec une grande tendresse et sans le moindre jugement moralisateur, l'auteure raconte une histoire de passage à l'âge adulte qui se fait festive. Sa grande proximité avec l'intériorité de son héroïne montre l'ampleur de son talent.

Sans qu'il soit question de poids et de régimes , Malaya finit par s'imposer et à s'assumer, elle apprend à prendre la place qu'elle veut occuper et à nommer ses désirs pour enfin s'épanouir.





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Big girl

A New-York, dans les années 90, Malaya Clondon, a huit ans et pèse déjà soixante-seize kilos. En grandissant, son obésité devient de plus en plus importante, comme sa grand-mère et sa mère, elle subit le poids des préjugés, en tant que femme, noire et obèse.

Un roman très fort sur une une fillette puis jeune fille qui grandit avec sa particularité. La narration permet d'observer cette Malaya qui entend toutes les remarques qu'on lui fait sans oser y répondre. Elle semble accepter les décisions mais elle cache en fait ses pensées, ses actions. Elle est troublée par la relation pénible entre son père et sa mère, la tyrannie de sa grand-mère et de ses camarades. On ne découvre qu'une partie de ses pensées, celles sur ses parents, ses amis, ses attirances mais moins ce qui motive sa faim insatiable. Elle développe de belles amitiés mais reste une personne fragile qui souffre des remarques méchantes des autres.

C'est un très bon roman sur une femme qui sort des standards et on s'attache à cette jeune femme qui semble parfois perdue dans les attentes de sa famille et les siennes.
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Big girl

A huit ans elle pèse 76 kg, à l’adolescence elle passe la barre des 200kg. Malaya est une enfant gourmande à excès et mange beaucoup en cachette. Le mensonge fait partie d'elle, elle ment pour tout, sur son poids, ses activités scolaires...et se réfugie le plus souvent seule dans sa chambre. Sa mère a convoqué nombre de spécialistes, Malaya n'en a que faire. Tous les médecins disent, l'obésité est une maladie et sa mère de rétorquer : " c'est une maladie mais le seul remède, c'est toi. " Va t-elle parvenir .... L'idée de se trouver, de vivre celle qu'elle est véritablement détachée de tout héritage, va t-elle s'imposer à elle ? Trouvera t-elle la voie de la liberté d'être ?

Vous le découvrirez en lisant ce tout premier roman de Mecca Jamilah Sullivan et traduit par Valentine Leys, signé aux éditions Plon.



#BigGirl #NetGalleyFrance
Lien : https://www.instagram.com/un..
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Big girl

Big Girl , premier roman de Mecca Jamilah Sullivan traduit en français, est un roman foisonnant aux multiples facettes.

La plus évidente bien sur est celle de la lumineuse Malaya, mais Malaya serait elle Malaya ailleurs qu'à Harlem? Voici la seconde facette tout aussi lumineuse: Harlem ..



Revenons à Malaya Clonden. Cette gamine de huit ans au début du roman. est vive, intelligente, douée pour le dessin, aime ses parents Neyla et Percy , et aime manger . Quand je dis qu'elle aime elle aime, de préférence les aliments salés-sucrés en quantité suffisante pour la rassasier une paire d'heures en attendant le prochain en-cas... Résultat flagrant Malaya est en surpoids je dirais même que du haut de ses 75 kg elle est obèse.. C'est pourquoi sa mère la traine chaque samedi matin à la Réunion Weight Watchers ... et Malaya endure stoïquement en ne pensant qu'à ce qu'elle va pouvoir s'octroyer en douce comme consolation. Cercle infernal garanti..

Tout cela a bien sur des répercussions sur la sérénité familiale , ses parents se disputent souvent...



Le parcours de Malaya ne fait que commencer, les années passent, l'adolescence, la quête de sa personnalité, de sa place dans une société où elle détonne, ses attentes , sa sexualité naissante... et toujours et encore le réconfort dans la nourriture..



A la maison chacun vit de son côté, séparation, le drame couve , le drame survient. et Malaya parcourt les rues de Harlem.. un quartier qui change à vitesse V , un quartier devenu la proie des investisseurs , un quartier en pleine rénovation, en pleine gentrification, un quartier où les familles blanches s'installent , un quartier que bientôt les familles noires devront quitter.. S'enchainent alors des pages et des pages nous décrivant le passé , le présent de telle ou telle rue, envisageant le futur... là il m'a manqué de connaitre la ville, les habitudes de consommation new-yorkaises, bref les codes indispensables pour apprécier pleinement cette promenade au coeur de la ville.



Big girl est un splendide roman à découvrir dès le 24 août 2023 . Un grand merci aux éditions Plon pour ce partage via netgalley

#BigGirl #NetGalleyFrance !
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Big girl

Grandissant dans un Harlem en pleine mutation, Malaya, huit ans, déteste quand sa mère la traîne aux réunions de Weight Watchers. La pression et les attentes de sa mère et de sa grand-mère à la langue acérée sont implacables.



Partout, son corps hors norme est montré du doigt et considéré comme un problème. Sur les bancs de son école pour riches Blancs de l'Upper East Side ou dans le Harlem tumultueux des années 1990, Malaya Clondon doit supporter les discriminations physiques et sociales.

La petite fille grandit au rythme du hip-hop sans parvenir à satisfaire la faim qui la tenaille.



Alors qu’elle atteint l’âge adulte, son poids continue de grimper, jusqu’à ce qu’une tragédie familiale l’oblige à revenir à la source de sa faim et brise ses stigmates hérités autour du corps des femmes.



Écrit avec un lyrisme vibrant, mais avec une vraie avec tendresse, Big Girl raconte une histoire sur la façon dont ceux les plus proches peuvent occasioner le plus de dégâts dans votre vie. Qu'il est difficile d' apprendre à nommer ses désirs et à défier les injonctions d'une féminité qui n'a pas été pensée pour elle et Malaya et sa maturité acquise au fil des épreuves de la vie, va l'apprendre cruellement à ses dépens.



Big girl, roman profond et déchirant, sonde avec intelligence la définition de la fémininité et notre rapport intime au corps à et à nos désirs, avec en toile fond une dimension raciale qui rend la portée du propos plus intense encore .



Un roman a priori à destination des adultes mais qui peut parfaitement être conseillé aux adolescents sensibilisés aux question de la grossophobie et du racisme , thématiques malheureusement ordinaires et encore d'actualité .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Big girl

Nous sommes à la fin des années 80, Malaya a huit ans et c'est à ce moment-là que je fais sa connaissance. Fille de Harlem, issue d'une famille africaine-américaine, je m'attache à elle dès les premières pages. Il y a des vies marquantes, des rencontres bouleversantes. Malaya en fait partie. Big girl, c'est elle. C'est celle que sa mère traîne aux réunions Weight Watchers le samedi matin, celle à qui on demande sans cesse ce qu'elle a mangé ou pourquoi elle a tant mangé. Celle qui a un amour incommensurable pour la nourriture, source de bonheur, qui soigne et apaise.



C'est le genre de roman où le coup de cœur n'est pas immédiat mais monte petit à petit, au fur et à mesure que je m'accroche aux personnages. Pourtant, il y a des moments qui vous feront bondir ! Des choses immondes dites ou faites sous couvert de l'amour, de l'affection ou bien de l’inquiétude. Le poids, toujours le poids, comme si cette petite fille n'était que ça alors qu'elle est avant tout une âme vive, créatrice, artiste à ses heures perdues.



Comment grandit-on lorsque notre poids devient la seule préoccupation de la famille voire du monde entier ? Comment se construit-on lorsque l'on ne voit que des modèles de femmes blanches et minces alors que ça ne nous ressemble pas ?



Coup de cœur pour ce roman qui décortique la société tout en faisant ressortir ce qu'il y a de plus humain, qu'il soit bon ou bien mauvais. Pour Malaya et toutes les Malaya du monde. Pour celles qui luttent, qui tombent mais se relèvent, celles qui explosent et qui renaissent.

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Big girl

Coup de cœur pour ma part.



Mecca Jamilah Sullivan nous démontre dans son roman que malgré certains préjugés, nous pouvons changer et faire avancer le monde.

Malaya, fillette de huit ans, a des problèmes d' "obésité morbide". De plus, elle habite Harlem, un quartier où drogues et fusillades sont des lots quotidiens. Elle est élevée par ses deux parents qui ont pourtant de bons postes. Mais ils sont "africains-américains" (je cite les mots de l'auteure).

Dans la seconde partie de ce livre, nous retrouvons Malaya à quinze ans. Les premiers émois et la découverte de sa sexualité, même si malheureusement, elle est encore et toujours en "obésité morbide". Sa meilleure amie, Shaniece, va maigrir et devenir magnifique et Malaya va le prendre comme une trahison. Elle s'apercevra qu'elle éprouve également autre chose à son égard.

Puis, un évènement va transformer la vision qu'a Malaya de la vie, et la chrysalide va muer en joli papillon.

Bref, ce livre démontre que la société n'est pas tendre avec tout le monde, quelle que soit son ethnie, sa corpulence, etc...



J'ai été très agréablement surprise de découvrir la plume de cette auteure et je pense que je la suivrais dorénavant.



Merci à Mecca Jamilah Sullivan et aux éditions PLON pour ce coup de cœur !



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Big girl

Dans ce premier roman de Mecca Jamilah Sullivan, nous suivons Malaya, une petite fille de 8 ans qui pèse près de 80 kilos. Malaya est en "obésité morbide", ce qui met sa santé en danger.



Malaya est une héroïne comme on les aime dans les romans. Elle est fragile et attachante et on la suit depuis l'enfance jusqu'à l'adolescence, ce qui permet de la voir évoluer au fil des pages et des années qui passent. Et Malaya n'est pas le seul personnage que l'on apprécie dans ce roman, car comme l'auteure est parvenue à donner beaucoup de profondeur à tous ses personnages, c'est un vrai plaisir de passer près d'une décennie avec chacun d'entre eux.



La famille Clondon est assez dysfonctionnelle, ce qui explique en partie la condition de Malaya, qui semble cristalliser les traumatismes vécus par plusieurs générations de femmes (puisqu'on apprend petit à petit que toutes les femmes de la branche maternelle de Malaya ont souffert ou souffrent encore de problèmes de poids.) Malaya compense par la nourriture son grand besoin d'affection, de reconnaissance, d'appartenance, d'être vue et entendue, tout comme Nyela, sa mère, compense son besoin d'être félicitée pour tout ce qu'elle a accompli par la nourriture. C'est en réalité le portrait de trois générations de femmes très fortes que dresse Mecca Jamilah Sullivan, même si on le comprend que petit à petit, touches par touches. Il y a une bonne dose de féminisme dans ce roman, car ce sont les femmes, jeunes ou moins, qui mènent la danse et qui apprennent peu à peu à se faire confiance et à s'affirmer. D'ailleurs, ironiquement, c'est lorsqu'elle commence à assumer son physique et à affirmer sa personnalité que Malaya perd du poids.



C'est un vrai plaisir aussi de suivre l'évolution de Harlem, le quartier new-yorkais où vivent les Clondon, même si l'on comprend que cette transformation ne se fait pas sans mal. La "gentrification" du quartier est également décrite en profondeur par l'auteure qui, à travers les yeux de Malaya, dénonce l'exil forcé d'une part de la population d'origine du quartier.



Il est rare d'apprécier à la fois l'entièreté des personnages et le décor d'un roman. Ce fut pourtant mon cas dans Big Girl, que j'ai trouvé très réussi.

Je garderai un œil sur la carrière de Mecca Jamilah Sullivan, car j'ai bien envie de lire son prochain roman.
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Big girl

Huit ans, soixante-seize kilos. Malaya se fiche de son apparence mais sa mère ne l’entend pas de cette oreille. Chaque semaine elle l’emmène à des réunions Weight Watchers qui ne servent à rien. Parce que Malaya a l’impression d’avoir toujours faim. Tout ce qui lui tombe sous la main finit dans son estomac. Les femmes de sa famille lui mettent sans cesse la pression, et si elle semble parfois faire quelques efforts, ils sont vite réduits à néant. Dans le Harlem des années 90, la fillette devenue adolescente ne passe pas inaperçue. On la montre du doigt, on lui fait comprendre que la perte de poids est une obligation. Question de santé mais aussi (et surtout) de féminité. Une forme de pression sociale avec laquelle il lui est de plus en plus difficile de composer.

Pour son premier roman, Mecca Jamilah Sullivan imagine un parcours de vie hors normes. Elle décrit une jeune afro-américaine en proie aux discriminations, tant de la part des blancs qu’elle fréquente à l’école que de sa propre communauté. Et si tout semble couler sur elle sans l’affecter, si elle refuse de s’apitoyer sur son sort, la souffrance est bien réelle. Il n’est pas simple pour Malaya de se défendre face aux injonctions d’une féminité que l’on cherche à lui imposer, ni de faire face au mépris et aux moqueries dont elle est l’objet.

Au-delà du rapport au corps, de la difficulté à trouver sa place, du regard posé sur les femmes, l’auteure interroge la façon d’occuper l’espace d’un point de vue à la fois politique, social et intime. Elle dessine également un tableau saisissant de Harlem, à une époque où la gentrification galopante s’apprête à définitivement modifier l’âme d’un quartier historiquement populaire.

Une belle entrée en littérature, sensible et engagée.
Lien : https://litterature-a-blog.b..
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Big girl

Rentrée littéraire sortie prévu le 24 août 2023

Coup de cœur ❤️

Big Girl de Mecca Jamilah Sullivan traduit en Français par les éditions PLON

 

 

Malaya est une jeune fille de couleur noire vivant dans une maison à Harlem avec sa mère Nyella et son père Percy, les deux parents sont bien occupés avec leurs travails respectifs.

Malaya est âgée de huit ans, mais, la nourriture prend dès le réveil une grande place, des envies de frites et de gourmandises trouvées à chaque coin de Rue, du matin au soir les effluves de pop-corn de poulet braisé à la peau doré lui chatouilles les narines et son père lui achète en cachette et dès que sa mère reste travailler tard le soir de la nourriture chinoise.  

Nyella consciente que sa fille est sur une pente dangereuse l’emmène avec elle à des réunions Weight watchers , car sa mère , elle souffre aussi de son poids , au  point d’en devenir  obsessionnel et rabâcher des tas de consignes à sa fille et sortir en croisant des femmes imposantes . Tu as vu ces femmes là-bas, grosse comme des maisons, j’espère que tu ne deviendras pas aussi grosse que ça !!

Malaya à huit ans et pèse 78 kg après une visite chez le médecin, celui-ci à dit à son père ,votre fille souffre d’obésité morbide, ce qui entraîna durant de longues années des conflits entre ses parents.

Se rajoute par-dessus la ma-mère, une femme haute et imposante qui n’a pas sa langue dans sa poche et qui n’a aucune diplomatie pour dire les choses, tu as encore pris du poids, hein, ma Laï-Laï.

Dans cette famille, il n’y avait ni contact, ni câlins et  Malaya s’était mise à remarquer que certaines autres familles s’échangeaient plus d’affections.

Elle grandit dans cette famille ,essayant tant bien que mal à vivre sa vie d’enfant et par la suite d’adolescente, ses amitiés et ses premières fois et de continuer à essayer d’exister entre les disputes de ses parents et  les réflexions de sa grand-mère et en prenant toujours plus de poids 200 kg à l’âge de 16 ans .  Pourtant ,un jour ,une libération se produit, comment ? Vous le saurez en lisant ce magnifique livre qui parle d’un sujet tabou, pas facile à aborder et c’est avec une grande bienveillance que Mecca Jamilah Sullivan nous livre  l’histoire de Malaya  et ce qui nous  fait prendre aussi conscience d'un sujet de société souvent tabou et de cette facilité pour les quartiers défavorisés d' avoir accès facilement à la nourriture d'enseigne rapide.

 

J’ai adoré cette lecture , parce que chaque femme a le droit d’être qui elle est , de se faire respecter et d’être aimée mince , petite , grosse etc. ce livre est une ouverture sur tous les possibles.



Un grand merci aux éditions Plon et à Netgalley.fr pour cette belle lecture ❤️

 

Joyce Cicchero

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Big girl

Mecca Jamilah Sullivan est professeure d’anglais à l’université de Washington. Elle y enseigne la poésie et les littératures africaines-américaines, queers et féministes. Big girl est son premier roman. Et il m’a vraiment bousculée. Ce roman s’inspire de la propre histoire de Mecca Jamilah Sullivan et j’espère qu’elle n’a pas vécu tout à fait la même vie que Malaya, son héroïne.



L’histoire est ancrée dans le quartier de Harlem, où vivent Malaya et ses parents. Malaya est une petite Africaine-Américaine de huit ans dont le poids – soixante-seize kilos – préoccupe beaucoup les femmes de la famille. Il faut dire que le surpoids et l’obsession de la balance se transmettent de génération en génération. Sa mère traîne Malaya toutes les semaines à des réunions Weight Watchers durant lesquelles elle pense à des frites ou du poulet rôti – tandis que sa mère pense sans doute à des gâteaux. Si sa mère est obsédée par son poids et la mère de sa mère avant elle, Malaya a l’air de s’en ficher un peu d’être grosse. Mais il n’y a pas un instant où son poids ne se rappelle pas à elle. A travers les remarques de sa mère et de sa grand-mère, à travers le regard des autres fixés sur son ventre, les moqueries, les propositions salaces, les espaces qui ne sont pas adaptés à sa carrure. Et Malaya grandit comme ça, continuant à manger et à grossir…



Big girl c’est Malaya. Et Malaya, c’est une sacrée gamine que l’on voit grandir. Elle se retrouve dans un nouveau logement entre des parents qui ne se parlent plus vraiment. Sauf pour s’engueuler – et le plus souvent à propos du poids de Malaya. Elle les entend se disputer sur le chemin entre sa chambre et le frigo. Et plus elle les entend, et plus on essaie de la contrôler et plus elle mange.



Malaya grandit. Elle grandit devant des modèles de femmes blanches et minces et sait qu’elle ne leur ressemblera jamais. Mais l’inverse est vrai : personne ne ressemble non plus à cette étonnante nana qui veut juste être heureuse, dessiner, aimer et exister.



Big girl parle évidemment de grossophobie et de troubles du comportement alimentaire. Mais aussi d’homosexualité, de racisme et de gentrification – Harlem qui change complètement de visage. Et j’ai plutôt bien aimé ce roman et beaucoup aimé Malaya.



En revanche, quelques passages m’ont vraiment mise mal à l’aise. Si bien que je ne vous conseillerais pas cette lecture. En tout cas, pas sans une bonne mise en garde.
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
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Big girl

Malaya est une jeune fille afro-américaine qui a la particularité d'être obèse. Ou atteinte "d'obésité morbide", comme le disent tous les médecins chez qui on l'envoie. Elle est une big girl, comme sa mère et sa grand-mère avant elle ; et la société ne lui renvoie que son image de grosse. Elle marche de régimes en régimes, aux réunions WW où si jeune, elle détonne. Malaya n'a pas son mot à dire sur toutes ces étiquettes qu'on lui colle. Pourtant, elle est bien plus que son poids ; elle est une enfant aimée, avec un grand talent pour le dessin ; elle est réfléchie et attentionnée. Alors pourquoi les gens persistent à la voir comme une bête de foire ?

Big Girl est un roman particulier qui pour moi ouvre la porte de secrets de placard, de grignotages nocturnes et de craving assourdissant. Il faut dire que la lecture a été un peu compliquée, car le début m'assaillait de nourritures plus appétissantes les unes que les autres. Et quand la faim appelle la faim... Mais c'est une sublime introspection de la vie de cette jeune fille et des pensées qui l'acculent en permanence. Malaya mange, pour combler, par faim, par envie, par craving, avec honte ou avec plaisir, la nuit, le jour, après les réunions WW en récompense de la torture des mensonges sur "moi j'adore les haricots verts" (j'abuse à peine, vous saisissez l'idée). On la découvre initialement comme ça, uniquement rattachée à la nourriture et à son poids, comme la société veut nous la faire voir. Une personne "malade". Mais Malaya se développe, et on la suit de l'enfance à l'adolescence, tandis qu'elle se libère peu à peu de la chrysalide opulente d'une chenille pataude. J'ai adoré comment l'autrice l'a dépeinte, passant d'une Malaya passive et qui ne parle presque pas au début du livre, totalement neutre à son environnement, à une jeune femme plus extravertie et qui se lance dans la vie et qui, lorsqu'elle fait ce qu'elle aime (et notamment le dessin), devient autre chose que son poids. Et c'est fou car on a ce parallèle avec sa mère, Nyela, elle aussi en surcharge pondérale, qui à la maison n'est que régime à calories basses et qui lorsqu'elle endosse son rôle de Professeur devient une toute autre personne. Moi je trouve ça très beau.

Ce gros roman (mais vous voyez, en littérature, on aime bien les gros livres, comme quoi, tout dépend de la manière dont on interprète le gros) parle donc du cheminement de Malaya et de sa famille sur sa "condition" et qui cherche en un sens à dénoncer la stigmatisation et la grossophobie, et qui montre à qui fait l'aveugle que les personnes en situation d'obésité ne se résume pas qu'à un chiffre sur la balance ! Et comment, la stigmatisation est tout bonnement délétère et amène à l'apparition de TCA (pas que mais ça joue une part conséquente quand même), qui ne sont pas que l'adage des personnes en sous poids. À ça se rajoute une famille dysfonctionnelle qui sous le joug des injonctions sociétales se répète dans des schémas nocifs pour le développement d'un enfant ainsi que la gestion de la maladie (le père de Malaya est malade). Un bon programme en somme.

Comment ne pas parler du côté ethnique du roman et de sa culture afro-américaine, avec une histoire qui se déroule dans le Harlem de la fin des années 80, avec son hip hop et sa sororité, ses baggy jeans et pulls EMCEE que Malaya adore. C'est une partie que j'ai adoré découvrir, et notamment le petit groupe de La Familia, moi qui ne suis pas du tout familière avec la culture afro-américaine. L'autrice nous raconte également la gentrification de ce quartier populaire avec ses enseignes noires qui se font remplacer par des grandes chaînes, et comment les habitants s'habituent malgré eux à cette nouvelle ère de leur lieu de vie.

Et à la fin, Malaya devient, après avoir croqué (elle fait du dessin si vous avez suivi) les femmes qui sont.
Lien : http://thereadingsession.fr/..
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Big girl

Un roman sur le quotidien d'une enfant afro-américaine qui est obèse. Ses parents sont démunis. Sa mère la traine à weight watcher, lui fait suivre régime sur régime. Son père , même s'il voit sa souffrance, la 'fournit 'en nourriture. Et la grand-mère critique tout et tout le monde. Jamilah est perdue, se réfugie dans la nourriture, mange, mange, grandit, grandit, grossit, grossit jusqu'à la démesure. Et devient une adolescence solitaire arrive. Un roman touchant sur son quotidien, on ne voit pas de d'issue, on a envie de la sauver, de la secouer parfois....Je vous laisse découvrir la suite.. Très touchant.
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Big girl

Le commentaire de Lynda :

Un roman qui se passe à Harlem, c’est la petite Malaya que nous allons suivre, 8 ans, 76 kilos, on voit clairement qu’elle souffre d’obésité morbide, ce qui n’est pas très courant chez une enfant de cet âge, c’est assez évident, qu’elle a un problème majeur.

Dès cet âge, sa mère la traîne de force chez les Weight Watchers et la harcèle avec son poids et son apparence.

Mais il n’y a pas que sa mère, ses tantes, à l’école également elle est le souffre-douleur des autres enfants.

Malaya n’a qu’une seule chose en tête et c’est de manger, je crois sincèrement que plus on la pousse à ne pas manger, plus elle veut manger, même quand elle assiste aux fameuses réunions, elle n’a qu’une chose en tête et c’est de manger.

Malaya souffre de ne pas être vu, en effet non, on ne la voit pas, on voit son poids, on ne voit pas ses talents, on voit son poids, on ne voit pas qu’elle aime ses parents, Neyla et Percy, non, on voit ce corps obèse, presque difforme, et on la plaint.

Certains la regardent avec dégoût, sa famille avec tristesse, comment peut-on grandir correctement dans ces conditions. Plus elle est blessée, plus elle veut manger, se levant même la nuit pour voler de la nourriture et se gaver, ou encore voler des sous dans le portefeuille de sa mère, pour s’acheter tout ce qui peut se manger.

Mais la petite fille grandit, devient une adolescente, avec les mêmes problèmes, il ne faut pas oublier que les problèmes d’obésité se combinent avec le fait qu’elle est noire, et doit aussi vivre avec le racisme, la ségrégation, elle qui a fréquenté une école à majorité blanche.

J’ai adoré la petite fille, même si à certains moments, j’aurais eu envie de la brasser un peu, d’essayer de lui faire comprendre les dangers qui la guettent.

C’est un premier roman pour cette auteure, il est vraiment bien écrit, je dois vous dire, qu’au début, on lit un roman, et puis petit à petit, on s’attache à cette petite fille, qui prend de plus en plus de place dans notre cœur, et même si cette lecture n’a pas été un coup de cœur, je peux vous dire qu’elle frappe, que ce soit à cause de Malaya, sa famille, où encore quand elle se promène dans Harlem. Une plume très visuelle, alors on voit, on comprend et on espère pour cette petite fille.
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Big girl

Malaya est une fillette puis une jeune fille attachante, mais elle ne correspond pas aux codes avec son surpoids, ses pulsions alimentaires et sa couleur de peau. L'autrice porte sur la jeune Malaya un regard tantôt dur, tantôt tendre, mais toujours juste car elle cumule les discriminations. Le lecteur ressent une réelle empathie pour elle, car ce qu'elle vit est révoltant, mais on a parfois aussi envie de la sermonner. On assiste aux déchirements de sa famille dont le bagage génétique n'est déjà pas favorable pour la fillette. La question de l'obésité morbide est au coeur de toutes les discussions puis devient une préoccupation majeure. En dehors de la menue liberté que lui procure le hip-hop, pas de répit pour Malaya qui ne pense qu'à manger, même en cachette, envers et contre tout. Il ne m'aura fallu que deux soirées pour lire ce beau pavé tant ce roman social est prenant. On y découvre la vie à New-York, plus précisément à Harlem, dans les années 90, avec toutes ses difficultés, ses tentations alimentaires à chaque coin de rue, le sort réservé aux personnes noires puis la dictature des apparences. Dans ce foisonnant roman, on découvre aussi les émotions de Malaya, sa grande détresse psychologique, sa profonde solitude face aux humiliations, aux jugements et enfin sa culpabilité et sa honte. Heureusement, Malaya grandit, s'épanouit et découvre progressivement qu'apparence ne rime pas forcément toujours avec souffrance... J'ai vraiment trouvé cette histoire très crédible et les personnages attachants. L'autrice s'est en grande partie inspirée de sa propre vie pour écrire roman touchant et d'une grande justesse.
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Big girl

Big Girl est resté un moment dans ma liseuse. Je regardais l’ouvrage avec inquiétude par rapport aux sujets qu’il aborde : grossophobie, racisme, queerness… les injonctions de la société sur une petite fille de huit ans.



Il est donc aisé de dire que Big Girl n’est pas un livre facile, doux et léger. Non, il est lourd, lourd comme les kilos de Malaya, ces kilos qu’elle ignore le plus souvent mais qui sont perpétuellement mis sur le devant de la scène par sa mère, ses camarades, sa faim et la société. Dans les années quatre-vingt dix, les mannequins et les femmes sur les magazines sont toutes fines et sveltes, sans pet de graisse. Et ces femmes, qui plus est, sont rarement voire jamais noires.

Attention de ne pas se perdre : ce n’est pas le poids de notre narratrice qui est remise en cause dans Big Girl. Ce sont le regard des autres, les injonctions et toutes ces choses qui font mal, surtout à une enfant de huit ans. Malaya est vue comme une gamine noire en obésité morbide. Pas juste une gamine, comme elle devrait l’être. Évidemment, la question de sa santé est soulevée mais l’esthétique allait et va toujours en premier en premier lorsqu’il s’agit des gros. Ou pire : un cas d’école et d’étude pour un by-pass, nouveauté de l’époque.



Tout le roman est vu par ce prisme là : le poids. Et justement, c’est dur pour le lecteur. C’est dur pour nous car la souffrance de Malaya est complètement mise de côté. Des kilos et des kilos, elle n’est que ça selon les autres. Mais c’est faux, le poids empêche personne de vivre, encore moins une enfant. Elle grandit, Malaya, elle réussit à dire non, à se défendre, à se trouver un groupe d’amis, à tester sa sexualité. Plus les pages se tournent et plus les cycles du livre avancent, plus Malaya arrive à prendre en mains sa destinée. Rien n’est facile, encore moins lorsqu’on est une femme, noire, grosse, queer. Des quartiers.

Big Girl parle de l’entourage, de comment ce dernier peut être étouffant et porter avec lui les stigmas de la société. Ce roman parle de gentrification, de la douleur des populations noires qui se bâtissent des safe-places et les voir se faire détruire pour le capitalisme.



Big Girl est, d’une certaine manière malgré ses sujets difficiles, un roman qui fait du bien. Il fait du bien, parce qu’ils montrent aux gros qu’on est finalement pas si seuls que ça. Il fait du bien parce que c’est un roman écrit par une femme noire, concernée. C’est une lecture nécessaire.
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Big girl

Harlem, fin des années 80. Malaya est une petite fille de 8 ans, noire et obèse, qui subit la pression constante de son entourage, entre réflexions, moqueries et inquiétude...



Comment trouver sa place quand tout le monde ne voit en vous que votre "Problème" ? Au fil des années, Malaya observe les femmes de son entourage, sa mère en particulier, si mystérieuse à ses yeux de petite fille, et subit les restrictions se transmettant de mère en fille pour correspondre aux diktats de la société auxquels elle ne pourra jamais correspondre. Tandis qu'on la traîne à des réunions Weight Watchers la fillette éprouve une faim sans fond, et trouve refuge dans la musique et dans le dessin.



Malaya est profondément attachante, et l'histoire de son point de vue est déchirante. Pour être moi aussi une "Big Girl" depuis l'enfance, avec régimes à répétition imposés et cours de danse humiliants, j'ai retrouvé le quotidien sous pression soi-disant "pour ton bien" qui ne fait qu'aggraver la situation, lorsqu'on n'est réduit qu'à un chiffre sur la balance. Si aujourd'hui on fait davantage attention au body shaming et à la grossophobie (quoique...), à l'époque où Malaya grandit, elle aura d'autant plus de mérite à s'affranchir de ce que l'on veut lui imposer.

Un roman d'émancipation d'une infinie tendresse, lumineux et attachant.
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Big girl

Quelle lecture intense ! Mieux vaut être prévenu·e : on retrouve dans ce roman de la grossophobie, de l'agression sexuelle (même si pas présentée comme cela), du dysfonctionnement familial, des troubles du comportement alimentaire, du racisme...



Malaya vit avec ses parents dans le quartier de Harlem. Elle a 8 ans quand nous la rencontrons, et sa mère l'amène déjà à des réunions Weight Watchers car elle est "trop grosse". On comprend vite que cette obsession familiale très malsaine se transmet de génération en génération. Chaque femme a été scrutée sous l'angle du poids par sa mère, et le reproduit avec sa fille, en pire. La grand-mère de Malaya est donc particulièrement acerbe et méchante avec sa fille et sa petite-fille.



Malaya, elle, veut juste être heureuse. Elle grandit, devient ado, puis jeune femme. Elle va à l'école, elle découvre la vie amoureuse et sexuelle, mais surtout elle se cache à la maison pour manger, et plus ses parents essaient de la contrôler, plus elle mange. La communication ne passe plus et la situation devient de plus en plus difficile pour tout le monde.



Certains passages m'ont tellement rappelé ma propre famille... Les femmes, perpétuellement entre deux régimes. Perpétuellement dans un yo-yo de l'enfer.



Mais ici s'ajoute la dimension raciale évidemment, très bien retranscrite par l'autrice. C'est une voix très importante à écouter, à transmettre, à diffuser. On en manque cruellement ! Il faut juste bien s'accrocher, surtout si l'on est concerné·e par les sujets autour de la nourriture et du poids.



La fin est belle, autant que faire se peut au vu des événements qui jalonnent la vie de Malaya. J'avais peur de la "morale" qu'on pourrait trouver, mais non, l'autrice évite cet écueil. Merci à elle.
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Big girl

J'ai bien aimé ce roman assez introspectif mais pas ennuyeux, sur la jeunesse (difficile) d'une jeune fille noire obèse aux Etats-Unis.

Sujet original, et d'autant plus personnel que l'autrice s'est inspirée de sa propre histoire, je crois.

Plein d'émotion et pas gnangnan du tout.
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