L’histoire commence dans un motel perdu sur la côte atlantique des Etats Unis.
En fin de saison, au début de l’automne, un couple se présente à la réception. La femme, June, est très jeune, frêle, apeurée, le corps recroquevillé sur le bébé qu’elle porte dans ses bras.
L’homme reste distant, indifférent, hostile à la mère comme à l’enfant.
Mabel, la propriétaire du motel a le pressentiment que le moment venu, l’homme repartira seul dans sa voiture.
On entre dans ce livre en trébuchant sur certaines phrases au rythme rompu.
Le style de Melanie Wallace est déroutant. L’écriture est fragmentée. Elle use et abuse parfois du tiret, faisant une longue parenthèse dans la phrase, qui nuit à sa fluidité.
Les dialogues se glissent souvent sans ponctuation, parfois juste une majuscule après la virgule.
Elle juxtapose de longues phrases, faisant usage du pronom relatif que l’on peine parfois à relier au nom qu’il remplace.
Mais cela ne doit pas vous décourager, car très vite on oublie ces difficultés et on se laisse émouvoir par son écriture délicate. On est subjugué par l’incroyable personnalité des protagonistes du roman, tous extraordinaires de générosité, de bienveillance les uns envers les autres, mais tous prisonniers d’une blessure secrète qui les maintient en hibernation, en marge de leur propre vie. Les descriptions de l’hiver sont sublimes, comme une métaphore de cet état de sidération. D’où le titre: « Traverser l’hiver ».
Chaque chapitre est recentré sur un personnage dont on découvre l’histoire passée, toujours cabossée. Un évènement tragique les a chacun emmurés dans une grande solitude.
L’arrivée de June et de Luke, son fils, dans cette communauté va en bousculer les codes et par leur seule présence, fissurer les carapace où l’amour s’était caché. La vie pourra alors reprendre son cours, nous donnant ainsi l’exemple d’une belle humanité.
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Roman un peu déroutant, d'une écriture soignée mais à laquelle je n'ai pas adhéré. Il faut attendre la fin pour bien comprendre ou l'auteure veut nous emmener. Peut être qu'il faut le lire dans sa langue originale pour en apprécier les subtilités.
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