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Critiques de Merete Pryds Helle (5)
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La beauté du peuple

Merete Pryds Helle s’est inspirée de sa propre famille, issue du Langeland, pour nous offrir une vie de femme entre les années 1930 et 1970. Une chronique réaliste, quasi naturaliste façon 19e, où la violence et la maltraitance sont monnaie courante, faites de torgnoles et d'actes sexuels contre nature, avec l’homme en maître absolu.



Marie nous entraîne d’années en années de l’enfance très pauvre dans une famille d’ouvriers, jusqu’à la vie d’adulte de la classe moyenne de banlieue, au niveau social plus confortable.

Son parcours s’immerge dans une galerie d’amis et membres de la famille, par une tragi-comédie qui créent des rebondissements abrupts, laissant souvent de côté la psychologie profonde des personnages.



La quête du bonheur reste difficile. La condition de la femme au foyer ne change pas radicalement en cinquante ans, générant frustration et dépression.



Un livre âpre, cru, souvent brutal, qui soulève des questions sur la maternité, la violence familiale jusqu’à ses actes les plus abjects, la liberté des femmes dans leur corps ou leurs désirs d’accomplissement. J’ai plongé en apnée dans ce roman noir comme je les aime, regrettant peut être une écriture sèche et souvent banale.



Quant à la beauté du peuple, on la cherche longtemps avec Marie, si ce n’est par le clin d’oeil d’un certain Vincent et le parcours d’un tableau...

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Oh, Roméo

Hommage, réécriture, adaptation, actualisation, transposition, inspiré de, lorsqu’un roman s’apparente de près ou de loin à l’univers de Jane Austen on parle d’une Austenerie, et ça passe très bien. Quand il s’agit de William Shakespeare, c’est moins évident. Shakespearerie ? Imprononçable ! C’est pourtant l’exercice auquel s’est livrée Merete Pryds Helle en déplaçant l’intrigue de Roméo et Juliette au Danemark, en 2005. Juliette est une thésarde en médecine légale (chercheuse à la morgue), Roméo est un immigré iranien traumatisé par la guerre (frappante image que celle des peaux qui se froissent) qui, en attendant de pouvoir faire des études de médecine, conduit un taxi. La trentaine dépassée, ils sont seuls tous les deux. Juliette s’inscrit sur un site de rencontres, Roméo a le béguin pour une nana pas libre. Leurs familles respectives sont opposées en toutes choses (à l’exception d’un goût commun pour les poissons d’aquarium), le père de Juliette étant par ailleurs un membre actif du parti d’extrême-droite. Le tout finit mal, comme il se doit.

Ce roman a paru l’an dernier en poche même s’il n’avait pas rencontré un grand succès lors de sa parution en broché, il y a déjà dix ans. Dix ans c’est suffisant pour l’avoir oublié si d’aventures on en avait eu écho à l’époque, et surtout pour le détacher d’un genre auquel on avait pu l’assimiler. C’était l’époque du succès de Katarina Mazetti et ça fleurait bon la chick-lit, mais, à mes yeux en tout cas, ça n’en est pas.

Dix ans ont passé mais les problèmatiques effleurées dans ce roman (en cent cinquante pages, on n’approfondit pas) sont d’une actualité brûlante et on se prend à la plume, notant au passage ce qui relève du texte original et ce qu’y apporte Merete Pryds Helle, comme par exemple l’accès aux pensées de Juliette grâce à son blog, et le recours à une phrase gimmick en ce qui concerne Roméo.

Sur une base absolument tragique il nous vient des bribes des Rita Mitsouko (Les histoires d’A.) et d’Alain Souchon (Ultra Moderne Solitude), j’ai beaucoup aimé !
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Oh, Roméo

Apprendre qu'il existe une centrale nucléaire en face de Copenhague :

Barsebäck, village suédois situé en Scannie, a abrité une centrale aujourd'hui fermée, qui fut en activité de 1975 à 2005. Ouf me voilà rassurée !

Découvrir le Tridacna crocea : l'une des plus petites espèces de bivalve. On l'appelle aussi bénitier crocus ou Manteau de lumière. Simple anecdote ?

Suivre les vies parallèles de Juliette et de Roméo, ces vies juxtaposées dans le Danemark d'aujourd'hui. L'action se passe à Copenhague mais aurait pu se passer à Paris, à Oslo ou à Stockholm.

Une très belle histoire d'amour, une tragédie remise au goût du jour, un couple moderne, le tout raconté avec beaucoup de classe, de clairvoyance et de lucidité.

L'écriture est dynamique, intelligente. Les questions posées ne sont pas simplistes et nous interpellent. Elles font appel à notre réflexion.

Nous sommes les témoins des pièges qui se referment petit à petit sur les personnages, sur nous, sur nos sociétés.

La seule solution est elle de partir loin, tout recommencer ailleurs de préférence très très loin ?

Pour nous, pour moi, pour eux, la nouvelle Zélande est une terre vierge qui est, peut être, capable de digérer toute la bêtise humaine et nous laisser enfin vivre comme nous avons envie de vivre, loin des clichés qui nous sont imposés et que l'on n'ose pas dénoncer, ni affronter par peur, par amour filial.

Alors partons très loin, si nous ne pouvons nous résoudre à affronter le chemin d'embûches qui se dresse devant nous, mais il faut le faire très vite !
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La beauté du peuple

Ce roman très largement autobiographique retrace le parcours, sur 3 générations des années 30 à nos jours, de plusieurs familles danoises de l'île de Langeland. La première génération est rurale et pauvre, mais attachée à sa terre. Ce sont les enfants qui vont quitter l'île, faire des études, travailler en usine... et acquérir tous les symboles de la société de consommation d'après-guerre. Merete Pryds Helle est la fille de cette modernité et constitue la troisième génération.

J'ai beaucoup aimé la reconstitution historique, dans laquelle prennent place les évènements du plus petit (l'arrivée de l'électricité) au plus grand (la Seconde guerre mondiale).

Par contre, la description des violences domestiques est très crue, et souvent difficile à lire.

La traduction d'Alain Gnaedig est impeccable.

LC thématique de septembre 2021 : ''Première rencontre''
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La beauté du peuple

Ce roman est une plongée dans le Danemark du XXème siècle, dans le Langeland de plus exactement. Une île de la mer Baltique, à l’époque uniquement desservie par bateau. Les hommes sont pêcheurs, agriculteurs, souvent rustres, voire violents envers leurs femmes. Ces dernières enchaînent les grossesses et les tâches ménagères. Nous sommes au début de la seconde guerre mondiale qui va venir aggraver la situation économique de cette région déjà pauvre où tout le monde récupère, trie, recycle pour ainsi tenter de joindre les deux bouts.



Ce roman est une histoire croisée de plusieurs familles de cette région rurale. On les voit évoluer dans leur environnement, s’adapter à la modernité (l’arrivée de l’électricité) et pour les plus jeunes résister au sort que leur réservent leurs parents (trouver une place de bonne dans une famille plus aisée) et ainsi tenter de sortir de leur conditions de démunis.



C’est ce que fera Marie, la grand-mère de l’autrice, comme elle pourra avec les moyens qui seront les siens. Petite, elle aidait sa mère, la secondant dans les taches ménagères nombreuses et éreintantes. Elle l’a verra s’user à frotter, allaiter, cuisiner et s’occuper de tout inlassablement, sans relâche. Son œil est à la fois profondément tendre et critique envers cette mère dure, âpre mais parfois touchante.



C’est une véritable fresque historique sur la vie de cette époque mais aussi et surtout sur les conditions des femmes et comment certaines ont fait pour échapper à leur condition sociale.



Roman social, réaliste cru, dur, parfois sordide. Rares sont les moments de répits dans cette noirceur. Pour autant on fait comme Marie, on avance, on s’accroche à un espoir : celui de voir sa situation s’améliorer. Le tout est porté par une écriture sobre, rude mais qui colle tellement à la situation qu’elle en devient touchante.
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