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Critiques de Michael Barry (6)
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Le royaume de l'insolence : l'Afghanistan, ..

« Le royaume de l’insolence, l’Afghanistan 1504-2011 » est un ouvrage passionnant écrit par un expert de terrain capable de décrypter le mécanismes profonds d’un pays au final désespérant…



Très sombre mais en même temps réaliste dans son analyse, Michael Barry dresse le portrait d’un pays par nature fier et insoumis mais aussi profondément divisé et incapable de toute organisation collective susceptible de le faire progresser.



État tampon sous-développé et sous estimé, l’Afghanistan a été la proie de convoitises de super puissances anglaises puis russes ayant abouti à des guerres terribles, une désorganisation totale et à la poussée des mouvements les plus fascistes de tous les temps celui des talibans dont les tortures sadiques et la privation de droits des femmes constituèrent les prémices d’une menace encore plus grande : l’éclosion du terrorisme mondial que la poussée de Daesh aujourd’hui a presque fait oublier.



Tout en déplorant la dérive présente, Barry ne manque pas de souligner la responsabilité du Pakistan et des États-Unis dans le situation catastrophique actuelle.



Et on ne peut donc s’empêcher de penser qu’avec un Massoud au pouvoir les choses auraient pu être différentes…
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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L'art figuratif en Islam médiéval et l'énigme de ..

L'ouvrage n'est pas seulement un magnifique livre d'art, où les miniatures persanes sont reproduites en grand format pour le plaisir des yeux. Ces miniatures n'allaient jamais sans un texte, et de même ici, un essai philosophique profond accompagne les images et dévoile le sens de la représentation figurée, de son interdit et des manières de le contourner, dans le grand art persan de la miniature, atour de la personne de Behzâd, artiste célèbre de l'Iran du XVI°s. .
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Le royaume de l'insolence : l'Afghanistan, ..

S’il est un pays qui provoque des réactions contrastées dans notre mémoire c’est bien celui-ci. L’aventure ,avec Kessel et Kipling , la beauté sereine ,avec les albums de photos de Roland et Sabrina Michaud mais aussi l’angoisse avec ses guerres interminables et l’horreur avec les images de la barbarie des talibans. Cet ouvrage permet de mieux comprendre la genèse du présent , dans cette région où se heurtent , s’affrontent mais aussi fusionnent et se marient , les Empires et les religions. Je l’ai trouvé passionnant.
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Massoud. De l'islamisme à la liberté

Livre très intéressant mais pas très facile à lire (en tout cas pour moi) surtout au début où il y a beaucoup de références à l'Islam, la philosophie et les grands auteurs persans etc. Après on reprend l'histoire du début du siècle (parfois avant aussi) jusqu'au meurtre de Massoud en septembre 2001. Au rôle de l'URSS, du Pakistan et de l'Inde... bien sur on y parle de Massoud mais moins que je ne pensais avant de lire ce livre. Au milieu de toute cette folie, cette lutte de pouvoir, cette violence et cet obscurantisme, Massoud était relativement humain, intelligent et juste.

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Le royaume de l'insolence : l'Afghanistan, ..

Ce pavé est destiné à ceux qui souhaitent aller au fond des choses. Lecteurs généralistes s'abstenir ! Fourmillant de données géographiques, sociologiques, culturelles, ethniques, tribales, politiques, il faut le lire sans se presser et savoir au besoin revenir en arrière, car les fleurs du mal qui empoisonnent ce pays sont nombreuses et inextricables.
Lien : http://www.lesechos.fr/cultu..
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Le cri afghan

Michael Barry pousse un cri au nom de tous les Afghans et de toutes les Afghanes. Et ce cri résonne longuement dans les oreilles du lecteur.



L'Afghanistan est devenue pour cet homme peu ordinaire le combat d'une vie. Ce brillant universitaire américain et francophile, issu des meilleures universités a vu sa vie basculer en 79 lors de l'invasion soviétique. Il va quitter le confort de la vie universitaire pour s'engager physiquement dans l'action humanitaire sur le terrain. Il a été un proche du commandant Massoud. Il a travaillé pour les Nations Unies. Après la première victoire des talibans, il a décidé de reporter le combat dans le domaine intellectuel pour explorer le riche passé de la région et sa culture que les talibans tentent de détruire. Il a enseigné cette histoire, leur histoire, à de jeunes hommes et femmes afghans à Kaboul pendant la période de présence américaine qui vient de s'achever.



C'est de toute cette connaissance, de cette culture, de ces milles expériences vécues auprès des combattants, auprès des jeunes afghans des villes comme du monde rural que l'auteur tire ce cri. Le témoignage d'un intellectuel engagé jusqu'au bout, porté par des convictions et par l'amour qu'il porte au peuple afghan. Ce cri, lancé juste après le départ des troupes américaines et l'abandon du peuple afghan, vient des tripes et du cœur. Il déplore et s'indigne du peu de cas que fait le monde occidental en général, et les Etats Unis en particulier de ce pays, et du mépris exprimé à l'égard du peuple afghan qui a conduit la politique américaine à commettre " pire qu'un crime, une faute" La lecture est passionnante, poignante et dérangeante.



Il nous en apprend beaucoup sur le riche passé afghan et sur l'histoire des derniers siècles. Mais le cœur est l'histoire récente depuis l'invasion soviétique, la longue lutte contre l'occupant, le rôle des américains avant et après le 11 septembre, l'apparition et la prise du pouvoir des Talibans et, bien sur, le rôle central et trouble du Pakistan. Comment en est-on arrivé là? Quels choix, quelles décisions, quels intérêts, quelles continuités et quelles ruptures ont abouti à la prise de Kaboul par les Talibans le 15 août 2021 et à l'abandon des puissances occidentales ?



La position géographique de l'Afghanistan entre le monde ex-soviétique (Ouzbékistan, Tadjikistan Turkménistan), le pays Ouigours chinois, le Pakistan et l'Iran en fin une zone tampon stratégique. La principale route praticable, militaire et commerciale à travers les montagnes qui séparent l’Asie centrale et l’Inde. Les pays limitrophes ont besoin d'un Afghanistan affaibli ou sous contrôle. Le jeu pakistanais est particulièrement ambigu.



On découvre une société partagée entre plusieurs groupes ethniques (Pashtouns, Tadjik, Ouzbeks ou Hazara) et durablement divisée entre une élite urbaine laïc et un monde rural très traditionnaliste. Les Talibans sont, en partie, le résultat d'une stratégie pakistanaise d'affaiblissement de l'Afghanistan. Leur idéologie s'est fortement ancrée dans le monde Pashtoun, fondée sur la conviction de la supériorité du peuple Pashtoun, la "race des guerriers". L'idéologie talibane apparait comme un mélange de fondamentalisme religieux, d'une quête de pureté (hors de l'application à la lettre de la sharia tel qu'au premiers temps de l'islam rien n'est légitime), d'un sentiment de supériorité pashtoun, d'un racisme profond à l'égard de tous les autres et d'un sexisme qui se déploie dans une véritable haine des femmes.



Le chapitre consacré à la "maladie du racisme" a retenu un attention particulière (page 410 et suivantes), notamment car il est moins connu que le fondamentalisme religieux et la haine des femmes. Michael Barry rappelle l'origine du mot "race". Il s'agit d'un mot castillan, "raza", qui était employé pour parler d'un tissu déprécié à cause d'une "raza" "une déchirure". Ce mot en vint ensuite à signifier un défaut, une tare puis une flétrissure. Puis ce terme, a évolué et a été utilisé pour désigner dans l'Espagne du XV ème siècle des nouveaux convertis juifs devenus chrétiens mais qui, pour les vieux chrétiens, conservaient la "souillure" du sang juif, une "raza" dans le sang .



Vint ensuite la traite négrière : la "raza", la flétrissure du sang noir permet de légitimer le maintien en esclavage de chrétiens et de leur descendants pour faire face aux besoins des plantations. L'arrivée des anglais aux Indes va donner une nouvelle dimension à ce terme de race par la rencontre avec les castes indiennes puis la découverte du lien entre le sanskrit, le grec, le latin et le vieux perse et de la famille indo européenne " aryenne". Gobineau amena un cran supplémentaire avec la notion de races dominantes et pures et de races dégénérées car abâtardies (comme l'étaient les gallo-romains). Nous arrivons progressivement à une description du monde avec des Aryens, conquérants de l'Inde et de l'Europe, supérieurs et toujours victorieux mais menacés par la dégénérescence sémite. Le système indien des castes, que les anglais découvrent, aurait donc permis de maintenir la domination aryenne du fait de son endogamie. Le système inspira aussi l'Apartheid.



Si nous en revenons aux peuples d'Afghanistan et du sous-continent, nous aurions des races martiales supérieures comme les Sikhs du Pendjab, les Radjputs du Rajasthan.... et les Pashtouns. En synthèse un peu rapide (il faut aller lire le livre) les Talibans d'aujourd'hui sont les héritiers et les tenants de cette idéologie raciste. Fort de leur conviction d'appartenir à la race supérieure, au sexe supérieur, d'avoir une pratique religieuse supérieure à tous les autres musulmans, ils se donnent le droit de massacrer tout ce qui est susceptible de porter atteinte à leur pureté raciale et religieuse et ne respecte pas les principes stricts de la sharia telle qu'elle existait au temps du prophète.



Cela les autorise à faire sauter des mosquées, à massacrer des enfants et violer et réduire à l'état d'esclaves sexuelles des femmes, à couper des mains, des têtes pour le bien éternel de leurs victimes afin de leur garantir de ne pas sombrer dans la voie du péché dans laquelle elles s'étaient engagées.



Terrorisme, nihilisme, amour de la mort : les manœuvres complexes du Pakistan dans sa partie de billard géopolitique et les erreurs magistrales des Américains, tant dans leur intervention et dans leur retrait récent, que dans les choix diplomatiques depuis 40 ou 50 ans ont donné naissance à un véritable monstre, à ce que l'humanité peut produire de pire dans la haine d'elle même. Une des erreurs des Américains pour l'auteur est de n'avoir rien essayé de construire en Afghanistan et d'avoir au contraire, par certains actes et par son mépris, décrédibilisé les valeurs humanistes que l'Amérique est censée porter et de ne rien offrir comme alternative aux millions d'Afghans et surtout d'Afghanes qui subissent les Talibans. Ne pas avoir accordé de visa à ceux qui avaient soutenus les Américains est le dernier acte de ce mépris.



Est-ce que les Talibans vont se limiter à imposer la sharia en Afghanistan ? La différence entre les Tabilans et Da'ech provient de la volonté de Da'ech de voir la sharia régner sur la terre entière tandis que les Talibans ; épris de la supériorité raciale des Pashtouns (même si des étrangers notamment Arabes se sont joints à eux) , pourraient se limiter à leur propre aire culturelle. Le pouvoir pakistanais peut être inquiet devant le monstre qu'il a créé.
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