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Citations de Michel Baglin (149)


Bon, avec le journaliste, j'en ai rajouté un peu, faut bien dire. C'est à cause de la bouteille de Picpoul, sans doute...et puis un peu aussi pour, comment on dit? - pour la beauté du geste ...
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D'élans et de lenteurs


Je rends grâce aux frontières que l’on passe en clandestin,
premiers pas hors de la cour, vélo volé pour la prime aventure.
À cet autre côté où l’on renaît de se savoir un peu perdu,
tellement livré à l’audace et au possible,
et déjà redevable au coin de rue, au chemin creux conquis,
à la fiévreuse angoisse qui a réveillé les odeurs et les bruits,
d’être vivant.
Terriblement.
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Le temps a fait des flaques et a laissé ses boues :
des jambes fatiguées, de petites faims inassouvies,
de l'amour rabougri dans un cœur qui fermente
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La route nous a distraits, nous pensions avancer
et ce n'était jamais
qu'à l'intérieur de l'horizon qui cerne,
et ce n'était jamais
qu'avec le boulet de son histoire à la cheville.
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Les gens qui passent, sous leurs pas tassent des années
perdues peut-être, ou seulement consommées ...
Comment savoir ce qu'il en est des heures qu'on ne compte pas,
des vies qui ne comptent guère ?
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la vaniteuse floraison des cimetières
où les noms se fanent sur des pierres qui durent.
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Jeux de miroirs

"L'autre, c'est la peur remontée du fond des âges
qui fabrique un étranger."
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(...)
Par commodité on appelle ce qui dure un peu plus que nous le monde.
(...)
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Il était sorti pour comprendre, le grand-père...Et il avait découvert le chat coincé sur des branchages amassés contre la pile du pont, au milieu du ruisseau devenu fou. La grand-mère avait fini par sortir, elle aussi, inquiète de ne pas voir revenir son homme.

"Remous" Michel Baglin
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- Il fait frisquet, nota Romain
Barthélémy ne répondit pas, il s'était déjà mis en route, les poings serrés dans les poches, d'un pas pesant. Une sueur froide lui glaçait l'échine. Ses ongles entraient dans ses paumes. tous ses muscles raidis devenaient douloureux.
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Mais je reste persuadé, quant à moi, que la poésie est plus apte à nous apprendre la pesanteur que la chimère et qu'un poète, justement, est quelqu'un qui résiste à la façon dont notre époque gomme les dimensions physiques, sensorielles, sensuelles de notre relation aux êtres et à la matière.
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SENTIER D’AUTOMNE


Extrait 2

    Je n’ai que ce sentier d’automne à vous ouvrir à travers
tant de vacillements et d’immobilité. Il passe par la source
discrète, aux lèvres martelées sous le sabot des bêtes. Par la
souche et l’écorce, l’acacia vermoulu des clôtures oubliées,
l’escargot, la limace, l’étonnement de l’effraie.

    Il passe par la main qui tâtonne aussi, le pied qui se
risque, le geste qui épouse, par la pente et la faille, le détour
et la halte. Par le vertige, la fatigue et la faim.
    Et par le corps engagé dans le bois tendre du monde
comme un coin.

    Il passe par le vieux Pan sommeillant en tout marcheur
frustré.
    Pour descendre dans le paysage, vers le réel trouver
passage, je n’ai rien à vous offrir d’autre que l’étreinte d’un
sentier.
                                Seilh, octobre 1992.
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Pourtant.

Quelque part, pourtant,
lève une chanson têtue,
un poème,

chien d'aveugle.
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Les pages tournées


Extrait 2

Elle et lui, leurs vies confuses,
quelle langue en donnera le goût et le fin mot,
le traître mot ? Elle et lui chaque jour criblés d’images
imaginées par d’autres, enrôlés de force dans l’histoire
qui passe à travers chants, silences, slogans.
Elle leur échappe, leur vie, et comme elle leur reste étrangère
chaque soir, la vie qui ne s’écrit pas ! Pas même
un palimpseste ! Pas même un gribouillis !



Michel Baglin est parti le 8 juillet 2019.
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L'ici-bas n'est pas acquis. Aimer ne suffit pas à toucher terre. Il y faut des gestes pour cueillir, pour accueillir, pour délivrer. Des trajectoires dans la tension d'un arc. Dans le mime des ailes, des appels d'oiseaux. Des soifs et des faims du monde dans le moindre outil.

Quand on dit terre, on ne parle pas d'éternité, mais de la poussière des sabliers qui brûle les paupières, d’affouillement des berges, d'affaissement, d'usure et d'érosion. De la planète qui, en se refroidissant, invente le temps.
Comme un coeur d'homme.
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J’écris...


J’écris pour rendre enfin à tous ceux qui l’ont fait,
à ces jeux gouvernés, à ce ghetto des squares,
un vieux gamin fantoche, idiot et dérisoire,
le fantôme entêté d’un clown insatisfait.

J’écris pour tenir tête au silence établi,
pour rallumer des mots éteints par l’habitude
et les garder vivants face à cette hébétude
qui pétrifie le cœur et qui nous désunit.

J’écris pour mieux aimer, poème aux mains tendues,
et j’invite chacun au creux de sa mémoire
à raviver sa soif pour lui donner à boire
à la source ameutée des sensations perdues.

J’écris pour demeurer devant la porte ouverte
et renaître nomade en sachant discerner
en tout feu une escale, en tout lieu un sentier
et en chaque être ému une parole offerte.
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Vivants


extrait 3

Inconsistance de ce qui lie,
oriente, dévie
le cours des jours,
choisit
l'improbable cheminement
des circonstances
pour dégager l'altérité
du pantelant,
désemparé
vivant.
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Les vivants qui s’absentent


Qu’on regarde au dehors, le dedans vous reprend.
On voudrait être au monde, on ne sait qu’échapper.
Et tous ceux-là qu’on croise et voudrait arrêter
ont le pas trop rapide et sont pris par l’élan.

Qui parle des lointains évoque une autre vie.
Et c’est pour mieux tromper ce sentiment de n’être
qu’en exil ici-bas, un voyageur peut-être
mais qui ne pèse pas et reste sans appui.

Nous avons des manies de vivants qui s’absentent,
qui pour prendre enfin pied s’accrochent à des leurres
en faisant reculer l’horizon qu’ils s’inventent.

Partir est toujours une façon d’être là,
lever l’ancre encore un rêve de pesanteur,
et c’est pour aller plus loin qu’on ne s’en va pas.
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Vivants


extrait 2

Par avance promis
à reconnaître le poids
de l'absence,
la légèreté des présences,
l'inconsistance
d 'un passage

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Vivants


extrait 1

Obscur entêtement
de bête à ne naître
que pour être
là,
cet être empêtré
dans la pâte de l'espèce,
fidèle et trahi,
à sa propre mort
par avance
acquis.
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