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Critiques de Michel Chevron (10)
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Fille de sang

Ce noir- là est d'un anthracite indicible.

Il est poisseux et bouillonne comme le sang de Séraphine.

Séraphine à qui il est arrivé des choses atroces, tapies au fond de sa mémoire.

Séraphine, Sico-pattes pour les intimes de l'asile où elle a été enfermée et dont elle s'échappe.

D'autres sangs vont couler, avant que la lionne ne soit repue et délivrée.

Michel Chevron complète et continue ma collection-visite des auteurs du Noir français de la fin du vingtième siècle.

Fille de sang,

Un noir qui tient son rang.
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Mother feeling

《Nous sommes des jetons que le roi fait valoir.》

[Ésope]





Je remercie l'équipe de Babelio, ainsi que l'éditeur Serge Safran, pour l'envoi rapide d'un des titres que j'avais coché lors de la Masse Critique 'Mauvais genre' de mars 2018.





Hé bien, ce roman est (...pfff, comment dire ?...)

Éprouvant et fascinant à la fois.





“ Dans ce thriller étourdissant, Michel Chevron excelle dans le cruel et l'obsène tempérés par un bel humour décapant. ”

> C'est cette phrase en particulier - clôturant le résumé déjà tentant de la 4ème de couv. - qui m'a convaincue de poser un de mes choix sur ce livre-là.

(Sauf que si j'avais su, je ne l'aurais pas lu ce résumé... j'y reviendrai plus tard)

Nullement exagérée donc, je dirai même que je trouve cette description presque trop "édulcorée", après avoir pris connaissance du contenu proprement dit.





Un roman au paroxysme de l'ignominie.



On est confronté à du glauque, du malsain, de l'indécent.

Un malaise tangible suinte insidieusement des pages de Mother feeling, à tel point que même moi (sans vantardise - qui ne suis pourtant pas néophyte en la matière - ) j'ai eu les tripes en confettis plus souvent qu'à mon tour.

L'âme et le coeur broyés, passés à la moulinette...

Je pense avoir l'estomac plutôt bien accroché en règle générale, néanmoins force est d'admettre ; l'auteur m'a mis K.O. en à peine quelques rounds.



《La vie est une aventure dont on ne sort pas toujours vivant...》



Pour ma part (et toute honte bue), j'avoue que j'ai même eu quelques fois envie de refermer le livre pour ne plus y revenir... Seulement voilà, une envie plus forte encore, viscérale, d'assouvir ma curiosité m'a finalement "contraint" à le rouvrir.



Est-ce que je regrette d'avoir été au bout ?

Oui et non...



Comprenez-moi bien : j'ai bien aimé ce bouquin dans son ensemble. Disons pour faire simple que j'ai apprécié le fond et que la forme m'a quelque peu "choqué", par moments.

> Il est évident que ce n'est pas une lecture à mettre entre toutes les mains ; même les lecteurs habitués à de sombres thrillers risquent le traumatisme... Aucun monstre ne vient justifier cet avis, cependant l'horreur, au sens premier du terme, y est simplement pure et absolue.



Le scénario est tordu, abject, carrément vicieux, et l'écriture, quasi psychosomatique, au point de rendre nauséeux le plus chevronné des amateurs.



Une histoire dont on ne sort pas indemne.





Paradoxalement, le récit alterne avec de vrais moments de sensibilité, riches d'envolées lyriques surprenantes au vu des immondes relents qu'il exhale malgré tout.

Un mélange "poético-turpide" tout à fait déstabilisant.





《(...) la moindre parcelle de lumière à travers les ténèbres est bonne à prendre.》







Ce qui est certain, c'est que Mother feeling était plus qu'à sa place dans la catégorie "mauvais genre", et je serai même tentée de mettre au défi tous les autres titres de cette Masse (et des précédentes) de lui arriver ne serait-ce qu'à la cheville - question corrélation/correspondance avec l'intitulé s'entend ; loin de moi l'idée de discuter ici de la qualité (toute subjective) de l'oeuvre.





Un sacré bémol tout de même :

Le résumé donc - "si tentant" - , dont je parle plus haut.

Tentant oui, mais bonjour les spoilers :(

> Au moins deux éléments cités dans ce dernier ne prennent corps que bien après la seconde partie de l'ouvrage - et encore, je suis large car en vérité, il faut bien en dépasser les 3/4, voire plus...

Et ça, c'est malheureusement assez rédhibitoire pour un bouquin.



Une fin singulière, quasiment en queue de poisson, mais qui de fait, avait déjà de quoi décevoir. En prime, elle m'est apparue fouillie, bâclée ; un tas de révélations déboulent coup sur coup, accélérant le rythme certes, mais me donnant surtout la désagréable impression que l'auteur voulait juste boucler son histoire au plus vite.





Enfin ça, ce n'est que mon ressenti perso évidemment : il ne tient qu'à vous de vous faire votre propre opinion ;)



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Le Poulpe : J'irai faire Kafka sur vos tombes

Gabriel n'est pas un ange et ce qui l'entoure ressemble plus à l'enfer qu'au paradis; lui qui cherche à connaître le fin mot de l'histoire va faire des rencontres plus qu'originales et souvent très violentes.

L'auteur joue des mots et des situations comme on peut le constater dans le titre principal et d'autres de chapitres, comme un hommage à Franz Kafka et à Boris Vian.
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Mother feeling

Vous connaissez le jeu du nain jaune ?

Les cartes , le jetons , la chance ?

Vous connaissez les sites de rencontres ? Les mensonges , les bizarreries, la chance ?

Non ?

Que ça soit le cas ou non , rentrée dans le jeu Mother feeling ...

On rencontre Dendron fraîchement engagé par la CRS , qui gère des litiges, comme le font les chasseurs de dettes mais dettes particulières ( vol de chien guide d’aveugle , pension alimentaire pour enfant hypothétique)

Dendron a besoin de travailler pour sortir de la routine : appartement miteux , sommeil agité , nuits sur Mother feeling . Sa fiance Marie a disparu depuis 5 ans et sa vie se dégrade au fur et à mesure que le temps sans elle et puis chaque année une carte envoyée par ce nain jaune.

Avec son collègue Bekrit , ancien flic qui après avoir enquêté sur des homicides de nourrissons a démissionné , ils vont rencontrer Louise qui ne sait pas où est son fils , lui aussi victime du nain jaune ..

on découvre tout au long de ce livre , le lien entre tous les personnages , et une fin en apothéose avec la révélation , le jeu et sa distribution de cartes , la chance ? Qui est le jeton ? Qui est le pion ? Jusqu’à quel point Mother feeling va entraîner Dendron dans ses griffes , les rencontres sont elles vraiment dues au hasard ?

Quel machiavélisme l’attend ? Va t’il retrouver Marie et l’enfant qu’elle attendait d’un autre ?

L’auteur Michel Chevron nous livre un grand jeu , alliant horreur , sexe et surprise .

J’ai beaucoup aimé le rythme et le style littéraire parfois très cocasse. Les chapitres sont courts et bien menés . La fin est bien ficelée et assez surprenante , mais avec une certaine atrocité.

Public sensible s’abstenir .

Merci a Babelio et Masse critique pour cette découverte dont je ne sors pas forcément indemne.

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Mother feeling

Adepte de thrillers, j’ai signé les yeux fermés pour cette opération Masse Critique « mauvais genre ». Je dois bien dire qu’on ne m’a pas menti sur ce point. Je remercie Babelio et la maison d’édition Serge Safran pour cet envoi.



Malheureusement, je n’ai pas du tout accroché au style de Michel Chevron. Le choix du vocabulaire me semble peu naturel, comme si l’on devait à tout prix trouver un synonyme, quitte à ce que ça paraisse surfait. S’y ajoute la vulgarité (que j’ai envisagée être nécessaire pour coller au personnage mais qui personnellement continue de me paraître recherchée, peu spontanée…) et voilà j’ai un mélange qui m’empêche de savourer ma lecture et de m’intéresser à la trame narrative, je ne vois plus que ça et je soupire en tournant les pages.



Les chapitres sont courts, l’intrigue originale. Ce thriller régalera probablement les inconditionnels du genre noir. Quant à moi, présentée différemment, cette enquête aurait certainement eu toutes les chances de m’emporter mais j’avoue devoir passer mon tour pour cette fois, non sans une pointe de tristesse.
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Mother feeling

Autrefois, les jeunes gens draguaient les jeunes filles dans les bals et au moins, les deux futurs partenaires d’un soir ou d’une vie, pouvaient se rencontrer physiquement dès le départ.



Aujourd’hui, comme dans les catalogues de vente par correspondances, on peut établir un choix, discuter par messages électroniques, puis éventuellement se retrouver à la terrasse d’un café, ou tout autre lieu propice à une première rencontre.



Tout en pensant à Marie, qui a disparu cinq ans auparavant, et dont il possède toujours la photo, Rodolphe Dendron, dit Rhododendron, s’adonne à des nuits blanches en passant son temps sur Internet, compulsant le site de rencontres Mother Feeling. Heureusement, il s’agit d’un site gratuit, car il est en recherche d’emploi également. Il travaille de temps à autre au noir, il n’est pas raciste, et va voir sa mère pour la ponctionner légèrement. Seulement madame mère, qui habite en banlieue, a un nouvel ami du nom d’Alzheimer. Alzheimer jeune, mais qui prend de plus en plus de place, la perturbant.



Tous les ans, à la même période, Rhodo découvre sous sa porte une carte d’anniversaire signée du Nain jaune. Il vient justement d’en recevoir une, et cela va troubler sa journée, et les suivantes, mais heureusement, une bonne nouvelle se profile à l’horizon. Il avait postulé pour un emploi et sa demande est agréée mais auparavant il doit se présenter à son potentiel employeur.



Il est engagé à la compagnie CRS (Cellule Rainer Strauss, du nom de son dirigeant) pour suppléer efficacement les huissiers et autres recouvreurs en tout genre. Il devient l’adjoint de Bekrit, un ancien policier qui a passé vingt-sept ans de sa vie à la Tour pointue, et leur mission, la première pour Rhodo, c’est de se rendre chez une brave dame qui refuse à son mari de montrer leur gamin. Un gamin qui depuis le temps a bien grandi, mais à chaque récrimination du père, elle avance toujours une bonne excuse pour ne pas le présenter.



D’autres cas se présentent à Bekrit et Rhodo, tous plus ou moins désagréables les uns que les autres, et offrant tous un intérêt particulier, pour le demandeur. Et non pas sans problèmes pour Rhodo qui commence à penser qu’il a mis les pieds, et peut-être le nez, dans une ou des affaires qui le dépassent. Ce qui ne l’empêche pas de penser à Marie. Oh Marie, si tu savais, tout le mal que tu me fais…



La suite ci-dessous :
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Mother feeling

Chaque année Rodolphe reçoit une carte d’anniversaire peu odorante d’un mystérieux Nain jaune. Rodolphe Dendron mène une vie plus que simple depuis que sa fiancée enceinte d’un autre homme a mystérieusement disparue. Il pense encore à elle. Il vit dans un appartement dont il ne s’occupe pas d’ailleurs, il ne s’occupe pas de lui non plus, rend visite à sa mère et lui emprunte de l’argent. Il doit trouver un travail. La proposition de travail arrive en même temps que la carte d’anniversaire que Rodolphe reçoit chaque année Il accepte et sa vie va changer. Bekrit qui a créé la CRS le prends sous son aile et lui enseigne comment récupérer des impayés très particuliers avec des méthodes non moins particulières. Au cours de ses visites, il rencontre Louise qui sera l’élément déclencheur pour retrouver le nain jaune car son fils en est aussi une de ses victimes. Les nuits de Rodolphe sont courtes, il surfe sur le net, sur un site « Mother Feeling » qui lui permet de s’évader, il rencontrera une intrigante tueuse Alice qui se fait appeler Salida. Peu à peu, il apparaît que les personnages sont tous liés, il n’y a pas de hasard. Rodolphe joue à un jeu dangereux. Sa découverte l’entraînera dans une partie où il va servir de jeton. Les cartes sont distribuées et la fin de la partie sera une révélation. Ce que Rodolphe va mettre à jour va le dépasser.

C’est un trhiller atypique. Je ne saurais pas dire si j’ai aimé ou non, c’est un écrit que je n’ai pas l’habitude de lire. L’écrit oscille entre poésie, absurde, brute parfois grossier, je ne sais pas comment qualifier la plume de Michel Dendron. Des paragraphes courts, un écrit caustique, un humour décapant avec une pointe de sexe. Le tout nous emmène dans une histoire rocambolesque mais par le biais de Bekrit, le « patron » de Rodolphe, il aborde le sujet du trafic d’organes d’enfant. Ce thriller qui démarre sur ce jeune homme un peu paumé devient un thriller qui s’accélère pour se terminer sur un jeu que j’ai trouvé peu convaincant. En fait, je crois que c’est la fin que j’ai le moins aimé alors faites-vous votre opinion. Découvrez !

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Mother feeling

encore dans l'expectative face à ce polar méli-mélo tant dans la langue(on passe de l'ordurier à un style travaillé) que dans la trame narrative!des personnages qui auraient pu être attachants sans ces excès continuels,de l'originalité certes mais qui ne vous accroche pas vraiment.GROSSE DECEPTION pour ma part,sans doute suis-je trop classique!?!
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Icône

Du polar à l'humour noir . Des situations rocambolesques ( voire loufoques ) , des personnages haut en couleur , un style cru . C'est sans doute ce qui caractérise le mieux ce roman de Michel Chevron .

Un méchant russe sans scrupule épaulé par un homme de main qui a des relations étranges avec un serpent , un gentil "looser " suicidé contrarié qui doit retrouver sa fille aidé dans cette tâche par un chauffeur de taxi asiatique armé jusqu'aux dents et par la femme du méchant russe au destin tourmenté .

Un bon roman haletant et original à découvrir .
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Icône

(avril 2011)



Impressionné par les portraits du Fayoum au Louvre, Michel Chevron élabore autour un récit thriller.

Cet homme très visuel écrit bien au-delà de la description des lieux, il sait particulièrement choisir les mots du vécu des émotions. Michel Chevron saisit chaque maillon de la chaîne de ces instants fugaces qui se succèdent quand des émotions nous traversent, quand notre épiderme trahit nos pensées incontrôlables.



Son héros, Richard Lenoir, est aux prises avec ses démons, des démons intérieurs et des méchants bien réels. L'ambiance de ce polar vogue entre une forte crédibilité tenue par un style précis et réaliste pour décrire un intemporel surréaliste, théâtre de la vie intérieure dévastée du héros. C'est aussi dérangeant que la vie de Richard Lenoir est dérangée. Quand la vie se déchaîne contre soi, nous sommes prisonnier de ce câble tendu entre notre réalité extérieure et ce que l'on voudrait être l'irréalité intérieure. Richard Lenoir supporte cette dualité qui n'a rien de contradictoire, qui dénonce nos souffrances mais porte aussi notre Salut. Duale entre possible et impensable, la réalité nous tue comme elle nous sauve.



Lire offre un calme impartageable à mon introversion. Les écrivains mesurent-ils ce bonheur qu'ils offrent à leurs lecteurs ? C'est au-delà de la distraction, et ce n'est pas non plus un dépaysement. C'est plus puissant que cela, c'est un re-paysement. C'est un voyage impérieux dans son pays à soi dont je ne reviens jamais indemne. Tel un requin dont sa survie en dépend, je déroule mes jours en perpétuel mouvement. Et à l'heure de lire, je me fais mollusque. Tapie sous ma couette, mon livre et moi, tels le poisson clown dans son anémone, nous vivons ces instants sereins et personnels que je sais m'offrir avec régularité. Mais je ne parviens toujours pas, une fois refermé le livre achevé, une fois lues et relues les dernières pages ainsi que la 1ère (je finis toujours un livre par ses 1ères lignes), à revenir instantanément dans le monde réel.



Je ferme Icône. Je regarde le ciel nuageux et j'y cherche une icône. Je salue un touriste russe et je me surprends à le craindre. Je vois un chien courir et je souris avec mon coeur en pensant à Lenoir et Léontine. Je n'écris pas à tous les auteurs même si souvent je voudrais les biser d'un merci indicible. Alors à cet instant où je viens de refermer Icône, Michel, je vous fais impétrant de tous mes remerciements. L'ambiance de votre livre va bercer ma journée hypnotique. Autour de moi mes enfants me bousculent pour réactiver sommairement les liaisons neuronales entre mon regard vide vers eux et ma présence rigoureusement ailleurs.



Finir un livre est une expérience schizophrénique. J'en profite pour vous confesser qu'en entrant là où vous avez écrit Icône, j'ai cherché longtemps à qualifier l'ambiance dans laquelle j'ai senti que j'entrais. Je l'ai reconnue dans le mot "Crypte" sans étayer vraiment, n'osant vous avouer la plus forte de toutes les émotions que je ressentais : celle d'être dans le repaire de l'écriture. Votre antre est dense comme l'humanité de votre style. Car on l'oublie trop souvent, il y a derrière ces pages d'écritures un Homme.

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