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Critiques de Michel Erman (36)
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Un été avec Proust

Cet été avec Proust, paru en 2014, permet à des experts de l'auteur de partager leurs regards sur "la recherche" ; accessible aux néophytes il intéressera aussi les lecteurs rompus à cette oeuvre monumentale en ouvrant de nouvelles perspectives. J'ai notamment apprécié le chapitre sur Proust et les philosophes.



L'autre intérêt c'est qu'il se réfère à l'édition publiée dans la collection Quarto qui est celle que je préfère.



Centré sur l'oeuvre et non sur l'auteur, ce petit livre gagnerait à adopter comme titre "un été à la recherche du temps perdu" car ce n'est pas une biographie de Marcel Proust.
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Un été avec Proust

« Nous sommes tous obligés pour rendre la réalité supportable d’entretenir en nous quelques petites folies ».



En lisant cet essai, je me suis sentie totalement hors du temps, immergée dans une autre époque où le raffinement avait encore toute sa place.



Ce que j’ai adoré par-dessus tout dans « Un été avec Proust », c’est cette connexion intime avec quelque chose perdu puis retrouvé avec tendresse et intensité. Qui pourrait oublier la madeleine proustienne ? Ce moment exquis où Marcel Proust décrit si parfaitement les réminiscences que provoquent en lui le simple fait de tremper sa madeleine dans son thé ; il nous fait découvrir alors sa vision de la mémoire involontaire. Ca laisse à réfléchir… Ca donne envie de sortir, de regarder, de vibrer, de fermer les yeux et de se souvenir… Essayez donc.



Un été avec Proust est comme une promenade enchantée au cœur du monde proustien : ses lieux fétiches y sont visités; on y découvre aussi ses personnages torturés par leur passion amoureuse ou ceux sublimés par leur amour inconditionnel; on y explore divers thèmes profonds comme celui du sommeil et du rêve.



Proust était non seulement un grand mélomane mais également un explorateur infatigable de la Beauté ; il semblait se nourrir uniquement des joies extatiques procurées par son art.

Il chercha pendant près d’une décennie à figer le temps grâce à l’écriture méticuleuse de La Recherche du Temps Perdu – véritable odyssée littéraire oscillant entre nostalgie poignante, mélancolie douce-amère, désir ardent, attente fébrile et illusion trompeuse.



Cet essai porte merveilleusement bien son titre car en parcourant ses pages on passe véritablement Un ÉtÉ Avec PROUST .
Lien : https://coccinelledeslivres.be
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Les 100 mots de Proust

Proust en 100 mots, c’est une gageure ! Son œuvre principale, le roman A la recherche du temps perdu n’en contient pas moins d’un million cinq et détient pour ce prodige le record du roman le plus long pour le Guiness ! Et pourtant, les lieux, les thèmes et les personnages constituent un univers que l’on peut répertorier en mots clés, qui sont autant de guides pour le lecteur qu’il soit chevronné ou qu’il découvre l’oeuvre. Ainsi Michel Erman consacre de courts chapitres dressant les portraits d’Albertine ou des Verdurin, évoque le Ritz ou les Champs-Elysées, mais aborde aussi l’affaire Dreyfus ou le prix Goncourt, éclairant ainsi l’époque et le contexte pendant lesquels le roman, a été écrit.



Impossible étant donné les contraintes du format de la collection de reprendre chaque personnage, ou de développer une cartographie des lieux visités (Mathilde Brézet a publié Le grand monde de Proust, plus conséquent, sur le même principe). C’est cependant une bonne introduction autour de l’oeuvre et de l’auteur.



Cette masse critique privilégiée a été aussi l’occasion de redécouvrir la collection Que sais-je, souvenir des travaux de documentation quels qu’ils soient, la variété et le petit format permettant de défricher un domaine inconnu avant de se lancer dans des recherches plus exhaustives.



Merci à Babelio et aux éditions Que sais-je ?


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Bottins proustiens

« A la Recherche du Temps perdu », roman-cathédrale, est une oeuvre immense (en qualité comme en quantité) et foisonnante qui compte plusieurs centaines de personnages et abonde en descriptions de lieux – réels ou imaginaires – dans lesquels se déploie le récit.



Autres difficultés pour le lecteur – novice ou aguerri - de l'oeuvre monumentale de Proust : les personnages, au gré de leurs apparitions, peuvent avoir un aspect « flottant » (les yeux de Gilberte sont tantôt noirs, tantôt bleus ; le grain de beauté d'Albertine est situé alternativement sur sa joue, sa lèvre ou son menton…) ; leur identité, au gré des alliances dans le temps long que parcourt la Recherche, peut également changer – telle Mme Verdurin qui, par remariage, finit par devenir la seconde Princesse de Guermantes.



Quant aux lieux de l'espace proustien, ils peuvent être à la fois extrêmement concrets, minutieusement décrits, ou partiellement rêvés, conçus dans l'attente fiévreuse et le plaisir anticipé que le narrateur nourrit à l'idée de leur découverte à venir… rêveries sur les mots, sur les sons, sur les noms (« Nom de pays, le nom »), ils sont d'abord des espaces intérieurs, des projections émotionnelles, des territoires du rêve. Leurs contours sont flous et leur réalité, subjective, est incertaine et mouvante.



Avec ses « Bottins proustiens » qui recensent en première partie les personnages, en seconde les lieux de l'univers proustien, Michel Erman s'est lancé dans une entreprise titanesque dont il a triomphé avec brio. Il ne se contente pas, en effet, de simplement « lister » par ordre alphabétique les personnages et les lieux : chaque entrée fait l'objet d'une analyse minutieuse et fouillée qui, non seulement pose des repères et des jalons dans l'univers proustien, mais éclaire également l'oeuvre en profondeur.



Un essai remarquable et un compagnon de tous les instants pour naviguer en sécurité sur les flots de « La Recherche du Temps perdu » … sans y perdre sa boussole, ni son Proust !



[Challenge MULTI-DEFIS 2019]

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Le Paris de Proust

Grand petit livre de Michel Erman écrivain et philosophe, grand connaisseur et spécialiste de la Recherche. Une centaine de pages et toute la vie de Marcel Proust s’y trouve condensée, cent pages pour 51 années de vie…Une gigantesque table des matières pour démarrer de nouvelles «recherches» sur ce cher Marcel, dans cette collection au strict format de poche, Le Paris de… Formidable lecture! Et ne pas oublier de lire Le Paris de Céline, exceptionnel, et puis tous les autres de Colette à Gainsbourg en passant par Zola Molière Simenon Rimbaud Sand Sagan et tant encore…
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Marcel Proust: Une biographie

Il faut en avoir du courage et une certaine idée du style pour décider d'écrire une biographie de Proust.



En moins de 300 pages petit format, c'est pourtant le pari -réussi- de Michel Erman chez La petite Vermillon.

Michel Erman, je le connaissais déjà pour ses travaux antérieurs sur Proust, lui qui a consacré une bonne partie de sa vie et de son travail à l'auteur de la Recherche. Je l'avais rencontré un jour, et, moi qui n'avais lu que maladroitement et partiellement LE roman français, j'avais alors tout compris, tout aimé, tout eu envie d'aimer. C'était à l'occasion de son bottin des lieux proustien, une lecture en biais passionnante mais bien trop courte pour percer l'oeuvre.

Proposée dans le cadre de Masse Critique, cette biographie signée Michel Erman tombait ainsi à point nommé.



En spécialiste émérite, Erman a lu et probablement envié les précédentes biographies de Proust. Dans son avant propos, il cite celle de Maurois, que je me promets de lire un jour, celle de George Painter ou encore celle d'Henri Bonnet. Ces différentes biographies apportent toutes un éclairage particulier sur l'oeuvre et la vie de Proust. Celle de Maurois met en lumière "les personnalités diverses du romancier", celle de Painter s'intéresse au "problème des sources" quand celle de Bonnet fait quant à elle le portrait de "l'écrivain au travail".



Qu'apporterait donc Michel Erman avec sa biographie ? Relater chronologiquement et humblement la vie de Proust au gré des sources et des conjonctures du portraitiste ? Non car il ne s'agit jamais vraiment de cela dans un biographie et Erman place la barre un peu plus haut : son ambition est de "recréer le flux de l'existence".



Recréer le flux de l'existence, d'accord. Un flux rapide, alors : les chapitres sont serrés et défilent à la vitesse de la lumière. On passe ainsi, en moins de deux pages, de la naissance de Proust à un portrait déjà bien établi de son enfance : "tous les témoignages concourent à tracer le portrait d'un enfant altruiste et généreux [...]". Il y a bien quelques pauses dans le récit, à l'adolescence par exemple, alors que Proust ne sait encore quelle direction donner à sa vie sexuelle ou lors de la publication mouvementée des différents tomes de la Recherche. Ce sont d'ailleurs ces pages sur la publication de la recherche qui sont pour moi les plus intéressantes de cette biographie. On navigue ainsi dans les méandres des maisons d'éditions prestigieuses qui refusent et s'arrachent l’œuvre de Proust.



Sans jamais rentrer dans d'insignifiants détails, Michel Erman propose ainsi une biographie qui passionnera autant les connaisseurs les plus assidus de la Recherche que les curieux de passage qui voudraient en savoir plus sur son auteur.



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Au bout de la colère

Ne vous fâchez pas, si ma critique ne vous suffit pas. Ne vous mettez pas en colère, car Mr Erman nous explique les degrés de la colère : irritation, indignation et fureur.



Mais, alors que Descartes pense: " je suis..." l'auteur dit: " je suis ému, donc je suis..."

Et, le nouveau né crie car on l'arrache à un bien être. (ou...parce qu'on lui claque les fesses!)

La colère n'est plus divine, de nos jours, mais elle déborde sur nos trottoirs, avec les gilets jaunes

( heu, jaune et pas rouge de colère ?)





Chez les Inuits, le mot colère n'existe pas. Les asiatiques ne réagissent pas comme les occidentaux, quand un asiatique vous sourit,

il est parfois en colère...

Il rit jaune, je le sais, car je suis asiatique.

On nêm ou pas!

Lisez ce livre pour aller " Au bout de la colère ".
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Un été avec Proust

Par quelques éminents spécialistes, des angles de vue variés qui ont le mérite d'être alertes, originaux et limpides. Les auteurs ne pontifient pas trop et surtout donnent envie de lire ou relire Proust dans son intégralité. Des extraits suffisamment longs pour avoir du sens illustrent leurs propos. Une lecture réjouissante et instructive.
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Lectures d'Albert Camus

Cet ouvrage reprend les cinq communications qui ont animées les XXVIe Rencontres , le 28 novembre 2009, à Lourmarin, organisée par l'Association Rencontres Méditerranéennes Albert Camus .

Au cours de cette journée, Catherine Camus, (fille d'A. Camus) et Marcelle Mahasela , alors directrice du Fonds Camus à la Bibliothèque Méjanes d' Aix-en -Provence ont présenté le Centre Albert Camus sis au cœur de la Méjanes constitué par une documentation riche et abondante ( livres, manuscrits , tapuscrits, photographies...) et dossiers (publications diverses , enregistrements audio et visuels) réunis autour de la production et de la personnalité de l'écrivain et de l'homme d'action, permettent des investigations poussées sur l'oeuvre et les engagements de Camus.

Virgil Tanase, écrivain d'origine roumaine, biographe, traducteur , metteur en scène en France et à l'étranger a intitulé sa communication "Un si long silence" .Par ce texte, empreint d'une vive sensibilité et d'une approche littéraire et humaine du silence observé par Camus après La Peste, Virgil Tanase pose la question : Qu'est-ce que l'écriture et pour qui écrire ?

Agnès Spiquel, Professeur de littérature à l'université de Valenciennes , présidente de la Société des Etudes Camusiennes s'est interrogée : "Qu'aurait été l'histoire d'amour, dans la suite du Premier Homme ?

Séverine Gaspari, agrégée de lettres modernes, normalienne, qui a consacré plusieurs thèses à Camus, Sartre, S. de Beauvoir, dans "Ecrire contre soi-même" rappelle que Camus disait à quel point certains mots lui paraissaient essentiels dans la structure de son oeuvre :

Algérie, famille, mer, pauvreté, soleil, motifs qui ont structuré son oeuvre romanesque.

Enfin Michel Erman , professeur de poétique à l'université de Bourgogne, essayiste et romancier, a convoqué le personnage historique de Caligula pour montrer l'angoisse de l'homme de pouvoir, le tragique de a finitude humaine.

"Vivre dans et pour la vérité. La vérité de ce qu'on est d'abord. Renoncer à composer avec les êtres. La vérité de ce qui est. Ne pas ruser avec la réalité. Accepter donc son originalité et son impuissance. Au centre la création avec les forces immenses de l'être enfin respecté" (Jean-Louis Meunier, Président des Rencontres Méditerranéennes Albert Camus).



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Un été avec Proust

Ce collectif autour de "notre " Proust national est bien agréable à lire, mais j'y ferais une objection première : les larges extraits que chacun des intervenants a élus sont à mon avis un peu trop longs, voire nombreux et souffrent d'être déconnectés de leur contexte et cotexte. Ma préférence irait à Grimaldi et Enthoven qui me semblent apporter une réflexion un tantinet profonde et plaisante. Mais ce livre n'est rien de mieux qu'un exercice propre à flatter les lecteurs de Proust qui pourront se gargariser, une fois encore, de faire partie des happy few : Nous L'avons lu, sommes sommes élus !

Un peu d'humour nuit rarement, n'est-il pas?

Veuillez excuser cette pointe d'esprit inutile, comme l'est le livre qui reste un malin travail d'édition;-)

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Un été avec Proust

"Un été avec Proust" est un bien agréable moment de lecture.



Dans cet essai divisé en huit courts chapitres abordant chacun un thème particulier (Le temps, Les personnages, Proust et son monde, L’amour, L’imaginaire, Les lieux, Proust et les Philosophes, Les arts), les auteurs, tous grands spécialistes de l'écrivain d'À la Recherche du temps perdu, nous font découvrir un Marcel Proust quelque peu inédit voire surprenant.



Confrontant l’homme et son œuvre, évoquant tour à tour son rapport à l’écriture et au temps, ses sources d’inspiration, ses passions, la société mondaine dans laquelle il vécut, ses engagements, etc. les contributeurs nous délivrent un portrait très éclairé de l’écrivain avec pour clore chaque thème, des extraits de l’œuvre.

Le propos des auteurs de cet essai est de maintenir un constant rapport entre la personnalité de l’écrivain et son œuvre mais aussi de rappeler combien À la recherche du temps perdu reste un roman magnifique, intemporel, jeté entre l’imaginaire et la subjectivité.



Une toute petite réserve sur ce livre qui concerne la valeur quelque peu inégale des chapitres ; Ainsi, si j’ai beaucoup aimé et appris des contributions d’Antoine Compagnon, de Nicolas Grimaldi, de Raphaël Enthoven ou encore de Jean-Yves Tadié et de Michel Erman, ce fut un peu moins vrai des autres.



"Un été avec Proust" est un livre à la lecture vraiment intéressante qui plaira aux passionnés d'À la recherche du temps perdu tout autant qu'aux esprits curieux.

 Je le recommande très volontiers.

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Un été avec Proust

Passer l’été avec Proust ressemble étrangement à un Entretien avec un vampire. Souffrant de graves crises d’asthme, l’écrivain passa les dernières années de sa vie seul, calfeutré dans son lit, travaillant la nuit et dormant le jour, dans une chambre dont les murs furent recouverts de liège et les volets constamment clos. On peut imaginer cette fin de vie comme une recette pour garder le teint (et la tête) de Marie-Antoinette.



Heureusement, 8 auteurs, qui n’ont de pâle que l’iris de leurs yeux, nous offrent ce bijou littéraire, Un été avec Proust.



La série d’émissions de Laura El Makki sur France Inter est enfin disponible en livre. Pas de panique, il n’y a rien de compliqué ni d’ennuyeux ! Bien au contraire, les plus grands spécialistes de Proust se penchent sur les thèmes cruciaux et dressent un fascinant portrait de l’œuvre. Chaque étude (sur le temps, l’amour, l’imaginaire, les arts, etc.) tient en quelques pages, ponctuée de citations et de passages d’une des plus grands œuvres du XXème siècle. Vous n’avez jamais lu Proust ? Aucun problème, le livre se déguste sans prétention ni prérequis. Il est même conseillé pour être un peu moins sot en cette rentrée. On découvre Proust comme un subtil chroniqueur mondain, un esprit satirique, un capteur de sensations (il les attrape au vol comme des papillons pour qu’elles ne s’enfuient), un gay non refoulé (contrairement à son collègue André Gide, qui lui refusa la première fois le manuscrit de Du côté de chez Swann), en somme, un écrivain MODERNE.



C’est l’occasion de briller en société en chopant des phrases comme “tâcher de garder toujours avec vous un morceau de ciel au-dessus de votre tête” ou encore “on se souvient de l’atmosphère parce que des jeunes filles y ont souri”.



Pour les amoureux de Proust, ce livre vous fera l’effet d’une délicieuse madeleine dans votre vie.



L’anecdote proustienne à connaître : Marcel Proust a écrit la A la Recherche du temps perdu à 40 ans. Cette œuvre s’étale sur 7 tomes : Du côté de chez Swann, A l’ombre des jeunes filles en fleurs, Prix Goncourt 1918, Le Côté de Guermantes, Sodome et Gomorrhe, La Prisonnière, Albertine disparue et Le Temps retrouvé. Il mourut en 1922 à 51 ans avant que tous ces tomes soient édités mais en réussissant le pari fou de finir d’écrire son œuvre. A ce sujet, il dit un jour à sa gouvernante Céleste Albaret “Je viens de mettre FIN à mon livre, maintenant je peux mourir”.


Lien : http://desmotscritiques.tumb..
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Les 100 mots de Proust

Ce livre, gagné lors d'une Opération Masse critique, je l'ai bien mérité, car j'ai dû l'attendre plus de deux mois. J'avais fini par en faire mon deuil. Mais, pour mon plus grand bonheur, il est enfin arrivé.

Réédité à l'occasion d'un centenaire, celui de la disparition de l'auteur, il offre cent mots, un par année, évoquant l'univers proustien. Il m'a fallu du temps pour le lire, car, bien évidemment, ce n'est pas un roman. C'est une sorte de petit dictionnaire.

Comment l'aborder ? On ne manque pas de choix : parcourir la table des matières et sélectionner au hasard, ou au gré de ses envies, picorer ici et là, lire un article et passer au suivant selon les astérisques. En effet, chaque fois qu'une explication cite un mot qui sera évoqué plus loin, celui-ci est précédé d'un astérisque.

Il y a plusieurs années, j'ai hérité d'une bibliothèque entière de « Que sais-je ? ». J'ai été bien déroutée. En effet, chaque fois que j'ai entamé une lecture, principalement pour préparer mes cours, j'ai été rebutée par le langage abscons qui me demandait un effort démesuré. Je me souviens avoir lu et relu des phrases qui me demeuraient hermétiques, me plongeant dans le découragement. Je me demandais, finalement, si elles étaient bien écrites en français (celui qu'on parle couramment) ou si c'était moi qui avais perdu tous mes neurones pendant la nuit.

Rien de tel avec la prose de Michel Erman. Elle est compréhensible par tout un chacun. Certes, il faut disposer de certaines références, mais les articles sont clairs et intéressants.

Ce que j'ai le plus apprécié, c'est d'abord l'éclectisme des entrées.

Bien évidemment, on y repérera « Albertine », « Swann » ou « Verdurin », mais on découvrira également le « drame du coucher », « Vermeer de Delft » ou les fameuses « paperoles ». C'est avec étonnement qu'on pourra voyager des « bains de mer » aux « demoiselles du téléphone » en passant par le « bœuf mode » ou les « signes obscurs ».

L'auteur ne se cantonne pas à une fastidieuse analyse de tel ou tel passage déjà mille fois exploré ailleurs. Il parle de l’œuvre, c'est certain, mais aussi de l'auteur et de quelques personnages, tels Swann ou le narrateur.

On établit un lien entre des aspects de « La Recherche du temps perdu » et leur modèle dans la vie réelle : « Cabourg-Balbec », Combray-Iliers ou Tante Léonie et Élisabeth Amiot.

Michel Erman nous brosse de Marcel Proust une image assez différente de celles habituellement ressassées. Foin du dandy éthéré et précieux ou de l'éternel malade reclus dans sa chambre. Michel Erman évoque un homme « déterminé » et courageux, « comme lorsqu'il s'est battu en duel ou qu'il se promenait dans le Paris de la guerre, indifférent aux risques causés par les bombardements. »

Certes, de temps à autre, on tombera sur quelque passage un peu obscur et pédant qu'il faudra relire pour le comprendre, tel : « Au total, le "je" proustien est l'expression complexe d'une subjectivité en chiasme qui s'enracine dans le monde sensible et se transcende vers l'avenir en quête d'une métaphysique. » Mais ce genre de phrase est rare. La majorité du volume se lit avec aisance.

Ce petit ouvrage m'a donc apporté de nombreuses informations de manière très accessible et j'étais contente de le recevoir.

Un grand merci à Babelio et son Opération Masse critique ainsi qu'aux Presses universitaires de France pour cet envoi.
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Un été avec Proust

Gageure réussie pour ce livre reprenant les chroniques tenues sur France-Inter et publiées en 2014 sous le titre "Un été avec Proust".

Et l'été décliné en huit parties a fait appel à huit chroniqueurs talentueux et spécialistes des écrits de Marcel Proust.

Chacun y cerne une spécificité de l'oeuvre (cela va du Temps jusqu'aux Arts en passant par Les Personnages, Le Monde, L'Amour, L'Imaginaire, Les Lieux et Les Philosophes).

Un texte de Proust clôt les chapitres et illustre les propos développés par les différents auteurs.

L'approche est analytique, riche, multiple, en sinuosités à travers les tomes de la "Recherche du Temps perdu" et de l'écrivain lui-même.

Elle nous place au centre de cette oeuvre magistrale, nous oriente dans sa véracité et rappelle au lecteur la liberté de s'y lire, de s'y découvrir, de s'entendre dire, de voir, de comprendre, de réfléchir.

Peu importe l'époque, les milieux, la manière de s'exprimer, l'âme humaine se débat toujours et toujours au sein des mêmes vices et vertus.

Le mythe tombe, Marcel Proust reprend forme de chair et de sang.

Les textes de Proust présentés, les réflexions qu'on y trouve, la conception de l'art et de l'écriture, l'humour jusqu'à l'observation féroce et lucide, l'humanité (l'émouvant texte cité par Michel Erman dans Portrait de lecteur - Les Lieux - ), les subtilités jusqu'à la dissection, provoquent l'envie de s'y plonger ou de s'y replonger.

Chaque auteur apporte une vue, un développement nuancé d'amoureux passionné d'une oeuvre unique de la littérature française.

On s'arrête surpris de tant de beautés et de vérités.





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Le Paris de Proust

Proustienne de cœur, je me suis immédiatement sentie appelée par « le Paris de Proust ».

Il s'agit d'une courte biographie – de moins de cent pages! – sur l'auteur de la Recherche et qui a pour principale caractéristique de se concentrer sur les moments clés de sa vie parisienne. Scindée en neuf moments, elle nous invite à découvrir – ou à redécouvrir ! – les lieux qui ont marqué sa vie et servi son œuvre... De sa naissance au quartier d'Auteuil à ses dernières années d'écrivain reclus au 44 rue Hamelin… en passant par ses promenades au parc Monceau… ses dîners et ses commandes faites au Ritz, sans oublier son enterrement au Père-Lachaise… Impossible lorsqu'on aime Marcel Proust de ne pas trouver plaisir à cette lecture. Et bien que le contenu ne soit certes pas d'une grande découverte pour un proustien, ni aussi documenté sur les lieux que le titre pourrait le laisser espérer, il m'a offert une jolie parenthèse. J'ai trouvé le tout très bien agencé, concis et en même temps fidèle, sans longueurs, avec un découpage qui a au moins le mérite de rendre le texte accessible à tous.

J'ignore si ce livre convaincra et/ou intéressera tout le monde. Mais pas de doute sur le fait qu'il plaira aux passionnés. De même, ce livre – ou un autre – peut très bien servir de première approche pour quelqu'un souhaitant un jour lire Marcel Proust et qui pour l'heure n'ose pas se lancer.

Je ne connaissais absolument pas cette collection, ainsi je remercie Babelio pour m'avoir permis de découvrir ce titre, ainsi que les éditions Alexandrines pour leur amabilité.
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Un été avec Proust

8 spécialistes de Proust, amoureux de La Recherche, parlent de leur rapport à cette œuvre hors de toute mesure. Ils se penchent sur les lieux, les personnages, des thèmes tels que l’amour ou les arts…



A l’origine, Un été avec Proust est une série d’émissions diffusées sur France Inter durant l’été 2013. C’est la productrice Laura El Makki qui a réuni ces intellectuels proustiens pour demander à chacun 3 à 5 chroniques qui sont devenues dans ce livre autant de courts chapitres se concluant tous par une longue citation extraite d’un des tomes de La Recherche. Antoine Compagnon, Raphaël Enthoven, Adrien Goetz, Julia Kristeva… évoquent leur découverte de l’œuvre et les passages, les personnages, qui les ont marqués : le début du livre, la rencontre du narrateur avec Albertine, la petite sonate de Vinteuil, le baron de Charlus, Swann… le tout avec un plaisir communicatif.



Résultat ? Un livre tout sauf pontifiant, à picorer au fil de vos envies, pour vous donner le goût de (re)lire toute l’œuvre de Proust.

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Marcel Proust: Une biographie

La collection de Poche de la Table Ronde, La petite Vermillon dut-elle rougir de confusion, il faut applaudir de voir apparaitre et à un prix très accessible, une biographie de Marcel Proust qui n’a rien à envier aux classiques d’André Maurois, G Painter, G Diesbach, Jean-Yves Tadié et autres. Il s’agit d’une nouvelle édition, dix ans après la première par Michel Erman, qui s’est illustré plus récemment par deux très utiles bottins proustiens : personnages et lieux, chez le même éditeur. L’ouvrage est aussi concis, ce qui est remarquable pour le sujet (un peu plus de 300 pages avec des notes succinctes, une bibliographie, malheureusement pas mise à jour, c’est le seul reproche, et un précieux index). Michel Erman est universitaire, philosophe, et a su allier la précision et l’esprit de synthèse de l’enseignant, la curiosité du chercheur, et une présentation très vivante, facile à lire. Nous sommes loin des images d’Epinal habituelles, et c’est véritablement l’homme que l’on voit vivre dans son contexte, avec ses amitiés dont certaines sont, on le sait, « particulières », mais d’autres purement mondaines, son champ d’observation, ou littéraires, et dans différents lieux d’élection (de Paris à Venise, en passant par Cabourg). L’enfance est rapidement traitée, avec un tableau du milieu où il évolue et un premier accent est mis sur les exercices de style, sous formes d’articles dans divers journaux, les Pastiches d’écrivains célèbres, les réflexions sur l’art, en lien avec les ouvrages de Sainte-Beuve, Ruskin…, l’ensemble avec une détermination à se faire reconnaitre dans le monde littéraire qui est parfaitement décrite. C’est ensuite l’âge de la maturité et dans la solitude, l’attachement à son œuvre romanesque (La Recherche), dont on saisit très bien la façon dont elle s’est construite, avec les difficultés que Proust a eues pour la faire publier. L’auteur nous invite à suivre les arcanes de l’édition de Grasset à Gallimard. Enfin, le philosophe n’est pas loin et c’est avec beaucoup de clarté qu’il nous fait pénétrer dans l’univers proustien, où la connaissance sensible, irisée de la mémoire de tous les sens tient lieu d’intelligibilité du monde, dans une approche phénoménologique avant la lettre, esthétique sans transcendance, et consciente des pulsions qui nous gouvernent, et dont un médecin contemporain, rentré à Vienne après un séjour chez Charcot analyse de plus près les mécanismes.

Le mot de la fin, une image : Proust vient de mourir, Céleste Albaret, sa gouvernante veut lui joindre les mains, on frère Robert demande : « Il est mort au travail. Laissons lui les mains allongées. » Le lendemain l’Abbé Mugnier proche de tout ce milieu littéraire où il est enfin reconnu viendra prier sur sa dépouille.

Au total, biographie qui ne peut qu’inciter à lire (ou à relire) Proust, et on peut le faire par fragments avec l’aide des deux bottins proustiens du même auteur, un viatique …
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Les 100 mots de Proust

Ce Que-sais-je consacré aux 100 mots de Proust se présente comme un livre utile, éclairant. Pratique aussi.

Construit comme une sorte de lexique, il répertorie les grands mots de Proust, et détaille leur interprétation au travers de son oeuvre. Utile, donc, lorsque, plongés dans la lecture d'un passage du Temps Retrouvé, nous chercherions à éclairer certains propos, certains symboles. A élargir une image à la lumière de l'oeuvre entière, du personnage du narrateur, et du portrait de l'auteur.



Or c'est ici que le livre touche à sa plus grande limite. En cherchant à mettre en lumière le texte de Proust, l'auteur Michel Erman, mélange l'oeuvre, l'auteur, le narrateur, au point de créer un amalgame constant entre les trois - non pas pour l'auteur, qui en tant que spécialiste ne mélange aucune de ces trois entités, mais pour le lecteur. Celui-ci doit constamment mettre au point son objectif, entre faits bibliographiques historiques, propos fictifs se rapportant au narrateur, images à cheval entre fiction et réalité...



Le lecteur, qui avait donc ouvert ce livre pour éclairer sa lecture ne s'en sort que plus confus.

Il était ambitieux, et peut-être impossible pour une oeuvre comme La Recherche, de vouloir expliquer l'oeuvre par l'oeuvre, l'oeuvre par l'auteur - au grand dam de Barthes ou Foucault, d'ailleurs, ou encore l'oeuvre par le personnage.

C'est un serpent qui se mort la queue, un jeu de miroir sans fin qui, malheureusement, n'atteint pas le but espéré.



L'entreprise est louable, cependant.
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Un été avec Proust

Pour moi, cette lecture ne fait que confirmer ce que je savais déjà « la recherche" me conduit bien à un monde disparu ; un monde de privilégiés avec beaucoup de snobs, de désœuvrés, genre matuvu, auquel je suis totalement étrangère. Mais ce que je peux en déduire, c’est un témoignage sociologique pertinent avec ce constat féroce que les richesses et les privilèges ne préservent en rien ; n’empêchent pas ce beau monde de verser dans les bas-fonds de la bêtise humaine, voire du ridicule et dans ce qu’on appelait autrefois les péchés capitaux.

J'ai tout lu (je veux dire tous les tomes). On s’amuse parfois, car l’auteur a un humour ravageur ; on s’ennuie et on s‘énerve aussi, mais je dois reconnaitre qu’il y a vraiment de très belles pages.

Et ce petit opuscule a le mérite de débroussailler ce qui peut paraitre touffu.
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Un été avec Proust

Proust et son oeuvre à travers des chroniques produites par France Inter. Proust par huit auteurs et huit thèmes : le temps, la mémoire, les lieux, l'amour, la philosophie, les rêves, les arts, les personnages.

Proust tente de saisir le "Moi", un être profond, écartelé, incohérent, un Moi social et un Moi profond radicalement différents.

" La Recherche" évoque le temps qui passe, non comme une tragédie mais comme une réappropriation par la mémoire involontaire, enfouie, aléatoire comme elle cherche à déchiffrer le moi intérieur, à réinventer ce Moi, à se retrouver " la substance invisible du Temps"

A travers plus de 500 personnages, Proust tente de saisir les êtres, le coeur humain et l'intime, les "intermittences du coeur".

En le lisant, l'auteur souhaitait que plus que de lire une autobiographie qui n'en est pas une, les lecteurs se lisent eux-mêmes.
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