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LA SERVEUSE DU PALAIS
Gad Dahan
Théâtres
Michel Louis, la petite quarantaine, plombier, se lie d'amitié avec Maître Delage, qu'il rencontre pour son divorce. Séduit par les études et par le nouveau milieu qu'il fréquente grâce à son mentor, il devient avocat et se transforme jusqu'à aller beaucoup plus loin que lui. Influencé par son élève, Maître Delage change lui aussi : il se décontracte, profite de la vie et même s'encanaille. Les deux personnages se fondent, tant l'influence des deux s'imbriquent.
ISBN : 978-2-343-03663-2 ? septembre 2014 ? 146 pages
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Dresser un chien à attaquer sur l'ordre de son maître est une chose ; le dresser à TUER n'importe quel être humain pour le DÉVORER en est une autre. Il y a là recherche délibérée du meurtre.
Tout dressage doit débuter tôt, alors que le chien est âgé de huit à douze mois. Pour dresser un chien à l'attaque, on le harcèle, on cherche à lui donner du mordant, de l'agressivité. On lui fait mordre le costume d'attaque, puis on associe un commandement précis à l'attaque de l'homme en costume. Celui-ci fait semblant d'avoir peur, pour que le chien prenne de l'assurance. A terme, le commandement lancera le chien à l'attaque de toute personne désignée par le maître.
Il a fallu commencer par nourrir la Bête uniquement à la viande, puis la dresser à l'attaque. Mais ensuite, il a fallu la conditionner à tuer l'homme systématiquement, même en l'absence du maître. Pour cela, les maîtres lui ont donné une motivation: la faim ! Il a fallu faire jeûner la Bête, l'affamer au point de la rendre encore plus agressive ; mettre en elle l'obsession de la recherche d'une proie. Et alors, le commandement d'attaque a été donné sur un homme vivant. La Bête a tué, elle a dévoré sa victime. Puis ce fut une nouvelle période de jeûne, et un nouveau meurtre...
A celui qui me reprocherait d'être parfois à la limite du récit d'épouvante, je répondrai que plus de cent personnes se sont fait massacrer et qu'il est difficile, dès lors, d'en faire une histoire à l'eau de rose...
Denneval ne prétend pas comme Duhamel que la Bête soit une sorte de monstre hybride ; mais il se forge peu à peu l'idée que la Bête du Gévaudan n'est pas seulement un loup ou des loups, qu'il y a "autre chose".
Toutes les études sociologiques menées sur la vie pastorale en France jusqu'au XIXe siècle montrent que les bergers et les bergères avaient beaucoup moins à craindre les loups que les sadiques et les violeurs.
Il n'est pas rare, dans Abruzzes, que des chiens ensauvagés tuent une cinquantaine de moutons en une demi-heure et s'attaquent ensuite à des vaches, à des poulains, à des chevaux, sans laisser de traces particulières permettant de les identifier. Et alors, dans les campagnes, les loups sont accusés de ces forfaits.
En somme, les autorités ecclésiastiques ont rayé un saint du calendrier, et Dieu se venge sur les paysans ! Ceci ne ressemble pas à l'amour du Christ, défendeur des pauvres et rédempteur de l'humanité !
Examinons le procès verbal par le chirurgien de Saugues, pièce également conserve aux archives départementales du puy. De dome