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Critiques de Michel Viau (16)
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L’affaire Delorme

Un mort. Raoul Delorme retrouvé passoirisé de six balles dans la tête. En Amérique du Nord, Montréal. On pense un moment à un suicide mais comme cela ne concerne pas un homme influent côtoyant simultanément le monde du spectacle, de la politique et des services secrets, la thèse du meurtre est privilégiée.

A ma gauche : le suspect : l'Abbé Delorme, frère du gars Raoul. Antipathique au possible. Ressemble aux coupables de Colombo : « Je vais vous aider à trouver le vrai coupable ! ».

A ma droite : le détective Farah Lajoie : Syrien donc ça ne va pas rigoler pour lui ! Il va tout faire pour démontrer la culpabilité du frangin.

Les preuves : presque rien :

- Une voiture tâchée de sang, mais l'ADN n'est pas encore au fait de sa puissance révélatrice.

- L'arme du crime mais la balistique en est à ses balbutiements

- Des témoins ayant vu l'assassin marauder pour se débarrasser du corps de Raoul, éparpiller les preuves façon puzzle. De bons catholiques que l'épiscopat local pourra faire taire contre un ticket gagnant pour le paradis ou une exemption de passer dans les mains de l'église pour leurs enfants.

- Un mobile : l'argent.



Le résultat est couru d'avance, dans ces cas-là. Et cette BD ne cherche pas à jouer la surprise. C'est un récit journalistique factuel. Sans fioritures. Un peu agaçant de simplicité dans le rendu noir et blanc et les dialogues, les non-actions. Mais finalement, cela fait son chemin dans le cerveau du lecteur et on se retrouve pris dans cette histoire simple mais au dénouement ...

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L’affaire Delorme

L'affaire Delorme défraya la chronique, au Québec, en 1922.



Retrouvé un sac sur le visage, les mains attachées, la police ne tardera pas à émettre l'hypothèse d'un possible mono killer.



Je ne connaissais pas cette histoire.

C'est désormais chose faite.

Dans la série on ne choisit pas sa famille et c'est bien dommage, Raoul Lepage se pose là.



Le récit de retranscrire ce que furent les motivations de l'assassin et les innombrables procès qui en découlèrent.



Le graphisme ne casse pas trois pattes à un orignal et son douteux mix de gris perle/anthracite/gris souris ne vous mettra sans doute pas en joie.

Mais l'intérêt est ailleurs.

Notamment dans le déroulé poussif de l'enquête, la CSP plus que détonante du vil escarpe, le sexisme ambiant parfaitement assumé et les moult procès intentés à l'encontre du criminel fratricide.



L'on sent un énorme travail en amont.

Michel Viau au scénar' et Grégoire Mabit au crayon HB relatent, avec moult détails, une bien triste affaire criminelle qui n'en finit toujours pas de faire parler d'elle chez nos lointains cousins.

Si le graphisme me laissa de glace, l'intérêt réel suscité par un tel récit m'invita logiquement à aller creuser un peu plus sur la toile histoire de parachever une tragédie déjà fort généreusement relatée.



Bon moment.
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Havana Connection

Club N°56 : BD sélectionnée ❤️

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Comment relater la chute Cubaine de Batista et la Révolution menée par Fidel Castro.



En prenant comme personnage central, le très réel Lucien Rivard, homme d'affaires Canadien qui géra des cabarets et un certains nombres de trafics, depuis Cuba dans les années 50.



Intéressant et prenant, avec un vrai contenu historique, et des dessins en bichromie qui donne un cachet Fifties à l'ensemble.



Le petit dossier sur les différents personnages en fin d'ouvrage étend la chronologie jusqu’à leurs morts respectives.



Une BD qu'on ne lâche pas, et qui en plus donne un éclairage intéressant sur la Révolution Cubaine.

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Très belle BD bien réalisée.



Rappel de ce que fut l'arrivée de Castro à Cuba sous un angle un peu différent et l'importance d'un peuple à bout saigné par la dictature de Batista et de la complicité des EU.



L'ambiance cépia apporte un plus à un dessin très réaliste et dynamique.



Très belle BD par ceux qui ont édité La BOMBE.



Jacques

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La révolution cubaine et la mafia : on revisite l'Histoire à partir de la vie de personnages réels en mode sépia.



Une réussite !



Xel

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Excellent mélange entre fiction et réalité.



Les couleurs sépia ajoutent un côté chaleureux et années 50.



Wild57

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Les Années Croc : L'histoire du magazine qu'o..

Les années Croc relate l'histoire du magazine qu'on riait. De 1979 à 1994, le mensuel Croc a fait les beaux jours des Québécois férus d'humour vache, de bandes dessinées crues, de caricatures féroces et de photoromans absurdes mettant en scène politiciens, célébrités ou collaborateurs déjantés. Michel Risque, Red Ketchup, La légende des Jean-Guy, Eva Partout, Dieu Ouellet, le Sombre Vilain, Bob Murine, La Soeur violente sont tous issus de la plume de ses bédéistes et de ses auteurs anti-conformistes ignorant la censure et la bien-pensance, beaucoup moins pesantes à l'époque. L'actualité nourrissait la revue en grande partie, en plus de ses têtes de Turc préférées, la plus célèbre étant la ville de Drummondville. Des pastiches de magazines (Reader's Digest ou Sécrétion de lectures indigestes, Écho-Vedettes ou Écroc Vedettes, le Journal de Montréal ou Journal de Monrial, Sentier Chasse et Pêche ou Sentez la Chiasse-Épaisse) à l'évocation des courants sociaux de la décennie, Croc ratissait large et n'épargnait personne.

Dans son sillage, d'autres magazines similaires ont vu le jour (Titanic, Safarir, Anormal, Mad édition Québec, le Doigt), mais Croc reste le seul et unique dans l'imaginaire collectif québécois.

Un ouvrage de référence fort intéressant, pour rire et se souvenir, agrémenté d'entrevues des collaborateurs de la première heure ainsi que des extraits choisis reflétant la vision humoristique du magazine dont la devise était « C'est pas parce qu'on rit que c'est drôle ».

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Havana Connection

Prêté par un collègue de club de lecture qui nous avait présenté Havana Connection comme étant un de ses plus récent coup de coeur, je suis, de mon coté, ressortie déçue de cet ouvrage de Michel Viau.

Ce roman graphique nous raconte une partie de l'histoire réel mais romancé de Lucien Rivard, un trafiquant de drogue de Montréal pour la mafia de New York. L'histoire que nous raconte ce roman est bien mais majoritairement en surface, sans grand événements haletant. Je me suis donc ennuyée a lire le récit d'un des moment de l'histoire les plus ahurissant de cette décennie. Et c'est clairement le problème majeur de ce roman qui est somme toute intéressant.
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MacGuffin et Alan Smithee, tome 1 : Mission..

Cette BD tout en actions et en humour raconte l'histoire de deux espions: MacGuffin (pas de prénom, qu'elle refuse de dévoiler) et Alan Smithee. Elle est bagarreuse, entêtée, impatiente, fonceuse, experte en maniement des armes et ceinture noire de karaté. Il est plus classique, cultivé, intello, réfléchi et il ne pose que les gestes nécessaires pour neutraliser l'ennemi. Ils forment un duo amusant qui a pour mission (comme des dizaines d'autres espions mondiaux) de retrouver un homme détenant les plans d'une bombe parmi la foule de l'Expo 67. Pour les plus vieux, ça rappelle un peu "Chapeau melon et bottes de cuir".
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Havana Connection

Havana Connection porte le même titre qu’un film d’Edgar Diaz sorti en salle en 1994 racontant qu’avec « la sanction officieuse du président américain, l’homme d’affaires millionnaire Jason Mendelson, le général belliciste Derek Brown et divers sénateurs lancent une offensive anticastriste pour protéger leurs intérêts à Cuba. »



Toutefois, le Havana Connection du scénariste sherbrookois Michel Viau en complicité avec l’artiste visuel Djibril Morissette-Phan de Rimouski nous plonge dans un tout autre univers en réalisant « une des bandes dessinées les plus ambitieuses jamais produites au Québec » comme le souligne leur éditeur.



Parlons d’abord de la forme : un très beau livre, un très bel objet avec sa reliure cartonnée, charnière et tranchefile, sa magnifique couverture, son signet ficelle doré et ses pages de garde reproduisant la carte de l’île de Cuba.



Lors du lancement de l’ouvrage à la librairie La Liberté de Québec le 11 octobre 2023, celui qui s’est investi de façon intensive pendant un an dans la production graphique mentionnait qu’initialement, Havana Connection devait être uniquement en noir et blanc. Et considérant l’ampleur du projet (228 planches), et avec l’appui de l’éditeur, quatre couleurs ont été privilégiées : le rouge et l’orange prédominant dans l’ensemble du récit et associés au chaud climat havanais, le vert pour les scènes à la campagne et dans les forêts et le gris soulignant des événements violents ou dramatiques. Le tout assorti d’une trame de demi-teintes, avec comme résultat certaines images quasi en trois dimensions.



Quant au scénario, il repose sur le séjour à Cuba du narcotrafiquant Lucien Rivard de 1956 à 1959. Michel Viau a relevé le défi, pendant cinq mois, d’intégrer le quotidien de ce caïd québécois aux grands moments de la révolution cubaine en mettant en scène des personnages réels (Fidel Castro, Ernesto « Che » Guevara, Fulgencio Batista, les mafieux Meyer Lansky, Gerry Turenne, Santo Trafficante). Quelques personnages inventés représentent différentes classes sociales cubaines à l'aube de la révolution. Dans les dernières pages, on apprend de tous ces XXX, « ce qu’ils sont devenus… » après l’expulsion de Rivard le 20 juin 1959.



Une place importante est accordée aux mouvements étudiants dans l’élan révolutionnaire qui mènera à la chute de la dictature de Batista : « Sans eux, la révolution aurait fini en queue de poisson. C’est un aspect moins connu, mais essentiel, de la révolution cubaine – quelque chose que j’ai moi-même découvert, et que je trouvais intéressant de montrer », affirme Michel Viau.



Avec comme résultat un ouvrage à la fois didactique et divertissant. J’y ai appris, entre autres, pourquoi on appelle les habanos « Monte Cristo ». L’auteur fournit les explications de la bouche même de Castro « Au siècle dernier, on lisait des livres aux Torcedors pendant qu’ils roulaient les feuilles de tabac à la main. Ils ont tellement aimé Le comte de Monte-Cristo qu’ils ont écrit à Alexandre Dumas en personne pour lui demander la permission de donner ce nom à leur meilleur cigare. »



La structure de ce roman graphique inspiré du réel reprend celle d’une fiction classique. Dès le prologue, la table est mise : la « revolucion » se trame. Le récit est ensuite découpé en cinq chapitres aux titres extraits d’une des planches relatant de l’arrivée de Rivard à La Havane jusqu’à l’exil de Batista et la prise du pouvoir de Castro :



I « Aimez-vous le rémora. Monsieur Rivard ? »

II « À Cuba, il y a des planteurs et des cueilleurs. Chacun reste où il est né »

III « C’est une autre sorte d’orage »

IIII « Ça y est, c’est la merde ! »

IIIII « Il arrive ! Il arrive »



Quant à l’épilogue, il nous fait assister à l’expulsion de Rivard et de Turenne.



En complément, l’éditeur a complété l’expérience de lecture par des notes explicatives et biographiques des deux auteurs et une bibliographie (une soixantaine de monographies et d’articles, de références web, de bandes dessinées, de balados et de documents audiovisuels) pour qui souhaiterait en connaître davantage sur Rivard et sur la révolution cubaine.



Havana Connection se déroule sous nos yeux comme un film avec arrêt sur images, de planche en planche, de case en case, disposées dans une mise en page dynamique. Il faut prendre le temps pour apprécier l’harmonie entre la narration, les dialogues (il s’en faut de peu d’entendre les bruits de la rue, les détonations, les dialogues…) et les détails des dessins dont certains sont quasi photographiques.



Le résultat est d’un réalisme saisissant, reposant sur une documentation qui permet de confondre réalité et fiction. Les vues extérieures de certaines scènes (par exemple celle en marge de l’hôtel Havana Riviera) ont été inspirées par la consultation de photos sur le Web d’une Havane restée figée dans le temps alors que les intérieurs sont le fruit de l’imaginaire du dessinateur alimenté par les ressentis du scénariste.



Havana Connection s’inscrit dans la lignée de La Bombe, un roman graphique documentaire de 450 pages aussi publié par Glénat en 2020 avec Didier Alcante et LF Bollée au scénario et le Québécois Denis Rodier aux illustrations. L’œuvre de Michel Viau et de Djibril Morissette-Phan donne un coup la barre qualitatif sur ce que l’on peut envisager pour l’avenir dans la production de BD québécoises avec comme thématique « des sujets historiques et épiques ».



Que ce soit pour mieux connaître une partie méconnue de la vie de trafiquant et de marchand d’armes de Lucien Rivard ou sur les événements qui ont alimenté la révolution cubaine ou tout simplement pour découvrir une bande dessinée hors du commun publiée au Québec, Havana Connection est un incontournable offert à un prix équivalant à celui d’un roman traditionnel.



Merci à Hachette et à Glénat Québec pour le service de presse.



Au Québec, vous pouvez commander et récupérer votre exemplaire auprès de votre librairie indépendante sur le site leslibraires.ca.





Originalité/Choix du sujet : *****



Intrigue : *****



Psychologie des personnages : *****



Intérêt/Émotion ressentie : *****



Appréciation générale : *****


Lien : https://avisdelecturepolarsr..
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Havana Connection

Richement documenté comme l'affirme les deux auteurs dans leurs autoportraits en fin d'ouvrage, Havana Connection propose aux lecteurs de suivre la révolution cubaine depuis La Havane, à travers les yeux de Lucien Rivard, un trafiquant fraîchement débarqué du Canada pour trouver de nouvelles routes à son commerce. A cette époque, sous la dictature de Fulgencio Batista, Cuba est alors gangrené par la corruption : la Cosa Nostra nord-américaine, grâce aux salles de jeux et hôtels de luxe, en a fait sa lessiveuse à argent sale, et par décret, les Etats-Unis s'en est constitué un vassal. Ces relations et leurs enjeux politiques et économiques sont d'ailleurs très bien esquissés par le scénariste Michel Viau, de même que l'absence de mobilité sociale et de liberté ayant conduit à la révolution menée par Fidel Castro et Ernesto Guevara.



Mais outre ses qualités documentaires incontestables - appuyés par les biographies des vrais protagonistes et une riche bibliographie en annexe - ce sont les qualités narratives de Havana Connection qui emporte le morceau. Avoir fait de Lucien Rivard le personnage principal de cette fresque apparait très vite comme une excellente idée : sa position sur l'échiquier offre la porte d'entrée dont le scénariste avait besoin pour révéler les arcanes de la politique cubaine de cette période, et son profil moral, éloigné du standard des mafieux occidentaux, permet au lecteur d'épouser son point de vue et ses hésitations sans trop de réserve. Autour de Rivard, gravitent de nombreux autres personnages également passionnants, et qui permettent de voir sous d'autres angles cette période de très forte instabilité.



Le trait réaliste de Djibril Morissette-Phan et l'esthétique vintage déterminée par le choix de la trame en demi-teinte donnant aux dessins cet aspect "gaufré", parachèvent ce passionnant portrait kaléidoscopique du Cuba de la seconde moitié des années 50.
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La non vengée - Le mystère Blanche Garneau

J’avais une connaissance plutôt vague de cette sombre histoire, L’affaire Blanche Garneau qui a éclaté en 1920 à Québec et éclaboussé le gouvernement Taschereau lorsque le premier ministre a réagi de façon disproportionnée face à un journal qui avait accusé deux députés libéraux de l'Assemblée législative d'être impliqués dans l'assassinat de cette jeune fille. Une affaire non résolue encore de nos jours qui a fait la manchette pendant plus de deux ans. Il faut saluer l’initiative de Michel Viau, au scénario, et de Jocelyn Bonnier, aux illustrations, pour leur contribution à dévoiler un pan non glorieux de l’histoire de la ville de Québec, sous forme de bande dessinée ou de roman graphique.



De ce triste « fait divers » devenu un événement politique, les auteurs en ont fait un polar qui, dès les premières planches, suscite l’intérêt du lecteur et nourrit sa curiosité d’en apprendre davantage sur cette enquête de la police de Québec qui piétine, de l’intervention de celle de Montréal – avec un clin d’œil à la rivalité Montréal-Québec –, de la machine à rumeurs en pleine prohibition…



D’entrée de jeu, en prologue, le cadre géographique de l’assassinat de Blanche Garneau, résidente du quartier Saint-Sauveur, est situé : le parc Victoria de l’époque d’hier à aujourd’hui.



Les principaux protagonistes sont progressivement introduits dans le récit aux magnifiques illustrations noir et blanc aux effets photographiques de premiers plans nets et arrière-plans flous : le journaliste Joseph Lapointe, Blanche Garneau, employée au magasin de thé Jean Bertrand Rousseau sur la rue Saint-Vallier, Edesse May Boucher, son amie, ses parents adoptifs, l’enquêteur de Québec et celui de Montréal, les suspects potentiels…



Les dialogues en langue québécoise des milieux moins nantis de la basse ville [« Mets ton coat pis tes chouclaques… »] en opposition à ceux des élites bourgeoises et politiques de la haute ville rendent les mises en scène des plus crédibles.



On y apprend le fonctionnement d’une enquête du coroner de l’époque, composée de « six jurys choisis parmi la population » dont le rôle était de « déterminer si la cause de la mort était criminelle et si la police devait enquêter afin de porter des accusations ».



Que la police faisait « appel à des tireuses de cartes et à l’hypnose pour trouver les assassins ».



Aussi que le « hot chicken [de Québec] est pas mal bon » mais « sûrement pas autant que sur la Main à Montréal ».



Les événements se déroulent alors que « le premier ministre Taschereau a annoncé que la prohibition était abolie dans la province ». « À la place, le gouvernement a créé la Commission des liqueurs, et les premiers commerces autorisés à vendre des spiritueux ont ouvert leurs portes. »



C’est aussi l’époque où une délégation de 400 femmes se présentent au café du Parlement pour réclamer le droit de vote « comme au fédéral ». Dans une case, Alexandre Taschereau réplique à Charles Lanctôt, assistant du procureur général et éminence grise du gouvernement :



« Tu peux être sûr d’une affaire, Charles : si jamais les femmes du Québec obtiennent le droit de vote, ce n’est pas moi qui leur aurai donné ! On a bien plus sérieux à s’occuper que du vote des femmes ! Il faut qu’on revoie le fonctionnement de la Sûreté provinciale. »



Les auteurs ont aussi cru bon d’insérer la reproduction de certains documents d’archives qui viennent appuyer les propos. La joute politique à l’Assemblée législative repose sur une consultation de la reconstitution du journal des débats de l’époque. Vous pouvez vous en convaincre en consultant, entre autres, les transcriptions du 30 octobre 1922.



L’intégration aux pages 131 à 137 de la brochure anonyme « La Non Vengée » publiée en 500 exemplaires qui circulait « sous le manteau » à compter de l’automne 1922 aurait mérité davantage d’explication sur son origine. Sa reproduction graphique illustre bien les complots conspirationnistes insinuant que les fils de deux parlementaires québécois étaient membres d’un « Club de vampires » qui réunissait des jeunes de la bourgeoisie de Québec, qui organisent des soirées de « débauches galantes et bestiales » dans une maison luxueuse auraient été impliqués dans le meurtre.



En conclusion, les deux enquêteurs à la retraite se remémorent cette triste histoire : « On parlait juste de ça dans l’temps, pis aujourd’hui plus personne ne se souvient d’elle… » Un gros merci à Michel Viau et Jocelyn Bonnier pour ce devoir de mémoire rendu accessible à un large auditoire grâce à la haute qualité documentaire et graphique de cette réalisation du neuvième art, une belle contribution à la diffusion de l’histoire du Québec.



Car comme l’écrivait François Bourque dans un article intitulé « Qui a tué Blanche Garneau ? » publié dans le journal Le Soleil le 19 juillet 2019, « les derniers acteurs et témoins qui auraient pu éclairer le mystère sont aujourd’hui disparus. À moins que surgisse une confession quelque part dans des archives familiales, on ne saura jamais la vérité sur ce qui fut une des plus retentissantes histoires des annales judiciaires de Québec. »



Pour en savoir davantage sur le mystère Blanche Garneau, deux autres ouvrages y ont été consacrés :



Réal Bertrand. – Qui a tué Blanche Garneau ? – Montréal : Quinze, 1983. – 234 pages.



Veillette, Eric. – L'affaire Blanche Garneau. – Montréal : Bouquinbec, 2017. – 410 pages.



Il est aussi possible de prendre connaissance du Rapport de la Commission royale d'enquête sur l'administration de la justice en ce qui regarde l'affaire du meurtre de Blanche Garneau de 1922 disponible sur le site de l’Assemblée nationale du Québec. Quant au Fonds Commission d'enquête sur l'administration de la justice dans l'affaire Blanche Garneau : Commission Archibald-Robidoux, il peut être consulté au Centre d’archives de Québec de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).



À noter, en vue d’une prochaine impression, dans la case du milieu, à gauche, à la page 35, il manque un mot : « Qu’est-cé qu’jai faite de pas correct pour qu’elle ____ une affaire de même ? »



Historien de la bande dessinée, directeur de collection, scénariste, enseignant et écrivain québécois, Michel Viau a publié plus d’une vingtaine d’ouvrages. Depuis 2019, il signe des scénarios inspirés d'autres affaires criminelles québécoises : L'affaire Delorme (dessins Grégoire Mabit) sur une célèbre cause judiciaire québécoise qui opposa le détective Georges Farah-Lajoie à l'abbé Adélard Delorme accusé d'avoir tué son propre frère ; Blass : Le chat sur un toit brûlant (dessins de Jocelyn Bonnier) sur le gangster Richard Blass ; Havana Connection (dessins de Djibril Morissette-Phan) qui met en scène le narcotrafiquant Lucien Rivard lors de la révolution cubaine.



Le Montréalais Jocelyn Bonnier travaille dans le domaine du cinéma et de la publicité en tant qu'illustrateur de scénarimages, de bandes dessinées et de romans graphiques.



Merci aux éditions Glénat Québec pour le service de presse.



Originalité/Choix du sujet : *****



Qualité littéraire : *****



Intrigue : *****



Psychologie des personnages : *****



Intérêt/Émotion ressentie : *****



Appréciation générale : *****


Lien : http://avisdelecturepolarsro..
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Havana Connection

Cette plongée dans un monde violent et fiévreux est digne d’une production hollywoodienne à gros budget.
Lien : https://www.tdg.ch/notre-sel..
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Havana Connection

Approche et traitement classique dans le bon sens du terme, "Havana Connection" arrive à capter et à retranscrire fidèlement l’atmosphère du paysage tant socio-culturel qu’économico-politique en vigueur dans les Caraïbes à cette époque.
Lien : https://www.bdgest.com/chron..
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BDQ, tome 1 : Des origines à 1968

Le commentaire de Martine : ♥ Coup de coeur ♥

Ce livre, je l'ai dégusté, c'est une belle excursion au travers des ans et des bulles. Les bandes dessinées me fascinent depuis que je suis toute petite, j'aime lire de belles bandes dessinées. Et dans cet ouvrage, Michel Viau a nourri mes connaissances en me faisant découvrir les origines des bandes dessinées au Québec. Une œuvre monumentale qui a sûrement demandé énormément de temps à l'auteur, puisque cet essai qu'il nous présente comme le premier tome est bien exhaustif, on y retrouve l'histoire, on découvre des publications reproduites des bandes dessinées présentées dans différents médias. Que ce soit dans des journaux, tout comme le Canard. Le journal de l'agriculteur, les revues religieuses, etc.

Des ouvrages qui portent des bandes dessinées comme celle du Père Ladébauche, les aventures d'Albéric Bourgeois, Timothée, Onésime, Joe Connaissant, la famille Citrouillard, Anatole le chien policier dans vie drôle, ont permis de bien démontrer tout le talent des illustrateurs québécois.

Il faut souligner que le monde des bandes dessinées était créé dans un cercle d'auteurs masculins, mais la première femme auteure québécoise est Yvette Lapointe qui en 1933, publiera le début de : Petits espiègles dans La Patrie, elle a tracé la route pour plusieurs autres qui suivront ses pas.

Dès le début du 20e siècle, nous allons retrouver des personnages dessinés avec des bulles attachés à eux, c'est l'origine des bandes dessinées que nous sommes habituées à lire aujourd'hui.

Ce livre, va devenir, selon moi une référence dans la littérature québécoise et l'histoire des bandes dessinées au Québec.
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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MacGuffin et Alan Smithee, tome 1 : Mission..

Elle, c'est Mac Guffin. Rien que Mac Guffin ! Lui, c'est Alan Smithee, mais il ne s’agit pas de son vrai patronyme. Ensemble, ils forment une paire détonante d'agents très spéciaux œuvrant au sein de la S6 (Section Spéciale des Services Secrets et de la Sécurité Supranationale), une organisation qui veille au maintien de l'équilibre mondial. Dans le cadre de leur première aventure, ils sont tous deux envoyés au Canada pour participer à l’Exposition universelle de Montréal. En cette année 67, les visiteurs sont légion, pressés de découvrir les nouvelles technologies et les avancées architecturales, vitrines des pays invités à l’événement.
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MacGuffin et Alan Smithee, tome 1 : Mission..

Espionnage et dérision pendant l'été 1967, avec des airs de "Chapeau melon et bottes de cuir".
Lien : https://www.actuabd.com/MacG..
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Les Années Croc : L'histoire du magazine qu'o..

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Les Années Croc : L'histoire du magazine qu'o..

Voici un coffee table book qui pourrait très bien troné à la salle de bain, question de bien nous dilatez la rate au bon moment. Comme le titre l'indique, ce livre relate l'historique du magazine humoristique québécois, sa création, sa disparition face a la popularité de magazines moins "rugueux". Ce livre, co-écrit par une connaissance et mettant en avant un magazine qui à placé les bases de mon propre style d'humour m'a bien plue.
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