En 2012 sortait « Nos étoiles contraires ». Près de 6 ans plus tard, en novembre 2018, Rachael Lippincott écrit et publie une histoire « similaire » bien que différente par bon nombre de points à celle de John Green, « Five Feet Apart. » Sur Livraddict, Augustus et Hazel Grace récoltent un 17,2 tandis que Stella et Will (prénom porte-bonheur en coup de coeur pour ma part) décrochent le gros lot avec 17,8. Et je suis totalement d’accord avec ces deux notes.
À la base de ces deux histoires, un couple. Katie et Dalton Prager, deux américains atteints de fibrose kystique, la maladie dont sont atteints Stella et Will. John Green s’est inspiré de leur histoire ; Tobias Iaconis et Mikki Daughtry s’en sont inspirés également pour écrire le scénario légué à Justin Baldoni. Il a réalisé le film et quelques mois avant sa sortie, Rachael Lippincott romanise l’oeuvre, en fait un bouquin. C’est donc, à tort et par habitude du phénomène inverse, que j’ai commencé par le livre.
D’un côté, Stella Grant. 17 ans, très organisée notamment avec son chariot pilulier pour gagner chaque minute de sa vie (certaines scènes quant à son côté maniaque sont d’ailleurs à mourir de rire). Survivre est une obligation face au chagrin de ses parents. Elle devait partir la première. La mort d’un de ses proches lui fait comprendre, malheureusement, que la survie émotionnelle de ses parents est sur ses épaules au même titre que sa bouteille d’oxygène. Elle se doit donc d’être rigoureuse, concise et respecter les ordres médicaux à la moindre cédille. L’arrivée de Will la bouleverse. Elle se rend compte que la vie est importante, qu’elle se doit de vivre, et non survivre. Stella devient alors plus sauvage, plus ambitieuse. Elle s’écoute. Puis j’ai adoré le personnage pas du tout cliché créé par Justin Baldoni. Elle est ambitieuse, joue des combines romantiques comme un garçon pourrait le faire sans se poser de questions, sans se dire qu’elle est une fille et que ce n’est pas à elle de faire ça.
De l’autre côté, on retrouve Will Newman. Lors d’une de ses premières rencontres avec Stella, elle dira de lui qu’il se la joue poète maudit. C’est exactement ça. Il est trimballé d’hôpital en hôpital, sait qu’il ne s’en tirera pas et en a marre que sa mère le voit comme un problème, un microbe et non comme son fils. Mais sa rencontre avec Stella changera sa vision des choses. Il veut voler la moindre seconde à la vie si c’est pour la passer avec elle. Il se met donc à suivre ses traitements et à être consciencieux.
Le roman est construit en deux voix. On a donc chaque ressenti de chacun et un dynamisme à tout épreuve, agrémenté par un suspens et des scènes haletantes… à couper le souffle (non, mauvais jeux de mots ?) !
Leur rencontre sera un électrochoc. Ils se plaisent. S’approchent. Se rendent compte qu’il y a une limite. Qu’ils ne peuvent pas faire certaines choses. Se toucher, s’enlacer, s’embrasser. Le lecteur est frustré du début à la fin autant que les personnages. On ressent l’envie d’être serré(e), embrassé(e), carressé(e) et on se rend compte de l’énorme chance qu’on a de pouvoir faire des gestes qui nous paraissent si simples.
Autre point super positif : vu que le toucher est quelque chose de très important sans jamais y avoir accès, l’équipe a créé une histoire d’amour très intense sans qu’il n’y ait aucune scène un peu trop… ouverte. On vibre encore plus que dans les autres histoires au moindre geste qu’ils font. Le public plus jeune donc, vers 12 ou 13 voire 14 ans, sera tout à fait apte à se plonger dans ce genre de récit !
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