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Citations de Monique Bellini (35)


C’est bien beau le courage, mon garçon, mais avant de se lancer dans des aventures de ce genre, il faut d’abord regarder ce qu’on a derrière soi, et surtout, évaluer équitablement le bien que l’on fait et le mal dont on est responsable par un inconscient héroïsme.
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J’avais entendu parler de la race noble, celle qui descend de parents nobles, à la différence de celle ayant été anoblie, l’Évangile donne le nom de « race de vipères », à de mauvaises et funestes gens, je n’ai jusqu’à ce jour pas cru à toutes ces sornettes, j’avais la conviction qu’un homme était égal à un autre. Désormais, je dois reconnaître que, comme les chiens et les chevaux, les individus se classent en espèces différentes et distinctes !
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L’amour est un sentiment que l’on ne peut maîtriser, je vous aime aujourd’hui et souhaite vous ignorer demain, pourtant, demain, mon ange, je t’aimerai encore...
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On dit que l’Allemand est sensible à la beauté, à la musique. Pourquoi essayer d’en faire une marionnette pavoisant dans les rues le menton relevé et les bottes marquant la mesure ? Je suis Allemand, je suis officier, mais je ne suis pas un pantin !
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On considère toujours avec quelque dédain ce garçon timide et terne, qui symbolise mal l’élite militaire regroupant les plus beaux spécimens de la race germanique.
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Il est loin le temps où les filles à demi nues se doraient sur le sable. Tout est terne et désolé et loin de lui rappeler ses vacances cannoises cette eau lui fait songer à quelques rives du Rhin, lorsque les beaux jours ne sont plus et que la neige n’est pas encore tombée.
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Pour le premier repas en tête-à-tête, Bruno a choisi le plus prestigieux restaurant de la ville. Solenn est intimidée. Non, par le côté sélect de l’établissement, mais à cause des regards que l’on tourne vers eux.
Comment ne pas être surpris par la beauté de ce couple ? Elle, avec ses cheveux très longs, avec sa jeunesse, sa finesse, la pureté de ses traits. Lui, avec son visage à la beauté virile, sa haute taille, ses cheveux bruns. On pourrait comparer ces deux êtres magnifiques, à une jeune esclave celte, en compagnie du plus puissant des empereurs romains.
Tandis qu’ils prennent place à une table ronde, Bruno a sorti l’écrin de sa poche, mais elle garde les mains jointes au niveau de sa bouche. Elle l’interroge du regard.
— Je voulais que le début de notre amour soit marqué par un présent qui puisse te rappeler chaque minute, que je suis là, que j’existe, que je t’aime et que je n’aimerai jamais que toi…
Des larmes coulent sur les joues de la jeune fille.
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Il la serre très fort, semblant vouloir par cette étreinte lui ôter toute douleur, toute misère. Il la soulève, la garde encore quelques instants contre lui avant de l’emporter.
Philippe est soulagé, peut-être fou de bonheur de la trouver dans un tel état. Combien de femmes ont feint des situations dramatiques, espérant l’émouvoir et profiter de ses largesses ? Combien ont rusé, combien ont menti ? Judith n’est qu’un petit être meurtri, au corps brûlant, aux yeux brillants de fièvre.
Dans l’ascenseur qui les emmène au premier étage, elle est contrainte de rester debout, mais il la tient contre lui.
Avec cette femme, il va de surprise en surprise. S’il a toujours fui les gens malades, à cette minute, il fait des efforts pour ne pas embrasser cette bouche, caresser ce front.
Philippe exulte. La belle et majestueuse créature se trouve dans ses bras. Elle est faible, docile, totalement en son pouvoir.
Chargé de son précieux fardeau, le joaillier retrouve son appartement et d’un coup de talon, il referme la porte.
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J’aurais voulu me dérober, j’aurais voulu protester, mais déjà il m’entraînait vers la villa et faisait claquer les portes les unes après les autres. Je me retrouvais dans le grand salon, serrant mes livres sur la poitrine. Je ne bougeais pas, je ne parlais pas, j’osais à peine regarder le grand aristo qui me fixait méchamment et dont les lèvres tremblantes étaient sur le point de proférer des injures.
— Vous refusez mon argent ! Vous refusez ma compagnie ! Connaissez-vous le châtiment dont vous auriez été victime, si vous aviez ainsi bafoué l’un de mes ancêtres ?
— Non ! Et cela m’indiffère. Je n’ai pas à connaître les méthodes des seigneurs de la Grande Russie. M’autorisez-vous à prendre congé ?
Vladimir faisait une mauvaise grimace. Je le considérais avec indifférence tandis qu’il se dirigeait vers un pan de mur décoré de quelques trophées. Sans frémir, je le vis décrocher une sorte de chambrière qu’il caressa de ses deux mains.
— Ils auraient fait ceci ! hurla-t-il en secouant la lanière de cuir.
Le fouet claqua tout près de moi, mais je restais impassible. Presque avec ironie, je regardais ce grand diable calmer sa hargne sur cet instrument de torture qui foulait agressivement le parquet.
— Cela vous amuse ? demanda-t-il soudain.
— Dans toute circonstance, il faut chercher le côté positif. Le côté positif en ce qui me concerne est que vous n’avez pas encore osé m’atteindre. Le côté positif est également que, si vos ancêtres usaient du fouet pour laver quelque injure, les miens faisaient appel à un bourreau, il était dans leur habitude de faire trancher les têtes sur de gros billots de bois !
Vladimir s’était rapproché, il paraissait totalement apaisé. Avec une grande douceur, il avait pris ma taille, m’attira contre lui.
— Qui es-tu ? Pas une seule femme n’a jamais refusé une invitation de ma part ! Pas une seule n’aurait restitué cet argent.
— Vous avez croisé jusqu’à ce jour des créatures intéressées, des filles qui ont pour habitude de fréquenter les boîtes de nuit.
Il me serrait, me serrait encore, tandis que ses mains caressaient mon dos, mon visage, ma poitrine. Je ne le repoussais pas, mais je me trouvais quelque peu surprise de n’éprouver aucun plaisir. Le contact de ce garçon, si beau soit-il, me laissait totalement indifférente.
— Tu me plais, chuchota-t-il. Tu me plais trop.
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la « terreur des mafieux » se trouvait debout devant son vaste bureau. Je le reconnaissais sans peine, mais j’avais cette nuit-là l’impression de le découvrir, tant je le trouvais attirant, mystérieux. Je baissais les yeux, cet homme me mettait mal à l’aise, je n’avais pas remarqué lors de notre rencontre, combien son visage était expressif, combien ses traits étaient réguliers. Je me trouvais tout à coup incapable de soutenir ce regard à la fois dur et brûlant, ce regard dont je n’avais pas encore décelé la couleur.
— Bonsoir, dit-il. Je suis satisfait de vous retrouver chez moi. J’ai appris que vous avez quitté votre ancien emploi. Je présume que vous aviez un grand besoin d’argent pour avoir eu le courage de venir jusqu’ici !
Il était toujours aussi glacial. Était-ce parce que j’étais son employée qu’il se montrait presque impoli ?
— Si j’avais de l’argent, je ne chercherais pas à en gagner ! J’avais suivi des cours de piano, mais je ne pouvais régler le montant intégral de la facture.
— Vous devriez savoir que les cours de piano sont réservés à une classe privilégiée de la société, ce qui n’est pas votre cas !
Les gens de cette trempe avaient sans doute l’habitude de tester ceux avec lesquels ils avaient à faire. Salba désirait-il savoir si j’étais une simple mauviette ou si je me trouvais capable de lui résister ?
Je murmurais avec le plus grand calme :
— Ce n’est pas mon cas, il est vrai, mais j’avais composé des chansons et je voulais préparer l’examen de la Société des Auteurs !
— Vous avez abandonné vos études ?
— Non ! J’ai réussi l’oral du baccalauréat et je suis parvenue à payer ma scolarité dans le plus prestigieux Collège de Nice.
Je n’éprouvais aucune crainte, aucune colère, aucun sentiment de fierté. Il me posait des questions et je n’y trouvais rien à redire. Je voulais seulement qu’il parle, qu’il parle encore de sa voix grave et cassante. Je voulais qu’il fît de nouvelles remarques, qu’il m’invective, qu’il m’humilie.
Il me regardait fixement, je tremblais de tous mes membres. Un instant, je crus me rendre compte que ses mains étaient crispées à la table, mais cela m’était indifférent. Je me trouvais enveloppée d’un fluide mystérieux qui faisait frémir tout mon être. Qu’arrivait-il ? J’étais subjuguée par cet homme et je ne parvenais pas à savoir si j’étais troublée par son physique ou par sa condition.
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Ce soir-là, j’avais entendu les grandes portes s’ouvrir, le moteur de la voiture stopper aux abords de la maison. J’avais passé la majeure partie de l’après-midi à prendre soin de ma petite personne, à rosir mes lèvres, à coiffer mes longs cheveux. Je savais que j’étais irrésistible avec ma beauté, ma jeunesse, mon déshabillé blanc et vaporeux. Pieds nus, je quittais la chambre, longeais le couloir, je m’engageais dans l’escalier. Je n’étais pas très solide sur mes jambes, mes côtes étaient encore endolories. Je descendais lentement lorsque j’aperçus le patron qui se tenait en bas des marches. Suspendu à mes mouvements, il ne bougeait pas, j’avais l’impression qu’il avait arrêté de respirer, qu’il avait cessé de vivre. J’allais vers lui un peu plus vite, lorsqu’il me reçut dans ses bras. Insensiblement, je glissais contre sa poitrine et le contemplais émerveillée tandis qu’il s’emparait de ma bouche.
La suite, je devais la vivre comme dans une sorte de rêve, d’enchantement. Il m’avait soulevée contre sa poitrine, ramenée dans ma chambre. Mes bras entouraient ses épaules, je me délectais de son parfum. Sans me quitter vraiment, il m’avait déposée sur le lit, puis il avait défait le ruban qui serrait ma taille, libéré mon corps.
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Il lui faut quelques instants pour comprendre la signification de cette phrase. Elle reste silencieuse, angoissée. Ainsi, Philippe savait ? Il savait que Boskournoff avait été son mauvais ange, son cauchemar. Il savait qu’elle avait souffert, qu’elle avait pleuré et ce soir, il n’avait pu la soustraire à ce tourment, cette nouvelle épreuve.
Des larmes coulent sur ses joues. Philippe lui apparaît comme un tortionnaire. Elle le découvre bas, vil, immonde.
— Vous saviez, murmure-t-elle. Alors, pourquoi avoir agi de la sorte ? Pourquoi avoir désiré me confondre avec une simple catin ?
— Pour vous punir, Judith. Pour vous apprendre que je ne tolère aucun détour, aucun écart, aucune dissimulation. Je ne transige jamais. Si vous ne pouvez vous passer de me mentir et de me prendre pour un imbécile, alors sachez que ce qui vient de se produire au bois de Boulogne, n’est qu’une tendre chiquenaude à côté de ce qui vous attend. Et maintenant dormez, vous avez besoin de reprendre des forces. Demain, vous devrez affronter la presse et j’ai le sentiment qu’il ne s’agira d’une partie de plaisir.
Il s’éloigne. Judith le suit des yeux. Elle le trouve laid, elle le trouve ridicule avec ses jambes maigres et ses vêtements sur le bras. Elle voudrait hurler, elle voudrait lui dire qu’il est horrible et qu’elle le déteste, mais elle reste digne et attend qu’il ait fermé la porte pour cacher son visage dans les coussins.
Longtemps, Judith est restée immobile, prostrée dans son chagrin, sa nouvelle déception. Puis, elle a quitté la place, elle s’est glissée hors du lit. Elle ne peut se résoudre à dormir dans cette chambre, dans cet appartement, auprès de cet homme qui soudain lui fait peur. Son cœur bat très fort tandis qu’elle traverse le salon. Les yeux grands ouverts dans la pénombre, elle est allée sans bruit. Mais, au moment où elle arrive devant la porte de communication, elle pousse un cri de frayeur. Philippe est devant elle, immense, redoutable. Elle recule en tremblant.
— Je savais bien que vous alliez me fausser compagnie. À quoi jouez-vous ? Est-ce que la lutte et la jalousie sont des prétextes pour vous maintenir en bonne condition, en excellente forme ?
Sans savoir ce qui lui arrive, elle s’est retrouvée dans les bras de Dhérault, qui se dirige vers la chambre.
— Il est inutile de chercher à me fuir toutes les fois que nous avons un petit différend. Cela ne sert à rien, puisque vous me reviendrez toujours...
Il se trouve au-dessus du lit et la regarde. Il est à la fois tendre et moqueur.
— N’est-il pas vrai, Judith ? Vous me reviendrez toujours, ou je vous forcerai à me revenir, cela est exactement la même chose... En ce qui me concerne, je croyais que les promesses étaient de vaines paroles, qui ne peuvent jamais être tenues. Je pensais que le moment présent était la seule réalité, l’unique vérité. J’étais persuadé que l’amour était un dieu mutin, espiègle et capricieux, qui change vite de cap et souvent de visage...
Sa voix est devenue de plus en plus lente, captivante, grave. Ils se contemplent, leurs lèvres se frôlent. Elle chuchote dans un souffle :
— Cela veut dire ?
— Rien !
Il ouvre les bras et elle bascule sur la couche.
— Et maintenant, dormez ! Je crois que c’est suffisant pour cette nuit !
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Je suppliais :
— Ayez pitié, ne faites pas ça…
De nouveau, ses mains me prenaient, mais je poussais un cri en sentant le contact de sa bouche. Il m’embrassait, mordait ma chair, disait des mots que je ne voulais pas entendre et qui me faisaient peur. Je tentais de rassembler mes dernières forces afin de le repousser, afin de lui échapper, mais ma résistance venait exacerber son désir. Il avait collé sa bouche sur ma peau et je hurlais de désespoir. Des larmes brûlantes coulaient sur mes joues.
— Tu es belle, disait-il. Je savais que tu serais à moi. Et tu vas m’appartenir une fois, puis une seconde, et je te prendrai comme on prend les chiennes, je te ferai mal, mais tu finiras par aimer… Et ensuite, je ferai de toi mon esclave, tu te mettras à mes genoux.
Fermement, il me maintenait, me maîtrisait. D’une main tremblante, il avait défait sa ceinture et laissé tomber son pantalon. Je criais au secours, il bâillonnait ma bouche, j’en profitais pour le mordre jusqu’au sang. Je reçus alors un sérieux coup au visage qui m’étourdit quelques secondes, mais je recommençais très vite à me défendre, à tenter de le repousser, à faire des efforts surhumains pour me libérer.
C’était une lutte dont je connaissais l’issue, mais je devais opposer la plus grande résistance. Il avait ouvert mon corps, ses mains dures me blessaient, me griffaient. Malgré ma faiblesse, j’usais de toute mon énergie pour me mettre à crier, cependant tout était inutile, j’allais bientôt connaître le comble de l’horreur. Il allait me violer.
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— Je vous aime, Isaure. Vous êtes le seul être que je n’ai jamais aimé. Mon mariage a été un échec. Cette vie commune a été un enfer d’ennui, de mépris et d’indifférence. Je haïssais mon épouse et croyez qu’elle me le rendait bien. Elle était lourde et des plus quelconques, sa profonde niaiserie m'était devenue insupportable. J’ai beaucoup souffert, Isaure, je noyais mon chagrin dans le travail. Mon veuvage m’a délivré, ce fut une résurrection. Je voulais retrouver un soupçon de jeunesse, car mon cœur avait enfin battu, et ce bonheur nouveau semblait transformer toutes les fibres de mon être. Lorsque votre père m’indiqua qu’il était inconvenant pour un homme de mon âge d’espérer en vous, ma déception fut cuisante et me laissa de nombreuses séquelles. Mon caractère se trouva modifié, j’étais surpris de me trouver si dur, si méprisant, si avide. En effet, la force et la puissance étaient mes seuls objectifs. Je voulais vaincre ceux qui m’avaient méprisé. Cette étude, ces papiers, ces documents poussiéreux m’étaient devenus insupportables. Je n’avais plus la force de conseiller les paysans sur le devenir de leurs terres. Établir partages et successions m’énervait considérablement. J’étais las d’inscrire le nombre de cuillères à café ou la douzaine de draps de lit sur les contrats de mariage. Ce que je désirais était de procéder à l’achat de propriétés et d’immeubles. La présence d’un associé dans cette étude me permit de m’intéresser aux enchères et commencer mes investissements. J’achetais à un prix souvent dérisoire. Je revendais une partie avec un bénéfice. Enfin arriva l’instant où il me fut possible de conserver ce qui était à ma convenance. Dans la région, on dit souvent que je me suis enrichi durant la guerre, mais cela est faux. Je n’ai jamais profité de la détresse, je n’ai jamais spolié quiconque. Mon argent est propre, et s’il ne l’était, je n’aurais pas l’audace de vouloir vous l’offrir.
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— C’est très beau, chuchote-t-elle.
— Vous dites cela sans la moindre émotion. Vous regardez ces joyaux comme s’il s’agissait d’un carré de gruyère.
— N’est-ce pas naturel ?
— Cela me surprend. Lorsque les femmes voient de telles splendeurs, elles tremblent, elles sont bouleversées. L’émotion leur coupe le souffle. Enfin, peu importe… Vous avez là des rubis, des émeraudes, des brillants, des saphirs. J’ai demandé que l’on dispose des pierres semi-précieuses, tels les améthystes, le péridot, mais dont le sertissage est agrémenté de brillants de taille importante et de très grande pureté.
— Elles sont magnifiques, murmure Judith.
Il la regarde. Il attend. Elle regarde les bagues. Elle regarde Dhérault. Elle ne saisit pas le but de cet étalage. Les joyaux sont terminés. Le bijoutier va sans doute lui demander son avis, avant de faire parvenir les pièces vers la boutique qu’il vient d’inaugurer ?
— Eh bien, Judith ! Quelle est celle qui vous inspire ? Quelle est la bague que vous aimeriez porter ?
— Je pense qu’il n’est pas opportun de présenter un baguier d’une telle importance. L’acheteuse potentielle s’en trouverait perturbée... Si elle a une idée sur la pierre, sur la taille et sur le prix, la vue de pareilles splendeurs pourrait la déstabiliser sur son choix et elle risquerait de ne rien prendre du tout.
Il a un petit sourire et la contemple avec tendresse.
— Je sais cela, Judith, et depuis très longtemps. Je ne vous demande pas de donner des cours sur la partie commerciale, mais de choisir tout simplement une bague, une bague ou plusieurs... En voulez-vous une pour chaque jour de la semaine ?
— Je ne veux aucune bague, ni pour le lundi ni pour le dimanche. Qu’est-ce que ça veut dire ?
— Cela veut dire que je donne toujours, ce qu’une femme attend de moi. Peut-être préférez-vous un bracelet ou une parure... La parure que vous portiez l’autre soir semblait ne pas vous déplaire.
— Je ne désire aucune parure. Je ne veux rien. Je ne comprends pas.
— Je paie toujours les instants que je passe avec une femme. Je vous offre les bijoux que vous attendez, car toutes les femmes qui se donnent à moi le font uniquement pour avoir une pièce de mes collections. Vous ne faites certainement pas exception à la règle et je ne veux point passer, ni pour un ladre ni pour un goujat.
Judith est pétrifiée. Elle reste immobile, incapable de répondre et elle a vaguement l’impression que son esprit n’a plus la faculté ni de penser ni de réfléchir. Elle reste là, assise, les mains croisées sur ce vêtement qu’elle a trouvé si beau et qu’elle découvre tout à coup ridicule.
— Alors, Judith, vous ne dites rien ? Ne faites pas de manière et ne me prenez pas pour un imbécile. Une femme aussi belle que vous l’êtes, ne peut aucunement offrir ses faveurs à un homme tel que moi, sinon pour bénéficier de quelques avantages.
— C’est horrible... Vous êtes un monstre.
— Il y a très longtemps que j’ai conscience de ma laideur.
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