Citations de Murielle Renault (20)
J'avais beau lutter pour me retrouver du coté des gens heureux, j'aimais les âmes sombres et tortueuses, les sensibilités déglinguées, j'aimais les sables mouvants et les adultes qui restent d'éternels enfants.
J'étais tranquille, une revue sur les genoux, en train de lire un article passionnant sur les dix trucs qui vous rendent irrésistible au lit. Le genre d'articles pour lequel j'affiche comme tout le monde un complet mépris en public et sur lequel je me rue dans l'intimité, des fois qu'il y ait un truc essentiel qui m'aurait jusque-là échappé.
Quand on n'a pas d'argent, on peut prétendre que c'est à cause de ça qu'on n'est pas heureux, mais une fois qu'on en a ? Plus d'excuses ! Et si alors on n'est pas heureux, c'est qu'on est un zéro, vous comprenez ?
Un roman qui se lit facilement mais que l'on ne quitte pas de façon aussi légère qu'on l'a commencé; le récit léger en apparence va mettre en exergue la dureté avec laquelle la société traite les personnes n'ayant pas les mensurations standart désormais érigées en normes. L'auteure aborde les thèmes de la confiance en soi, du poids de la société, de la télé-réalité, de la relation amoureuse...a découvrir et à ébruiter!
Nous allions nous marier, pour de vrai, et soudain j'en percevais la portée. Plus jamais d'autres femmes, plus jamais d'autres émois, Juliette le matin, le midi, le soir, Juliette à trente ans, mère de mes enfants, à quarante, Juliette ménopausée, ne me laissant plus l'approcher, Juliette à la retraite, rides et cheveux gris, la fatigue, l'ennui, de plus en plus envahissants, la maladie peut-être aussi, qui de nous deux pour le premier cancer ou la première crise cardiaque ? et, au final, deux petits vieux s'aimant encore ou plus du tout. (p. 143)
Je n'avais jamais douté de nous, je m'étais marié, persuadé que ce serait pour toujours, et je refusais que mon mariage soit un échec. Je n'avais pas envie de renoncer à Jessica, et dans le même temps, j'étais obsédé par Marilyne. Je voulais juste m'offrir une parenthèse, je ne voulais pas vieillir avec Marilyne, mais profiter avec elle d'un épisode qui me redonnait mes vingt ans, en mieux. Juste une parenthèse, pourquoi n'était-ce pas possible sans passer du côté des salauds ? (p. 162)
c'est terrible les gens gentils, on ne peut jamais s'en prendre à eux sans se sentir coupable. Et moche de l'intérieur. Et injuste. Ce sont des robinets à culpabilité les gens gentils.
- C'est rassurant, c'est vrai, mais quelle image va-t-il donner de toi ? Il faut que tu restes la reine du monde, ma Clauclau !
- Arrête, je ne règne sur rien, je suis juste présidente d'honneur d'un carré d'herbe qui ne mesure pas grand-chose, avec quelques moutons qui paissent dessus, rien de plus.
Passé un certain âge, soit vous avez aimé et déchanté, soit vous être vieille fille et vous continuez à rêvasser. Voilà le fond de sa pensée.
Elle a découvert qu'avec l'argent, il y a des solutions pour tout.
Je pense que tu vas beaucoup t'emmerder dans la vie, ce qui n'est pas très grave, mais aussi beaucoup emmerder ton entourage, ce qui l'est davantage.
De nos jours, on ne peut plus monter le moindre club de yoga sans être soupçonné de dérives sectaires, alors des maisons communautaires, vous pensez ! Si en plus on organise des stages de cuisine végétarienne, on est sûr d'avoir Miviludes sur le dos, c'est insensé !
S'ils voulaient un métier facile, il fallait choisir autre chose que la politique. On attend d'eux qu'ils soient brillants et clairvoyants, pas qu'ils se comportent comme s'ils avaient le cerveau et l'éducation de monsieur Tout-le-Monde !
Les gens qui sont toujours d'humeur égale mettent leur entourage à rude épreuve quand ils se permettent un écart. On n'est pas habitué, on est vite désemparé.
J'ai regardé en direction de la porte d'entrée. Beau-papa et belle-maman se tenaient par la main en regardant dans notre direction. Ils étaient beaux et souriants. On se serait cru dans une pub pour l'ami Ricoré.
L'argent ne fait pas le bonheur, en tout cas pas celui de tout le monde.
Extrait
« Elle voulait tout savoir. Depuis quand j'étais grosse, si j'étais dépressive, si j'avais des amis, depuis quand j'étais avec Pascal, quel était mon idéal de beauté féminine, si j'avais déjà eu recours à la chirurgie esthétique… les questions fusaient sans jamais me laisser le temps de reprendre mon souffle. J'ai eu du mal au début, m'emmêlant dans mes réponses, hésitant à dévoiler ce qui ne me semblait pas la regarder mais le tempo frénétique des questions m'a vite fait oublier où j'étais, pourquoi j'étais là et à qui je parlais (une inconnue). »
Gaspard ne croit en aucune des valeurs d’Ekolonnia. D’ailleurs, il ne croit en rien. Claudine n’est pas comme lui. Elle triche un peu, en rajoute, mais se soucie réellement du sort de la planète. La surpopulation et le réchauffement climatique sont de vrais sujets d’angoisse pour elle, et elle mise sur la décroissance, le contrôle des naissances, la macrobiotique, le retour aux joies simples, humaines, non matérielles, la solidarité et la vie communautaire pour les sauver du chaos. Tout est si tendu, si précaire. Elle ressent dans sa chair les limites du système actuel. Ça va exploser, tôt ou tard. Elle imagine des millions de gens dans la rue, ruinés et affamés, n’ayant plus rien à perdre. Il faut réagir. Maintenant. Après, il sera trop tard. Après, ce sera la guerre. Gaspard en rigole, dit qu’il sera mort avant. Elle aussi, peut-être. Ou pas.
Je ne comprends pas pourquoi les gens s’entêtent à manger de la viande, c’est débile.
Tu es une grande hypocrite. Tu es capable de bouffer du mâle à t'en faire péter l'estomac (c'est une image), et tu me voudrais plus chaste qu'un moine. Je m'insurge !