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Critiques de Musée Jacquemart-André (4)
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Eugène Boudin : Au fil de ses voyages

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« Devant la nature, c’est à méditer qu’il faut s’exercer. De grands ciels puissants, profonds, vaporeux, légers, et, là-dessous, un morceau de la terre ou des bateaux, mais que ce soit grand, idéalisé, comme je l’entrevois. » - Eugène Boudin



« Sans connaître l’homme, je l’avais en grippe ». C’est ce que pensait Claude Monet à 17 ans en voyant la peinture d’Eugène Boudin, son aîné, âgé de 34 ans, un normand comme lui.

Depuis plusieurs années déjà, Monet dessine, la plupart du temps des personnages qu’il affuble de figures grotesques. En fait, il caricature ! Il s’amuse beaucoup et, talentueux, il vend : 15 ou 20 francs suivant la tête du client. Le succès, si jeune, le grise.

En 1858, c’est la rencontre.

Au Havre, le papetier encadreur Gravier exposait conjointement dans sa boutique, les caricatures de Monet dont le talent faisait s’esclaffer toute la ville, et les paysages de Boudin. Il voulait organiser une rencontre entre les deux artistes.

Boudin entre dans la boutique ou Monet examinait des toiles. Aussitôt l’encadreur fait les présentations. Boudin complimente le jeune Monet :

- Quel coup de crayon ! Je regarde toujours avec plaisir vos croquis. Vous êtes doués. C’est enlevé, leste. Bravo ! J’espère que vous n’en resterez pas là. Apprenez à voir et à peindre, dessinez, faites du paysage.

Devant l’obstination de Boudin, Monet, peu convaincu, accepte de venir peindre en plein air aux alentours du Havre, en bordure de mer. Des années plus tard, il racontera : « Quelle révélation ! Je fus illuminé. La lumière venait de jaillir. ». Il avait fait connaissance avec la peinture de l’instantanéité, de la fugacité des choses, de la brièveté du temps.

« Si je suis devenu un peintre, c’est à Eugène Boudin que je le dois » reconnaîtra Monet.



Toute sa vie, Eugène Boudin restera le peintre des bords de mer. En face de la mer et du ciel, il étudie la traduction au plus juste des deux éléments.

« Nager en plein ciel, arriver aux tendresses des nuages, suspendre des nappes, au fond bien lointaines dans la brume grise, faire éclater l’azur ».

Un jour, Corot, le peintre des paysages vaporeux, regarde longuement les marines de Boudin et lui dit : « Boudin, vous êtes le roi des ciels ».



Outre Corot et Claude Monet, curieusement, ce peintre de marines peu connu, va être encensé par deux artistes célèbres du moment :



Un peintre, Gustave Courbet : Toujours au Havre, en 1859, comme avec Monet un an auparavant, Courbet découvre chez un marchand les marines de Boudin. Séduit, il demande à le rencontrer. Et le grand Courbet, le peintre de « Bonjour, monsieur Courbet » ou « Un enterrement à Ornans », va se lier d’amitié avec l’humble croqueur de nuages et de ports. Ils vont peindre ensemble sur le littoral des vues de la Manche. Courbet, enthousiaste, s’exclame : « Nom de Dieu ! Boudin, vous êtes un séraphin, il n’y a que vous qui connaissiez le ciel ! ».



Un poète, Charles Baudelaire : Baudelaire est le scandaleux auteur des « Fleurs du mal » qui a été condamné à une amende pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs. Rien que ça… Ami de Courbet et virulent critique d’art, il va apprécier, au Salon de 1859, les marines pastellés de Boudin : « A la fin tous ces nuages aux formes fantastiques et lumineuses, ces ténèbres chaotiques, […] ces fournaises béantes, ces firmaments de satin noir ou violet, fripé, roulé ou déchiré, […] toutes ces profondeurs, toutes ces splendeurs me montèrent au cerveau comme une boisson capiteuse… »



Même Emile Zola reconnaissait en Boudin « son originalité exquise ».



« Scène de plage à Trouville, 1869 » : Eugène Boudin s’essaye à un nouveau genre : les plages de Trouville, Deauville, en front de mer, avec des élégantes en crinoline, assises sur le sable, s’abritant du soleil sous leurs ombrelles, discutant sur la plage. « On aime beaucoup mes petites dames sur la plage disait-il en riant. »



« Entrée du port du Havre, 1883 » : Lorsqu’il ne peint pas les plages, Boudin aime représenter les ports avec leurs ciels houleux et changeants accompagnant de superbes navires toutes voiles dehors.



« Pêcheuses sur la plage de Berck, 1881 » : Boudin s’intéresse à la vie des gens simples : paysans, pêcheurs, lavandières. Dans leur vie quotidienne, il retrouvait ses origines modestes de fils de marin de Honfleur.



1874 : La grande révolution de la peinture impressionniste va naître à l’occasion d’une banale exposition de peintres indépendants, quasi inconnus, organisée dans les locaux du photographe Nadar, boulevard des capucines à Paris. Cette année-là, Eugène Boudin, plus âgé, est invité par Claude Monet à exposer dans le groupe. Ses couleurs n’ont pas la vivacité de ses jeunes confrères. Ses marines sont peints dans une gamme de gris. Par la suite, il veillera à rester « indépendant », ne relevant pas d’écoles consacrées. Il tracera son sillon en solitaire.



« J’aurai peut-être eu aussi ma petite part d’influence dans le mouvement qui porte la peinture vers l’étude de la grande lumière, du plein air, de la sincérité dans la reproduction des effets du ciel. »



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Eugène Boudin : Au fil de ses voyages

Que j'aime Eugène Boudin, ses ciels normands incomparables, ses scènes de plage avec petites dames aux crinolines volant au vent, sa peinture de bord de mer et de ports!

Dans une autre vie, je pourrais peut être avoir un "petit Boudin" sur le mur de mon salon!



En sortant de la très belle exposition parisienne que le musée Jacquemart-André a consacrée à ce peintre, je ne pouvais que craquer pour le livre dédié.

Ce fut un complément idéal après une visite précédente au musée Malraux du Havre, riche d'une grande collection de peintures de E.Boudin
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Du Greco a Dali les Grands Maitres Espagnols

Une très belle présentation de cette exposition d’art pictural espagnole qui couvre 500 ans tirés de la collection de Pérez Simon. Heureux de revoir et de découvrir des toiles et des artistes qui m’étaient inconnus. Mes préférés : El Greco par sa façon unique de représentation de ses personnages longilignes, Jusepe de Ribera par son réaliste et l’émotion qu’il rend au visage des personnages (comme le Saint-Jérôme), de Francisco de Goya par le regard perçant de Dona Maria Teresa de Vallabriga y Rozas. Et par la découverte de la beauté lumineuse, ses couleurs et compositions uniques des scènes du peintre Joaquim Sorolla. Et j’ai découvert une toile de Dali «Le Christ de Gala» 1978. Il dit que ce tableau marque une nouvelle - et dernière - étape dans le travail de Dali sur le Christ crucifié et donc sauveur de l’Univers qu’il a abordé en 1951 avec le «Christ de Saint-Jean de la Croix», un de mes préférés de Dali. J’ai aimé revoir cette lumière et ce regard sur l’art espagnol.
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Nicolas de Largillière 1656-1746

Avec Rigaud, Largillière est le grand maître du portrait en France de la fin du règne de Louis XIV au début de celui de Louis XV. Bien que né à Paris, ce n'est pas un peintre français. En effet, il se forma d'abord à Anvers, puis surtout en Angleterre, où il séjourna six ans.

Si Rigaud fut le grand portraitiste de cour, Largillière, après avoir été reçu académicien en 1687, va mener une vie active et laborieuse et se consacrer essentiellement à une clientèle bourgeoise. Citons pour exemple son tableau de 1696, l'une de ses œuvres majeures, aujourd'hui conservée en l' Eglise Saint-Étienne-du-Mont à Paris : l'Ex-Voto à sainte Geneviève, tableau commandé par les échevins de Paris.

Largillière était un peintre aux talents multiples et il était à l’aise aussi bien avec les natures mortes, qu’avec les tableaux historiques, les paysages ou les portraits.

Parmi ses chef-d'oeuvres je citerai, entre autres, le Portrait de Charles Lebrun au musée du Louvre ; La Belle Strasbourgeoise au musée des Beaux Arts de Strasbourg ; Le Portrait de Louis XIV à la Wallace Collection de Londres.

À sa mort, Largillière laisse derrière lui une tradition renouvelée pour le portrait ; il est en outre le maître de Oudry, le peintre des animaux, et l'un de ceux qui ont le plus contribué à enrichir la peinture française, à la fin du XVIIe siècle, en faisant connaître la peinture flamande.



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