Mylène Bossé

Je sens que je dois rapidement trouver une façon de protéger mon cœur contre toutes ces nouvelles sensations. Est-ce vraiment la meilleure décision que j’ai prise?

Mon rire résonne dans toute la demeure et je me dis que tout ça, cette maison, cette vie et ma famille sont tout ce que j’ai de plus cher au monde. Pendant plusieurs mois, j’ai perdu tout ce que j’aimais. Comment? Aux mains de trois ignobles créatures. Ces hommes qui, j’en donne ma parole, devront payer de leur vie.

C’est parfois étonnant à quel point les émotions jouent sur notre mémoire. Du moment où je passe les portes de l’urgence jusqu’au moment où je suis à la tête de Mathieu, je ne me souviens de rien. Ou presque. Je me rappelle seulement avoir ressenti un soulagement extrême. Je me souviens de m’être dit qu’ici, il n’y avait plus rien à craindre. J’étais soulagée que mon fils soit entre bonnes mains. Après reconstitution, je crois avoir parlé avec les infirmières qui s’occupent du triage et de l’enregistrement. C’est pendant ce moment que les ambulanciers ont transféré mon fils sur la civière de trauma.

-Ta voix est si envoûtante que tu dompterais aisément un cobra qui s’apprête à attaquer. Ta voix est si belle que même les anges sont venus admirer le spectacle. Ta voix est si puissante qu’elle m’a retourné à l’envers. Et le pire dans tout ça, c’est que ta voix est si sensuelle que je n’ai pas pu m’empêcher de bander comme un fou en rêvant que tu ne chantes que pour moi. Mais comme nous sommes simplement amis, je n’ai pas voulu que tu voies l’effet que tu me fais. J’ai préféré aller me calmer dans les chiottes avant de faire quelque chose que je regretterais.

Les yeux de Nate descendent jusqu’à la naissance de mes seins. Son regard ardent brûle ma peau. J’humecte mes lèvres, et ma respiration s’accélère. Son désir est palpable, et une alarme retentit dans ma tête. Mais je l’ignore. Il s’avance lentement, analysant ma réaction – ou plutôt demandant ma permission. Mais les mots refusent de sortir. J’ai peur, mais je suis excitée à la fois. Ma tête et mon corps sont en totale contradiction. Je dois prendre une décision.

Même si nous avons un écart d’âge de plus de dix ans, je sens que nous allons bien nous entendre. Je devrais lui proposer une sortie un de ces jours. Outre Sasha, je ne vois pas beaucoup de monde en dehors du bar. Et elle sera bientôt très occupée avec le bébé. Je passe derrière le bar pour attraper une bouteille d’eau. J’ai l’habitude de courir partout pour m’assurer que tout le monde ne manque de rien. Ce soir, je me sens un peu inutile.
— Rachel, il n’y a plus de rhum épicé. Nous en avons d’autre quelque part ?
— Bien sûr, dans l’entrepôt. À droite, sur la première étagère. Attends, j’y vais !
— Non, laisse. Je dois me débrouiller comme si tu n’étais pas là.
Haussant les épaules, je décide d’aller voir ce que Joe pense de nos nouveaux employés. Je m’adosse sur le mur à ses côtés. Je bois quelques rasades bien fraîches. Il regarde dans ma direction avec un sourire en coin, mais ne dit rien. Je le regarde à mon tour. Il est rasé de près. Sa mâchoire carrée et sa stature laissent entrevoir son côté intimidant pour quelqu’un qui ne le connaît pas.

Je n’en faisais pas des tonnes, je restais moi-même. Une fille bien ordinaire, avec mes passions et mes raisons de vivre. Étant un peu gaffeuse, j’ai souvent été la risée de mes compagnons. Mais je suis à l’aise avec mes maladresses. Je ne me suis jamais découragée, je me suis toujours dit que quelque part, la roue finirait par tourner, et que ma vie, à ce moment, serait parfaite. J’attendais ce moment avec impatience. C’était avant que la tragédie frappe. Il y a deux ans…
Maintenant, je fuis. Je fuis un travail qui me passionnait, que j’adorais et qui prenait la première place dans ma vie. Même si je suis d’une maladresse sans précédent, à mon travail, j’étais d’une souplesse incroyable. Il n’y avait aucune place pour les gaffes. J’ai bien dit… j’avais. Au passé. C’est mon instinct qui m’a fait choisir ce travail, mais c’est aussi lui qui m’a poussée à le fuir. À fuir ma culpabilité et mes responsabilités. Les ragots, et les regards en coin. Les murmures et le mépris. Parce que je n’ai pas réussi. Parce que j’ai tout perdu.
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Je capture ses lèvres dans un baiser exigeant, ma langue valsant contre la sienne. Elle est réceptive à mes avances et je la désire encore plus. Je l’assois sur la table en me disant que pour l’instant, ça devrait suffire. Je glisse mes mains sous son chandail et au contact de sa peau, l’urgence me prend aux tripes. Je le lui retire en savourant la vision de son corps parfait. Ma bouche ne demande qu’à venir se poser sur cette peau nacrée et je ne me fais pas prier. Libérant son sein droit, je happe son mamelon dans ma bouche. Le cri qu’elle échappe manque de me faire perdre la tête. Je la mordille en retirant le reste de son soutien-gorge. Elle gémit en agrippant mes cheveux, ce qui a pour effet de me rendre aussi dure que le marbre. Je m’assure qu’elle sente bien mon érection entre ses jambes.
— Joe, gémit-elle. Joe, attends !
Pourquoi veut-elle que j’attende ? Attendre quoi, bordel ? Puisque je ne lui ferai rien contre sa volonté, je m’arrête et pose mes mains sur la table de chaque côté de son corps.

Cette femme n’a aucun filtre. Elle dit tout ce qui lui passe par la tête. Et ça me fait rigoler. Elle est un peu comme moi, d’ailleurs. Je crois que c’est pour cette raison que je m’entends bien avec elle. Dommage que Sasha n’ait pas ce trait de personnalité. Quoique je commence à déteindre sur elle. Je me rends compte que madame Duncan a probablement raison et que je m’inquiète pour rien. Et ça expliquerait pourquoi ils ne répondent pas au téléphone.
— Bon, je dois te laisser, Rachel. Joey arrive avec son petit bout de femme.
— Au fait, vous allez mieux ?
— Oui, j’avais simplement la migraine. Je t’appelle si j’ai des nouvelles.
— Merci, et bonne soirée.
Je repose le combiné sur son socle, beaucoup plus rassurée. Je passe saluer Shawn et Adam. Ce dernier m’offre un sourire éblouissant en m’attirant dans ses bras. Je vais facilement m’habituer à sa présence dans notre équipe. J’aime beaucoup les gens extravertis. Je me sens à ma place avec eux. Je trouve Lexie à la caisse avec un client.

. À l’instant où je sens les contractions de son vagin enserrant ma queue, je donne un dernier coup puissant et l’orgasme qui me frappe m’étourdit pendant quelques secondes. Je dois poser mon front contre le sien pour ne pas m’écrouler au sol. Putain, l’effet qu’elle me fait est hallucinant ! C’est le meilleur orgasme depuis longtemps. Et sous l’impulsion du moment, je l’embrasse tendrement. — Merci, susurre-t-elle. Tu avais raison… c’était génial. — Parce que tu crois que c’est terminé ? La surprise que je vois dans son regard me fait rigoler. Croit-elle que je vais la laisser partir maintenant qu’elle s’offre à moi ? J’ai loin d’avoir terminé ! Je la soulève alors que je suis toujours à l’intérieur d’elle. Je passe par la salle de bain pour la nettoyer soigneusement. Elle me laisse faire sans rien dire. Je la prends à nouveau dans mes bras comme si elle ne pesait pas plus qu’une plume et je me dirige vers ma chambre. Toutes ces heures à m’entraîner doivent bien servir à quelque chose.