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Critiques de Nadine Trintignant (44)
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Beau repaire : Jacques Higelin reçoit

Beau repaire, le nouveau CD de Jacques Higelin, est sorti le 1er avril 2013. Pour l’occasion, quatorze écrivains ont rédigé un texte s’inspirant d’une chanson de cet album. Nouvelles, poèmes où témoignages, chacun a eu les coudées franches pour rendre à sa façon hommage à celui que J.A. Bertrand surnomme « le grand Jacques ».



Le résultat est forcément varié, parfois inégal, mais respire l’admiration et la sincérité. Parmi mes textes préférés vous ne serez pas étonnés si je vous dis que celui de Valentine Goby mettant en scène les enfants de Manille (comme dans Méduses) m’est allé droit au cœur. Excellentes aussi les nouvelles d’Olivier Adam, de Brigitte Giraud de Didier Daeninckx, de Sylvain Tesson et d’Agnès Desarthe. Touchants les témoignages de moments passés aux cotés du chanteur par Jérôme Garcin et Jacques Bertrand. Flamboyant le poème de Brigitte Fontaine, véritable « ode à Higelin ». Drôle la lettre pleine de mauvaise foi que lui adresse François Morel. Bref, les grands noms se bousculent (j’aurais pu aussi citer Tonino Benacquista, Arthur Dreyfus, Atiq Rahimi ou Nadine Trintignant) et la qualité est au rendez-vous.



La quatrième de couverture parle d’un « kaléidoscope littéraire » et je crois que c’est exactement ça. L’idéal pour souligner le coté touche à tout et lunaire d’un auteur compositeur qui traverse les décennies et les modes avec une classe et une simplicité dont beaucoup « d’artistes » actuels feraient bien de s’inspirer.



A noter pour finir que le recueil contient, en plus des textes, le CD Beau repaire. Un joli cadeau à glisser sous le sapin non ? Il est encore temps…
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Ma fille, Marie

Superbe livre ; Nadine Trintignant nous raconte la fin tragique de Marie sa fille. Marie a du être une fille, une femme, une maman exceptionelle. Mère et fille, travaillaient ensemble aux scénarii, étaient ensemble lors des tournages. Marie a toujours été joyeuse, gaie, sympa avec tous le monde mais quelques mois avant le drame, elle paraissait soucieuse, comme minée par des tracas. Nadine n'a pas osée, par pudeur, demander à sa fille ce qui n'allait pas.

Ce livre est une bien jolie lettre d'amour qu'une Maman a écrite pour sa fille disparue à jamais, à quarante et un ans à peine.
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Ma fille, Marie

C'est le livre bouleversant d'une mère dont la fille a été assassinée. Ecrit dans les semaines suivant la mort de son enfant chéri, elle évoque avec colère mais aussi pudeur les circonstances atroces de cette disparition. Elle se remémore aussi les moments plus légers: les petits mots doux, les sourires complices, le goût du travail partagé et surtout l'amour maternel.

Un livre émouvant et juste.
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Ton chapeau au vestiaire

Le vol d'objets dans les musées ne saurait être excusé, quand bien même il s'agirait d'un Trintignant. Mais dans la fiction tout est permis !
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Ma fille, Marie

Quoi de plus tragique que de perdre un enfant, surtout quand celle-ci meurt sous les coups de son compagnon. Nadine Trintignant, écrit une lettre d'amour à sa fille Marie après sa disparition.

Elle retrace les derniers instants de sa vie, le tournage du film à Vilnius qui a été son dernier. En plus d'évoquer la personnalité de Marie, ses rapport avec elle et avec son père, Nadine Trintignant nous transmet la douleur d'une mère mais aussi sa culpabilité. En effet, elle regrette de ne pas avoir vue que sa fille était malheureuse, que sa relation avec celui qu'elle ne peut nommer que "le meurtrir" n'était pas saine, que Marie avait changé. Elle se remémore les indices qu'elle a laissé, les signes qu'elle n'a pas su voir. Mais le seul coupable est bien "le meurtrier". Cette affaire très médiatisée a été pour moi le point de départ de dénonciation des violences faites aux femmes. Hélas, le nombre de victimes n'a pas diminué ce témoignage me conforte dans l'idée que la parole est indispensable et que toute femme qui subit des violences doit porter plainte immédiatement.
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Ma fille, Marie

Une femme, Nadine Trintignant, écrivant à sa fille, Marie, tuée sous les coups de celui qu’elle aimait.

La lecture est difficile, en raison de l’émotion qui s’en dégage. Impossible de donner mon avis sur ce livre. Il ne peut être bon ou mauvais. Il est ce qu’il est, et reflète la réalité d’une mère dont l’enfant a été tuée, rouée de coup et laissée pour morte. Le dernier hommage de Nadine à sa fille, un récit très touchant. Cette affaire continuera de faire débat, les chaînes continueront d’en faire des émissions, inversant parfois les rôles, rendant Marie coupable, et pourtant, une seule vérité persiste: Marie Trintignant a subi des violences et en est morte.

Triste de se dire qu’il s’agit du quotidien de nombreuses femmes, et que ce récit fait malheureusement écho à l’actualité. Il faut que cela cesse
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Vers d'autres matins

Après Claude Miller et Claude Chabrol, laissez moi vous dire quelques mots sur un autre grand cinéaste français de la même génération, et qui, lui aussi, a disparu à l'aube de ces années 2010.



Ce cinéaste, c'est Alain Corneau, le réalisateur de plusieurs chefs d'oeuvre du cinéma fançais de Sueurs Froides à Tous les matins du monde, en passant par Nocturne Indien avec un Jean Hugues Anglade habité ou même le sous estimé et pourtant très bon Le Cousin avec un duo Chabat- Timsit très convaincant en flic et indics.



Et comme pour Claude Miller, dont l'hommage littéraire de sa maitresse, Claire Vassé, De là où tu es, m'avait touché, c'est à travers le compte rendu d' un récit de deuil écrit par une personne qui connait intimement ce cinéaste que j'ai choisi de vous dire quelques mots sur ce cinéaste .



En effet, "Vers d'autres matins" , que je viens de finir, quelques mois après sa publication chez Fayard, est le journal intime de Nadine Trintignant qui commence au jour où le cinéaste Alain Corneau, dont elle partagé la vie pendant 37 ans, a perdu la vie.

Cinéaste et écrivain, Nadine Trintignant fut également une militante active du féminisme. C’est une femme forte, qui a traversé de multiples et douloureuses épreuves. Elle témoigne aujourd’hui de la perte d’Alain Corneau, réalisateur, avec qui elle vécu près de 40 ans.

Cet ouvrage est donc une vraie déclaration d’amour et de survie. Visiblement, l'écriture est pour Nadine Trintignant un éxutoire, le seul moyen d'endiguer son chagrin terrible, celui qu'elle a connu plusieurs fois, lors des terribles épreuves qu'elle a traversé.

D'ailleurs, dans cet ouvrage, la réalisatrice ne manque pas d'évoquer ces autres drames de son existence, et notamment la disparition de ses deux filles. Nadine Trintignant a perdu Marie, décédée en 2003, et Pauline, morte en 1970.

D'ailleurs, lors du meutre de Marie Trintignant, lors du fameux drame de Vilnius de 2003, on avait vu Nadine Trintignant dans plusieurs émissions de télévision et l'on voyait à quel point la douleur et la rage étaient prête à exploser à tout moment, et que seul l'écriture pouvait lui procurer un certain apaisement, aussi relatif soit il.

Le livre est donc à l'image de ce qu'on se fait de la personnalité de Nadine Trintignant, à savoir hyper sensible, mélancolique, douloureux .Ainsi, je pourrais juger l'écriture virant parfois un peu trop dans le pathos , dans l'emphase, voire meme dans l'impudeur ( et à cela, j'aurais tendance à préferer des récits de deuils un peu plus sobres, comme celui de Claire Vassé, ou même celui de Jean Louis Fournier dont je reparlerais prochainement) , mais malgré cela, sa lecture reste nécessaire, ne serait ce que pour nous prouver à quel point Alain Corneau pouvait etre, au delà de ses qualités de cinéaste, un homme intègre et bon.

Quelques anecdotes nous racontent le cinéaste, même si elles sont trop peu nombreuses à mon gout, mais la grande majorité du livre réside dans ce deuil impossible et le récit de cette maladie si cruelle et si injuste.

Un livre à lire pour tous ceux qui pleurent cet immense cinéaste français, à lire en complément des DVD de ses plus grands films.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les silencieuses

Je n’attendais pas l’auteur dans ce genre de livre où le suspens se mèle à la description très forte de la destruction psychologique et physique dans le couple. Une manière forte et subtile de dénoncer les violences faites aux femmes et une métaphore rappelant la tragédie vécue par la fille de l’auteur. Un livre haletant et puissant que je recommande.
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Ma fille, Marie

Il est impossible de noter ce livre, ce cri d'une mère qui a perdu son enfant, morte sous les coups d'un homme. Déchirant, douloureux...

Nadine Trintignant ne se contente pas de rendre hommage à sa fille, elle se livre à coeur ouvert sur cette tragédie qui aurait pu être éviter. Elle passe au vitriol la société française et le traitement des femmes en danger de mort. Elle nous invite dans son intimité en relatant les signes, infimes mais présents, et la difficulté de venir en aide à une femme sous emprise.

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Ma fille, Marie

Difficile de donner un avis sur ce genre de livre.



Un livre très touchant.



Nadine Trintignant nous raconte sa fille Marie décédée sous les coups de son compagnon.



Un témoignage bouleversant où elle nous parle de leur relation, de comment était sa fille, de ce que la famille et les amis ont vécus après le drame.

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C'est pour la vie ou pour un moment ?

Un livre sur la vie, sur les amours, sur l’amour. Nadine Trintignant fait le récit de la passion qu’elle a vécue avec son mari Jean-Louis. De l’amour qu’elle n’a jamais cessé de lui porter, même quand elle fut amoureuse d’un autre. Elle fait le portrait d’un homme « merveilleux, intelligent, plein de charme » qui lui a infligé bien des meurtrissures. Un homme loyal, malgré ses infidélités et ses mensonges. Un homme qui lui écrit d’innombrables et incroyables lettres d’amour. Un homme compliqué, mystérieux, fascinant : « Je ne crois pas avoir jamais compris Jean-Louis en profondeur, tellement son ambiguïté va loin », explique-t-elle.

Ce livre est émouvant, parfois bouleversant. Le couple Nadine-Jean-Louis a traversé la pire épreuve qui puisse exister : la perte d’un enfant, Pauline leur fille de neuf mois. Nadine y voit la raison profonde de leur séparation : « deux êtres rivés à un quotidien sans espoir et sans rêve, n’ont plus rien à se donner ».

Bien plus tard, après leur divorce, il y aura le meurtre ignoble de leur fille Marie, massacrée à coups de poing et de pied par une brute plutôt répugnante, qui les a forcés tous deux « à faire connaissance avec la haine ». Plus tard encore, Nadine devra faire face à la perte de son deuxième mari, Alain Corneau, emporté par un cancer à 67 ans. Nadine Trintignant ne s’attarde pas sur ces épreuves, pas plus qu’elle ne s’attarde sur sa carrière, ses frères, ses amis et amants. L’unique objet de ce livre est sa relation avec Jean-Louis. De leur première rencontre en 1955 jusqu’à aujourd’hui. Elle nous conte l’indéfectible lien qui les unit, par-delà les années et les séparations. Un récit fort, qui se lit d’une traite.

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Ma fille, Marie

Hommage bouleversant de la mère de Marie Trintignant au moment de la perte de sa fille qui fut victime de violences conjugales. On ressent les différentes émotions de l'autrice, son chagrin immense, son amour infini pour sa fille mais aussi sa culpabilité devant un appel au secours mal interprété au moment des faits et donc resté sans réponse. Elle partage aussi toute sa colère éprouvée pour l'homme qui, dans un moment de faiblesse, a mis fin aux jours de sa fille Marie. On compatit et on a envie de prier pour cette mère et pour cette famille qui a déjà connu ce cruel drame, la perte d'un enfant, une première fois. Ce texte touchera toute personne concernée par la perte d'un être cher et ce qu'elle laisse.
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Ma fille, Marie

J'avais lu ce livre il y a bien longtemps. Il raconte tout l'amour d'une mère en quelques pages... Toute la colère et la haine aussi -sentiment jusqu'alors ignoré-... Toute la détresse, les regrets dont celui, surtout, de ne pas avoir vu, de ne pas avoir compris les "signaux"... Et puis, l'absence, le vide, et la douleur qui les accompagnent... Nadine Trintignant écrit avec courage une lettre à sa fille si violemment disparue, peut-être pour donner aux autres la force de ne pas accepter la violence conjugale... Un livre qui prend aux tripes...
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Beau repaire : Jacques Higelin reçoit

Higelin (au même titre que Baschung et Gainsbourg) a bercé mon adolescence et mes jeunes années, et je n’ai jamais cessé de l’aimer, l’écoutant toujours avec plaisir, aussi bien les chansons anciennes que les plus récentes. Car Higelin n’est pas qu’un chanteur, c’est aussi un poète, un amoureux des mots, un rêveur, un gentil doux dingue descendu de la lune qui partage son univers nostalgique, souvent doux, mais où la violence n’est jamais très loin, car il sait aller au cœur des hommes.



Dans ce recueil, quatorze écrivains se sont inspirés des paroles et des musiques de Jacques Higelin et nous livrent chacun un texte en rapport avec une chanson qu’ils ont choisie, et dont ils devaient s’emparer comme la « matrice d'une création littéraire ». À l’image des personnalités très variées qui ont participé à cette aventure, les textes sont très différents, allant de la nouvelle au poème, en passant par un témoignage, une lettre… Vous retrouverez donc des grands noms de la littérature et d’autres moins connus, dont la plume a tracé des mots au fil des mots du chanteur.



La balade au bord de l'eau a inspiré Sylvain Tesson qui nous transporte en Inde, derrière le Taj Mahal avec un texte délicieusement poétique et plein d’humour, tandis que Valentine Goby nous emmène à Manille où elle réussit à faire souffler un vent de liberté et de beauté. Brigitte Giraud a choisi Tu m'as manqué et raconteavec lasensibilité qu’on lui connait une histoire d’amour. Atiq Rahimi et Olivier Adam se sont laissé séduire par la mélodie et les paroles de Hey man et chacun des deux a produit un texte très différent, mais superbe, l’un nous emmenant faire la connaissance d’un pauvre homme qui picole dans un bar dans le désert de l’Arizona et l’autre mettant en scène deux frères que rien ne rassemble. La très jolie chanson de la gare d’Angoulême a inspiré François Morel qui écrit une lettre au chanteur, signée Jackie Gelin et dans laquelle on retrouve sa truculence et son humour et Rendez-vous en gare d’Angoulême a également plu à Tonino Benacquista. Et vous retrouverez également les écrits de Jacques A. Bertrand, Didier Daeninckx, Agnès Desarthe avec le très beau texte Les beaux jours inspiré de la chanson Seul, Arthur Dreyfus, Brigitte Fontaine, Jérôme Garcin, et Nadine Trintignant.



J’écoute cet album en boucle depuis que je l'ai découvert et j’ai lu tout le recueil deux fois, car le fait de mieux connaître les chansons et les mélodies donne un ton, une profondeur supplémentaire à la lecture, comme un éclairage nouveau. Et j’aime tout particulièrement le duo avec Sandrine Bonnaire, ainsi que la superbe chanson finale sur fond de violoncelle, Chateau de sable mais tout l'album est réussi, avec des textes doux et tendres, délicats, de même que ses arrangements musicaux toujours aussi variés et agréables à l'oreille, avec des sons tendres qui prêtent à la rêverie.



Bref, si vous aimez « le grand Jacques », il faut vous précipiter ! Et pour une fois, je suis d’accord avec la quatrième de couv' qui qualifie cette production de « kaléidoscope littéraire ». Ce concept est plutôt original et l’on peut espérer qu’il attire d’autres chanteurs et auteurs, le mariage des deux étant ici une véritable réussite.




Lien : http://liliba.canalblog.com/..
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Ma fille, Marie

Parce que je combats la violence faite aux femmes.

Parce que Marie était une femme belle et merveilleuse.

Parce qu'elle était une comédienne engagée sur ses rôles que j'ai eu la chance de voir au théâtre.

Parce que ce n'est pas juste.
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Ma fille, Marie

Belle lettre d'amour d'une mère à sa fille assassinée à 40 ans.
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Beau repaire : Jacques Higelin reçoit

Très beau moment de lecture !

Quel plaisir d'avoir découvert ces textes inédits écrits par 14 auteurs sur les chansons de l'album "Beau repaire" de Jacques Higelin et d'associer la lecture à l'écoute.

Ils écrivent chacun dans leur style, ce qui donne des textes très différents, un savoureux cocktail. J'y ai retrouvé, entre autres, les filles que j'ai vues récemment à la maison de la poésie de Paris : Agnès Desarthe et Brigitte Giraud et bien sûr son amie de toujours, Brigitte Fontaine qui lui dédie un poème, une dédicace de haute volée :

« …

Les doux hommages

De ton vieux page

Et les beautés

De l'amitié

Avec le coeur

De ta sister

Sanglante aubaine

Pour tes étrennes »

Mais le bonheur de lecture c'est aussi celui des textes des chansons du merveilleux poète Jacques Higelin.







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Ma fille, Marie

Peu de mots me viennent pour décrire cette magnifique lettre d'amour d'une maman à une fille.... Nadine Trintignant évoque avec pudeur les derniers jours de sa fille Marie, le drame et l'après Marie. L'effet dévastateur de la violence d'un homme venu anéantir toute une famille, ses 4 fils, son frère, ses parents, amis, hommes de sa vie... La haine qu'un être humain est capable de développer face à çà. On y retrouve aussi des souvenirs joyeux parsemés par ci par là. Beaucoup d'amour dans ces mots. Un très beau livre, très bel hommage.
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Ma fille, Marie

Absolument bouleversée par la lecture de cette lettre d'une maman à sa fille morte sous les coups de son compagnon, en juillet 2003.



Pour moi, cela ne change pas grand chose que les protagonistes de l'histoire soient des personnes connues : Nadine Trintignant (la mère), Marie Trintignant (la fille), Bertrand Cantat (le compagnon meurtrier) car, célèbres ou pas, ce court témoignage de 167 pages, qui se lit à toute vitesse, est signifiant de ce que peut être une femme sous emprise, aveuglée par l'amour et persuadée de pouvoir changer son homme et de ce que peut être son bourreau au quotidien, un homme jaloux et possessif qui ne supporte pas que sa femme puisse être ce qu'elle est.



A la différence près que, parce que l'auteure se trouve être Nadine Trintignant, ce témoignage a le mérite d'avoir été mis en exergue, d'avoir été relayé, tant par la maison d'édition, la presse que par les réseaux sociaux. Et, sans doute, a permis d'éclairer cette problématique sociétale insuffisamment prise en compte par les pouvoirs publics.



Bien sûr, le point de vue de la narratrice est forcément orienté "à charge", mais on sait aujourd'hui que l'intéressé n'a vraiment pas d'excuses à son comportement. Rien ne justifie ses coups et la mort de Marie Trintignant, et encore moins, la non-assistance à personne en danger, assistance qui, si elle avait été faite en temps et en heure, aurait peut-être sauvé Marie.



Par des va-et-vient successifs entre le passé et le présent, entre ce qui s'est passé à Vilnus dans l'intimité d'une chambre d'hôtel et ses conséquences et l'analyse qu'en fait l'auteure quelques semaines plus tard, les lecteurs sont amenés à entrer dans l'intimité d'une famille, d'une relation mère/fille particulièrement forte.



Il y est question de culpabilité : celle de Nadine Trintignant qui se reproche de ne pas avoir vu que sa fille allait mal, de ne pas avoir compris les messages qu'elle lui faisait passer, de ne pas avoir interprété les signes évidents de mal-être, de ne pas avoir osé lui poser des questions.

C'est souvent hélas le cas de nombreuses autres familles qui n'ont pas su, pas vu, pas questionné leur proche enfermée dans le non-dit, la honte, et la crainte des représailles.



Il y est question surtout d'amour : celui de Nadine Trintignant qui sème tout au long de son récit des événements, des pensées personnelles, des souvenirs familiaux, des petits mots doux de Marie, des anecdotes de temps de travail sur les scénarii, de tournages, autant de bribes de sa vie personnelle et de celle de sa fille (enfant, adolescente, femme et mère de quatre garçons), tels des confettis joyeux et émouvants qui permettent de la rendre vivante et tellement rayonnante aux yeux de sa mère, et à nos yeux aussi...



Bertrand Cantat a été condamné le 29 mars 2004 par le tribunal de Vilnus à huit ans de réclusion criminelle, peine qu'il exécutera en partie dans une prison française (privilège de la célébrité). Il sera mis en liberté conditionnelle en 2007 et retrouvera sa totale liberté en 2010.



Drame ordinaire de la jalousie et de la violence conjugale - un de plus dirais-je - dont, on le voit ici, la justice ne prend pas vraiment la pleine mesure puisque le meurtrier est libéré au bout de trois ans ! On s'interroge donc, au-delà de la situation spécifique de Marie Trintignant : que vaut la vie d'une femme ?



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Ma fille, Marie

Dans cette lettre ouverte à sa fille, Nadine Trintignant s'exprime de façon franche et personnelle sur la terrible tragédie qui a conduit à la mort de sa fille, l'actrice Marie Trintignant, morte à la suite des coups reçus par son compagnon, Bertrand Cantat, chanteur du groupe Noir désir.

Elle y évoque aussi énormément de souvenirs qui la rattachent à sa fille.



Il est évidemment très déplacé d'attribuer une note sur pareil témoignage... Je me souviens de l'émotion générale à l'époque, ainsi que ma propre tristesse mêlée à de la révolte face à ce crime, tout comme à l'attitude de son auteur.

Voir la société se diviser sur le faux-débat de cette "vie gâchée" (parlant de l'auteur des faits) m'était, comme beaucoup, insupportable. Malheureusement bien d'autres ont pensé autrement, arguant qu'il fallait "séparer l'homme de l'artiste".



Quoiqu'il en soit, la situation des femmes battues n'a guère évoluée depuis. Combien devront-elles être pour que les choses changent ?



Un témoignage difficile. Une colère, celle d'une maman, celle de beaucoup de femmes. Légitime.
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