C à vous https://bit.ly/CaVousReplay
C à vous la suite https://bit.ly/ReplayCaVousLaSuite
Abonnez-vous à la chaîne YouTube de #CàVous ! https://bit.ly/2wPCDDa
Et retrouvez-nous sur :
| Notre site : https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/
| Facebook : https://www.facebook.com/cavousf5/
| Twitter : https://twitter.com/CavousF5
| Instagram : https://www.instagram.com/c_a_vous/
Au programme de C à vous la suite :
Invitée : Nadine de Rothschild
Les très chères Baronnes de Nadine de Rothschild
La baronne la plus célèbre de France
L'Oeil de Pierre - Nadine rock'n'roll
Suite de l'itw :
L'incroyable destin de Nadine de Rothschild
Invité : Alain Baraton, jardinier en chef du Domaine national de Trianon et du Grand Parc de Versailles
Il voit la vie en roses
Mon amie la rose m'a dit ce matin
L'ABC - Les actualités de Bertrand Chameroy
Discussion très calme à l'Assemblée nationale
Session Juste Prix au Conseil de Paris
Point Roland-Garros
Une semaine tout en élégance
+ Lire la suite
Ma mère, ma première admiration. Au physique, l’exemple même de ce que j’aurais voulu être, jolie femme aux jambes magnifiques, très coquette et, même dans les robes les plus simples, d’une élégance naturelle ; les hommes se retournaient sur son passage. Au moral, un solide courage, le refus des compromissions et une saine discipline : quand on fait une chose, autant la faire bien. J’ai toujours pensé que c’était à ma mère que je devais ces biens précieux entre tous : le bon sens et l’équilibre. Mon fabuleux mariage qui défrayait la chronique ne lui fit jamais tourner la tête.
Le cinéma ne m’a jamais fait rêver ; j’avais trop les pieds sur terre pour croire aux histoires de princes et de bergères, de dactylos et de milliardaires. Une seule chose me fascinait, et il s’agissait d’un monde bien réel : les immeubles de pierre de taille que je découvrais de l’autre côté de la Seine, Neuilly, en comparaison duquel mon royaume de Puteaux m’apparaissait soudain miséreux, Neuilly, où les gens devaient être si heureux.
Chez nous, gens du Nord, même si nous étions heureux, nous le manifestions peu. Je me demandais pourquoi des gens savent rire, et d’autres pas.
Nous connaissions tout le monde et tout le monde nous connaissait. Il y avait Ali, le Noir du premier étage. Tous les vendredis, il accrochait ses quelques meubles à une grosse corde et les descendait dans la cour pour les laver : sans doute accomplissait-il ainsi ses rites de purification. Il y avait un autre locataire très gentil, un Iranien, qui, lorsque j’eus onze ans, m’offrit mon premier livre, un recueil de poèmes d’Omar Khayam : je n’y comprenais rien mais je retournais souvent ce trésor entre mes mains.
J’avais plus de mal à accepter le mari de ma mère, un militaire de belle prestance qu’elle avait épousé lorsque j’avais dix-huit mois. Mon père, je n’ai jamais su qui il était : un homme pas d’ici, pas de ce plat pays parsemé de terrils, un homme mort trop tôt dont on ne parlait jamais, un homme sans nom, un père pour rêver. J’étais une enfant de l’amour et cela me plaisait.