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Citations de Naomi Krupitsky (17)


Parfois, c'est le fait qu'un rêve soit irréalisable qui le rend attrayant.
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Immobile, les yeux rivés sur l'italien qui vient de lui offrir un travail sans aucune raison apparente, Saul est tiraillé entre la curiosité et la peur. "Ne fais confiance à personne", lui avait dit sa mère. Mais aussi "Rends moi fière".
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Sofia se souvient de cette période comme d'un brouillard d'insomnie et de peur. Antonia restait allongée dans son lit jour après jour, petite et grise, et Sofia portait Robbie, le berçait quand il pleurait, avait appris à connaître son odeur aussi bien que celle de Julia.
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C'est un appartement qui pourrait raconter des histoires sur ces occupants même s'ils n'étaient pas là. Il s'évertue à contenir la famille, à absorber les odeurs de la cuisine et la vapeur des douches et les larmes des disputes.
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Prier est un moyen de reconnaître la peur, de reconnaître ce qui ne peut être ni contrôlé, ni contenu, ni même compris..
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La "maga" n'est pas là pour répondre aux questions telles qu'elles sont posées : elle est là pour aider ses clients à trouver les questions qu'ils ne se posent pas !
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Elles se sentent emportées par la rivière de leur vie. Elles sont précipitées vers ce qui ressemble à une falaise, les yeux rivés sur une cascade dont n'émergent que le mariage et les enfants, des robes pratiques, un ménage à conduire. Chacune livre des batailles silencieuses avec elle-même : ce qu'elles veulent ; ce qui se passera quoi qu'elles veuillent. L'amour, comprennent-elles, peut advenir qu'on le veuille ou non. Elles ne sauraient dire s'il faut l'assimiler à la rivière elle-même ou au canot de sauvetage. Elles doivent réajuster l'image qu'elles en avaient.
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Presser la détente, c’est comme sauter dans l’eau froide.

Vous êtes là, au bord du vide, les muscles bandés, prête à changer d’avis jusqu’au dernier moment. Vous êtes toute-puissante : non pas en plein saut, mais juste avant. Et plus vous restez là, plus votre pouvoir augmente, si bien que, dans l’intervalle, le monde entier attend.

Mais dès que vous sautez, vous êtes perdue : à la merci du vent, de la pesanteur et de la décision que vous venez de prendre. Vous ne pouvez rien faire d’autre que regarder, impuissante, l’eau se rapprocher dangereusement, puis vous voilà submergée et trempée, la poitrine prise dans la glace, le souffle bloqué dans la gorge.

Un coup de pistolet qui n’a pas été tiré garde donc son pouvoir. Juste avant que la détente ne clique et que la balle ne parte, désormais hors d’atteinte, hors de votre contrôle. Tandis que le tonnerre gronde au loin dans les nuages mouillés et que l’air électrique fait se dresser les poils de vos bras. Tandis que vous vous tenez là, les pieds bien plantés dans le sol comme votre père vous l’a appris, juste au cas où, l’épaule contractée pour amortir le recul.

Tandis que vous vous décidez, encore et encore.

Feu.
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Quand Joey était enfant, il s'imaginait parfois avoir une famille. La femme qu'il épousait ressemblait à sa maman, elle faisait le même poulet alla parmigiana, elle le serrait dans ses bras quand il en avait besoin et sentait la farine et les roses. Ses enfants étaient petits et chahuteurs, il en avait huit ou dix, qui couraient autour de lui comme des autos tamponneuses. C'était un joyeux chaos.

Dans son imagination, jamais Joey n'avait de fille adulte. À ses yeux d'enfant de dix ans, rien n'était plus effrayant qu'une fille. Dans son imagination, Giuseppe Colicchio n'avait naturellement jamais eu d'agitatrice grandeur nature et incontrôlable menaçant de renverser son business ainsi que sa famille. Et s'il est vrai que Sofia est la plus grande joie de sa vie et qu'il admire sincèrement sa détermination, sa persévérance, son insistance absolue à être elle-même quelles que soient les circonstances, il est aussi vrai que Joey se hérisse quand cette ténacité est dirigée vers lui.
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Sofia s'est rendu compte que sa vie est exempte de lourdes responsabilités et qu'elle regorge d'innombrables attentes informulées. L'étrange liberté de sa nouvelle vie confinée d'adulte la suffoque et la pousse au désespoir, à l'hystérie.
Elle est de plus en plus irascible envers Saul et Julia; elle évite le regard de Rosa. Sofia devient aigrie, elle sent un arrière-goût de vinaigre sous sa langue quand elle frotte la crasse dans l'évier.
Il lui semble que Saul avance dans la vie tandis qu'elle reste coincée dans une ornière. Rosa ne comprend pas : elle ne conçoit pas qu'on ne se satisfasse pas d'une pile de couches et d'une en-fant, enfant qui a tellement besoin de l'attention de Sofia, de son temps, de son corps, que ce besoin menace de démolir la maison brique après brique.
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Prier est un moyen de reconnaître la peur, de reconnaître ce qui ne peut être ni contrôlé ni contenu, ni même compris. C'est tout à la fois une capitulation et une attaque. Je t'en supple, prie Sofia, songeant à Antonia, à la noirceur de son expression, à l'inertie de son souffle. Je n'y arriverai pas sans toi.
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Elle voit comment il tient une serviette, un verre d'eau, la main d'un autre en guise de salu-tation, avec une telle délicatesse que les objets qu'il touche paraissent sacrés. Sofia veut être tenue de la sorte. Comme un verre d'eau. Comme un livre de bibliothèque. Comme une paire de chaussettes pliées.
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Antonia ne précise pas à Sofia qu'elle a passé l'heure du déjeuner dans cette bibliothèque, échappant au brouhaha de la cafétéria en échange d'un estomac qui gargouille et d'une pile de livres, Austen et Whitman. Qu'elle a sursaute comme une biche apeurée chaque fois que quelqu'un a prononcé son nom.
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Dehors, les gens contemplent le ciel violet et prient pour qu’il pleuve. L’air est épais comme de l’eau. Respirer en devient douloureux.
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Ainsi, le fossé s’agrandit. Le vent hivernal se fait plus cinglant. Les mois sombres et froids s’écoulent. Le puissant fossé qui les sépare se teinte d’une certaine gravité. Ils commencent à oublier comment retrouver leur chemin l’un vers l’autre.
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Elle se sent anonyme et puissante : une femme intemporelle, qui prend part à un rituel allant bien au-delà de sa personne. La lune brille par la fenêtre et forme des ombres macabres sur le mur. Il y a un arbre qui pousse et s’étrécit, déformé par le vent, et les corps anormalement étirés, surmontés de petites têtes, des piétons qui arpentent le plafond en un défi surréaliste.
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Ainsi en va-t-il du deuil. Le monde miroite, oscillant entre netteté et flou : en un instant, l'endroit où vous avez toujours vécu vous devient tout à fait étranger et son air irrespirable
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