Citations de Narinai Abgaryan (11)
L'amour, c'est tout. C'est la seule et unique vraie raison de vivre. Tu es encore trop petite, tu ne sais rien de la vie. Mais plus tard, tu me comprendras. Alors retiens mes paroles : l'amour c'est la seul vraie raison de vivre.
Les Arméniens du Karabagh, ces fameux méliks ("princes"), sont les seuls à avoir résisté à cet exil imposé par le Shah. Ils se réfugièrent ainsi dans les montagnes inaccessibles de leur région natale, d'où ils résistèrent si bien que le Shah renonça à leur faire la guerre : "Que le sheitan les prenne, qu'ils vivent dans leurs gorges rocheuses et qu'ils y crèvent de faim !".
Tous les conquérants, qu'il s'agisse des Perses Sassanides, des Mongols ou des Ottomans, suivaient la même tactique : une fois victorieux, ils déportaient les populations vaincues, misant sur l'assimilation rapide d'un peuple déraciné, en perte d'identité nationale. Les terres abandonnées par les Arméniens déportés furent alors repeuplées par des nomades turcs.
Les étoiles n'avaient pas encore disparu dans le ciel que les premières abeilles se dirigeaient déjà vers les fleurs, en bourdonnant d'un air affairé. Les oiseaux gazouillaient pour honorer le lever du soleil et le monde respirait la plénitude et la jouissance. Le monde chantait comme un enfant lavé et bien nourri après un long sommeil. L'air poussait des sons fins et sonores, l'air coulait et tombait en gouttes. L'air volait, inondait, flottait, clapotait, respirait et...odorait.
Le mois de février qui d'habitude était impitoyable avec son vent piquant fut, cette année-là, paisible et très enneigé. Les matins silencieux et somnolents, enveloppés jusqu'aux yeux dans des châles parsemés de glaçons, pointaient le bout de leur nez à contrecœur pour chasser de leur faible souffle les restes de la nuit noire. Les coqs chantaient rarement et sans entrain. Un bref cocorico lancé dans le ciel, et l'oiseau se taisant en écoutant avec indifférence la réponse qui semblait venir de l'autre bout du monde. Les chiens du village n'aboyaient pas mais grognaient en suivant du regard les gros flocons de neige qui tournoyaient dans l'air. La taille des flocons signifiait que la neige ne durerait pas longtemps. Mais le mois de février rusait, il secouait ses manches d'un geste large, et, après les gros flocons, la neige continuait de tomber en petits grains interminables.
Nous nous apprêtons à mourir mais, à présent, comment pourrions-nous nous laisser aller ? C'est une immense responsabilité d'élever un enfant, il faut le mettre sur les rails.
A l'insu de Dieu et contre sa volonté le bonheur terrestre ne peut durer et restera donc toujours un instant éphémère et passager. Si le bonheur t'est aujourd'hui offert, accepte-le avec reconnaissance. N'offense pas les bonnes intentions du Seigneur tout-puissant avec ta défiance et sois digne du don que tu as reçu.
- Que je suis vieille ! Mes genoux me font mal. Il faudrait que je leur applique un cataplasme aux pommes de terre durant la nuit.
- Ça aide ?
- Un peu. Il faut râper des pommes de terre, ajouter une cuillère de gros sel, étaler le mélange sur les genoux, envelopper le tout d'un fichu et poser un coussin sous ses pieds.
- Mais vous êtes très beaux, avait répondu Nastassia. Aussi solides que la pierre. C'est bien simple, à Marane, on a le sentiment que tout est en pierre - les maisons, les arbres et les gens. C'est comme si ( elle avait alors fait claquer ses doigts à la recherche du bon mot) vous aviez été sculptés dans la roche.
Parfois, Valinka cherchait à lui faire entendre raison, puis se résignait - qu'il fasse comme il veut après tout ! S'il avait conservé suffisamment d'opiniâtreté, au fil des ans, pour combattre cette fente, c'était tant mieux. Chaque personne devait garder une raison de vivre et de se battre.
- Rien n'est plus destructeur que l'oisiveté, disait souvent son père. L'oisiveté et la fainéantise rendent la vie absurde.
A présent, Vassili comprenait toute la justesse de ses paroles. En effet, la vie devenait absurde à partir du moment où l'homme cesse d'être utile à son prochain. Et comment pouvait-il être plus utile aux autres que par son travail ?