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Citations de Nathalie Loiseau (53)


Aujourd'hui, si je devais résumer, une petite fille qui va à l'école en France :
- aura un cartable rose, des lunettes roses, une parka rose ; ses parents, son entourage, ses amies sur Facebook se seront considérablement intéressés à son apparence et à ses tenues et lui auront dit en permanence qu'elle était belle ;
- sera bien vue des enseignants parce qu'elle parlera moins que les garçons, sera moins remuante, plus appliquée, plus passive ; récoltera grâce à cela d'excellentes notes dans un système scolaire qui lui aura peu parlé de son avenir ;
- aura des activités de fille, avec des filles, en dépit de la mixité des classes.
Quelque chose me dit qu'elle n'est pas forcément très bien partie, cette petite fille. Qu'être bonne élève, c'est un peu ce qui peut lui arriver de pire.
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cessons de vouloir être à la fois des employées modèles, des épouses modèles et des mères modèles. Acceptons-nous comme nous sommes et nos enfants comme ils sont. Cessons de croire que nous devons faire notre travail mille fois mieux que ceux qui nous ont précédés et élever nos enfants mille fois plus intelligemment que nos mères ou nos grands-mères avant nous. Cessons de nous piéger nous-mêmes : nos mères et nos grands-mères, même quand elles ne travaillaient pas, en faisaient moins que nous pour nous éveiller, nous éduquer ou nous équilibrer.
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revisiter la manière dont nous travaillons relève de l'urgence : tout laisse à penser que nous utilisons aujourd'hui des outils du XXIe siècle pour poursuivre des objectifs du XXe siècle avec des méthodes du XIXe siècle.
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Toujours naïve, je continuais à penser que la vie étudiante, ce n'était pas forcément ça, les Burberrys de Sciences Po, les lodens d'Assas, ces jeunes vieux avant l'âge, parfois déjà chauves, sérieux comme des papes et ennuyeux comme la pluie. Pour eux le monde semblait s'arrêter aux frontières du VIIe et du VIe arrondissement. Au-delà on n'en parlait pas, ça n'existait pas.
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J'entends souvent des femmes charmantes me dire que, TOUT DE MÊME, il n'y a pas à se plaindre d'être nées femmes en France. Bien sûr, c'est toujours mieux qu'à Kaboul. Belle satisfaction. Cela me fait à peu près le même effet que lorsqu'enfant, on m'intimait l'ordre de finir mon assiette et de ne pas gâcher, "quand on pense qu'au Biafra les enfants meurent de faim". L'équation est la même, c'est : "Il y a plus malheureux que toi ailleurs, alors accepte ton sort et ne remets rien en cause."
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Il faudrait plus qu'un paragraphe ou un chapitre pour rappeler tous ces enfants qui, aujourd'hui encore, n'ont en main aucun pan de leur destin, simplement parce qu'elles sont nées filles. Fillettes excisées, mutilées dans leur corps, dans leur silhouette et dans leur rêve, à qui l'on inculque dès la naissance qu'elles ont peu à attendre et beaucoup à se faire pardonner d'être nées femmes.
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Moi, je pouvais arborer un vieux pantalon, un chandail en mohair jaune canari et un caban de garçon avec une coupe de cheveux à la Ronnie Bird (les photos de classe l'attestent) : en matière de mode, j'étais un dommage collatéral, pas une pestiférée.
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Au bout de plusieurs années j'ai gagné un droit inattendu, inespéré : celui de faire de la danse classique. Le nirvana. Encore que, ce sport de petite fille, auquel elles rêvent et que leurs mères chérissent, c'est une drôle de chose. On y souffre infiniment, pieds en sang dans les pointes, crampes dans les mollets, torticolis, grands écarts. On s'y contemple sans complaisance, on s'y compare, on chute, on travaille à la barre, le bâton de la professeur incrusté dans le dos. "Tiens-toi droite." Les professeurs sont, un peu trop souvent, des danseuses déçues, celles dont le rêve s'est arrêté avant d'atteindre les étoiles. La mienne ? Madame Mime dans 'Merlin'. Une silhouette de crapaud, des cheveux teints.
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En parler, c'est d'abord briser l'omerta. Eviter le piège
dans lequel j'ai vu s'enfermer tant de femmes dirigeantes avant moi et aujourd'hui encore : celui qui consiste à prétendre qu'il n'y a aucun problème, ça a pu être difficile pour d'autres femmes qu'elles mais que pour elles, non, vraiment, elles ne voient pas. (...) Elles vous diront que tout va bien. Ce n'est pas vrai mais soit elles ne voient rien, soit elles ne veulent pas voir. (...)

De ces situations, de ces difficultés, de ces solitudes, il faut parler.
Eviter à tout prix d'être la femme de service, celle qu'on nomme pour l'affichage, pour se donner bonne conscience et une bonne image, l'alibi, le pot de fleurs qui ne dit mot.

Pour commencer, il faut s'exprimer, dire ce qui va et ce qui ne va pas, surtout si ça ne se fait pas, si c'est "mal élevé" (...) Les femmes ne sont pas là pour se taire,
pas là pour remplir une statistique, encore moins un quota. Même lorsqu'il en existe. (...)
n'hésitez pas à vous exprimer. Surtout si personne ne vous y encourage
et on vous y encouragera rarement.
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Foncer. Saisir sa chance. Faire confiance à ceux qui vous font confiance.

Si on vous propose quelque chose, c'est qu'on vous en croit capable.
Arrêter de s'autocensurer.
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A peine partie en poste, je rencontrai celui qui devait devenir l'homme de ma vie. Cela non plus n'était ni prévu, ni planifié et nous n'avons depuis lors jamais échafaudé de plans de carrière.

On nous interroge souvent pour savoir comment nous avons fait pour exercer nos deux métiers en parallèle sans jamais cesser l'un et l'autre de travailler, dans autant de pays aussi différents.

La réponse est à la fois très simple à exprimer et assez compliquée à mettre en œuvre : nous avons fait au mieux.

Personne n'a "suivi" personne. (...) Nous avons énormément discuté, fait des choix auxquels nous ne pensions pas au départ, défini nos vraies priorités.

Le contraire d'un et surtout de deux plans de carrière et aucun regret à la clé.
Parce que nous avons appris partout, de chacune de nos expériences, qu'elles nous ont enrichis et ont fini par bâtir une forme de cohérence dans des parcours qui n'avaient rien de linéaire. Cet usage du nous inclut nos enfants : nos mutations avaient des conséquences fortes sur nos vies à tous
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A vivre dans un monde taillé pour les hommes, en passant d'une famille de garçons à une école de garçons puis à un métier d'homme, j'ai eu cette chance formidable : celle de savoir très tôt que ce monde un peu malcommode n'était au fond pas si différent, que ceux qui l'habitent n'étaient ni des inconnus, ni des étrangers, encore moins des ennemis et que certains pouvaient être des frères.
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C'est formidable, ces scandales sanitaires qui ne touchent que les femmes. C'est aux femmes que l'on prescrit des médicaments miracle pour être toujours plus belles, plus désirables, plus minces, moins acnéiques, pour se fondre dans la norme, pour être "consommables" dans une société tout entière construite sur la consommation.
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