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Critiques de Natsuo Sekikawa (67)
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Au temps de Botchan, tome 4 : Une pluie d'éto..

Traduit du japonais par Sophie Refle

« Ce récit dont les héros sont les gens de lettres »...une pluie d'étoiles filantes. Des lucioles qui nous font signe à travers l'oeuvre de Natsuo Sekikawa et de Jiro Taniguchi « les gens et la société de la fin de l'ère Meiji sont les mêmes qu'aujourd'hui, et la seule différence est qu'ils ne disposaient pas des produits de consommation qui sont destinés avant tout à gagner du temps.Il serait d'ailleurs plus juste de dire que le fondement de l'esprit et du quotidien des japonais, du point de vue de la culture et du gouvernement, n'ont pas changé non pas depuis quatre-vingt ans mais depuis deux cents ans. Les gens de Meiji nous paraissent former un groupe dans L Histoire, mais en réalité ils sont très proche de nous. Si nous pouvons partager leurs paroles et leurs actions, leurs tourments et leurs joies, c'est que leurs drames sont ceux que nous connaissons aujourd'hui. J'ai eu l'idée de ce long récit au moment où je me suit dit que les gens d'aujourd'hui ne pouvaient pas s'enorgueillir d'être d'aujourd'hui ». Quatrième tome de cette manga qui met en scène le sort des 24 victimes de « l'affaire dite de la haute trahison » ( 1909). Face à la marche effrénée du capitalisme au Japon durant l'ère Meiji , se lèvent de nouveaux mouvements politiques d'opposition jusqu'à lors inconnus dans l'Empire du Soleil  : l' anarchisme, le socialisme, le communisme. le gouvernement japonais copiant les Lois antisocialistes de Bismark, et ceci après quelques oscillations, opta pour la censure et la répression. Partis politiques interdits. Journaux interdits. Surveillance accrue des opposants.

L'affaire de la haute trahison sera pour le pouvoir l'occasion de « purger » toute opposition à la bonne marche de sa politique économique.

C'est donc à l'histoire de certains de ces jeunes militants que ce quatrième tome se rapporte.

La différence entre « Droits gagnés » et « droits accordés » allait être gravée profondément dans la poitrine du peuple japonais. Et il n'allait pas être le seul .



Astrid Shriqui Garain

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Au temps de Botchan, Tome 1

Jirô Taniguchi et Natsuo Sekikawa reprennent une période de la vie de Natsume Sôseki, un grand écrivain nippon, notamment lors de l'écriture de son roman "Botchan". Aujourd'hui, il s'agit d'un classique qui est étudié dans toutes les écoles japonaises. Il aura fallu douze ans à Sôseki pour l'écrire intégralement. En parallèle, les auteurs nous décrivent un pays en évolution au début des années 1900. Leur texte a été publié de 1986 à 1987 dans un hebdomadaire.

On y parle de la guerre russo-japonaise ayant abouti à la signature d'un traité très critiqué à l'époque. La vision de la Corée et de la Chine y est évoquée. Puis, surtout, la position du Japon face à l'Occident qui évolue très vite. Le pays souhaite s'ouvrir au monde mais les japonais sont encore soucieux de préserver leurs traditions et leur culture.

Au sein de l'oeuvre, on croise la route de nombreuses personnalités et d'intellectuels allant du mouvement féministe, aux poètes et aux hommes politiques qui ont contribué à faire évoluer la pensée japonaise.



Taniguchi et Sekikawa ont mis du cœur à leur ouvrage. Ils ont voulu écrire sur l'ère Meiji : une époque liée aux grands bouleversements mais aussi à la situation de pauvreté dont le pays souffrait. Les dessins expressifs de Taniguchi reflètent l'importance de décrire l'état d'esprit de Sôseki à cette période et de respecter l'histoire japonaise. Ce qui est, à mon avis, une belle réussite.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Au temps de Botchan, Tome 1

L'ère Meiji. La guerre russo-japonaise se termine. Le 19e siècle vient de refermer ses volets, le nouveau siècle devient un adolescent vindicatif, turbulent, en proie à de multiples questionnements identitaires. Qui lira « Botchan » de Natsume Soseki comprendra le bonheur qu'offre la lecture de cette première manga littéraire (en cinq tomes) de l'histoire de la bande dessinée, crée par Jiro Taniguchi, mangaka , et Natsuo Sekikaw, scénariste

Nous vivons les dernières années de l'ère Meiji. Période troublée politiquement, socialement, période riche, intense et foisonnante intellectuellement , période dans laquelle Soseki a fait le choix de faire évoluer le jeune héros de son roman : « Botchan ». Le premier volume de cette série nous permet de découvrir un peu mieux le travail de Soseki, sa vie, ses angoisses, son travail d'écrivain, ainsi que le cercle intellectuel dans lequel il évoluait . C'est l'occasion, pour celles et ceux, qui comme moi, ne connaissent que peu de choses sur cette période de l'histoire littéraire du Japon, d’accéder à une mine d'informations à travers une myriade de portraits regroupant les intellectuels japonais les plus marquants de l'ère Meiji :

Tayama Katai, écrivain, fondateur du le genre littéraire japonais naturaliste appelé roman « je »

Ito Sachio, poète, essayiste

Kindaichi Kyosuke, linguiste, romancier, transcripteur des sagas du peuple des Aïnous

Shirase Nobu, explorateur polaire

Otsuka Kusuoko, écrivain

Tamura Toshiko,écrivaine, féministe

Tokutomi Roka, traducteur, romancier

Ishikawa Takuboku, poète

Kunikida Doppo, poète, romancier

Higuchi Ichiyo, romancière

Yanagita Kunio, fondateur de l'ethnologie du folklore au Japon

Mori Ogai, romancier, traducteur en autres des œuvres de Calderón, Lessing, Daudet ou Hoffmann, Strindberg, Henrik Ibsen, Andersen .

Shimazaki Toson, poète, romancier, essayiste,

sans oublier bien évidemment Soseki.

Sans hésiter, je plonge déjà dans le 2e tome de cette série… à suivre



Astrid Shriqui Garain

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Au temps de Botchan, Tome 2 : Dans le ciel ..

Traduit du japonais par Sophie Refle.

« La poésie est mon jouet triste », Ishikawa TAKUBOKU. Poète mort à l'age de 26 ans, durant la dernière année de l'ère Meiji ( 1912) . On l'appelle le Rimbaud Japonais. Pour sa jeunesse, pour sa révolte, pour son talent également. Il aura connu les affres de la pauvreté, de la précarité. Se débattant entre son destin d'homme de lettre et le poids familial. C'est donc autour du destin de ce poète que Natsuo Sekikawa et Jiro Taniguchi ont choisi d'axer ce deuxième tome de la serie « Au temps de Botchan ». Mon intérêt pour cette manga ne faiblit pas. Description fine et très instructive sur cette période de la fin de l'ère Meiji qui pose les bases essentielles pour une meilleur compréhension de l'âme japonaise d'aujourd'hui.



Astrid Shriqui Garain

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Au temps de Botchan, Tome 2 : Dans le ciel ..

L'histoire se déroule toujours au début de notre XXème siècle correspondant à l'ère Meiji au Japon mais cette fois-ci, le lecteur découvre la vie de Takuboku Ishikawa Hajime, un jeune poète de 23 ans et auteur de critiques pour un journal de Tokyo. Celui-ci a en effet quitté sa province natale afin de trouver du travail, laissant derrière lui sa mère, sa femme et sa fille. Bien qu'il les ait confiées à un ami qui a promis de s'occuper d'elles, Takuboku a cependant fait la promesse de les faire venir au Japon dès qu'il aurait réuni assez d'argent. Le problème étant que ce dernier est un homme extrêmement fainéant et très dépensier. Aussi, n'hésite-il pas à se couvrir de dette pour satisfaire ses propres plaisirs et néglige ainsi sa famille.

Ce qui est très intéressant dans ce deuxième tome, tout comme dans le premier d'ailleurs, c'est que le lecteur découvre moult personnages qui ont soit marqué l'histoire littéraire du Japon en ce début de siècle, soit marqué son histoire politique. L'histoire se déroulant juste après la guerre entre le Japon et la Russie, on y découvre encore de nombreuses blessures et notamment le fait que le pouvoir en place fasse la chasse aux communistes et à tous ceux qui osent brandir l'étendard rouge. Livre d'Histoire, livre sur la littérature japonaise mais bien plus encore...Magnifique !
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Au temps de Botchan, Tome 1

L'histoire se déroule au Japon au début du XXème siècle, correspondant à l'ère Meiji. Natsume Soseki est un professeur de littérature de 38 ans, un peu trop porté sur l'alcool cependant qui décide un beau jour de vivre uniquement de sa plume. Publiant quelques épisodes de de ses précédents écrits dans un journal, celui-ci vit plutôt bien puisque, il cumule cette rentrée d'argent avec son travail de professeur de littérature à l'université impériale de Tokyo et celui de professeur de littérature anglaise pour les premières années de l'université de Tokyo. Cela lui permet d'ailleurs d'accueillir régulièrement chez lui d'anciens étudiants pour qui il s'est pris d'amitié et qui sont à la foisses compagnons de beuverie et ses confidents. Cependant, il entreprend cette fois-ci de se lancer dans l'écriture d'un roman qu'il publiera sous le nom de "Botchan" et espère pouvoir vivre uniquement de ce travail là. Y arrivera-t-il et aura-t-il le courage de sacrifier certains de ses loisirs pour pouvoir se contenter uniquement du salaire de sa plume ?

Premier tome parfois un peu difficile à suivre puisque l'auteur y met en place tout le décor, nous présente à la fois à ses personnages principaux mais aussi aux plus grandes figures de l'époque qui ont marqué la littérature japonaise et nous bouscule aussi un peu en nous parlant un peu de l'histoire du Japon. Cependant, tous ces éléments réunis contribuent à faire de ce dernier non pas un simple manga un ouvrage à multiples étiquettes, ce qui le rend à la fois intructif et agréable à lire !
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Au temps de Botchan, Tome 1

Assez embêtée d'avoir abandonné le livre à mi-chemin. J'avais été tellement emportée par mes précédentes lectures de Jirô Taniguchi que je me faisais un plaisir de le retrouver de nouveau. Mais cela n'a malheureusement pas pris. Trop de personnages, de notes de bas de page. J'ai eu l'impression que c'était plus pour les initiés à l'histoire et à la littérature japonaise, ce qui n'est absolument pas mon cas. Je suis donc passée complètement à côté.
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Au temps de Botchan, tome 5 : La mauvaise h..

De haute taille et de petite monnaie, la vie s'éventaille à la croisée du marché .Ses rêves battent en retraite lorsque l'orage renverse ses lettres de cristal. La pluie jette ses dés sur la place du passé ; à coup dur sur l'asphalte l'homme déraille.

Une vague-naufrage à la mémoire d'un papier journal...

Natsume Soseki se meurt, annonçant le fin de l'ère Meiji qui propulsa le Japon dans la modernité…

Des fantômes hantent déjà le futur bien plus qu'ils ne murmurent le passé. le dernière volet se referme sur une lumière teintée de nostalgie, d'interrogations, mais également d'angoisse. « la jeunesse du Japon avait disparu ».. Impermanence des hommes et de leur monde. Vraiment ?..

«Ce n'est qu'un chemin désolé qui se déroule

Sous la lune diurne

Parfois il arrive qu'un homme

Venant de loin vers ici se rapproche

Ce n'est rien de plus que cela

Qui fait croire que l'automne du monde se fera plus intense

Seul l'homme qui marche sur ce chemin de solitude assurément

Connaît les frissons nobles et froids

 

Tout passe

Mais dans ce bref instant où en silence tu le croiseras

Quelle beauté inouïe tu découvriras » ,

Abukawa Nobuo , Poèmes 1945-1955, extrait.



Astrid Shriqui Garain



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Au temps de Botchan, Tome 1

Une lecture intéressante mais que j'ai trouvé un peu difficile.

J'ai trouvé le début embrouillé, j'ai eu souvent du mal à identifier les lieux, les temps, les personnages mais ça s'est amélioré une fois que j'ai compris le concept de l'oeuvre et, parce qu'elle gagne en cohérence et en clarté à mesure qu'on avance (sans doute les bienfaits de la création/parution par épisodes).

Dans ce premier tome, on rencontre l'auteur Natsume Sosêki ainsi que les personnes et les situations qui lui ont inspiré son roman Botchan qui est un classique au Japon. Je l'avais lu juste avant, ce qui m'a permis de comprendre les allusions plus ou moins explicites - sans cela, je serais clairement passée à côté.

Ce qui a également contribué à mon trouble, c'est la volonté des auteurs de montrer le foisonnement culturel de l'époque (ère Meiji, fin XIXème) et introduisant d'autres personnalités artistiques mais sans qu'ils prennent part à l'action. Ainsi, le plus souvent, ils apparaissent dans une case (dans la rue, dans le bar, à la gare où se situe l'action et les personnages principaux), nom et pedigree sont précisés en note et c'est tout. Quelques uns sont évoqués plus longuement et par touche au fil des épisodes, on apprend des petites choses - mais cela laisse sur sa faim, et souvent ouvre à peine l'appétit pour une néophyte comme moi - les spécialistes y prennent sans doute un grand plaisir, connaissant tout le sous-texte.

Je vais lire le tome suivant, qui n'évoquera plus le roman de Soseki puisqu'un sort lui a été fait dans cette première partie, en espérant que les personnalités soient présentées de manière moins anecdotique et disparate.

Cette lecture m'a tout de même permis de mieux approcher les enjeux de l'ère Meiji et la confrontation des civilisations et des valeurs qu'elle introduit, base du Japon d'aujourd'hui. J'espère que la suite me permettra d'approfondir et de construire une compréhension raisonnée de cette période.

Pour ce qui est du dessin de Taniguchi, on ne peut qu'admirer sa précision me semble-t-il.
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Au temps de Botchan, Tome 3 : La Danseuse d..

Traduit du japonais par Sophie Refle.

1868, le Japon entre dans l'ère Meiji, « le gouvernement éclairé » se met en place . L'autorité féodale du Shogun prend fin. Le Japon est sommé par l'occident d'ouvrir ses ports aux commerce international. Le Japon devra se soumettre aux « traités inégaux. » Un mot d'ordre : «  esprit japonais et méthodes occidentales ». A marche forcée le Japon devra changer politiquement ; La nouvelle bourgeoisie prend le pouvoir politique. Les Samouraïs sont désarmés. L'industrie et le commerce deviennent les valeurs fondamentales du nouveau Japon. Un système éducatif ouvert sur l'occident et une armée forte et moderne seront les outils de la révolution industrielle japonaise. Le capitalisme vient de faire institutionnellement son entrée au Japon. Son rythme effréné entraînera un bouleversement sans précédent dans toutes les couches et structures de la société. Car en même temps que le Japon installe sa nouvelle machine économique elle fait entrer également les idées nouvelles qui en ce début du 20 e enflamme tout l'occident. Le mouvement ouvrier et syndical nippon voit le jour. Ce qui dans un Japon resté profondément attaché à ses valeurs traditionnelles, est perçu comme un crime contre la sûreté de l'état.

Les militants communistes, anarchistes, révolutionnaires sont surveillés, pourchassés, arrêtes, interrogés, . Une police politique contrôlée par le pouvoir impérial se met en place.

« En mai 1910, le gouvernement japonais entend donner le coup de grâce à ce mouvement. Après la perquisition au domicile de Miyashita Takichi, ouvrier dans une scierie de Nagano, et la découverte de matériel destiné à la confection d'engins explosifs, la police lance un coup de filet dans les milieux révolutionnaires. C'est l'Incident de Haute Trahison.

Shosui Kôtoku est arrêté, ainsi que son ex-épouse, la journaliste révolutionnaire et féministe, Kanno Sugako (photo). Dans tout le pays, ce sont 26 personnes qui sont arrêtées et accusées de complot contre l'empereur. Malgré l'absence de preuves concernant la quasi-totalité des accusés, 24 d'entre eux sont condamnés à mort, et si la peine de la moitié d'entre eux est commuée en peine de prison à perpétuité, onze sont exécutés, dont Shosui Kôtoku et Kanno Sugako.

Les condamnés de 1908 sont de nouveau interrogés et n'échappent aux poursuites que parce qu'ils étaient en prison au moment du présumé complot.

Pour les révolutionnaires japonais, le temps de la répression la plus dure commence. Les lois de Préservation de la Paix sont durcies, afin de réprimer tout mouvement social. La police de la pensée, la Tokkô est mise en place dès 1911. Au sein du ministère de la justice, les "procureurs de la pensée", shiso kenji, condamnent les opposants ou tentent de les "rééduquer". A mesure que le totalitarisme et le militarisme se développent, la répression contre les communistes et les anarchistes s'intensifie. » La contre histoire, article de juin 2014…

L'ère Meiji, aura été une époque de tous les plus violents paradoxes pour le Japon et un traumatisme qui allait se propager durant plusieurs générations.

Ainsi, les uns se retrouvaient noyés dans la nostalgie d'une époque « féodale » qu'on leur demandait d'oublier , et de qui pourtant on exigeait de toujours se soumettre sans restriction à des règles éternelles ; les autres, ouverts à la littérature, à la philosophie, aux arts de l'occident , dont le pouvoir avait exigé et dirigé l'assimilation, prenaient conscience individuellement de l’internationalisme global du capitalisme, devaient toutefois se soumettre au diktat impérial faute de quoi ils se voyaient exclus de l'ordre social… Un véritable casse tête japonais prenait forme.

Les lettrés pensaient révolution. Le pouvoir répondaient : soumission.

Ceux qui se rêvaient citoyens, et espéreraient en un respect d'une liberté individuelle au nom du bonheur de tous, durent très rapidement comprendre qu'ils devaient se comporter toujours en sujets, agents, au service d'une entreprise collective. Ce gouvernement dit éclairé allait faire pénétrer bien des amertumes, et des doutes dans une grande partie de la population.

Ce troisième tome de cette manga , à travers le récit  des destins « empêchés » de Futabei Shimei, maître du roman moderne japonais, et de Mori Ogai, romancier et traducteur, nous permet de mieux comprendre l'étau psychologique dans lequel l'âme et le coeur de nombreux japonais se retrouvèrent pris.

« L'idée qu'au fond le début de la modernité avait été beaucoup plus dramatique que la guerre s'est formée en moi. La matrice de nos pensées et de nos réactions a été formée, je crois, à ce moment.

Depuis cette époque et jusqu'à aujourd'hui , la civilisation occidentale, par nos contacts et frictions avec elle, nous a prodigué ses bienfaits et nous a simultanément fait souffrir. Pour dire les choses encore plus précisément, les souffrances du Japon ou peut être de l'Asie ont commencé lorsque les occidentaux sont devenus à nos yeux plus beaux que les asiatiques. Et ces souffrances, ou du moins ce malaise, demeurent en moi qui vis ici, et ne sont pas encore liquidées. Cette époque contient la matrice de notre présent. » Natsuo Sekikawa.

L'ère Meiji s'instaurait, les salons parisiens japonisaient...

« Japonismes 2018 : les âmes en résonance...L’année 2018 marquera le 160e anniversaire des relations diplomatiques entre le Japon et la France, ainsi que le 150e anniversaire du

début de l’ère Meiji lorsque le pays s’ouvrit à l’Occident. » Préambule de la manifestation : Japonismes 2018, qui se tient cette année en France. A méditer.



Astrid Shriqui Garain



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Trouble is my business, tome 1

C'est une bd typiquement années 70 où l'on ressent une certaine atmosphère dans ce Japon qui s'américanise. Chaque chapitre correspond à une nouvelle affaire que notre détective devra résoudre en faisant face aux côtés sombres de l'être humain. Il est question de drogue, d'alcool, de femmes fatales. C'est un vrai polar avec tous les codes du genre.



Notre détective est du genre décontracté qui n'a pas perdu le sens de l'humour. Il faut dire que l'auteur ne nous avait pas habitué à des polars sombres. C'est une nouvelle facette de son talent que l'on découvre. ¨



Pour autant, cette oeuvre n'est pas à l'abri des maladresses commises en tombant dans la vulgarité et de son gros manque d'originalité. Ce seinen des années 80 pourra apparaître comme démodé et faire grattage de fonds de tiroir. Cependant, les fans de l'auteur pourront apprécier un côté qu'on ne lui connaissait pas.
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Au temps de Botchan, Tome 3 : La Danseuse d..

Je trouve que ce troisième tome ( édition Seuil ) est le plus intéressant de la série même s'il souffre d'une construction alambiquée avec plusieurs récits dans le récit. Pour simplifier, ce volume est centré sur Mori Ogaï, militaire, médecin, historien, traducteur et inventeur du roman autobiographique à la japonaise.

Bénéficiant d'une bourse des Armées, il part étudier en Allemagne, se passionne pour la civilisation occidentale et tombe sous le charme d' Elise Weigert une belle danseuse en détresse. Il retourne au Japon avec elle, bien décidé à l'épouser. Mais il doit y renoncer sous le poids de la pression familiale, mais aussi militaire et politique. Elise, qui a fait forte impression sur les amis d'Ogai, retourne en Allemagne. Mori Ogai devient médecin miltaire, se conforme au mariage prévu par sa famille mais la nuit se consacre à l'écriture. Elise Weigert devient plus tard l'héroïne de son roman, en grande partie autobiographique intitulé La danseuse.

Ce manga illustre parfaitement la question des rapports complexes qu'entretient le Japon avec l'occident pendant l'ère Meiji.



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Au temps de Botchan, Tome 2 : Dans le ciel ..

Ce deuxième volume de Au temps de Botchan ( Seuil) s'attache à raconter quelques mois de la vie du poète Ishikawa Takuboku, à la fin de l'ère Meiji (1909). J'avoue que j'ai été assez déçue.

D'abord, j'ai souvent été perdue dans le scénario, m'apercevant trop tard que j'étais dans un retour en arrière ou dans le contenu d'un livre. Mais je n'ai pas l'habitude de lire des mangas. Ensuite, j'ai trouvé les expressions des personnages principaux plutôt figées ce qui ne m'a pas rendue suffisamment sensible au sort des personnages. Enfin, je trouve qu'on s'attache surtout aux défauts du poète. Il est bourré de défauts ( égoïste, profiteur, faible) et surendetté mais son côté rebelle m' a échappé. Il semble simplement témoin des événements politiques et de la répression policière. le livre est d'ailleurs intéressant de ce point de vue. J'ai pu visualiser les événements, les lieux, les décors de cette période troublée.

J'emprunterai toutefois le troisième volume de la série.

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Au temps de Botchan, Tome 1

Relecture

La série Au temps de Botchan nous plonge dans la vie intellectuelle du Japon à la fin de l'ère Meiji. Ce premier tome s'attache à Natsume Soseki (1867-1916), pendant qu'il écrit Botchan (1906). On le découvre au milieu de jeunes qu'il a rencontrés dans une taverne où l'on boit de la bière, un breuvage qu'il ne supporte pas au propre et au figuré. Il pense à son roman et les jeunes qui l'entourent inspireront les personnages de son récit (Courge-verte, Porc-épic et compagnie). Le manga rapporte les conversations des jeunes rebelles mais aussi des écrivains confirmés comme Mori Ogaï dans lesquelles on discute des idées occidentales et de la place du Japon. Certains des jeunes passent à l'action, à leurs risques et périls car la répression est impitoyable. Natsume Soseki semble toujours en retrait par prudence et parce qu'il est profondément individualiste. Il est alors professeur d'anglais à l'université de Tokyo. Il a pris la succession de Lafcadio Hearn qu'on a jeté comme un malpropre parce qu'il était considéré comme un étranger malgré sa naturalisation japonaise. le nouveau gouvernement, nationaliste veut des Japonais qui comme Soseki ont été formés en occident. Celui-ci a détesté son séjour forcé en Angleterre. Il voudrait pouvoir vivre de sa plume...

J'aime beaucoup Natsumé Soseki mais je trouve ses romans plus faciles à suivre et à comprendre que le scénario de ce manga. Même si certaines séquences sont très émouvantes, je me suis souvent perdue. On passe du coq à l'âne et on confond les personnages ( surtout féminins). Heureusement il y les notes en bas de page ! Reste les très beaux plans d'atmosphère dans les tavernes et les rues de Tokyo en pleine transformation, les décors précis qui montrent la maison de l'écrivain et ceux où on le voit seul et inquiet.
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Tokyo Killers

Recueil de nouvelles des années 1980 du duo Sekikawa/Taniguchi, dans la veine de Trouble is my business. Avec une bonne dose de tragique et un soupçon d’amertume.
Lien : http://www.actuabd.com/Tokyo..
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Trouble is my business, tome 1

Taniguchi en 1979 réalisait ce genre de polar, dans une ambiance à la Chandler, ce premier tome rassemble neuf histoires de Jotaro, détective privé, un peu loser. Le dessin est dynamique, en noir et blanc, avec des plans cinématographiques efficaces, mais le style est très classique, à la façon des polars mis en bande dessinée pour des revues à bas prix dans les années 70, efficace mais sans grande personnalité. Je n’ai pas trop aimé le ton des histoires, une tentative de décalage ou d’humour, voire d’érotisme, tout ça tombe un peu à plat, le ton scatologique dans l’épisode “Le principe de compensation” est même franchement lourdingue, et il y a un aspect asiatique mal assumé, ça se passe au japon mais la majorité des personnages on des traits très européens, le mélange culture japonaise et culture américaine ne prend pas et me mets presque mal à l’aise tant il est maladroit.

Je sais que beaucoup de monde met Jiro Taniguchi sur un piédestal, je pensais qu’en allant chercher dans les racines de son art j’y comprendrais quelque chose, mais c’est plutôt l’inverse qui s’est produit : cette bande dessinée n’a pas le moindre intérêt et je n’ai encore rien lu de lui à ce jour qui mérite mon admiration.

Bref, sans intérêt.

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Tokyo Killers

Le moins qu'on puisse dire est que ce seinen ne casse pas des briques au niveau du scénario. Cela se veut un hommage au film genre polar noir à la sauce japonaise.



Il est vrai que la première nouvelle m'avait déjà interloqué dans la mesure où un homme qui était entrain de se tirer une balle dans la tête devient la cible d'un tueur à gage ce qui l'empêche de mener à bien son objectif. Plus crétin, tu meurs. Il s'agissait juste d'attendre un peu.



C'est un peu dans la lignée du manga Trouble is my business que j'avais avisé sur ce site. On ressort de vielles nouvelles écrites dans les années 80 afin de surfer sur la notoriété de Jirô Taniguchi. On peut également dire que ces récits étaient assez innovateurs dans les années 80 et qu'il s'agit de se replacer dans le contexte de cette époque. On sait que Taniguchi avait par la suite abandonné ce genre pour se plonger dans le roman graphique avec le succès cette fois-ci au rendez-vous.



Par contre, je n'ai toujours rien à redire de son style graphique que j'affectionne. On notera qu'il y a des scènes un peu plus osées et qu'il dessine très bien les femmes. En prime, nous avons droit à une édition impeccable. Mais bon, cela ne me suffit pas pour me combler surtout au niveau du scénario.
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Au temps de Botchan, Tome 1

Au temps de Botchan... Bon je suis dans une phase Taniguchi... en gros je range ma bibliothèque et je relis...



Donc " Au temps du Botchan" ou le manga un peu duraille à rentrer dedans, et cela pour plein de raisons.... Mais que quand même c'est chouette, rien que pour le dessin, rien que pour les trucs de la vie de tous les jours que t'apprends à travers cette lecture... si.



Pitch, même si pas vraiment non plus...



Japon milieu de l'ère Meiji (1868/1912).. quand l'occident et le Japon se clashent et se découvrent... Quand le Japon veut faire comme l'occident quitte à tout renier.. quand les japonais sont perdus face à tout ça... avec l'arrivée du capitalisme et donc du socialisme forcement, l'arrivée de la mode et de la culture occidentale.. et puis l'arrivée des cons... si...

Soseki ça vous dit quelque chose? un auteur Japonais, qui a écrit le roman " Botchan"... Il a été étudier en Angleterre, ça c'est pas super bien passé... Il est revenu, et nous allons suivre la construction de son roman, nous allons suivre cet auteur avec ses potes, ses contemporains, et ses questions existentielles... et les question de Sekikawa ( l'auteur du manga) c'est quoi être Japonais?...

Voilà en gros, dans les grandes lignes...



Et c'est duraille, parce qu'il y a pléthore de personnages, et désolée de le dire, mais je ne les connaissais pas... A part Soseki et encore, juste de nom... Mais d'un autre côté ça m'a donné envie de me pencher sur ses écrits, et c'est plutôt une bonne chose ( enfin pour moi, donner envie, se demander, et être curieuse..^^)

Mais quand même malgré toutes les notes en bas de pages, censées aider la lectrice lambda que je suis, je dois avouer tout ça, ça m'est un peu passé au dessus...

Donc à un moment j'ai eu comme un doute, j'avais deux possibilités

1) je lâche l'affaire, je ferme le bouquin et je passe à autre chose, le côté tant pis ça marche pas à chaque coup.

2) Je continue, je prends le truc comme ça vient, et tant pis, j'essaie de trouver mon compte ailleurs...



J'ai fait la 2..^^

Oui j'ai fait la deux, parce que le dessin de Taniguchi est juste génial, drôle, beau, tendre...

Parce que dans ma tête j'avais plein de chose qui cliquaient, j'arrête pas de lire des mangas ere Meiji ( Isabella Bird l'exploratrice, Lady Snowblood) et à chaque fois j'ai appris des choses, sur comment ça se passait à cette époque, essayer de me mettre dans les chaussures de ces gens, face à tous ces changements, face à eux même...



Et avec "Au temps du Botchan", c'est pas la campagne d'Isabella Bird, c'est pas les bas-fonds de Yuki ( Snowblood) c'est la ville, les érudits, et c'est encore autre chose...

Y a des samouraïs ( c'est traduit chevaliers et je me dis que c'est pas très heureux niveau trad) errant étudiant.. Ah bon, ça se peut ça?

Y a des mixes improbables au niveau des fringues...^^

Y a un chat...

Y a les maisons, et l'engawa ( mon rêve, je veux ça dans ma maison...)

Y a des planches que je veux agrandir pour mettre dans mon salon.. les grandes, la première de la brasserie est juste magique..^^

Y a des féministes, y a des désirs de mieux, y a de l'immobilisme..

Et puis y a des Haiku.. là ça, ça m'émeut pas une miette...



Oui y a des tas de choses autres que tous ces auteurs que je connaissais pas...

Et donc j'ai enchaîné avec le deux, je l'avais sous le coude. Pour voir encore, pour apprendre encore, pour découvrir encore...
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Au temps de Botchan, tome 4 : Une pluie d'éto..

Ce tome raconte ‘L’affaire de la haute trahison’, projet d’assassinat de l’empereur par des socialistes et anarchistes qui se termine par 24 condamnés à mort, la plupart pour leurs idées. Le gouvernement contrôle la presse. Kotoku, journaliste et écrivain partira aux Etats-Unis. On suit le parcours de ces protagonistes. Les dessins de Jiro Taniguchi est toujours un plaisir pour l'oeil.

Manga en 5 tomes durant la période historique japonaise de l’ère Meiji (1868-1912) qui consiste à moderniser le Japon.

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Au temps de Botchan, Tome 2 : Dans le ciel ..

Une belle histoire d'amour avec une allemande et ce jeune médecin militaire japonais venu faire ses études en pays germanique. La belle le rejoindra plus tard et le trajet en bateau est long en 1888. Mais la promesse de mariage faite n'est pas du goût de sa famille japonaise. Cela ne se fait pas d'épouser une étrangère. L'armée s'y met aussi : Quelle image il va donner ?
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