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Citations de Nicolas Zeller (43)


Éduquer, éprouver et entraîner sa lucidité face à la guerre rend possible l’acceptation du don ultime de sa vie, augmente l’épaisseur d’âme du soldat, renforce sa légitimité dans la société et par capillarité, peut souder une Nation.
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L’homme contemporain, toujours influencé par la philosophie des Lumières qui reste présente dans le système éducatif, se considère généralement comme le seul maître de sa destinée et même parfois comme son propre Dieu. Comment affronter la réalité de la guerre avec de telles chimères alors que la violence des combats frappe de manière aléatoire, injuste et imprévisible ? Impossible d’être le maître de sa destinée sur le terrain : le réel est le plus fort et d’autres référentiels s’imposent au risque sinon de voir voler en éclats toutes les pseudo-défenses psychologiques fondées sur un modèle faussé et des stimulants artificiels.
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J’ai toujours été frappé par la beauté du monde qu’il m’a été donné de contempler en mission. Beauté paradoxale puisque souvent entremêlée à la désolation de la guerre. Les montagnes de l’Hindou Kouch en toile de fond des paysages d’Afghanistan, ces vallées afghanes d’un vert presque fluorescent contrastant avec les bruns et les gris des montagnes, l’immensité des déserts du nord Niger, les oasis du massif de l’Aïr, les champs de cajou au nord de la Côte d’Ivoire, la rocaille tranchante du nord Mali, même les plaines monotones du nord de l’Irak, tout cela est magnifique. Ce sont pourtant les théâtres des pires horreurs. Impossible de ne pas se demander si la guerre, par coquetterie, ne se plairait pas à jouer dans des théâtres d’une beauté époustouflante ou si l’horreur de la guerre rend beau ce qui n’est peut-être qu’ordinaire
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Cet instant où le destin bascule est à la fois fantastique et effroyable. La vie et la mort se dévoilent soudain à nos yeux. Enfouies, cachées, rejetées, écartées par peur de la confrontation, leurs réalités éclatent brutalement au grand jour dans une forme de temps suspendu. Personne n’est à l’aise dans cette poussière de temps parfois monstrueuse où tout se joue.
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Quand la philosophe Simone Weil essaye de définir le contour du courage, elle emploie ce terme : « rester lucide dans le danger et la souffrance ».
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Quelle que soit la façon de faire la guerre, elle est atroce. La mort règne sur tous les champs de bataille. Il est vain de croire qu’on puisse l’en chasser. Nous sommes chez elle. Nous sommes sur son terrain
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La vie et la mort sont au bout du chemin de la guerre : la découverte que l’on y fait n’a rien à voir avec un joli paysage ou une montagne majestueuse.
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Vivre, c’est se savoir mortel, marque la plus visible de notre imperfection et de notre humanité
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« De quoi disposais-tu dans tes bagages personnels qui t’a aidé à traverser cet enfer ? » Il m’a avoué s’être accroché à une règle de vie et d’engagement qui tient en trois points et sur laquelle nous nous sommes retrouvés. Le premier suppose de régler son problème avec la mort. C’est-à-dire, ne pas être naïf et si possible l’avoir expérimentée dans un cercle proche afin de connaître une partie, même infime, de nos émotions, de nos sentiments, et de nos réactions face à elle. Le deuxième exige d’être lucide sur la dangerosité de notre métier et sur la possibilité réelle de donner ou de recevoir la mort à tout moment. Autrement dit, vivre dans l’illusion – ce qui est malheureusement souvent le cas aujourd’hui – est fatal. Le troisième, enfin, implique d’être guidé par des modèles – des mythes fondateurs pour reprendre ses mots – et par des chefs charismatiques qui donnent envie de nous dépasser.
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Soyons lucides. L’étymologie latine est instructive : lucidius signifie « brillant ». Être lucide, éclairé donc, suppose d’avoir au préalable éclairci en soi une série de vérités et de concepts. Le soldat risque de tuer et il risque de mourir en retour. C’est ce qui fait la singularité absolue de son métier. Soyons lucides et ne lui laissons pas croire que cela ne peut pas advenir. Cette lucidité le dessillera. Elle renforcera son acuité, sa capacité à percevoir la réalité du monde qui l’entoure. Si la société est lucide, le soldat le sera aussi en retour
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« Faites au mieux ! », cette consigne ambiguë, donnée par certains chefs au début d’une opération, relève de cette fausse pudeur qui brouille l’appréhension du réel
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Les engagements militaires contemporains ne sont rien comparés à la violence des batailles de l’Empire, de Verdun, de mai-juin 1940 ou d’Indochine. Mille personnes mouraient chaque jour en moyenne entre 1914 et 1918, deux mille par jour au printemps 1940. En Indochine, deux cent cinquante officiers sont morts tous les ans entre 1947 et 1954. Le faible taux de perte des opérations actuelles, la supériorité technique et technologique, le degré d’exposition de nos forces, la performance du soutien médical qui n’a jamais été aussi rapide et qui assure au soldat une prise en charge comparable à ce que l’on réalise dans le centre-ville de Paris, nous donnent une image de la guerre bien édulcorée. La réalité de la blessure ou de la mort y prend alors un autre goût : celui de l’anormalité ou de l’inacceptabilité. Mais n’est-ce pas nous qui avons perdu le sens de ce qui est acceptable ?
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Pourquoi s’engager ? À l’évidence, pour l’intérêt et le plaisir d’exercer ce métier. L’enjeu est cependant trop lourd pour ne miser que sur ces deux leviers. La seule raison valable réside en réalité dans un mot chargé de sens : « servir ». Il nous confère bien plus de devoirs que de droits à une époque où ces derniers sont outrageusement sacralisés
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L’homme se construit autant dans son désir que dans la frustration qui en découle lorsqu’il n’est pas satisfait. Nous nous construisons autant par nos rêves et nos envies, que par les échecs que nous pouvons essuyer, essayant de atteindre ou les assouvir. Le désir est éminemment sain, à condition qu’il soit bien orienté. Le désir de la vérité, selon l’approche de Spinoza, évite ainsi de se lancer dans de vaines quêtes dénuées de sens et nous décentre de nos intérêts propres et donc de nos envies superficielles. La vérité nous dépasse. Elle nous place sous une autorité supérieure, mécanique familière pour un militaire qui reconnaît dans l’autorité une certaine forme de vérité, même si cela nécessite toujours un effort de renoncement et de sacrifice.
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Le courage est la clé du développement de cette lucidité. Mais il n’y a pas de cours magistral de courage, tout simplement car il relève purement de la décision personnelle
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« Envoyer ses hommes à la mort » est une expression qui scandalise aujourd’hui, et pourtant elle traduit bien ce qu’est la responsabilité ultime de celui qui commande, lorsque la mission l’exige
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« Je tiens à vous rappeler que l’objet de la guerre n’est pas de mourir pour son pays mais de faire en sorte que le crétin d’en face meure pour le sien », aurait dit le général Patton à ses hommes à la veille du Débarquement
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L’aventure fantasmée devient une plongée douloureuse dans les eaux profondes de soi-même. Je fais partie de ceux qui croient que cela peut et doit être anticipé. La joie et l’exaltation des safaris photos, des raids d’exploration, et de la découverte des terres inconnues semblent bien dérisoires au moment où la mort surgit.
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Carl Gustav Jung : « Je considère que c’est le devoir de tous ceux qui, solitaires, vont leur propre chemin, de faire part à la société de ce qu’ils ont découvert au cours de leurs voyages d’exploration. »
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L’impact de la guerre sur l’homme n’a pas changé et nous avons juste oublié les moyens de nous en prémunir.
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