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4/5 (sur 1584 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Decize , le 29/11/1890
Mort(e) à : Javea, Espagne , le 08/09/1980
Biographie :

Maurice Genevoix est un romancier et poète français.

Il fut élève au lycée d’Orléans, puis au lycée Lakanal à Sceaux (1908-1911), avant d’entrer à l’École normale supérieure de la rue d'Ulm. Mobilisé en 1914, il dut interrompre ses études pour rejoindre le front comme officier d’infanterie. Très grièvement blessé, il devait tirer de l’épreuve terrible que fut la guerre des tranchées la matière des cinq volumes de "Ceux de 14" : "Sous Verdun" (1916), "Nuits de guerre" (1917), "Au seuil des guitounes" (1918), "La Boue" (1921), "Les Éparges" (1923), œuvre qui prit place parmi les grands témoignages de la Première Guerre mondiale.

La paix revenue, Maurice Genevoix devait renoncer à sa carrière universitaire pour se retirer en Sologne et se consacrer à la littérature. Son œuvre abondante a souvent pour cadre la nature du Val-de-Loire dans laquelle évoluent en harmonie hommes et bêtes.

Il est surtout connu pour ses livres régionalistes comme son roman "Raboliot", qui lui valut une reconnaissance avec le prix Goncourt 1925.

Il a cependant dépassé le simple roman du terroir par son sobre talent poétique qui, associé à sa profonde connaissance de la nature, a donné des romans-poèmes admirés comme la "Dernière Harde" (1938) ou "La Forêt perdue" (1967).

Il s'est aussi penché plus largement et plus intimement sur sa vie en écrivant une autobiographie : "Trente mille jours", publiée en 1980.

Plusieurs romans de Maurice Genevoix ont été portés au grand ou au petit écran dont "Raboliot" (2007), film télévisé de Jean-Daniel Verhaeghe, avec Thierry Frémont dans le rôle principal.

Élu sans concurrent à l’Académie française le 24 octobre 1946, Maurice Genevoix assuma pendant quinze ans, de 1958 à 1973, la charge de secrétaire perpétuel .

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Source : http://www.academie-francaise.fr
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https://www.laprocure.com/product/1049468/genevoix-maurice-rrou Maurice Genevoix, illustrations Gérard Dubois rroû Éditions La Table ronde « On craque pour ce livre illustré de rroû de Maurice Genevoix aux éditions La Table ronde. Une petite merveille illustrée par Gérard Dubois qui est multi-primé en tant que dessinateur pour le Newyorker et le New York Times entre autres. Évidemment, Maurice Genevoix, c'est celui qui a été connu et reconnu pour Ceux de quatorze où il décrivait ses blessures de guerre et la guerre en elle-même, qui est un texte majeur en littérature française, puis qui avait eu le prix Goncourt pour Raboliot. Et ce texte-là, magnifique, n'est pas seulement l'histoire d'un chat, c'est bien plus que ça... » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris

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Citations et extraits (373) Voir plus Ajouter une citation
Maurice Genevoix
Pitié pour nos soldats qui sont morts! Pitié pour nous vivants qui étions auprès d’eux, pour nous qui nous battrons demain, nous qui mourrons, nous qui souffrirons dans nos chairs mutilées! Pitié pour nous, forçats de guerre qui n’avions pas voulu cela, pour nous tous qui étions des hommes, et qui désespérons de jamais le redevenir.
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Au temps de mon adolescence, la Loire était vive en nageoires, en belles et franches espèces indigènes.
On a laissé se galvauder, s'enverminer ce gentil peuple.
Pollutions, négligences, expériences inconsidérées ?
En tous cas le résultat est là ...
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Pitié pour nos soldats qui sont morts! Pitié pour nous vivants qui étions auprès d'eux, pour qui nous nous battrons demain, nous qui mourrons, nous qui souffrirons dans nos chairs mutilées! Pitié pour nous, forçats de guerre qui n'avions pas voulu cela, pour nous tous qui étions des hommes, et qui désespérons de jamais le redevenir.
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Et je me demandais avec un affreux serrement de cœur, en regardant cette foule harassée, ces reins ployés, ces fronts inclinés vers la terre, lesquels de ces enfants habillés en soldats portaient déjà, ce soir, leur cadavre sur leur dos.
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Mais, à mesure que l'âge vient, le train des jours se précipite et chacun d'eux, de leurre en leurre, nous emporte dans un songe agité d'où l'on se réveille, un matin, lucide enfin mais septuagénaire.
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En mes jeunes années, j’avais lié amitié avec un homme de la forêt, un de ces doux sauvages dont les rouliers se gaussent à l’auberge, parce qu’ils n’ont pas réussi à se déprendre de leur enfance.(…) Ils sont restés pareils à des enfants, préservés des morts silencieuses qui flétrissent le cœur des vivants, fils du printemps encore quand l’hiver neige sur leurs cheveux.
D’autres que j’ai connus aussi, se défendaient par d’humbles moyens, l’innocence, la pauvreté, la bonté. J’en sais un pauvre entre les pauvres, qui cachait jalousement un trésor au fond d’un tiroir. On y lisait : "Ce matin, la première hirondelle. Nous l’avons espérée longtemps." Ou encore : "Sur les trois heures de la nuit, j’ai entendu un vol d’oies sauvages. C’est bien tôt dans la saison. Nous allons souffrir de grands froids." Presque à chaque page, des fleurs séchées, des plumes d’oiseaux, des signets de mémoire qui marquaient quarante années d’une vie.
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J’aurais traversé le siècle sans avoir éludé jamais les épreuves qu’il me réservait, celles qui nous sont à tous communes et les miennes propres, respectivement si dures à chacun. La loi commune, l’adolescence venue, a requis et pétri l’enfant que j’avais été à des fins qui n’étaient pas les siennes. Et cependant, au fond de lui, presque éteinte, toujours vivace, une petite lueur veillait que la bonace eût peut-être éteinte, mais que la tourmente et l’orage ont ranimée inextinguiblement. Pour l’homme que j’ai été, chaque fois qu’il l’a fallu, c’est la mort qui, soulevant le voile, a ramené son cœur et ses yeux vers la vie. C’est son intercession qui m’a rendu au monde intemporel, celui des « longs échos qui de loin se répondent », des « forêts de symboles » familières au pays de Baudelaire, d’Apollinaire et de Nerval.

Il y a plus d’une place dans la maison du Père. Roger Caillois, peu de jours avant de mourir, comme il lui était demandé « quelle image il aimerait que l’on gardât de son œuvre et de lui », répondait : celle d’un poète, et qui ose dire « je ne parle qu’en mon nom mais comme si chacun, dans mes mots, s’exprimait autant que moi » ; d’un poète qui ose dire : « Je m’adresse à un interlocuteur invisible, de façon telle que chacun peut avoir l’illusion que mes mots ne s’adressent qu’à lui. »
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Couché sur une civière, dans le réduit encombré d’outils et de planches, Sicot a gardé les yeux ouverts.
A la lueur d’une chandelle qui est là, sa face exsangue semblerait morte, n’était ses yeux toujours vivants. Il me voit, me reconnaît, et sans rien dire, pendant que je regarde, il pleure à grosses larmes lentes d’être sûr qu’il va mourir.
« A revoir, Sicot… tu seras ce soir à l’hôpital de Verdun… On y est bien… Il y a des toubibs épatants… »
Les larmes roulent, de ses yeux déjà éteints.
Sous la montée brillante des larmes, ses prunelles ne vivent plus que d’une dernière clarté : la certitude et la tristesse de mourir.
Il fallait bien sortir de cette petite casemate, ne plus voir ce corps étendu, cette force jeune, cette simple bonté, tout cela qui était Sicot, et qui mourait lentement, depuis le claquement grêle d’une balle au bord de l’entonnoir 7.
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Quarante heures que nous sommes dans un fossé plein d'eau. Le toit de branches, tressé en hâte sur nos têtes et calfeutré de quelques brins de paille, a été transpercé en un instant par l'ondée furieuse. Depuis, c'est un ruissellement continu autour de nous et sur nous (...) A présent, il fait jour. Nous venons de manger des morceaux de viande froide, mouillée, affadie, aussi quelques pommes de terre vertes trouvées dans un champ et qui ont cuit un peu sous les cendres. On nous a annoncé la relève pour ce soir. Moi je ne l'espère plus. Je ne sais plus. Nous sommes là depuis un très long, très long temps. On nous a mis là ; on nous y a oubliés. Personne ne viendra. Personne ne pourra nous remplacer à la lisière de ce bois, dans ce fossé, sous cette pluie. Nous ne verrons plus de maisons avec les claires flambées dans l'âtre, plus de granges bien closes où le foin s'entasse et ne mouille jamais. Nous ne nous déshabilleront plus pour délasser nos corps et les délivrer de cette étreinte glacée. Et d'ailleurs, à quoi bon ? Mes vêtements englués de boue, mes bandes molletières qui broient mes jambes, mes chaussures brûlées et raides, les courroies de mon équipement, est-ce que tout cela maintenant ne fait pas partie de ma souffrance ? Cela colle à moi. L'eau, qui a pénétré jusqu'à ma peau d'abord, coule maintenant dans mes veines. Maintenant je suis une masse boueuse, et prise par l'eau, et qui a froid jusqu'au plus profond d'elle, froid comme la paille qui nous abritait et dont les brins s'agglutinent et pourrissent, froid comme les bois dont chaque feuille ruisselle et tremble, froid comme la terre des champs qui peu à peu se délaye et fond.

Maurice Genevoix, Ceux de 14, sous Verdun, ch. V
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Chaque jour était comme une naissance. Persistante, ma tristesse devenait consentement. Autant la mort de ma mère avait rué mes douze ans vers la détresse et la révolte, autant celle de mon père s’intégrait à un ordre du monde qui m’intégrait moi-même à la coulée du temps, à la réalité d’un univers qui tout ensemble dissolvait mon être et l’augmentait inépuisablement. Pas une aube, pas une heure du jour qui ne me fussent révélation, ferveur. Aujourd’hui, je pense que la guerre avait passé par là, sa cruauté, ses aberrations, sa bêtise. Les Vernelles me réconciliaient, me rendaient à une liberté où il m’était donné de me connaître dans ma vérité la plus vraie, et ainsi à ma vocation.
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