Le maximum, en effet, auquel ne s’oppose pas le Minimum, est nécessairement la mesure la plus adéquate de toutes choses, ni trop grande parce que Minimum, ni trop petite parce que Maximum. Or tout ce qui est mesurable tombe entre le maximum et le minimum. Donc, l’essence infinie est la mesure la plus précise et la plus adéquate de toutes les essences.
Il en découle que la philosophie doit nécessairement rejeter tout ce qui relève de l’imagination et du raisonnement, si elle veut comprendre par simple intellection que l’Unité maximale est trine.
La vérité maximale est le Maximum absolu. Donc, ce qui est vrai au maximum est que le Maximum absolu lui-même soit ou ne soit pas, ou qu’il soit et ne soit pas, ou que ni il soit ni il ne soit pas : on ne peut ni dire ni penser davantage.
La ligne infinie est donc tout entière dans n’importe quelle ligne, de même que n’importe quelle ligne est en elle. Et, en vérité, il faut considérer cela conjointement : on voit alors clairement comment le Maximum est dans n’importe quelle chose et dans aucune. […] Que l’on écarte la participation de tous les étants, et il ne reste que l’Entité parfaitement simple, qui est l’essence de toutes les choses. Or nous ne voyons une telle Entité elle-même que dans la docte ignorance la plus grande, car lorsque je rejette de mon esprit tout ce qui participe de l’Entité, il semble que rien ne demeure.
Si, en effet, on dit que Dieu est vérité, se présente la fausseté ; si on dit vertu, se présente le vice ; si on dit substance, se présente l’accident ; et de même du reste. Et comme Dieu lui-même n’est pas une substance, qui ne soit pas tout et à laquelle rien ne s’oppose ; ni une vérité, qui ne soit pas tout et sans opposition ; ces noms particuliers ne peuvent lui convenir sans le diminuer à l’infini. Toutes les affirmations, en effet, posant en lui pour ainsi dire quelque chose de leur signification, ne peuvent convenir à Celui qui n’est pas plus quelque chose que tout.
Jésus-Christ, Dieu et Homme, est donc né d’un Père éternel et d’une Mère temporelle, la très glorieuse Vierge Marie : d’un Père maximum et absolument parfait, d’une Mère pleine d’une fécondité virginale, comblée de la bénédiction d’en haut dans la plénitude des temps. Il ne put, en effet, devenir homme d’une mère vierge que temporellement et être Dieu à partir du Père qu’éternellement, mais la naissance temporelle a requis la plénitude de la perfection dans le temps, comme elle avait requis dans la Mère la plénitude de la fécondité.
Or la précision des combinaisons dans les réalités corporelles et l’adaptation exacte du connu à l’inconnu dépassent tellement la raison humaine que Socrate disait que savoir pour lui était ignorer. […] Si nous saisissons ceci pleinement, nous saisissons la docte ignorance. En effet, même l’homme le plus savant n’arrivera à la plus parfaite connaissance que s’il est trouvé très docte dans l’ignorance même, qui lui est propre, et il sera d’autant plus docte qu’il saura que son ignorance est plus grande.
Toute inégalité est composée d’égalité et d’un excédent.
De la même manière, tu pourras voir que le triangle est une ligne. […] Parce que l’angle BAC est beaucoup plus petit que deux droits, les lignes BA et AC jointes ensemble sont beaucoup plus longues que la ligne BC. Donc, plus cet angle sera grand, comme BDC par exemple, moins le seront les lignes BD et DC et la ligne BC, et plus petite sera sa superficie. C’est pourquoi si, par hypothèse, un angle valait deux droits, tout le triangle se réduirait à une ligne simple.
[…] Les accidents sont d’autant plus nobles qu’ils participent davantage de la substance.