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Critiques de Nicole Bélanger (5)
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Les rois mongols

Quelle belle découverte ! Ce livre est réussi du tout au tout car il nous entraîne dans l'histoire d'une petite fille confrontée à la douleur et à la peur de perdre son petit frère : ils vont être séparés et mis en famille d'accueil car leur père est gravement malade et leur mère en dépression. Manon, notre héroïne, va vouloir déjouer le destin en accomplissant une action forte avec la complicité de deux cousins. Une belle émotion de lecture. Je recommande.
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Les rois mongols

Une lecture rafraichissante et amusante que ce court roman truffé de ces expressions typiquement québecoises.

Un livre plein de sensibilité ,de tendresse et d'humour .
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Les rois mongols

Voici un court roman remarquable, et en même temps bouleversant !

Nous sommes à Montréal en 1970, à cette époque où les adultes font peu de cas des ados (le mot n’est même pas utilisé une seule fois), les considérant tout au plus comme de grands enfants qui n’ont de toute façon rien à dire, mais doivent aller à l’école en semaine et à la messe le dimanche, aider à la maison et obéir aux adultes. A l’époque, on ne répondait pas encore aux questions des enfants. nous dit-on dès les premières pages.

On est aussi en pleine Révolution tranquille, mais les pauvres n’en sont pas moins pauvres… C’est dans ce contexte que Manon, issue d’un milieu clairement défavorisé, super-protectrice envers son petit frère Mimi, vaguement amoureuse de son grand cousin Paul et complice des deux frères de ce dernier à peine plus jeunes qu’elle, tente peu à peu à de comprendre ce monde des adultes qui l’entourent. Mais elle fait face à ce qu’il a de pire : la lente dégénérescence de son père atteint d’un cancer, la dépression dans laquelle sa mère impuissante plonge peu à peu, la pauvreté de son oncle alcoolique et de sa famille (où seul Paul semble vouloir relever la tête), et un Dieu qu’elle implore mais qui reste éternellement silencieux. C'est alors que, avec Mimi et les deux jeunes cousins, ils décident de s’offrir une grand-mère (en la kidnappant !), et partent sur les routes vers une vie libre et meilleure. Mais évidemment, les choses ne se passent pas comme ils auraient espéré…



Vu le contexte, on aurait pu s’attendre à un roman désespéré – ou désespérant, ce qui revient peu ou prou au même. Mais non… L’auteure présente tout par le biais des yeux de Manon qui, du haut de ses 16 ans, voit le monde avec une certaine candeur, qui n’est pas de la naïveté pour autant. Elle ne cherche pas à cacher ses premiers émois adolescents, ses premières tentatives de féminité, tout comme elle a un sens de la justice exacerbé, très pur, enfantin presque, et entièrement dédié au bien-être de son petit frère.

Mais le vrai tour de force dans cette histoire plutôt triste, c’est qu’elle ne sombre jamais dans le mélo, car cette fraîcheur de la jeune héroïne se traduit par une écriture légère et lumineuse, et aussi à travers une bonne dose d’humour. Oh ! rien ne m’a fait franchement rire aux éclats, on n’est pas dans ce registre-là, mais certains passages m’ont fait très largement sourire, grâce à leur petit côté décalé. L’auteure va même plus loin : elle joue sur deux tableaux très différents, qui s’imbriquent l’un dans l’autre et se complètent. On a d’une part la narration même, écrite dans un français courant, parfois même soutenu, orné çà et là de quelques québécismes, mais de façon plutôt discrète. C’est dans cette narration que l’autrice (toujours à travers la voix de Manon) parvient à asséner en quelques mots, en quelques phrases apparemment innocentes, des réalités qui interpellent tout à coup, tant elles sonnent juste. J’ai relevé quelques passages, en voici un parmi ceux qui m’ont le plus touchée : A l’époque, on ne fermait pas encore les portes des églises à triple tour en dehors des heures de messes : Dieu nous faisait encore confiance. Je n’ai pas choisi cet exemple par hasard, à vrai dire. Certes, ça m’interpelle personnellement pour des raisons que je ne vais pas développer ici, mais l’auteure n’est pas tendre envers cette Église, hypocrite et bien-pensante ; plusieurs passages, toujours teintés de cet humour quelque peu caustique, relèvent ce silence étourdissant d’un Dieu en qui Manon voudrait encore croire pourtant, ou se moquent de la cupidité des prêtres, qui voient l’argent avant de voir l’Humain. On n’est jamais dans une attaque rangée contre cette Institution, mais clairement elle n’a pas bonne presse auprès de l’auteure !



D’autre part, le récit est ponctué de toute une série de dialogues, essentiellement entre Manon et ses cousins ou avec son frère, et là : bienvenue dans le Québec profond ! On a l’impression d’entrer ainsi dans ces reportages qu’on voit parfois à la télé, où l’on interviewe des autochtones canadiens et bien francophones, sur l’un ou l’autre événement, mais alors nos chaînes de télévision se sentent obligées de proposer des sous-titres, tellement la façon de parler des personnes interviewées peut paraître incompréhensible à nos oreilles européennes. On est bien au-delà d’un accent différent… pourtant nous parlons la même langue ! Alors, certes, ces dialogues-là restent tout à fait compréhensibles (pas besoin de sous-titre ou de notes de bas de page !), mais j’ai quand même parfois dû les relire plusieurs fois, me les imaginer à l’oral comme si ça allait les faire mieux passer, et parfois (souvent) rechercher la signification de l’un ou l’autre mot, ou expression – ce qui, comme dit plus haut, n’est pas nécessaire pour la partie strictement narrative. Mais alors, au lieu de devenir tout à coup gênants au milieu d’un texte très abordable, ces dialogues très typés en rehaussent encore davantage la saveur déjà bien présente, ils donnent cette petite touche de piquant qui accentue le plaisir de la lecture, sachant par ailleurs qu’ils sont eux aussi empreints de pas mal d’humour : Manon a un excellent sens de la répartie !



Par ailleurs, il faut aussi souligner le contexte politique, qui est omniprésent en arrière-fond du roman, sans être jamais étouffant. La Révolution tranquille… quésaco ? Eh bien, ma foi, ça aussi il a fallu aller chercher sur Internet, et me rendre compte au passage à quel point mes connaissances sur le Canada sont quasi-inexistantes ! A part le sirop d’érable (hum !) et quelques autres particularités culinaires, ou le fait qu’on y parle un français bizarre, dans ce pays où les francophones sont numériquement dominés par des compatriotes issus des lointains Ango-saxo-germains – une situation que certains aiment comparer à celle de ma petite Belgique, où les francophones minoritaires ont tendance à se faire bouffer par les Flamands majoritaires, mais une voix me dit que c’est bien différent, même s’il y a des similitudes -, en fait, ici en Europe, on ne connaît rien ni de l’Histoire ni de l’actualité du Canada ! Or, cette Révolution tranquille semble avoir été une série d’événements majeurs, qui a connu ses partisans et ses opposants, semant quelques morts au passage… Je ne dis pas que je vais tout à coup me passionner pour cette Histoire-là, mais en tout cas, cette prise de conscience que je ne connais rien d’un pays proche par la langue mais tellement éloigné pour le reste, c’est un peu comme un électrochoc sur l’étendue des choses encore à découvrir ! Et c’est aussi le bonheur de se dire que c’est la lecture, et ce beau roman en particulier, qui permet cette petite découverte qui pourra peut-être en amener d’autres, comme une piqûre de rappel toute en douceur.
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Les rois mongols

Ce roman truculent raconte les années 1970 et la crise d’Octobre du point de vue d’une ado rebelle.
Lien : http://www.journaldequebec.c..
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Les rois mongols

cousine de Diane qui l'a écrit
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