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Citations de Olivier Bordaçarre (146)


L’ennui est une invention des gens sans imagination.
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Prévoir, prévoir avant qu’il ne soit trop tard.
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Il y a plus malheureux que soi dans le monde. Pourquoi se complaire dans la plainte ?
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Au final, le présent est une source de satisfaction infinie puisqu’il est immobile. Tandis que le futur approche de nous et que le passé s’éloigne, le présent est toujours là. Toujours. À notre service. Disponible 24 heures sur 24.
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J'ai ramassé la crotte de Bruno sur le balcon . Bruno est un épagneul de Pont - Audemer âgé de 5 ans .
C'est un chien qui a besoin de beaucoup d'exercice. Pour lui , l'isolement ce n'est pas l'idéal .
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Rappel : je m'appelle Didier Martin , j'ai 41 ans , je suis comptable dans un cabinet d'expertise ( Compte X ) , je suis marié à Karine Martin ( nom de jeune fille Descat) , 40 ans , responsable d'un magasin de vêtements pour femme ( fermé évidemment ), nous avons un fils , Jérémy , 17 ans , lycéen .
ce soir , je vais me couché tôt .
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Après le café, j’ai posé ma tasse dans l’évier. Je ne l’ai pas lavée tout de suite. On a tout le temps, maintenant. Je ferai la vaisselle quand l’évier sera plein. C’est agréable de pouvoir se permettre des choses qu’on ne se permettait pas auparavant. Ma femme déteste que je laisse les choses sécher dans l’évier. Moi non plus je ne supportais pas que les aliments sèchent dans les assiettes, que le fond des tasses se teigne de café brun, eh bien, dorénavant, j’aime gratter le fond des assiettes. Je prend tout mon temps pour cela. Je n’utilise même plus le lave-vaisselle. J’ai allumé la radio en sourdine pour ne déranger personne. De temps en temps, le matin, je mets la télévision et je bois mon café devant les informations. Les voix, les couleurs, les musiques facilitent le réveil. Mais, aujourd’hui, c’est comme un dimanche. Ma femme et mon fils ont toujours protesté quand j’allumais la télévision trop fort alors qu’ils étaient encore au lit. Cela m’est déjà arrivé, hélas, de ne pas prendre garde au volume. Un jour, mon fils est sorti de sa chambre, il est arrivé comme un fou dans la cuisine et il m’a dit (c’est vraiment arrivé) : « Pourquoi tu mets cette putain de radio hyper fort, putain ! On peut plus dormir dans cette baraque de merde putain fait chier ! » Et d’autres insanités que je n’écris pas ici. Il est intenable. Je m’en souviens comme si c’était hier et pourtant cet événement a eu lieu avant octobre dernier, un dimanche bien entendu. Je me demande d’où lui vient cette vulgarité. Alors, maintenant, je fais attention. Il y a les voisins tout autour.
J’ai écouté les titres et une partie du développement. Ils ont dit que les choses ne s’arrangeraient pas de sitôt, que l’IGT allait durer un bon moment (c’est déjà assez long, mais on finit par s’y faire, bon gré mal gré), qu’il fallait prendre son mal en patience. Les autorités comptent sur notre ténacité et notre capacité à être solidaires et responsables. Plusieurs fois par jour, les messages suivants passent sur tous les médias : il faut s’occuper de soi et prendre des nouvelles des siens, ne pas manger trop gras, noter sa température régulièrement, éternuer dans un mouchoir en papier puis le jeter, aérer son logement aux heures indiquées, ne pas croire tout ce qui traîne sur le web parallèle. Personnellement, je n’ai plus accès qu’à l’Internet agréé, alors je ne me sens pas concerné par ces alertes. Peut-être que des pirates parviennent malgré tout à franchir les barrages et à diffuser des idées malsaines sur la haute administration et l’État et je ne sais pas quoi d’autre. Je reste bien informé des mesures et de leur évolution au quotidien en écoutant scrupuleusement les annonces gouvernementales et je n’oublie jamais de pointer chaque jour grâce à l’application EasyHere. À 8 heures précises, j’envoie ma Fiche Journalière de Présence. Ils ont donné le nombre de morts, le nombre de contaminés et le nombre de victimes dans le monde. Ils ont aussi donné les statistiques et le prévisionnel sur les morts par semaine pour les mois à venir. Cela signifie que l’isolement est loin d’être terminé, parce que les chiffres ne sont vraiment pas bons. Il y a eu trois témoignages : une femme et deux hommes. J’ai pu en déduire qu’en général cela se passe plutôt bien, les gens trouvent à s’occuper et le journaliste a dit que le peuple enfermé depuis si longtemps est un héros. Il faut reconnaître que toutes les chaînes, tous les sites d’information ainsi que les stations de radio ont mis les bouchées doubles afin de subvenir aux besoins des utilisateurs. Il y a les grandes rencontres avec des experts, des analystes et des personnalités politiques, des rediffusions d’émissions qui ont marqué l’histoire des médias, des débats contradictoires, des événements sportifs retransmis en direct, des jeux nouveaux chaque semaine, des concerts mythiques, des artistes qui jouent en live depuis chez eux, des milliers de vidéos classées par thématique (nature, animaux, voyage, histoire des civilisations perdues, cuisine, sport), des communiqués et des alertes, et Rezo est une source inépuisable d’informations. Au final, je dis que celui qui s’ennuie ne doit pas faire beaucoup d’efforts.
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Vérification faite sur le calendrier : on va bientôt entamer le sixième mois d’Isolement Général Total (un IGT qui a succédé à six mois d’IGSP – semi-partiel – et six mois d’IGP – partiel -, eux-mêmes ayant été précédés par des formes variées d’Isolement régional, local… pour un temps global de trente mois). Principe essentiel de l’IGT : interdiction absolue de sortir de chez soi. La vie se déroule entièrement à domicile sur l’ensemble des agglomérations de plus de six cents habitants à l’échelle nationale. Une autorisation spécifique permet aux habitants de zones isolées ou inaccessibles par les services de se déplacer sur un rayon de trois kilomètres pour effectuer des achats de première nécessité inscrits dans des listes fournies. Seuls les services d’urgence, les forces de police et les agents de livraison sont autorisés à circuler librement.
Ce matin, je me suis levé à 7 h 30. J’avais calé l’alarme du réveil sur cette heure-là bien que ma femme Karine m’ait toujours dit que ce n’était pas utile de se réveiller si tôt quand on n’a pas à se rendre au travail. Mais, premièrement : le télétravail demande une discipline stricte pour ne pas accumuler les retards de dossier et, deuxièmement : je préfère maintenir de bonnes habitudes. Pourquoi bouleverser les usages alors que, justement, la situation est telle qu’il nous faut conserver nos repères afin de ne pas sombrer dans l’ennui, la déprime ou le laisser-aller ? La vie est déterminée par le rythme des périodes et chacun doit faire preuve de sa capacité à s’adapter. Ce serait condamnable, à mon avis, de faire la grasse matinée, de profiter de cet IGT pour se lever à n’importe quelle heure, faire comme si le virus était un bienfait, un motif valable pour s’adonner à l’oisiveté. Je préfère exposer mes convictions sincères. Par souci d’honnêteté. Le virus a déjà tué des millions de personnes à travers le monde. Je me sentirais coupable d’en profiter pour rester au lit plus longtemps que d’habitude. C’est mon devoir de citoyen de respecter les règles. S’il y a des règles, ce n’est sûrement pas pour les ignorer. Je me lève à 7 h 30 et j’en suis fier.
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Il faut forcément se rendre à l'évidence. Vivre avec son temps, c'est vivre désormais sans mouvement. Sans circulation. On peut tout faire grâce à une simple connexion Internet.
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Mais comme nous sommes en guerre, autant dire qu'il n'y a pas à tergiverser. On a du tri à faire. Ça, on garde, et ça, on ne garde pas, point final.
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Personne n'atteindra jamais le coeur de sa souffrance. La douleur est un continent de solitude.
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Tout le monde a eu envie de tuer quelqu'un un jour ou l'autre. Nous sommes tous plus ou moins des assassins, non ? On passe ou on ne passe pas à l'acte, voilà la différence.
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Chez les poissons, tout va bien. Je laisse la lumière allumée au minimum. Cela me rassure quand je m'endors sur le canapé. Les poissons sont là, à peine éclairés. Ils sont calmes. Ils vont et viennent. Ils grignotent une herbe, nettoient les parois, fouillent dans le sable. Ils nagent lentement. Ils découvrent l'espace continuellement puisqu'ils n'ont pas de mémoire. Cela doit être un drôle d'avantage, de ne pas avoir de mémoire. Oublier tout à l'instant même. Oublier tout. Les hommes n'ont pas ce talent. Pouvoir oublier tout, tout le temps. Le temps ne passe donc plus, peut-être. Ni le temps ni la mort. Pas de passé, pas de futur. Juste une chose un peu molle, qu'on appelle le présent, qui apparaît et disparaît aussitôt. J'aimerais beaucoup oublier de cette manière. Je me sentirais plus léger. Comme un poisson dans l'eau.
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J’ai fait l’expérience que je voulais faire depuis toujours : me raser la tête. Je suis un autre maintenant. Comme quoi on peut devenir un autre assez facilement. Cela veut bien dire quelque chose.
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Dans tous les cas, Emmanuel Wang s’était comporté comme un prédateur sexuel à qui tout peut réussir, et il s’était planté sur toute la ligne. Alyson remettrait vite la question de son licenciement sur le tapis. Elle n’avait plus du tout envie de le croiser dans les allées du parc.
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Ça paraît une peu pointilleux, je l’avoue, mais le plaisir de la table se trouve principalement dans le détail, même le plus infime. Vous voyez, quand vous apportez l’assiette pleine et que vous retirez celle-ci, la fleur se retrouve au même endroit. Il n’y a pas de cassure entre le vide et le plein. Ça s’appelle la continuité, vous comprenez ? Mon prof était très à cheval sur ces trucs-là. La continuité. L’harmonie. Vous voyez ?
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Il n’y avait plus rien d’autre que leur chagrin, qui, semblait-il, avait remplacé l’oxygène même des lieux. Plus rien. Plus de mots, plus d’avenir, plus d’amis ni de parents, plus d’hôtel, plus de projets, plus d’espoir. Rien que leurs doigts tordus dans les tissus de leurs vêtements et leur cœur vivant et leurs paupières closes. Fleur avait disparu. Ils ne lui ouvriraient jamais leurs bras, ne la berceraient jamais, n’entendraient jamais ses rires.
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— C’est mon bébé…
— Ma chérie, ce n’est pas un bébé, c’est un embryon de quatre millimètres, s’il te plaît… Allez, regarde ta figure, viens là, je te dis ça parce que je t’aime, ma chérie, tu sais bien. Regarde-moi ces grosses larmes, hein ? c’est toi le bébé ! Comment tu ferais, hein ? Comment ?
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Elle ajouta que la plaisanterie était un peu étrange, disons inhabituelle, de la part de cet homme si raisonnable. Mais peut-être entrait-il dans une nouvelle période de sa vie placée sous le signe de la facétie ?
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Une adolescente éperdument amoureuse d’un homme trop vieux pour elle et peu conscient des dégâts et des peines encourus. La mère, déjà fragile, n’avait su faire face. Alors le père avait pris le taureau par les cornes.
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