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Citations de Olivier Bordaçarre (146)


Il sera inutile de perdre son temps à dévoiler le drame avec détails et ressenti. Nul ne pourra comprendre. De toute manière, pour les autres, ce ne sera jamais qu’une tentative de viol. Pas un viol. Non, juste une tentative. C’est beaucoup moins grave. Cela ne laisse pratiquement pas de trace. Et puis, à cet âge-là, on oublie vite. Bien sûr.
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Avec le sommeil, le risque est trop grand d’exploser en plein ciel et de s’éparpiller dans un cri d’effroi. Non, il vaut mieux rester éveillée. On ne sait jamais. S’ils revenaient… Elle se sent si seule, si petite, si frêle, et tellement à la merci de n’importe qui. Personne ne pourra plus la toucher sans créer le réflexe du rejet. Personne sauf un. Mais inutile d’espérer quoi que ce soit de celui-là.
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Les insultes, l’humiliation, le mépris, la haine. Et la menace destructrice qui pointera son nez dans chaque encoignure, dans toute obscurité. La grimace immonde du péril à chaque coin de rue, derrière chaque porte. Attendre avec la peur, c’est être prise dans une nasse de temps arrêté. C’est être coincée au pied de la jetée quand la marée monte. La peur est une mort de chaque instant. Avoir échappé à la pénétration ne change rien à son dégoût ni à sa peur. Le viol a eu lieu. Ni grand ni petit. Simplement infernal.
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Le mal incrusté, en une poignée de minutes, dans sa chair, dans ses organes, dans les plis les plus cachés de son être et elle espère, à cet instant précis, qu’il n’y restera pas trop longtemps, qu’il ne la rongera pas de l’intérieur, ne grignotera pas ses jours et ses nuits, ne l’empêchera pas de dormir ni de manger ni de penser ni de rire. Aura-t-elle encore dans sa vie l’occasion de rire ? Peut-être qu’elle ne connaîtra plus la douceur d’une caresse, le souffle d’un mot d’amour.
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Chacun sa vie. Chacun ses soucis. De toute façon, ça n’a jamais été très net là-dedans. Parfois, des cris, des lumières dans la nuit, des engueulades. Les problèmes, on va pas s’en rajouter avec ceux des autres. Ce serait mettre le doigt dans un engrenage et nul ne sait où ça nous mènerait. On regarde, mais on ne dit rien. Et on ne dira jamais rien, on n’a rien vu, un point, c’est tout.
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Plus vite elle sera parvenue à destination, plus vite elle pourra se blottir sous la couette, dans la pénombre, volets clos. Elle serrera l’oreiller dans ses bras, y enfoncera ses ongles, et ne tentera plus de contenir ses tourments. Elle se mordra la lèvre jusqu’au sang. Ne pas hurler. Ne pas gémir trop fort. Serrer les mâchoires et compter les secondes.
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Il en était certain maintenant,malgré ses réticences à verbaliser le pire:Mina,comme un vulgaire objet de consommation,s'était fait acheter.
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Non,c'était la peur,la lame de fond de la peur,une peur muette,sourde,implacable.Son cœur s'emballa.
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Dans une situation d'achat,Vladimir Martin,défenseur zélé du statut royal du client,ne doutait jamais de sa position.
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Il serrait la main de Mina dans les siennes, pressant sa paume, caressant de ses doigts chacune des phalanges par de petits gestes automatiques dont la répétition, le rythme trahissaient les ondes interminables d'une angoisse de fond.
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Ce qui submergea Jonathan en une fraction de seconde et le laissa comme pétrifié sur le seuil ne fut pas la surprise de constater que la cuisine de Vladimir Martin était en tout point identique à la sienne, à la différence que tout y était neuf (couleur des murs et du sol, meubles, électroménager, petite pendule en forme de vache à gauche de la fenêtre), ni l'envie d'exiger des explications sur cet étonnant mimétisme. Non, c'était la peur, une peur muette, sourde, implacable. Son coeur s'emballa.
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Le jour oublié, toute beauté devenait possible. Délires, rêves, calculs.
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La dernière semaine de juin s'écoula avec la lenteur d'une lave épaisse. La France fondait sous des températures insensées - une actualité qui reléguait à l'arrière-plan les guerres financières, culturelles, sportives et militaires.
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J'ai une envie irrépressible d'amnésie. Des pans entiers de notre vie ont une fin et il faut les effacer. Glisser le dossier dans la corbeille et la vider.
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Soumis à la mode de la plus grande consommation possible de néant, ils s'étaient agités des années durant comme deux papillons dans un bocal à cornichons.
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Avant des années durant, ils s'étaient laissé happer par les sollicitations incessantes de la ville et l'hystérie qui caractérise les rythmes des métropoles. Dans un Paris saturé, ils s'étaient immergés dans l'amoncellement des produits à vendre, avec l'illusion d'en être comblés, comme deux enfants des favelas picorant les déchets soldés d'une montagne en perdition.
Ils s'étaient dépensés sans compter, accumulant bons d'achat, offres spéciales, abonnements et cartes de fidélité, farfouillant dans les rayons des galeries commerciales pour y dénicher l'affaire du siècle, poussant des centaines de Caddies, déversant des tonnes de marchandises sur des kilomètres de tapis roulant, gaspillant des milliers d'heures dans les files d'attente et les embouteillages.
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Vladimir les avait colonisés grâce à son argent. Cette évidence inonda tout à coup son esprit. La douleur fut plus intense encore. L’autre avait pris possession d’elle. Leur vie même était devenue un territoire occupé. Il lui avait suffit d’aligner quelques billets. Une faiblesse ! Quelle naïveté ! Vladimir s’était installé en eux, sur leurs terres vierges, et s’y était enraciné, agrippé, ventousé. Il avait attiré les clients, s’était connecté à eux. Comme une tique géante vissée sur un corps, aspirant ici l’amitié, provoquant là l’admiration aveugle, pour le plus grand succès de sa funeste entreprise.
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Mina ne vieillissait pas et, quand bien même serait-elle flétrie dans quelques décennies, il ne s’imaginait pas cesser de l’aimer. Le temps passait sur elle comme une caresse et, sans conséquence, ne lui réclamait rien.
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Devenir femme est ce qui pouvait m’arriver de mieux. Ce fut une chance. Je ne regrette rien. Je suis libre. Cette fuite m’a permis de rétablir une vérité simple : tout devient.
Je suis anonyme, la violence m’effraie, le pouvoir m’indiffère, la compétition m’afflige, l’argent me dégoûte.
Le pauvre corps démembré de Claude Phalène fut la preuve irréfutable que le système de la double domination (masculine et financière) se fourvoie depuis longtemps en s’érigeant en modèle universel. Les dirigeants adoptent l’attitude du monolithe, alors qu’ils ne sont que des petits fragments de chair et d’esprit en perpétuel mouvement dans le cosmos. Ce nomadisme les terrifie. La peur les transforme en guerriers. Un morceau de plomb les rassure quand une constellation d’étoiles les inquiète. Ils ont des obsessions de paranoïaques, des tics, des phobies, des sexualités troubles, ils sont les grands malades de notre temps. L’histoire prouve abondamment que ce corps politique n’a pas d’avenir. Son noyau est pourri. Le pouvoir ne change jamais. Il est fascinant, addictif, contagieux. Les politiciens ne font que s’autoreproduire en améliorant leur maquillage. Ils ont quelque chose de l’amibe.
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Précédant les quatre véhicules ministériels, Pierre Cramer roulait à vive allure en direction de l’aéroport. Denis Schiffermüller, costumer noir, lunettes noires, chaussures cirées, était en liaison permanente avec les trois gardes du corps occupant la deuxième voiture, une Mercedes classe E, qui maintenait une distance de vingt-cinq mètres avec le bolide de tête.
Maya Piéride, conseillère en communication de Claude Phalène, suggéra au ministre de jeter un œil au discours pondu par Sébastien Chenillard. Il devait le prononcer en ouverture devant ses homologues européens dans le grand amphithéâtre de l’Organisation Mondiale de la Santé. Bonne idée, mais Claude Phalène ferait cela dans l’avion. Pour l’instant, si Maya voulait bien le permettre, il se concentrait sur sa prestation. Frapper les esprits, dominer les débats, effacer le moindre doute sur son éligibilité, renvoyer les prétendants à leur circonscription, convaincre les rares dubitatifs, occuper le terrain médiatique, confirmer à la finance qu’elle avait fait le bon choix, enthousiasmer l’électeur, promettre, promettre et promettre encore. L’occasion de la journée contre la tuberculose se présentait, il allait la saisir. Quelle que soit la tribune, on ne néglige aucun bulletin de vote, même celui du phtisique. Alors cette tantouse de Chenillard pouvait attendre cinq minutes la validation du chef.
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