A l'origine, un seul peuple, en Turquie et sur les hauts plateaux de l'Iran, à cheval sur les monts du Taurus et du Zagros, mais aussi sur les bords de l'Euphrate et du Tigre, en Haute-Mésopotamie. Une même souche linguistique indo-européenne, proche du persan, déclinée par la suite en divers dialectes (le sorani et le kurmandji principalement) de la Méditerranée à la mer Noire en poussant vers les déserts orientaux, de Bagdad à Kermanchâh. Une même terre ancestrale, le Kurdistan (littéralement "pays des Kurdes"), qui court de l'Anatolie aux steppes de l'ancienne Haute-Mésopotamie, englobant les franges occidentales de la mythique Perse. Depuis plus d'un millénaire, les Kurdes constituent une entité ethnique intimement mêlée à l'histoire médiévale et moderne du Moyen-Orient.
Les Nations Unies comptent aujourd'hui cent quatre-vingt-treize membres, parmi lesquels une ribambelle de micro-Etats, dont l'existence ne résulte que de l'insularité, de logiques dynastiques ou de mouvements sécessionnistes dont la légitimité est parfois des plus suspectes. La souveraineté d'un Etat est à juste titre envisagée comme l'expression de la plénitude du droit d'un peuple à disposer de lui-même. Paradoxe éternel des Kurdes, ils remplissent bien mieux que d'autres tous les critères si manipulés mais également si complexes de ce qui définit un peuple.
« Il lâche un peu, mais personne en Tunisie ne croit plus aux promesses de Ben Ali. L’emploi, la concertation : ce sont des choses qu’il dit depuis vingt ans sans jamais s’être donné les moyens de le faire. Les inégalités de richesses sont trop grandes en Tunisie, depuis trop longtemps. Dès ce soir et demain, c’est sûr, les rassemblements vont se poursuivre. » témoignage