Un très très beau livre, pédagogique et historique, sans être chiant, un livre d'histoire mais tellement actuel (ah, c'est peut être cela le sens de l'histoire).
Comment comprendre le proche orient de 1920 à aujourd'hui ? comment comprendre les enjeux, les lâchetés, les trahisons, le bafouement du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", ben oui, mais tu repasseras par l'intérêt des gros privés, des puissants, donc des russes, des turcs, des étatsuniens, et les européens, les pires, dans la lâcheté, depuis l'Espagne en 1936 puis Munich en 1938...
Un très très beau livre car il remet tout d'aplomb, et échappe aux soubresauts médiatiques qui ont de temps en temps eu l'envie de parler du combat des Kurdes pour un peu plus tard les abandonner.
Un très très beau livre car au fur et à mesure de sa lecture, il donne à réflexion et à tristesse.
Plus la réflexion s'approfondit, plus la tristesse m'a envahie. Car je ne peux me résoudre que le combat des Kurdes soit infiniment damné, je ne peux me résoudre que leur combat n'ait pas eu de sens, je ne peux me résoudre que leur humanité ne soit entendue.
Un beau livre d'histoire, comme il n'en existe plus guère.
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A l'origine, un seul peuple, en Turquie et sur les hauts plateaux de l'Iran, à cheval sur les monts du Taurus et du Zagros, mais aussi sur les bords de l'Euphrate et du Tigre, en Haute-Mésopotamie. Une même souche linguistique indo-européenne, proche du persan, déclinée par la suite en divers dialectes (le sorani et le kurmandji principalement) de la Méditerranée à la mer Noire en poussant vers les déserts orientaux, de Bagdad à Kermanchâh. Une même terre ancestrale, le Kurdistan (littéralement "pays des Kurdes"), qui court de l'Anatolie aux steppes de l'ancienne Haute-Mésopotamie, englobant les franges occidentales de la mythique Perse. Depuis plus d'un millénaire, les Kurdes constituent une entité ethnique intimement mêlée à l'histoire médiévale et moderne du Moyen-Orient.
Les Nations Unies comptent aujourd'hui cent quatre-vingt-treize membres, parmi lesquels une ribambelle de micro-Etats, dont l'existence ne résulte que de l'insularité, de logiques dynastiques ou de mouvements sécessionnistes dont la légitimité est parfois des plus suspectes. La souveraineté d'un Etat est à juste titre envisagée comme l'expression de la plénitude du droit d'un peuple à disposer de lui-même. Paradoxe éternel des Kurdes, ils remplissent bien mieux que d'autres tous les critères si manipulés mais également si complexes de ce qui définit un peuple.
L'Extrême gauche, O. Piot (coll. Idées reçues Grand angle)
Replaçant ces courants dans la longue histoire du mouvement ouvrier, Olivier Piot tente avant tout de comprendre si l'extrême gauche est en mesure de répondre aux grands enjeux du XXIe siècle.