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Citations de Pascal Commère (83)


 
 
Se souvenant des dimanches emmuré, pas si loin
  d’où il servait déjà et pour combien de temps
       : petite main chez les mouches

Au vrai rien n’arriva jamais ne broncha, seulement
  l’insoutenable logorrhée d’un pion aphone
       sur l’échiquier des heures

Et toujours ce manège qui tourne tourne, à croire
     qu’il avait trouvé là la cheville idéale
         : le froid, sans sommations
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ÉCRIT PENSANT À VOUS
PASSANT PRÈS D’UN RUISSEAU


Un autre jour sur le canal – on dit
cela ici pour dire le halage :
une salamandre morte, ou peut-être pas
et, quand je la prends dans ma main, elle bouge
très faiblement. Et moi je pense,
dans le monde fragile, à toutes les choses
comme ça presque mortes ou pas encore,
et cela dans le froid remue – ventre étroit,
pâte pleine la couleur prise, le jaune très épais
dans sa propre couleur. Ou c’est peut-être
de la bave, ou le gris lentement qui vient,
ciel et cailloux – le froid
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ÉCRIT PENSANT À VOUS
PASSANT PRÈS D’UN RUISSEAU


Poème, ballot de pluie, j’ai regardé
les bêtes se levant et le taureau qui flaire
vers l’épais – ce qui bouge, ou qu’on croirait :
l’herbe un peu rose et rien qui monte des graines,
ce qui est clair, sous la pluie, le ciel
plus foncé au-dessus des fermes.
Et je suis resté, à cause de cela
qui venait des collines un peu plus haut,
à regarder encore. Et la pluie
s’est mise à tomber à verse et j’ai marché
où le chemin longtemps s’accroche aux clôtures,
qui font comme du poil d’hiver et penchent
par endroits – c’est une autre saison devant,
je regardais au loin, et presque rien
ou un peu de brume, et je pensais à cela aussi
parce que les graines allaient mûrir avec le vent.
Et rien ne bougeait, et je n’y croyais pas.
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Pas tant fier le jour, l’eau sale berceau des saules
Et poule pétard dans l’été, un et trois mots que paille enflamme.
Les socquettes soudain tire-bouchonnent,
Sonnez cloches, c’est main donnée aux poussières vieilles.
     Un bourdon
Qui balaie tout ça d’une vibration éhontée


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ÉCRIT PENSANT À VOUS
PASSANT PRÈS D’UN RUISSEAU


Aussi, pensant à vous, talus je voudrais dire
la petite lumière des villages, à l’entrée, vue d’en bas
et la route, entre les clôtures, qui monte, et l’odeur âcre
des troupeaux – ça prend d’en bas, comme les sources
(toujours dans l’eau une branche noire) talus j’aimerais
écrire de très loin et, de chaque côté, on ne voit
vos bosses que cela et d’autres mes talus, le cou
d’une bête qui enfle entre les fils se penchant,
et l’herbe en graine et grasse – talus est-ce
que ça vous console. Par les petits trous je voudrais
– les bêtes leurs yeux brillants, comme elles passer la tête
aussi où la terre s’ouvre, et la poser – est-ce que c’est
demander, et ce qu’il faut pour voir – ce n’est pas trop,
la petite lumière là-bas, je pense à vous, qui brille.
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Pétrifiés ensemble (eux trois et leur table, la chopine et les verres) dans cette boue du temps où personne jamais plus ne les rejoindrait, chacun levait puis reposait son verre, au même instant ou presque.
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  Euphorbe en fleurs, celle-ci dite petit-cyprès,
ma préférée. On ne la touche que des yeux.

  La nuit, les voitures tirent sur leur cigarette
jusqu’au bout.

  Les fermes, elles, gardent leur lumière. D’ici
on ne voit que la hanche noire des collines.

  Femmes sur les jardins en avril, l’angle du linge,
herbe touffue.


  Tour du lac. Un chien me dépasse à toute blinde,
flèche noire. Revient de même. L’impression qu’il
va me traverser. Dévie, recommence. Son jeu – car
c’en est un – se poursuivra tout au long des deux
heures que durera mon périple.

  Ainsi du poème parfois qui, passant à côté de
nous, ne nous reconnaît pas.
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Pascal Commère
lointaine approche des troupeaux à vélo vers le soir
à Gérard Le Gouic



Extrait 7

Dehors les hirondelles sont des ciseaux les enfants
les oublient un peu plus haut quand il ne fait pas nuit
elles coupent le vent dans ce qui traîne ils font des fouets
posent leurs yeux dans les fenêtres s’enferment
dans un peu de buée c’est quand tout est près
que c’est loin
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Pascal Commère
lointaine approche des troupeaux à vélo vers le soir
à Gérard Le Gouic



Extrait 6

Vers le soir les hommes perdent les yeux les mains
le bâton sur le guidons poussent les bêtes les lampes
sont presque des pis sur la toile cirée
une joue molle ils y cassent leur pain
ou c’est leurs doigts
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Pascal Commère
lointaine approche des troupeaux à vélo vers le soir
à Gérard Le Gouic



Extrait 4

Les maisons sont un peu ce qui reste des mains
il a plu le ciment les abîme les heures
dans le vitres sont des bêtes pleines longent
les murs le journal passe de cuisine en cuisine
avec les mouches on pose une pierre dessus on dirait
des fois les yeux c’est du gras ils laissent sur les choses
quelques taches
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Pascal Commère
lointaine approche des troupeaux à vélo vers le soir
à Gérard Le Gouic



Extrait 3

Les enfants mangent les mots ils parlent vite des rivières piquent
l’eau avec des fourchettes au-dessus des moutelles leurs mains
                                                  sont noires
on ne voit pas le temps dans les vérandas les roses font leur nid
les yeux des femmes c’est un peu de nuit comme un journal
                                          les chenevières
y dorment des hommes brûlent leur ombre le soir le front
est une fleur défaite on jette des pommes aux bêtes rentre
dans ses gestes les mains sont des eaux usées sous les genoux
                                               tout est noir
l’entaille des bottes l’oseille le lilas au coin de l’évier le jour
ramasse les papiers gras dans la poussière des vitres la pluie
fait des ratures
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Pascal Commère
lointaine approche des troupeaux à vélo vers le soir
à Gérard Le Gouic



Extrait 2

Les routes n’intéressent pas le soleil il passe plus haut
le journal s’absente le dimanche les mains ont la couleur
de la poussière dans les vérandas les roses s’enfoncent
vers l’automne les hommes posent des volets aux fenêtres
                                             dénigrent
la lumière les lézards sur les murs sont presque des doigts
ils dorment sous l’herbe jaune on ne sait pas leurs noms
le temps sent la pluie le matin s’il y avait la mer
on dirait elle est seule un peu à cause d’elle une fillette
                                             au loin
ses yeux s’éloignent la balançoire
l’emporte
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Pascal Commère
lointaine approche des troupeaux à vélo vers le soir
à Gérard Le Gouic



Extrait 1

L’ombre partie les yeux gardent les trains
ils laissent sur les doigts des traces noires le temps
dans les jardins n’a pas d’odeur
un front se penche une vitre s’ouvre
le ciel on ne sait pas c’est toujours un peu loin
quand il pleut les rails emportent
la marchandise des regards un homme sur un quai
fait du feu dans ses mains quelque part il fait jour
dans une maison claire on mange avec les mouches
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Pascal Commère
lointaine approche des troupeaux à vélo vers le soir
pour Vincent et Gwenaëlle



Extrait 3

Le soir les rivières sortent
sans elles les enfants mangent dans leurs mains sales
se tapent sur les bras à cause des tavins ils claquent
la langue pour dire ça les autres
ont des chapeaux c’est parce qu’ils sont vieux
ils les essaient au déballage sur la place il y a des couteaux
avec une croix rouge les enfants les ouvrent des yeux
çà fait froid dans la manche en glissant le marchand
ne voit rien sous ses sourcils le jour est une lame
qu’on soulève avec l’ongle
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Pascal Commère
lointaine approche des troupeaux à vélo vers le soir
pour Vincent et Gwenaëlle



Extrait 2

Le matin les mots sont plus clairs
ça ressemble à des îles un œil
d’oiseau parfois sous la pluie ça vit
loin en arrière une goutte d’eau
s’allume ici le soleil des fois il est malade
s’endort dans les groseilles
le ciel est plein de traces les bêtes
montent dans leurs genoux vont boire
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Pascal Commère
lointaine approche des troupeaux à vélo vers le soir
pour Vincent et Gwenaëlle



Extrait 1

Les prés sont des linges le soir ou de la brume
les bêtes vous savez n’appuient pas elles avancent
elles sont comme vous fragiles pas plus vraies
une pluie les efface il faut des jours ensuite
pour qu’elles montent vers nous
les bêtes c’est cela jamais plus quelques traces
dont s’étonnent les yeux au long des routes noires
vous y croisez parfois une ombre est-ce la vôtre
ou celle d’un enfant occupé dans l’hiver
à remettre la chaîne de son vélo froid
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Pascal Commère
Moi je



Moi je…,
dit le pissenlit

(Simple affaire de jaune)
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Pascal Commère
Le mot seul peut faire peur…



Le mot seul peut faire peur
— Sauf ici, dit le pin.
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Pascal Commère
DES LAINES


Un chemin se perdait, une femme — ses yeux
cueillaient des mûres. Á plus de dix-sept ans
bientôt presque le double… Le chemin conduisait
à une ferme des collines.

Les villages
sont sortis de moi. L’hiver vos mains approchent
sans trembler des laines qui éclairent.
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Pascal Commère
Terre plaine



Terre plaine, quelque part : villages,
dans les verres pernod épais, le soir
épaules porte ouverte des hommes dos tourné
ne savent pas, leurs yeux : les posent
n’importe où — comptoirs éteints. Et
les grandes serrures, la mer
n’entre pas. Les îles seules
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