Les neurologues le savent : c'est quand le cerveau est confronté à des problématiques nouvelles ou à des situations complexes, voire à des dangers, que de nouvelles connexions synaptiques se créent entre les neurones pour trouver des solutions ou des échappatoires. C'est ce qui est en train de se passer dans nos villes, confrontées à de nombreux défis : réduire massivement les émissions de gaz à effet de serre, trouver des solutions à la raréfaction des ressources fossiles ou encore favoriser l'intégration sociale et intergénérationnelle. Face à l'urgence de ces enjeux, les habitants, tels des millions de petites neurones, tissent aujourd'hui de nouveaux liens, et cette "plasticité synaptique" urbaine se traduit par un foisonnement d'initiatives.
L'innovation, ce n'est pas forcément ce qui est nouveau, c'est une réponse apportée au bon endroit au bon moment.
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Marseille-Provence 2013 a soutenu d'autres initiatives participatives, comme celle de l'atelier du large [qui a] collecté près de 10 000 photos de famille racontant la vie dans la région. (...) Des images émouvantes, intimes, amoureuses et, surtout, qui se ressemblent. En observant la centaine de bains de mer, avec une sous-catégorie "plongeons", souvent des mêmes falaises, les premières brasses du petit, les noces de la cousine dans une église de pierre, les départs de grands paquebots, de la gare de la Ciotat ou d'ailleurs, les pique-nique dans la garrigue, on s'aperçoit que ces photos racontent toutes la même histoire. Une histoire en mode mineur de la vie quotidienne dans le Midi, intime et universelle.
La principale difficulté est culturelle et comportementale. "Ce qui nous freine le plus, c'est la routine, souligne Michel Bourgain. Nous devons bousculer des habitudes, aller à l'encontre de ceux qui se demandent pourquoi changer. Il faut oser aller à contre-courant et tenir la distance."
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On dit souvent que la forêt qui tombe fait plus de bruit que les arbres qui poussent. Partout en France, des hommes et des femmes font pousser des arbres.
Les écoféministes ne dénoncent pas les hommes en tant qu'individus mais elles dénoncent un système économique, politique et industriel dominé par un modèle d'homme blanc conquérant. Elles appellent surtout à dépasser les stéréotypes féminin/masculin afin que chacun.e, homme ou femme, puisse exprimer sa sensibilité, sa vulnérabilité, ou ses émotions, même dans l'action politique.
L'histoire du soir est devenue un rituel auquel Carl ne renoncerait pour rien au monde (ici avec sa fille). Pour ce journaliste hyperactif, elle a été à l'origine de sa prise de conscience.
Lorsque nous retrouvons le petit sentier qui serpente parmi les violettes, ou lorsque nous entreprenons de créer un potager, ou effectuons une promenade dans l'air odorant d'un matin d'été, nous devenons plus sensibles à toutes ces beautés, plus heureux, et cette conscience aiguisée est la voie d'un authentique engagement écologique.
Elles appellent à dépasser les stéréotypes féminin/masculin afin que chacun-e puisse exprimer sa sensibilité
Dès les premières années, les résultats sont rapides et probants : le simple effet d'annonce, en 2008, juste avant la mise en oeuvre, provoque déjà une baisse de 5 à 7% des déchets ménagers, suivi par une baisse de 30% les deux premières années et de 10 à 15% par an les années suivantes. Depuis la mise en oeuvre de cette politique incitative, le volume des ordures ménagères résiduelles du Grand Besançon a baissé de 27%. La part des déchets recyclables est passée de 10 à 100% localement selon les zones, et la quantité totale de déchets est restée stable alors qu'elle augmentait partout ailleurs dans l'Hexagone. Pour les habitants, les factures liées à la gestion des déchets ont diminué de moitié.