Du début des années 60 jusqu'au années 80, les frères Strougatski Arcadi et Boris ont façonné le Cycle du Midi, un ensemble de romans et nouvelles prenant place dans un XXIIe siècle radieux et questionnant les marges de cette utopie. Traduits en France de façon éparse au fil du temps, les récits ont été rassemblés au sein d'une intégrale coordonnée par Vitkoriya et Patrice Lajoye, publiée chez les éditions Mnémos fin février : un beau projet, inédit sous cette forme et méritant qu'on s'y attarde le temps d'une discussion en compagnie de Patrice Lajoye. Ce sera également l'occasion de parler de leur structure éditoriale, Lingva, et de ses projets, notamment en matière de SF ukrainienne.
https://mnemos.com/livres/le-cycle-du-midi/
https://www.lingva.fr/
Animation : Erwann Perchoc
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En 1920, Alexandre Tchaianov, un économiste, fait paraître sous le pseudonyme d'Ivan Kremnev le roman Voyage de mon frère Alexis au pays de l'utopie paysanne, dont l'action se passe en 1984. Un parti paysan a pris le pouvoir, les villes sont vidées de toute force, la vie communautaire prédomine et l'agriculture prospère. Tout ceci en même temps que la NEP a justement pour but de faire baisser le poids de la classe paysanne au profit de la classe ouvrière. Cette utopie fut donc considérée comme factieuse et dangereuse. Tchaianov est arrêté en 1930 et exécuté en 1937.
La science-fiction en Union soviétique était intellectuelle et morale, et en même temps particulièrement populaire, à même d’apporter du rêve là où il y en avait peu.
La section SF de MG [éditions Molodaja Gvardija] avait à sa tête V. Stchebakov et Youri Medvedev qui, profitant du pouvoir de leur monopole, ne publièrent personne d'autre qu'eux-mêmes et plusieurs de leurs amis, ce qui donna généralement naissance à d'incroyables merdes littéraires. Et des auteurs plus talentueux n'eurent aucune chance d'être publiés. (Youri Savtchenko)
Jusqu'en 2012, la revue française Bifrost distribuait des razzies. C'était alors le temps des rires, ou des ricanements, voire des grimaces. (...) il faut savoir que le principe n'a rien de neuf. Mieux, il a existé, en Union Soviétique, au début des années 1960, un anti-prix, s'adressant spécifiquement à des oeuvres de science-fiction : le prix Crocodile Griadien.
Mais peut-on vraiment se passer des mauvais souvenirs?
Ce sont en tout 215 auteurs qui sont ici présents, à travers 758 entrées : des auteurs russes, bien sûr, mais aussi ukrainiens, moldaves, lituaniens, estoniens, arméniens, kirghizes, ouzbeks.

La conversion des Slaves au christianisme commence vers le milieu du VIIIe siècle, en Carantanie, une principauté qui a précédé l'actuelle Carinthie. Mais elle est surtout active à partir du siècle suivant, et elle s'achèvera officiellement au XIIe siècle. Elle est le fait à la fois des Byzantins, qui convertissent d'abord les peuples sous domination bulgare, puis l'ensemble des Slaves de l'Est, et des Latins, notamment des Francs et des Bavarois, qui toucheront une partie des Slaves du Sud et l'ensemble des Slaves de l'Ouest.
C'est une conversion sans appel, sans maintien du moindre souvenir du paganisme antique. Alors qu'en Irlande et en Scandinavie, autres régions d'Europe christianisées tardivement, des pans entiers de la poésie ancienne et de la mythologie sont conservés, chez les Slaves, rien de tout cela ne subsiste. Il ne reste que des fragments : des dénonciations du paganisme par des prêtres chrétiens, quelques rares idoles, et des réminiscences de mythes dans des légendes plus récentes. De ce fait, la religion slave païenne s'avère particulièrement difficile à appréhender.
Quelle réaction aurions-nous si nous connaissions tous la date de notre mort, de façon certaine, sans moyen de modifier le destin?
Les Celtes forment un groupe de peuples qui, qui jusqu'au moment de l'expansion de l'Empire romain, couvrait plus du tiers de l'Europe. Il ne s'agissait pas d'un ensemble réellement homogène, ni du point de vue de la culture matérielle, ni du point de vue linguistique : on leur connait de nombreuses langues - gaulois (et britonnique), celtibère, lusitanien, lépontique, irlandais ancien, sans doute ligure
On dit qu'un homme qui poursuit inlassablement le même but l'atteint tôt ou tard.