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Critiques de Patrick Pécherot (243)
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Das Feuer

Le texte est grave, fait de phrases courtes remplies d'adjectifs soulignant le sordide, le fangieux de la guerre. le graphisme et réalisé au crayon, gris, hachuré, sombre. le texte est inspiré du roman d'Henri Barbusse ”Le feu”, Prix Goncourt 1916, mais insiste surtout sur l'aspect dégueulasse. L'action se réduit à une seule fuite devant l'ennemi à travers le terrain défoncé rempli de cadavres. Les auteurs ont choisi le camp allemand, contrairement au roman d'Henri Barbusse, cela accentue le point de vue sur l'universalité de l'horreur et l'ineptie de la guerre car c'est sur ce dernier point que Patrick Pécherot et Joe Pinelli cherchent à insister. le résultat est fort, prégnant et le constat n'en est que plus amer et la démonstration radicale : “Il ne faut plus qu'il y ait de guerres
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Das Feuer

"Das Feuer" est un album inspiré par "Le feu" d'Henri Barbusse (que bien sûr je n'avais jamais lu mais je vais vite réparer ce manquement). Le point de vue d'un soldat allemand au coeur des tranchées de cette guerre censée être la dernière. Le crayonné subtil et violent choque, frappe, émeut et s'accorde à merveille avec un texte simple mais frontal. Un album pour parler de l'horreur et l'absurdité de la guerre. Poignant.
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Das Feuer

Tout est là, le texte percutant, accablant, le dessin vif, haletant et si cet album vient s’ajouter aux très nombreuxouvrages consacrés, à juste titre, à ces horreurs, il fait assurément partie de ceux utiles au devoir de mémoire pour les jeunes générations.
Lien : http://www.auracan.com/album..
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Das Feuer

Librement inspiré de Feu un roman de Henri Barbusse (Goncourt 1916) et transposé du côté allemand, Das Feuer tente de montrer l’horreur de la guerre.



Et si tant est que cela soit possible, ça doit bien ressembler à ça.



Des textes très courts et des images noir-blanc d’horreur pure. Des traits qui ne sont pas sans rappeler le cri de Edvard Munch. Une boucherie dans la boue et le froid. La mort, le désespoir et l’agonie. Un cauchemar absolu
Lien : https://www.noid.ch/das-feuer/
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Das Feuer

Le livre "Das Feuer" de Pecherot est une lecture intéressante pour ceux qui aiment les romans policiers et les thrillers. L'histoire est bien construite et offre un certain suspense qui maintient le lecteur en haleine. Cependant, certains personnages peuvent sembler un peu plats et l'histoire manque de profondeur dans certains aspects. Bien que le livre offre des rebondissements intéressants, il peut sembler un peu prévisible pour les lecteurs expérimentés. Dans l'ensemble, bien que le livre soit divertissant, il pourrait être plus approfondi et offrir plus de complexité pour les personnages et l'intrigue.
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Das Feuer

Un roman graphique qui a la particularité de donner la parole aux soldats allemands, fait rare dans les ouvrages de la Première Guerre mondiale (en France bien entendu, du moins j’imagine). Seconde particularité, le témoignage est sur une période très courte de la guerre, tout simplement une bataille, ou plutôt un pilonnage…

La description de ce moment est racontée de façon sombre, impersonnelle, dans le fracas des obus et des cris. Le dessin au trait gris renforce ce sentiment glauque et cette perte de repère pour cette scène de bataille et de survie du soldat : creuser son trou, fuir sous les bombes, voir tomber ses camarades, chercher son chemin, survivre… un témoignage fort et prégnant.

Pour ma part, je n’ai pas trop accroché au style graphique, même si il faut reconnaître qu’il sied bien au récit. Le texte se rapproche d’un récit lyrique, imagé et déchirant ; là aussi ce n’est pas ce que recherche en terme de témoignage de guerre.

Malgré cela, cela reste un témoignage original qui mérite d’être lu pour mieux appréhender cette guerre qui a brisé les hommes autant du côté français que du côté allemand.
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Dernier été

Décidément, je vais de surprise en surprise et j'ai l'impression que cela n'est pas terminé car il me reste encore ouvrages publiés par le journal Le Monde à découvrir...Ici, je ne qualifierais certainement pas cet ouvrage en tant que polar (malgré l'intitulé de la collection) mais tout simplement de drame.



En effet, l'histoire se déroule durant la guerre entre la France et la Prusse qui eut lieu à la fin du XIXe siècle. Nous sommes en 1870 et le narrateur a fait la promesse de ramener à son père la chevalière que son feu lieutenant, Frédéric Bazille, lui a confié juste avant de mourir. Et si vous êtes quelqu'un d'honneur, vous saurez parfaitement que la promesse que l'on fait a un mourant est sacrée. Du moins, c'est ainsi que l'entend notre narrateur. Lui qui n'était que simple fantassin dans la campagne d'Afrique, c'est a lui que le lieutenant a fait confiance en lui remettant cette bague et le voici donc, une fois la guerre terminée, en partance pour la France, dans la région de Montpellier d'où son supérieur était originaire. Il va ainsi découvrir que ce dernier était un féru d'art et qu'i peignait d'ailleurs lui-même ses propres toiles.Bien que le narrateur ne soit pas un expert en la matière, un tableau va cependant attirer son attention car dessus, l'on peut y voir, la famille du lieutenant au grand complet, lui y compris mais quelque chose le dérange dans cette vision...et soudain, les dernières paroles que Frédéric prononça avant de mourir lui revinrent en mémoire : "Famille...connerie..." et si un drame s'était déroulé lors de cette fameuse réunion familiale ? Probablement, car les personnages ont tous l'air d'être attirés par quelque chose mais par quoi ? Comment cette chose aurait-elle pu être pire que la guerre dans laquelle Frédéric Bazille, bien que fils de sénateur, s'est engagé volontairement?



Ce que j'ai trouvé d'extraordinaire dans ce petit ouvrage, c'est que le narrateur, tout au long de son récit, emploie systématiquement le pronom "vous". A qui s'adresse-t-il exactement ? Au lecteur ? Ce dernier se rendra rapidement compte que non. Alors à qui ? A l'homme de lettres, au journaliste ou encore au père du défunt lieutenant ? Et si ces trois appellations n'étaient en réalité qu'une seule et même personne et que vous la connaissiez ?

Je vous recommande vivement la lecture de ce petit ouvrage qui est vraiment très bien écrit, avec un soupçon de poésie, d'interrogations sur le sens de la vie et sur ce que les relations familiales peuvent parfois faire comme dégâts si elles ne sont pas entretenues avec le plus grand respect auxquelles elles ont droit !
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Dernier été

Pécherot Patrick (1953-), Pinelli Joe (illustration) – "Dernier été" – Soc. éd. du Monde, 2014 (ISBN 978-2-36156-126-0)

– inclus dans l'emboîtage "Les petits polars du Monde - SNCF" (ISBN 978-2-36156-115-4)



Littérature et peinture, un bien joli thème, et l'auteur se montre à la hauteur : certes, il s'agit une fois de plus de la période impressionniste (cf par exemple Grainville "Falaise des fous" et sa "Terrasse à Sainte-Adresse"), mais l'évocation de la guerre 1870-1871 et surtout d'un compte-rendu de Zola vient apporter une touche de géniale originalité...



NB : L'un des treize fascicules vendus sous emboîtage par "Le Monde" sous l'ISBN 978-2-36156-115-4 et l'intitulé "Les petits polars du Monde - SNCF", réunissant treize "nouvelles noires inédites" plus ou moins policières écrites par des auteurs sélectionnés d'après ce que "Le Monde" pense être les meilleurs dans le genre (i.e. respectant les normes de la bien-pensance prêchée par ce quotidien bo-bo, qui s'abstient d'indiquer la date de naissance des auteurs de sexe féminin).

Le texte est précédé d'une préface (qui est la même pour tous les fascicules), entrelardé d'illustrations, et suivi d'une courte biographie de l'auteur et du dessinateur.



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Dernier été

Un petit thriller très angoissant.



Ce soldat est le narrateur de l'histoire et s'adresse à un homme, à la fois écrivain et amateur d'art. Il a une façon très particulière de raconter son périple pour parvenir jusqu'à cet homme, entre récit et parfois dialogue. il semble aussi parfois assez cultivé puis plus famillier, de plus en plus ironique et c'est ce changement qui progressivement fait que cela devient inquiétant.



La nouvelle raconte à la fois la guerre contre la Prusse, la Commune et aussi la vie artistique de l'époque.



La peinture de Frédéric Bazille, Réunion de Famille, est au coeur du récit car c'est bien des regards portés par la famille vers l'extérieur du tableau que dépend la fin de l'histoire. Cela aussi est très intriguant.
Lien : http://vivelesbetises2.canal..
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Dernier été

Décalée, serait le terme dont je qualifierais cette nouvelle!

Nous plongeons dans l'histoire de France.

La guerre de 1870, la commune, seront les décors.

Les personnages seront le narrateur, un pauvre être, arrivé là par hasard....

Le héros lui sera un peintre jusque là complètement inconnu par mr ou me toutlemeonde ....

L'interlocuteur sera un illustre écrivain, journaliste, homme de conviction que vous découvrirez en lisant ce texte.....

Le style de la nouvelle emprunte au siècle passé ses tournures ....il faut quelques efforts pour tout saisir! Nous regardons des tableaux, plutôt nous les décortiquons détails après détails et nous y puissions tout de la lumière, nous parcourons des livres qui nous font nous souvenir des émotions de l'époque.

Et l'intrigue, me demanderez vous..... Surprenante, même si le point de départ est très banal, amour ... famille ... patrie ...

Les hommes dont l'histoire se souvient n'ont ils pas eu, eux aussi leur part d'ombre, leur motivation pouvait parfois être banale et leur inspiration tirée du quotidien.

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Dernier été

Patrick Pécherot, je ne le connaissais pas, je n’avais rien lu de lui. Je l’ai rencontré le mois dernier aux Escales de Binic, conseilléeée par l’un de ses fans, lui-même auteur de romans policiers. C’est la couverture d’un recueil de nouvelles intitulé "Dernier été et autres nouvelles" qui a attiré mon attention.



Elle représente des détails du célèbre tableau de Frédéric Bazille "Tableau de famille". Ce peintre, je l’ai découvert ainsi que ses œuvres pour avoir vécu quelques années au collège portant son nom à Castelnau-le-Lez dans l’Hérault. La famille Bazille possédait une résidence d’été à Montpellier, le Château de Méric niché dans un grand parc. De la terrasse, décor de la réunion de famille, la vue est belle sur le village de Castelnau. Patrick Pécherot, intrigué par les regards sérieux des personnages, y compris le peintre à l’extrême gauche, tous tournés vers le spectateur comme s’ils allaient être pris en photo, en a imaginé une petite histoire qu’il a intitulé, donc, "Dernier été".



Vous ne saurez pas qui est le héros de l’histoire, ni à qui il s’adresse en racontant son histoire. Cet ex-fantassin a eu simplement plus de chance que le peintre, mort à Montargis en prononçant deux mots "Famille…Connerie…". L’auteur va ainsi raconter le cheminement de ce soldat venu rapporter les derniers mots du défunt ainsi que la chevalière qu’il lui a dérobée. La lecture de ce récit est un véritable régal. L’écriture est d’une richesse considérable qui mêle l’humour à la crainte liée à la personnalité pour le moins ambigüe du militaire. Elle est particulièrement travaillée, parfaitement assortie à l’époque à laquelle se situe l’action. La langue est riche, le texte documenté. "Les mêmes qui torchonnaient dans les journaux jugeront admirable l’incendie de Carthage ou de Sparte dans leur manuel de grec ou de latin…. Bref, mon devoir et moi on a laissé Paris à la poudre. Pour l’avoir reniflée tout mon soûl, je ne la prise plus que d’escampette."



Les autres nouvelles, inédites ou déjà publiées, sont totalement différentes, contemporaines, plus policières, plus "prolétaires". Mais, qu’elles se passent en France, à Lyon, dans le milieu ouvrier, en Ecosse où une détective privée recherche la mère d’un malade aux jours comptés ou ailleurs, qu’elles parlent d’un ancien acteur de cinéma américain souhaitant jouer son dernier rôle, ou d’un go fast qui tourne mal, c’est toujours une écriture différente, différente mais aussi belle, aussi précise, aussi adaptée au sujet. Car c’est cela que j’ai personnellement trouvé très fort : l’adaptation de l’écriture au thème abordé.



Et quand j’en arrive à la dernière "Bookcrossing", ses premiers mots "Je ne me rappelle plus quand je suis arrivé ici. Ni ce qui m’y a conduit. Ce dont je me souviens, c’est que j’y suis resté à cause d’un livre. Il en est qui vous cueillent à l’improviste. Au coin d’une rue, dans le tumulte des gares, la solitude d’un square. Celui-ci vous guette comme un assassin dans une impasse…", me font comprendre que la boucle était bouclée et j’ai eu envie d’ajouter "sur l’étal d’un salon du livre", car, oui, c’est bien là qu’un "dernier été" m’a cueillie.



Patrick Pécherot, une rencontre, une belle découverte.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Dernier été et autres nouvelles

Patrick Pécherot, je ne le connaissais pas, je n’avais rien lu de lui. Je l’ai rencontré le mois dernier aux Escales de Binic, conseilléeée par l’un de ses fans, lui-même auteur de romans policiers. C’est la couverture d’un recueil de nouvelles intitulé "Dernier été et autres nouvelles" qui a attiré mon attention.



Elle représente des détails du célèbre tableau de Frédéric Bazille "Tableau de famille". Ce peintre, je l’ai découvert ainsi que ses œuvres pour avoir vécu quelques années au collège portant son nom à Castelnau-le-Lez dans l’Hérault. La famille Bazille possédait une résidence d’été à Montpellier, le Château de Méric niché dans un grand parc. De la terrasse, décor de la réunion de famille, la vue est belle sur le village de Castelnau. Patrick Pécherot, intrigué par les regards sérieux des personnages, y compris le peintre à l’extrême gauche, tous tournés vers le spectateur comme s’ils allaient être pris en photo, en a imaginé une petite histoire qu’il a intitulé, donc, "Dernier été".



Vous ne saurez pas qui est le héros de l’histoire, ni à qui il s’adresse en racontant son histoire. Cet ex-fantassin a eu simplement plus de chance que le peintre, mort à Montargis en prononçant deux mots "Famille…Connerie…". L’auteur va ainsi raconter le cheminement de ce soldat venu rapporter les derniers mots du défunt ainsi que la chevalière qu’il lui a dérobée. La lecture de ce récit est un véritable régal. L’écriture est d’une richesse considérable qui mêle l’humour à la crainte liée à la personnalité pour le moins ambigüe du militaire. Elle est particulièrement travaillée, parfaitement assortie à l’époque à laquelle se situe l’action. La langue est riche, le texte documenté. "Les mêmes qui torchonnaient dans les journaux jugeront admirable l’incendie de Carthage ou de Sparte dans leur manuel de grec ou de latin…. Bref, mon devoir et moi on a laissé Paris à la poudre. Pour l’avoir reniflée tout mon soûl, je ne la prise plus que d’escampette."



Les autres nouvelles, inédites ou déjà publiées, sont totalement différentes, contemporaines, plus policières, plus "prolétaires". Mais, qu’elles se passent en France, à Lyon, dans le milieu ouvrier, en Ecosse où une détective privée recherche la mère d’un malade aux jours comptés ou ailleurs, qu’elles parlent d’un ancien acteur de cinéma américain souhaitant jouer son dernier rôle, ou d’un go fast qui tourne mal, c’est toujours une écriture différente, différente mais aussi belle, aussi précise, aussi adaptée au sujet. Car c’est cela que j’ai personnellement trouvé très fort : l’adaptation de l’écriture au thème abordé.



Et quand j’en arrive à la dernière "Bookcrossing", ses premiers mots "Je ne me rappelle plus quand je suis arrivé ici. Ni ce qui m’y a conduit. Ce dont je me souviens, c’est que j’y suis resté à cause d’un livre. Il en est qui vous cueillent à l’improviste. Au coin d’une rue, dans le tumulte des gares, la solitude d’un square. Celui-ci vous guette comme un assassin dans une impasse…", me font comprendre que la boucle était bouclée et j’ai eu envie d’ajouter "sur l’étal d’un salon du livre", car, oui, c’est bien là qu’un "dernier été" m’a cueillie.



Patrick Pécherot, une rencontre, une belle découverte.


Lien : https://memo-emoi.fr
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Hével

Janvier 1958 sur fond de guerre d'Algérie, Gus et André parcourent le Jura à la recherche de Frets hypothétiques.

2018: Gus raconte à un écrivain venu l'interroger, cette traversée qui ne fut pas des plus calmes. Un meurtre vieux de 60 ans intéresse, l'intervieweur. Gus raconte-t-il la vérité?

J'ai très moyennement apprécié ce roman, le style, l'écriture, l'histoire, la façon dont le narrateur digresse du récit en s'adressant au lecteur ou peut-être à l'écrivain qui l'interroge ne m'ont pas emballée.

Certains passages sont savoureux mais l'ensemble m'est resté sur l'estomac, allez savoir pourquoi.



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Hével

Roman noir à plus d’un titre. La guerre d’Algérie. Un meurtre un soir dans la rue. Une fuite la nuit dans les neiges du Jura vers la frontière Suisse. La vie des camionneurs sur les routes et dans les relais routiers perdus. Gus se confesse à un journaliste 60 ans après. Gus est hanté par ces souvenirs, la mort de son frère et ce qu’il a fait.

L’auteur interpelle son lecteur, le bouscule, le perd parfois puis le retrouve. Un roman plein d’images de films de dialogues , de silhouette d’acteur mais aussi de chansons. Une écriture soignée un roman troublant, passionnant.
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Hével

Je n'ai pas accroché sur le style de l'auteur. Narration comme s'il s'adressait intimement au lecteur, il fait durer un peu trop à mon goût.Il se plait à faire languir ouvertement le lecteur sur le déroulement et le fin fond de l'histoire. Cela m'a un peu agacé. J'aime être baladé mais d'une façon plus subtile par l'intrigue du roman.
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Hével

Voilà un roman noir, très noir, mais bon, très bon. C'est l'histoire de Gus et d'André, racontée par Gus soixante plus tard. André et lui étaient chauffeurs-livreurs sur les routes de France à la fin des années cinquante. La guerre d'Algérie fait rage et le pays est divisé. Sur la route d'André et Gus, on croise Simone, la patronne d'auberge et compagne occasionnelle d'André, les gendarmes, nombreux et soupçonneux en ces temps troublés, la neige des routes du jura, des ouvriers, des émigrés, et Pierre, passager clandestin d'un jour, qu'André prend sous son aile, laissant Gus jaloux et prêt à tout. Ce court et dense roman m'a happée. J'ai adoré la langue, cet argot âpre qui fait mouche et qui nous plonge dans un film noir et blanc de l'époque. On ne serait pas surpris d'y croiser Gabin, Ventura ou même Belmondo (jeune). Et j'ai beaucoup aimé aussi l'intrigue, entre tragédie classique et polar. Excellent. Merci Babelio et Gallimard, une opération "Masse-critique" très payante.
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Hével

Patrick Pécherot ? ! J'aime tout ses romans même si ce n'est pas celui que je préfère !
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Hével

Janvier 1958. À bord d'un camion fatigué, Gus et André parcourent le Jura à la recherche de frets hypothétiques. Alors que la guerre d'Algérie fait rage, les incidents se multiplient sur leur parcours. Tensions intercommunautaires, omniprésence policière exacerbent haines et rancoeurs dans un climat que la présence d'un étrange routard rend encore plus inquiétant...



2018. Gus se confie à un écrivain venu l'interroger sur un meurtre oublié depuis soixante ans. Il se complaît à brouiller les cartes et à se jouer de son interlocuteur. Quelles vérités se cachent derrière les apparences ?

Ce roman noir se présente sous la forme d'une confession livrée à un journaliste par Gus, le personnage principal. Ce dernier révèle les dessous d'une affaire criminelle survenue soixante ans plus tôt et liée à la guerre d'Algérie. Un récit où se mêlent la guerre, la désertion et le crime.

La route, pour commencer ... 

Les clins d'oeil à Brassens, à La Hurlette et Carmen ...

Des chapitres courts, on avance a grand pas

Et puis en fond, cette p****n de guerre l'Algérie, parce que, finalement, c'est d'elle dont il est question. Ou comment casser de la bonne graine de jeune français.

Une manière d'écrire qui paraît naturelle a l'auteur, facile au lecteur, bref un moment hors du temps.

Cette lecture laissera des traces, c'est certain pour moi.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Hével

Patrick Pécherot est un habitué des romans noirs à connotation historique (et sociale, il va sans dire). Mais si Hével traite de la guerre d’Algérie, il s’agit bien d’un roman noir et non historique. Les « événements » comme on disait alors, ne sont pas vus par le biais d’un historien prétendu omniscient mais du point de vue des prolos de l’époque. Des prolos qui n’en savent et n’en comprennent pas plus que la moyenne, qui ne sont pas moins racistes que la moyenne. L’histoire se déroule en métropole pendant la guerre d’Algérie. Il y a bien une intrigue policière, un côté presque roman d’aventure aussi. L’histoire permet l’air de rien d’aborder pas mal des conséquences de la guerre ici. L’ambiance dans les usines, dans les cités, dans les villages… D’un point de vue de faits historiques, ce roman n’apporte rien et ce n’est pas son but. En terme d’atmosphère par contre, il est très instructif. Il est surtout très bien écrit, avec un bon usage de l’argot, sans caricature, et très agréable à lire.

Cette chronique est extraite d'un article plus large sur polars et Algérie dont vous trouverez le lien ci-dessous.
Lien : https://romancerougenouvelle..
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Hével

Hiver 1958 dans le Jura. Un camion de marchandises parcourt les petites routes de la région à la recherche de marchandises à transporter. Le camion est usé, tout comme les deux hommes qui le conduisent. André, un ancien passeur durant la Seconde guerre mondiale, et Gus qui a trimardé ces dernières années, entre la vente à la criée de journaux à divers petits métiers peu lucratifs. Un hiver froid dans le Jura, dans une ambiance glaciale : l’affaire Dominici, la fin de la IVe république, une pauvreté endémique, et surtout la guerre d’Algérie qui renvoie dans l’Hexagone des appelés dans des caisses en bois tous les jours. Une tension sociale et un racisme ordinaire exacerbés au plus haut point. Gus raconte, des années plus tard à un journaliste (ou un écrivain) ce qui s’est passé cet hiver-là sur les routes jurassiennes. Tout commence par l’apparition d’un homme, Pierre, sur le bord de la route. L’homme est taiseux mais sait utiliser ses bras pour porter les cartons et colis à transborder. Et puis une présence inhabituelle de policiers, de militaires dressant des barrages, contrôlant tous les véhicules sur le chemin. Qui est recherché ? Que se passe-t-il vers la frontière suisse pour qu’un hélicoptère survole la forêt ces journées-là ? Patrick Pécherot, comme à son habitude, use d’un langage, que dis-je, d’une langue recrée pour nous, celle du petit peuple (quelle expression horrible), celle des hommes de peine, à la façon d’un Audiard, pour mieux nous emberlificoter, nous emmener là il veut, nous surprendre et nous guider dans de courts chapitres, dans des divagations et autres digressions. Car l’homme qui raconte fut témoin ET acteur. Et il ne semble pas pressé d’arriver au bout de son histoire. Nous raconte-t-il alors la vérité ? Et qu’est-ce que la vérité, quand on y pense ? Patrick Pécherot, se joue de nous pour notre plus grand plaisir et nous offre des surprises jusqu’à la toute fin. Un excellent polar et une bonne occasion pour ceux qui ne connaîtrait pas l’auteur de le découvrir.
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