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Critiques de Patrick Pécherot (243)
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À cheval sur le vent

Il est toujours bon d’avoir des vigies. L’une des miennes vit à Brest. C’est un Breton, un vrai. Pas étonnant, naturellement, qu’il m’ait alertée sur la parution du dernier ouvrage de Patrick Pécherot. Ce roman, dont le titre – "A cheval sur le vent" – fleure déjà toute sa poésie et sa beauté, fut une lecture absolument délicieuse et même plus.



J’avais rencontré l’auteur il y a cinq ans aux Escales de Binic. J’avais été attirée par la couverture d’un de ses livres qui représentait le célèbre tableau de Frédéric Bazille "Réunion de famille" et, par la suite, impressionnée par la qualité de l’écriture. J’ai retrouvé dans celui-ci la même écriture magnifique. Parfois, elle se fait phrases ciselées, ajourées, aériennes : "Les montagnes bretonnes ont la modestie des collines. Rabotées par les vents, érodées par les siècles, on les dirait agenouillées… la lande et les rochers, des versants millénaires giflés par les grains, battus par les bourrasques." Ou bien encore elle prend la forme de brassées de mots jetés ici ou là, véritables bouquets de rimes : "Tregunc, Melgven. Fin du jour et ciel de traîne. Des odeurs de pluie. Les senteurs du pays. Terre et pavés, chaume et cheminées."



J’en oublierais presque de dire combien le sujet abordé est lui aussi d’un grand intérêt. Il nous parle de Xavier Grall, ce grand poète breton, journaliste à La vie catholique, amoureux de Rimbaud. Il nous parle de "sa" guerre d’Algérie, de son regret de n’avoir pas suivi l’exemple d’Yvon, insoumis, sorte de contraire, de bonne conscience. Il nous parle aussi de Maupassant qui la redoutait déjà cette guerre, de Camus, d’Alan Stivell qui ne portait pas encore ce nom, de Glenmor et d’autres. Patrick Pécherot, derrière les traits de Xavier Grall, nous raconte la guerre de sa jeunesse et la Bretagne comme personne, à coup de "gwin ru", de bolées de cidre et de musique "…jazze, jazze, cherche les voyelles de Rimbaud, le tempo de Kerouac, la note blueu d’Ellington, les étoiles de Coltrane…"



Un roman érudit, un récit tendre qui rend la parole à ces jeunes traumatisés par les horreurs qu’ils ont vues et vécues. Un ouvrage passionnant, poétique et musical.


Lien : https://memo-emoi.fr
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À cheval sur le vent

Avant tout, je remercie Babelio et la maison d'édition pour cette masse critique.



J'ai demandé ce livre parce que tout ce qui touche à la guerre d'Algérie m'intéresse, et ce livre, particulièrement parce qu'il nous promet un témoignage qui nous plonge dans la psychologie de ces gens qui l'ont fait, cette guerre.



Chez moi, on ne veut pas parler de ce qui a été vécu. Alors j'espérais grapiller des petites réponses dans ce récit.



J'en ai quelques unes.



Pas de parti pris ici, juste l'horreur de la guerre, et les gens qui y sont envoyés, juste une histoire d'après, et pourtant pendant les événements.



Xavier raconte une histoire qui n'a pas de sens. Je trouve que M. Pecherot retranscrit ça très bien.
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À cheval sur le vent

Patrick Pécherot n’a pas son pareil pour faire revivre le passé. Pour raviver des souvenirs il avait choisi des vieilles photos dans son roman de 2022 « Pour tout bagage ». Il choisit cette fois-ci des correspondances adressées à Xavier Grall. Ce journaliste, écrivain et poète, né en 1930 et décédé en 1981, méritait bien un hommage et le rappel de son combat pour dénoncer la politique de la France pendant la Guerre d’Algérie.



Xavier Grall vit sous la plume de Patrick Pécherot. Il le fait parler, dialoguer. Le lecteur le voit en famille avec sa femme Françoise et ses filles. Le lecteur le voit au travail, journaliste à La Vie catholique. Il avait eu l’idée d’inciter les soldats appelés en Algérie à écrire à la revue pour témoigner. Xavier Grall a ses propres souvenirs d’Afrique du Nord, il connait l’horreur dans laquelle la jeunesse française a été expédiée. L’œuvre de Patrick Pécherot raconte les gens ordinaires. Pas étonnant qu’il rende hommage à Xavier Grall qui a donné la parole à des jeunes français ordinaires confrontés à la torture, aux exécutions sommaires, à une nouvelle Peste comme celle de Camus.



Pour mieux illustrer son portrait et la détresse de la jeunesse de l’époque Patrick Pécherot reproduit des extraits de lettres, il cite Xavier Grall, rapporte des extraits de ses poèmes.



Le traumatisme de la guerre n’est sans doute pas étranger à la volonté de Xavier Grall de revenir vivre dans sa Bretagne natale, avec sa femme et ses filles. C’est une manière de se ressourcer dans une nature que les mots de Patrick Pécherot magnifient. Le vent breton pour retrouver la liberté. Mais la guerre ne s’oublie pas, Xavier Grall va rencontrer Yvon, un jeune breton qui a posté une lettre. Yvon a écrit aux autorités militaires pour dire qu’il est objecteur de conscience. A l’époque un objecteur n’a pas de statut, il risque la prison. Camus se battait pour que les hommes ne se battent plus mais il est mort dans un accident. Il ne reste plus que le vieil anarchiste Louis Decoin pour défendre les objecteurs de conscience mais en temps de guerre la France a besoin de tous ses jeunes sans exception.



« À cheval sur le vent » est construit comme s’il réunissait plusieurs romans érudits. Le premier m’a permis de faire connaissance avec Xavier Grall. C’est aussi l’histoire d’Yvon qui souffre comme tous les jeunes gens ordinaires de sa génération et qui a choisi de se révolter pacifiquement. C’est aussi une vision poétique de la Bretagne et j’y ai croisé avec plaisir Glenmor et Alan Cochevelou, le futur Alan Stivell. Il y a aussi une guerre qui ne dit pas son nom, que Maupassant redoutait et dont le prolongement s’imagine dans les bidonvilles des banlieues parisiennes que Xavier Grall traverse en retenant avec peine sa révolte de cheval fougueux.



Patrick PÉCHEROT - À cheval sur le vent . Parution le 5 janvier 2024, Éditions Bruno Doucey . ISBN 9-782362-294624 .



Merci aux Éditions Bruno Doucet
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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À cheval sur le vent

La guerre d'Algérie fut une sale guerre dont on taira le nom et que le pouvoir baptisera d'une "opération de maintien de l'ordre". Les guerres sont toutes sales, les libérations du joug du colonisateur s'habillent d'une légitimité cruelle, comme celles qui combattent les totalitarismes. On le sait, les bombes tuent de la façon. Des guet-apens, que ce soit dans le Djebel ou dans la jungle, gicle le même sang, d'un côté comme de l'autre. Je suis français, j'obéis à l'ordre, je suis lâche, je n'ose dire non à l'absurdité de l'Histoire. Lui, Yvon, dit non à l'enrôlement, n'y va pas, paie pour ça.

Le recueil des témoignages, le croisement quelque peu excessif entre le sort de la Bretagne et celui du Maghreb, que l'on pardonne volontiers tant les tripes parlent pour témoigner de ce les hommes font aux hommes. L'excessif Xavier Grall y va d'une plume acérée, sans concession, jamais, à fleur de peau, toujours. L'on retrouve ici les folles envolées de l'idéalisme portant aux nues la lutte contre la coercition, l'injustice et la barbarie d'Etat. La cigarette, l'alcool et les coups de gueule font le discours, ils charpentent l'indignation, ô combien absente aujourd'hui.

Il serait tentant de comparer une époque à une autre, un peu vain aussi.

Un cri contre l'indifférence, tel est ce livre qui fait revivre un combattant d'une identité bretonne, refuge d'une déception apportée par la souillure d'une autre identité au nom de laquelle l'ignominie fut commise.

Le trait peut sembler un peu grossi, mais non, on y croit, à l'amour du prochain, aux défauts d'une grande sensibilité à l'autre.

Merci
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À cheval sur le vent

Et voila que ça recommence… Un titre, une couverture et je fonce tête baissée.

Pourtant j’ai bien vu que l’auteur est Patrick Pécherot, que c’est un « roman tendre et pudique » et blablabla et on peut me dire tout ce qu’on veut, j’ai encore bloqué sur la couverture et cette photo de Xavier Grall. J’ai encore fait l’histoire avant d’avoir le livre avec ce titre mi « Le cheval couché » mi « Les vents m’ont dit ». Encore une fois je sais que j’ai demandé un livre de Patrick Pécherot à « Masse critique » mais j’attends de l’inédit de Xavier Grall… Incurable je suis !!!



Forcément, vous vous doutez bien qu’à réception du bouquin… la déception est grande. Dès les premières pages, je fais déjà un billet à charge. Du Grall, y en a mais bon… Je ne vois que quelques banalités dans des dialogues insipides entre Xavier et Françoise, sa femme, du genre « passe moi le sel ». « Un roman tendre et pudique », ça va être long la lecture. On m’a « vendu » des témoignages sur les atrocités commises par la france pendant la guerre d’Algérie et je me retrouve à la table des Grall à humer la bonne odeur de crêpes en compagnie de toute la famille et à parler de la pluie et du beau temps. La digestion va être difficile…

Finalement, je vais digérer ma bêtise et peu à peu me mettre dans le bouquin. Revenir en arrière avec un regard dépollué de tout a priori négatif.



Oui du Grall y en a dans « A cheval sur le vent » et du bon dans les citations qui accompagnent ce roman. Malgré tout en fin de lecture il me reste un goût de je ne sais quoi.

Bien sur Patrick Pécherot donne quelques clés pour comprendre Grall. Peut être que sa soumission à l’armée dans sa jeunesse est mère de son insoumission à « Paris ». Sa culpabilité de n’avoir pas eu le cran de dire non le ronge au point de faire un livre qui témoigne des horreurs faites par son pays, la France, en donnant la parole à des anonymes revenus d’Algérie qui racontent leur guerre.

Ces témoignages sont en fait les réponses à une enquête de « La vie catholique », journal pour lequel travaille Grall et donneront naissance à « La génération du Djebel » publié en 1962.



J’ai tardé à faire ce billet car toujours ce goût de trop peu, ce goût d’inachevé. Les choses sont dites, l’essentiel est là dans « A cheval sur le vent » mais je reste avec cette impression de tiède, de trop « propre ».



Merci à Babelio et aux Editions Bruno Doucey pour l’envoi de ce titre pour « Masse critique ».

Si quelqu’un veut se faire une idée et un billet sur ce titre (car le mien n’est pas très vendeur), une adresse en mp et « A cheval sur le vent » viendra se fondre dans votre pal.

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À cheval sur le vent

Dans la formidable collection des Editions Bruno Doucey, « Sur le fil », Patrick Pécherot nous propose un portrait de Xavier Grall, le poète et journaliste breton.

Dans ce roman, l'auteur entre dans la vie de Xavier Grall en 1962, quand celui-ci, après avoir été rappelé sous les drapeaux à l'occasion « des événements d'Algérie », décide de donner la parole aux conscrits revenus chez eux, traumatisés et silencieux.

Grall écrit dans "La Vie Catholique Illustrée" et veut témoigner avec tous ces garçons. Mais c'était sans compter sur l'engouement de sa proposition. Ce qui devait n'être qu'un grand article dans un hebdomadaire donnera vie à un livre tant la parole des lecteurs se libèrent dans les lettres que Xavier lit, une à une, jusque tard dans la nuit, des jours durant. « La génération du Djebel » sera publié aux Editions du Cerf en 1962.



Au-delà du témoignage de l'horreur de cette guerre qui ne veut pas dire son nom, Xavier comprend qu'il ne peut plus se taire.

A travers cette expérience sa confiance en la France va s'écrouler et il va ainsi se revendiquer breton : « On ne nait pas breton, on le devient » écrit-il en paraphrasant Simone de Beauvoir. Il sera breton comme d'autres là-bas, au djebel, sont kabyles. Il n'aura alors de cesse de défendre une Bretagne qui se lève, qui affronte, qui dit sa liberté et ses racines.



« A cheval sur le vent » est un galop fiévreux au plus près du poète. Patrick Pécherot a trouvé le ton juste, les mots qui claquent, un rythme en Sône et Jazz comme les aimaient Xavier Grall. Xavier aux poumons de lande humide, brûlés de tabac, à qui manquaient tellement le soleil éblouissant de l'Atlas.



Voilà un très bel hommage au poète immense qui nous manque tant dans ces temps troublés.

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Bandits & brigands

Huit figures du « banditisme social » racontées par huit auteurs. Classique ou contemporain, solitaire ou en bande, sur tous les continents, chacun-e à sa manière s’est érigé-e en justicier-ère.



Émilien Bernard brosse le portrait du « célèbre Ned Kelly, le roi du bush, le Robin des Bois version kangourous », depuis la destruction des registres de prêts hypothécaires jusqu’à sa fin qu’il voulu épique et qui deviendra légendaire.



Rob Roy, brigand des Highlands, est évoqué par Thomas Giraud avec beaucoup de sensibilité et dans une prose d’une inégalable élégance. Convoyant des troupeaux, ce voleur écossais en prélève dans la plus grande discrétion une infime partie. « Ces moutons et ces brebis dérobés, il les redistribue, il égalise. » Puis, un jour, c’est le troupeau tout entier. « Avant Adam Smith et un peu différemment, il se trouve des airs de main invisible dans cette capacité désarmante, et désarmée, à ôter autant avec si peu. » Pourtant, « il ne se sent pas voleur, ce n’est pas ainsi qu’il se nommerait, enfin pas vraiment, pas complètement. Il a une explication là-dessus, solide, définitive et efficace. La voici. Qu’est-ce qu’être un voleur ? D’une, les définitions des livres, des recueils de droit et de jurisprudence n’aident pas, elles confondent la cause et la conséquence. De deux, il a noté que le voleur est toujours celui que les puissants désignent comme tel en identifiant de manière bien opportune des intérêts, des biens qui ne peuvent passer entre d’autres mains sans l’accord préalable des possédants. Celui qui prend de la nourriture pour survivre, juste ce qu’il faut, une pomme pour un repas, un peu de farine pour un pain, est-ce un voleur ? Et celui qui fait un travail et, dans le cadre de celui-ci, prélève un peu plus afin de redistribuer une partie de ce supplément à d’autres, à d’autres qui ont peu, ou beaucoup moins, qui ne mangent pas toujours à leur faim, qui n’ont ni noms, ni couteaux, ni terre ? Est-ce vraiment un voleur ? » Le récit de son errance pour échapper à ses poursuivants est tout simplement sublime.



L’enfance de Hend U Merri, l’insoumis kabyle, est racontée par Sarah Haidar, sa rencontre précoce avec la faim, avec l’injustice. Il devient rapidement dangereux et passe à l’attaque, car ne demandait pas « l’amélioration d’un monde mais son abolition ».



La vie de Phoolan Devi est d’une rare violence : « Je suis née moins qu’un chien, mais je suis devenue une reine » explique son autobiographie. Indienne, issue de la plus basse des castes, mariée à 11 ans, violée, rejetée, elle rejoindra les dacoïts et deviendra leur cheffe, pour répandre la vengeance, avant d’être assassinée, en 2001. La postérité s’empare alors de sa légende, des statuettes à son effigie vendues sur les marchés jusqu’à ce récit poignant, imaginé par Linda Lê.



Plutôt que de proposer une classique reconstitution épique et linéaire, chacun des auteurs s’efforce d’utiliser une forme narrative appropriée, relevant bien souvent plutôt de l’évocation. Ainsi Patrick Pécherot glane autant aux sources historiques qu’à la mémoire populaire pour restituer la personnalité de Cartouche, lui donnant tantôt le visage de Jean-Paul Belmondo dans le film éponyme, que celui que lui prête une gravure dénichée sur les quais, dans le bac d’un bouquiniste.



Serge Quadruppani restitue un Sante Notarnicola plus vrai que nature, en partie à l’aide de ses écrits autobiographiques, partant de sa remise en semi-liberté après vingt années passées en prison, remontant à son arrestation, à son procès, à son enfance à Bari, son premier coup avec sa bande, les émeutes de juillet 1962, piazza Statuto à Turin.



Sébastien Rutés s’échine à brosser le portrait de Joaquim Murieta, bandit californien, ou mexicain, ou chilien, grâce à un récit polyphonique dans lequel s’expriment autant Octavio Paz et Pablo Neruda que toutes sortes de personnages imprégnés de sa légende.



Enfin Jean-Luc Sahagian s’intéresse aux célèbres hors-la-loi du Nordeste brésilien, Maria Bonita, Lampião et leur bande de Cangaceiros, selon un procédé assez voisin, rapportant comme des documents d’enquête : témoignages d’un compagnon de route, description d’images collectées dans la presse populaire ou au musée anthropologique de Salvador de Bahia, carnets d’un cinéaste assassiné alors qu’il préparait un film sur eux, article de la Revue de l’institut des sciences sociales de São Paulo qui explique : « Ils sont déjà pure image et cela sera encore renforcé par leur disparition tragique. En effet, leur exécution est pensée avant tout dans l’idée de briser cette image, montrer leur faiblesse, souiller le glamour, en exposant leurs têtes et en diffusant largement les photos de ces atrocités. Mais, paradoxalement, cela jouera en leur faveur, comme pour le Che qui acquiert ainsi, post-mortem, une aura christique. En surexposant leur mort, en tentant de salir, l’État brésilien de Getúlio Vargas ne fait qu’affirmer la part infâme de la répression et l’héroïsme des hors-la-loi. Ils sont même sanctifiés par la manière ignoble dont on a disposé de leurs corps (exposant leurs crânes dans un musée) et, comme des saints, ils deviennent ainsi des corps souffrants mais triomphants, triomphants car souffrants ! »



Une belle collection de hors-la-loi défiant l’ordre économique, social et politique. En espérant que d’autres volumes suivront.



Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Bandits & brigands

La figure du bandit de grand chemin, du Robin des Bois n’existe pas que dans l’imagination collective. Aussi, ce recueil de textes permet de se replonger dans diverses périodes historiques et de voir revivre quelques acteurs majeurs du banditisme.



Huit auteurs et autrices se succèdent, choisissant chacun un personnage qui a œuvré par le brigandage à une répartition plus équitable des richesses, prenant aux riches pour redistribuer aux sans grades, aux nécessiteux.



Ce qui est formidable dans ce recueil, au-delà du parcours des bandits de haut vol, c’est la pluralité des styles littéraires, du populaire à la poésie en passant par le ton journalistique. Émilien BERNARD, dans une écriture verte et alerte, nous entretient de l’épopée de Ned KELLY en Australie au XIXe siècle. Dans une langue suave et précise, Thomas GIRAUD revient sur un berger détrousseur de bétail écossais des XVIIe et XVIIIe siècles, Rob Roy MACGREGOR.



Par sa poésie libre, brûlante, puissante et désarticulée, Sarah HAIDAR rappelle la vie d’un bandit d’honneur kabyle du XXe siècle, Hend U MERRI, tandis que la grande Linda LÊ, dans un style fort et charpenté, prend la plume pour faire revivre Phoolan DEVI et son combat féministe et sans concession au XXe siècle dans une Inde pourtant récente mais toujours patriarcale à l’extrême. Patrick PÉCHEROT a choisi une figure très célèbre en France, celle de CARTOUCHE, dans un XVIIIe siècle que l’auteur dépeint avec entrain.



Serge QUADRUPPANI a opté pour Sante NOTARNICOLA, révolutionnaire italien du XXe siècle, décédé par ailleurs peu après la parution de cet ouvrage, dans un pays transformé en véritable poudrière. La légende de Joachín MURIETA, révolutionnaire anti-impérialiste mexicain (ou chilien) est ravivée par Sébastien RUTÉS dans un texte volontairement embrouillé et obscur, faisant la part belle au plausible quant à l’existence du bandit mexicain. Enfin, Jean-Luc SAHAGAN, dans un récit construit comme un patchwork, c’est-à-dire réassemblé, convoque la double figure de Maria BONITA et de LAMPIÃO, couple de hors-la-loi brésilien ayant sévi durant la première partie du XXe siècle.



Certains textes collent au plus près de la biographie, d’autres privilégient l’exercice de style, d’autres encore la légende, mais tous se rejoignent pour rendre un hommage vibrant aux bandits empathiques, altruistes, amis et mécènes des classes laborieuses. L’originalité se situe dans les pays, les périodes visités dans ces différents textes, faisant de l’ouvrage une mini anthologie du banditisme mondial, tantôt individualiste, tantôt faisant partie intégrante d’un élan collectif. Car c’est la variété des combats, des revendications et des modes d’agissements qui saute ici aux yeux.



Ce petit précis de l’action directe sociale est paru en 2020, dans l’éblouissante collection Lampe-Tempête (quel joli nom !) des éditions L’échappée, petite collection à la ligne éditoriale remarquable.



https://deslivresrances.blogspot.com/
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Bandits & brigands

Rien ne me laissait présager une telle lecture, malgré une très belle et originale réalisation éditoriale. C’était sans compter avec la présence, parmi les 8 auteurs, de Linda Lê, dont j’ai décidé de ne rater aucun texte.



Ici, elle consacre une petite vingtaine de pages à la figure de Phoolan Devi, découverte par moi, dans un livre lu grâce à ma fille, Culottées 2, de Pénélope Bagieu. Phoolan Devi, dont la vie fut marquée par une extrême violence, est une des deux seules femmes du livre (avec Maria Bonita et les si héroïques cangaceiros, des bandits de la région du Nordeste, au Brésil).



La plume de Linda Lê, m’a encore séduite. Usant, sans abuser, de la formule « Il faut imaginer », Linda Lê tisse « un conte cruel et une épopée impressionnante ».



Après cette lecture âpre, mais sublimée par le style inimitable de Linda Lê, j’ai poursuivi la lecture dans le désordre, j’avoue.



J’y ai donc appris essentiellement que : « Le concept de banditisme social fut crée par Eric Hobsbawn pour différencier ce banditisme du vol ordinaire, ou de la criminalité organisé comme la mafia ou les gangs. Bien évidemment, la frontière entre ces catégories est plus floue dans la pratique. »



Ce livre appartient à la collection Lampe-tempête des éditions L’échappée, dirigée par Jacques Baujard : « Par un travail de redécouverte de textes de fiction méconnus ou oubliés, augmentés de commentaires critiques et politiques, cette collection entend donc montrer que la littérature peut être instrument de prospection, à la recherche des possibles, les meilleurs comme les pires, ceux qui gisent dans le passé comme ceux que nous réserve l’avenir. »



Bien entendu que Panaït Istrati est cité dans la préface, car sa contribution est indiscutable : « […] la dimension littéraire apportée par l’auteur de Kyra Kyralina aux récits des bandits sociaux balkaniques a permis de faire découvrir à un large public la vie tragique de ces révoltés ». En effet, ce livre s’inscrit bien dans cette lignée. Des pages qui s’apparentent à des vrais récits d’aventures.



Les 8 figures téméraires de ces justiciers sont brièvement présentées pp. 14-16 et leur liste reprise par la quatrième de couverture.
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Bandits & brigands

Je n'ai pas été enthousiasmé par ce recueil de nouvelles. Huit nouvelles, huit bandits, justiciers sociaux, qui ont marqué leur peuplade, aux quatre coins de la planète, et balayant plusieurs époques, et qui ont nourri la légende à travers des récits ou chansons populaires. La lutte contre les puissants est un combat qui ne s'arrête jamais et justifie toutes les exactions et fait des héros de combattants souvent sanguinaires. Les styles d'écriture, diffèrent d'un auteur à l'autre, l'ensemble est plutôt littéraire, certaines nouvelles passent mieux que d'autres. Une curiosité entre exercice de style et légende populaire.
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Bandits & brigands

En s’appuyant sur le travail de l’historien britannique Eric Hobsbawn (1917 – 2012) qui dans son livre "Les Bandits" montrait que le banditisme était, selon lui, d’abord « une manifestation sociale et politique », les Editions de l’Echappée ont demandé à huit romanciers d’écrire un texte sur un de ces justiciers redresseurs de torts qui ont compté dans l’histoire du banditisme social.

C’est ainsi qu’on peut découvrir les exploits romancés de Ned Kelly, fils de paysan australien d’origine irlandaise, en guerre contre les propriétaires terriens du bush ; Rob Roy MacGregor, le Robin des bois écossais, soutien efficace des paysans des Highlands ; Hend U Merri, le rebelle kabyle d’Algérie ; Phoolan Dev, passionaria indienne à la tête d’une armée qui volait les riches pour donner au pauvres ; Cartouche, chef parisien d’une bande de près de 2000 membres, prince des voleurs; Santa Notarnicola, révolutionnaire italien contemporain qui purgea 32 ans de prison ; Joaquim Murieta, résistant sud-américain à l’impérialisme américain; Maria Bonita, égérie mexicaine de la lutte des paysans du Nordeste.

En toile de fond de chacun de ces magnifiques textes on trouve la lutte séculaire du pauvre contre le riche, du possédant contre l’exploité, du faible contre le fort. Héroïques révoltés au destin souvent tragique, ils symbolisent l’instinct de rébellion contre l’injustice et leurs courageux exploits ont rendus leur fierté à des millions d’opprimés. La talentueuse équipe de rédacteurs ayant participé à cette belle aventure se compose d’Emilien Bernard, Thomas Giraud, Sarah Haidar, Linda Lé, Patrick Pécherot , Serge Quadruppani, Sebastien Rutès et Jean-Luc Sahagian.

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Bandits & brigands

Cette fois on va dire deux mots de Bandits & Brigands, recueil de nouvelles sorti aux éditions L’échappée il y a quasiment trois ans.



Déjà, il y a une esperluette dans le titre. Je sais, pour beaucoup, c’est le « E commercial », symbole des noms de cabinets d’avocats ou autres « & associés ». Pour moi, c’est un des plus beaux signes typographiques dont l’esthétique de la graphie et du nom s’accordent parfaitement. Bon j’ai quand même d’autres bonnes raisons de vouloir chroniquer ce livre qui avait plutôt fait pas mal causer à sa sortie pour un recueil de nouvelles (genre peu mis en lumière en France) d’une petite maison d’édition anarchiste (liée à la librairie Quilombo, sise dans le 11è, à Paname) et ce serait dommage qu’il tombe petit à petit dans l’oubli.



Huit auteurs et autrices. Huit nouvelles. Chacune sur un « bandit social ». Qu’est-ce que c’est qu’un bandit social? Les coordonnateurs de l’ouvrage renvoient logiquement à l’ouvrage de référence, Les bandits du grand historien Eric Hobsbawm. En gros, les bandits sociaux sont ces hommes et femmes issus de la petite paysannerie qui occupent la zone grise entre criminalité et révolte sociale. Clairement bandits par leurs modes d’action, mais en réaction toujours à l’injustice sociale, avec une part de redistribution des richesses et de défi des puissants entraînant une popularité certaine dans les couches populaires.



Le thème touche à la quintessence de la littérature noire. Littérature noire que Jean-François Vilar a su démarquer de la littérature policière d’une phrase limpide « Je n’ai jamais aimé la littérature policière ; ce qui m’intéresse c’est la littérature délinquante ». Mais également une littérature que plusieurs (notamment JB Pouy, en particulier dans sa Brève histoire du roman noir) ont placé en droite descendance de la littérature réaliste. Or il est intéressant de noter que l’histoire des bandits sociaux est faite, autant que de faits avérés, de leur légende. Légende au sens du récit post-mortem, principalement créé et colporté dans les couches populaires, qui, s’il peut s’affranchir parfois des événements factuels, n’en est pas moins un récit proche du réalisme littéraire, un récit qui s’appuie sur un personnage et ses aventures pour décrire des réalités sociales. Raconter ces bandits sociaux sous forme de fictions réalistes n’est que perpétuer leur histoire telle qu’elle s’est construite, mais en assumant comme telle la part de caractère fictif. Enfin, un recueil de nouvelles sur les bandits sociaux a forcément un accent de littérature d’aventure ce qui le rapproche des sources du roman policier dont est elle-même issue la littérature noire (le roman policier français doit en effet beaucoup aux récits d’aventure de Féval, Leroux, Ponson du Terrail…).



Penchons nous désormais d’un peu plus près sur le recueil Bandits & Brigands. Un bel objet déjà, avec une belle qualité de papier, ses pages aux tranches colorées, le visuel de la couverture repris pour séparer les paragraphes… Des noms d’auteurs dont certains ne manqueront pas d’attirer les passionnés de littérature noire, ensuite. Comme ils ne sont que huit on peut se permettre de toutes et tous les citer: Émilien Bernard, Thomas Giraud, Sarah Haidar, Linda Lê, Patrick Pécherot, Serge Quadruppani, Sébastien Rutés, Jean-Luc Sahagian.



Comme il se doit (éditions libertaires mais conformistes), l’ouvrage s’ouvre sur une préface, rédigée par Jacques Baujard et Cédric Biagini, les éditeurs. On y trouve notamment un avertissement contre la tendance, dans certains milieux se voulant politiquement radicaux, à une fascination pour la violence et une admiration sans discernement pour la criminalité.



L’avertissement est d’autant plus pertinent qu’il est vite oublié quand on plonge dans la lecture des nouvelles, car on abandonne aussitôt les froides analyses pour se laisser griser par le récit, servi par des écritures affûtées. Rapidement, on s’insurge avec nos brigands contre les injustices décrites, on jouit de la résistance offerte à l’oppression et des sales tours joués au système, on s’émeut des solidarités et nos poings et cœurs se serrent face à l’implacable machine répressive.



La sélection des bandits choisis est riche. On voyage à travers les siècles (du 17è à la toute fin du 20è siècle, Phoolan Devi a vécu jusqu’au tout début du 21è siècle et Sante Notarnicola était même encore vivant au moment de la parution du recueil, mais tous deux avaient alors terminé leurs carrières de brigands), à travers les continents (de la France à l’Australie, du Brésil à l’Inde, en passant par la Kabylie, la Californie, l’Écosse et l’Italie). Des récits différents dans des contextes bien différents, mais, même si aucune nouvelle ne se veut une étude scientifique, sociologique ou historique, on est rapidement marqué par les points communs entre les huit situations narrées. Des conditions sociales similaires, des injustices vécues très semblables et un choix de l’illégalité qui appartient rarement au futur bandit qui y est jeté par les autres. Les flics et la justice qui condamnent injustement – une fois considéré comme criminel, il existe bien moins de raison de ne pas le devenir – la misère et la faim qui laissent peu de choix pour survivre, l’accès dénié aux modes légaux de contestation des injustices… Mais aussi, souvent, la trahison de ceux avec qui on devrait pouvoir combattre ces injustices, que ce soit les individus partageant la condition sociale des bandits (particulièrement sensible dans Grandeur et chute des « chevaliers » du bush d’Émilien Bernard où Ned Kelly est touchant de naïveté) ou les organisations militantes (voir en particulier Sante Notarnicola et le PCI, raconté – qui d’autre aurait-on pu y voir – par Serge Quadruppani dans L’enfant de l’atelier) qui pousse à trouver une réelle solidarité en marge de la société avec les compagnons de brigandages (milieu qui n’est évidemment pas immunisé contre les trahisons comme vous le verrez dans plusieurs nouvelles).

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Belleville-Barcelone

Dans la lignée des Nestor Burma (ici le détective porte d’ailleurs le même prénom), on navigue dans le Paris d’un Front populaire qui se délite, où un fait divers va prendre des proportions très politiques. L’enquête est prétexte à rappeler, lors de la Guerre d’Espagne, la « mise au pas » par les staliniens de tout ceux qui ne sont pas dans la ligne officielle de l’URSS, et on se trucide entre rouges alors que les franquistes conquièrent le pays. Une lutte qui se poursuit dans les quartiers de Paris où l’on croise de nouveau André Breton (qui apparaissait dans le livre précédent, « Les brouillards de la butte »), Fréhel, Gabin, Michel Simon, Joe Privat. L’argot du privé et de ses potes, le Paris populaire et la langue de Pécherot en font un cours d’histoire agréable à suivre, toujours bon à lire, même 20 ans après sa parution.
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Belleville-Barcelone

Une douzaine d'années ont passé depuis l'affaire... embrouillée que raconte Patrick Pécherot dans "Les brouillards de la Butte" et les débuts de Pipette comme détective amateur. Nanti d'une nouvelle identité (Nestor Burma mais le patronyme n'est jamais prononcé), il est revenu de Belgique où il s'était mis au vert et pratique désormais le métier d'enquêteur privé au sein d'une agence avec pignon sur rue et secrétaire. Celle-ci va d'ailleurs se métamorphoser complètement au cours du roman : Nestor, persévérant, va réussir à transformer une dactylo revêche en collaboratrice efficace usant de ses charmes, à l'occasion, sur le terrain et lui réservant les plus secrets des ses appas.

L'arrière-plan politico-historique est constamment présent dans cette trilogie parisienne. L'action du premier volet se déroulait au moment du procès des anarchistes Sacco et Vanzetti ; c'est la guerre civile espagnole qui sert de toile de fond aux péripéties narrées dans le tome 2. Plus précisément, c'est cette période où la Russie de Staline, qui soutenait les républicains contre Franco par des envois d'armes, décide de mettre un terme à l'influence croissante de l'extrême gauche au sein de la coalition anti-franquiste, y compris en commanditant l'assassinat de certains de ses chefs militaires ou théoriciens.

Géographiquement parlant, Barcelone n'est qu'évoqué ; on reste à Paris, dans des quartiers populaires, mais plutôt à l'est qu'au nord, à Belleville plutôt qu'à Montmartre. Comme dans le tome 1, la description du milieu est remarquable et, alliée à la façon dont Nestor relate ses aventures, restitue à la perfection une atmosphère on ne peut plus "malétienne".
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Où l'on retrouve Pipette 10 ans plus tard ayant intégré une agence de détectives privés , l'agence Bohman , qui maintenant officie sous son vrai prénom ( même si ses papiers sont toujours faux ) : Nestor . Deuxième épisode de cette trilogie , ces nouvelles aventures se déroulent en 1938 , avec les prémices d'une guerre qui se rapproche à nos frontières . En parlant de guerre c'est celle d'Espagne qui sert de toile de fond et de liant aux différents meurtres de sympathisants à la cause espagnole et contre le fascisme de Franco . Nestor va avoir fort à faire pour démêler le vrai du faux dans les jeux troubles que mène une puissance communiste en pleine purge à l'extérieur de ses frontières . Le contexte n'est peut être pas très gai mais Patrick Pécherot nous ravie pourtant encore une fois avec ses expressions d'époque , la verve et la truculence de ses personnages plein de vie . On n'a pas l'image mais on n'a aucun mal à s'immerger dans cette histoire que l'on suit sans temps mort jusqu'à la fin et que l'on lâche avec regret tellement on s'est régalé .

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commencé hier...

Encore jamais lu cet auteur... et coup de foudre...

un bon vieux polar comme autrefois, tout y est, le ton, l'ambiance...

et ce qui est encore mieux c'est que j'en ai un deuxième en attente...
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Belleville-Barcelone

Dans ce livre, Patrick Pécherot nous entraîne dans le Paris post Front populaire, juste avant la guerre et pendant la guerre d'Espagne.

Nes, détective privé, enquête sur une mystérieuse disparition.

Le récit et la plume sont un délice, du pur argot de titi parisien. On se croirait face à un film avec Jean Gabin.

Quant à l'histoire, elle est remarquablement documentée. Je recommande absolument.
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Paris 1938, le Front populaire est sur le déclin, la guerre d'Espagne a 2 ans, Staline continue ses purges et Hitler assoit son pouvoir.

Un détective privé est chargé de retrouver une jeune fille partie avec son "amoureux"; mais le chemin est semé d'embûches et de cadavres.



Beaucoup d'argot de parigot qui nous met dans l'ambiance du lieu et de ces années là; peut-être dommage qu'il n'y ai pas un petit lexique d'explication pour les non initiés.



Peinture sociale et sociétale de l'époque qui se prolonge encore de nos jours, l'Est populaire tandis que l'Ouest plus nanti.



P.Pécherot revient sur une affaire qui défrayait la chronique de ces années d'avant guerre avec le procès d'Eugène Weidmann, surnommé le « tueur au regard de velours ».

Pour ceux qui seraient intéressés par cette affaire, le livre

"beaux ténèbres" la pulsion du mal d'Eugène Weidmann de Michel Ferracci- Porri.

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Suite au tome 1, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé Pipette et le Paris d'entre deux guerres. Si le premier volet se situait après la grande guerre et avant 36, ici c'est la guerre civile d'Espagne et Staline qui forment le décor de fond.



Pipette, qui a changé de nom, suite à ses exploits de jeunesse, est embauché par l'agence Bohman comme détective. Il est contacté par le père d'une jeune femme de bonne famille qui est partie vivre avec un ouvrier . Cet ouvrier n'est pas n'importe qui, il est de ses jeunes qui se sont engagés dans la guerre d'Espagne pour défendre leurs idéaux. La disparition de celui-ci va amener Pipette sur les traces d'un vaste combat politique qui prend corps en Espagne pour se prolonger à Paris en passant par Moscou. Les cadavres et les disparus jonchent l'enquête et éclairent les enjeux d'une guerre qui laissé l'Espagne sous la dictature sanglante de Franco .



L'autre personnage de ce roman c'est Paris , un Paris d'ouvriers, de petites gens , d'émigrés, croisés par quelques artistes de cinéma ou de la chanson, de poètes et bien sûr par Breton.



Un vrai plaisir de lecture.
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Terminé ce matin... un vrai bon polar à l'ancienne... dans le Belleville d'avant-guerre, sur fond de guerre d'Espagne...



Deuxième livre que je lis de cet auteur, et bien l'intention d'en lire d'autre, d'ailleurs, "tranchecaille" en attente...
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