Le livre de l'été parfait ! Tout y est: l'ambiance, la trame avec son goût de "reviens-y", les personnages, surtout Dimitri, attachant, malgré lui, les paysages suggérés qui se dessinent en arrière-plan, bref, un moment de lecture savoureux ! Personnellement, j'attend les prochaines aventures de Dimitri avec impatience !
Magnin était excité comme un pingouin dans un sauna.
c'est une découverte, moi qui lit beaucoup de livres policiers. L'intrigue est bien menée, sans longueurs inutiles, les personnages sont intéressants, attachants. Très bien écrit, on accroche vite à l'histoire, et on lit rapidement l'ouvrage. vraiment une belle découverte, hâte de lire le tome 2. Le personnage central change de l'habituel flic désabusé, et propose une enquête comme on les aime néanmoins. pas trop long, belle lecture.
Dimitri sourit à Marie-Aude. Pour une fois il se sent d'humeur sociable.
- La journée est finie ? lance-t-il avec jovialité.
- Oui, et je ne suis pas fâchée. J'ai envie d'une soirée de glandouille avec Milou et Oscar...
Elle s'interrompt, semble hésiter puis ajoute : - Ce week-end quand tu seras en Andalousie avec Sylvie, croise les doigts pour moi.
Elle a baissé la voix comme si elle craignait d'être entendue par d'autres confrères. Son sourire a disparu. Le signal d'alerte que Dimitri connaît bien retentit dans sa tête. Il pense à une intervention chirurgicale délicate. Il se penche un peu vers l'avant et fait : - Qu'est-ce qui se passe ?
- Si tout se déroule comme prévu, je vais enfin apprendre la vérité sur mon père.
Il avait ralenti. Là-bas, dans la lumière jaune de ses phares, une gamine marchait sur le bord de la route, avec un gros sac à dos, dans la direction de Saint-Symphorien. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Elle avait entendu le bruit du moteur, s’était retournée. Elle avait une tête toute ronde, entourée de cheveux roux qui lui composaient une crinière frisée. Il s’était arrêté à sa hauteur, avait ouvert la vitre côté passager. Sur son petit visage, la terreur avait composé un masque douloureux. Son manteau de laine ne paraissait pas bien chaud. Malgré le froid et l’humidité de cette nuit hivernale, elle portait une jupe qui dévoilait des jambes trop maigres.
Elle laisse son esprit s'évader, échafaude des hypothèses. Une dispute amoureuse qui tourne mal ? Elle n'y croit pas : le type qui pète les plombs et massacre sa compagne ne s'acharne pas sur le visage...
Une exécution programmée par un groupe mafieux ? C'est déjà plus vraisemblable, on n'est pas très loin de Paris et la criminalité ultraviolente des truands des pays de l'Est ou des Balkans a tendance à s'exporter de plus en plus autour de la capitale.
- Etienne, j'ai un scoop pour toi... mais je ne pourrai pas le traiter moi-même...
Au fil de ses explications, il vit le visage de Drichon se détendre et même esquisser une ébauche de sourire. On aurait dit que le dilemme affronté par Dimitri ne lui déplaisait pas.
Serait-il vraiment possible que le début de son prochain livre soit devenu réalité ? Jusqu’ici, elle s’est toujours réfugiée dans la fiction comme dans un monde parallèle, plus rassurant et moins cruel que le monde réel. Et là, soudain, les deux univers se rejoignent. Pour une fois, elle n’a pas puisé la matière du roman dans la rubrique des faits divers, dont elle est une lectrice passionnée. Elle en a eu la révélation un soir, en dévorant un ouvrage sur les ressorts de la tragédie grecque. Le parricide est un grand classique, mais elle y a apporté sa petite touche originale. Et voici que la réalité la rattrape. Elle n’a jamais cru au hasard…
Dans la vie, elle le sait, seuls les morts n’ont pas de mémoire. Les autres conservent tous dans un coin de leur tête des souvenirs qui ne demandent qu’à remonter à la surface. Toute sa vie, elle a cherché la quiétude. Mais, pour elle, la quiétude est un Graal inaccessible. Pour parvenir à cet état, elle devrait elle-même être dépourvue de mémoire. Son tout premier souvenir – elle devait avoir cinq ans, six ans peut-être – est celui de son père assenant une paire de gifles d’une incroyable violence à sa mère, avec ce mot, craché plutôt que prononcé « Connasse ! » C’étaient les cris de sa mère qui l’avaient réveillée.
Dimitri se figea. Son cœur s'était lancé dans une sarabande incontrôlable. En bas, il entendit les gravats craquer sous des pas. Il gardait les yeux fixés sur l'encadrement de la porte, s'attendant à y voir apparaitre l'inconnu. Mais les pas s'étaient arrêtés. Il sentit les picotements annonciateurs d'un éternuement. Il se boucha le nez pour éviter la catastrophe. En vain. Dans le silence sépulcral de cette grande bâtisse, ce fût comme un coup de canon annonciateur d'un engagement majeur.