D’un commun accord, ils avaient décidé d’avoir un enfant. Consacrer sa vie à la poursuite de criminels n’était pas un but en soi. La nature ayant horreur du vide, un nouveau truand surgissait dès qu’ils en envoyaient un derrière les barreaux. L’âge commençait aussi à les rattraper. Nadia et Étienne voyaient arriver à grands pas leurs quarante ans. Les premières semaines après la naissance avaient été parfaites : leurs collègues s’étaient mis en quatre pour leur libérer du temps. Puis, peu à peu, le rythme de leur activité professionnelle avait repris le dessus : les planques, les interventions, les horaires impossibles à tenir.
Étienne était conscient que, même s’il faisait le maximum pour être présent, Nadia assurait les urgences avec Adèle. Écartelée entre l’amour de sa fille et la passion pour son job, elle avait commencé à ne plus dormir et à perdre le fil de sa vie. La santé fragile d’Adèle n’arrangeait pas les choses.
Une dizaine de mètres sur sa droite, dans un coin, trois silhouettes s’acharnaient sur le corps d’une jeune femme qui se débattait. Un quatrième personnage, vêtu d’un blouson bomber, les regardait en hurlant des obscénités. Une rage froide submergea la policière.
C'est dans le manque que l'on reconnaît la valeur de ce que l'on a perdu.
Dans la forêt, en pleine nuit, seules les chouettes vous entendent hurler... et elles s'en foutent.
Je peux m'asseoir ? – Comme tu veux, mon gars. La mer est encore à tout le monde.
Depuis, seuls le claquement des vagues qui venaient frapper les rochers au pied de la falaise, le souffle du vent dans les conifères et le ricanement moqueur de quelques mouettes à la recherche de leur pitance leur avaient tenu lieu de discussion. Jean Legarec connaissait ce genre d'homme. Il en avait fréquenté suffisamment dans sa jeunesse. Il devait lui laisser la maîtrise de la situation. Le Braz déciderait d'engager ou non la conversation. Jean avait appris à être patient.
En fait, je suis une femme comblée. J’aime un homme, et je l’ai en double exemplaire. S’il est absent un jour, il est toujours là malgré tous. Je vais peut-être avoir du mal à comprendre, mais je crois que je vais aimer ça !
De tout temps, certains se méfient des hommes et des femmes qui connaissent les secrets de la nature. Il est bien plus facile d’accuser son voisin de faire appel à des forces diaboliques que de reconnaître qu’il a passé des années à apprendre et à expérimenter le pouvoir guérisseur des plantes. Son sourire et ses remèdes avaient néanmoins toujours repoussé les éventuels soupçons de commerce avec Satan.
Elle avait un temps été tentée de rejeter toute forme de religion, renvoyant dos à dos les extrémistes juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes, hindouistes et consorts. Jusqu'au jour où Sophie lui avait fait remarquer que les régimes les plus cruels du XXème siècle avaient été ceux d'Hitler, Staline, Mao et Pol Pot, qui avaient tous nié la notion même de Dieu.
Les anges aussi doivent savoir affronter le mal.