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Critiques de Paul Howarth (9)
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Le diable dans la peau

Dans le Queensland australien, la sécheresse s'en donne à cœur joie au point que ses habitants en ont oublié jusqu'à l'existence de la pluie.

Pour ce qui est d'une cascade d'emmerdes dans les jours à venir, les McBride allaient être les premiers douché.

Éleveur de bétail au bord du gouffre, le Ned McBride doit également se fader son gros con de propriétaire terrien de voisin, John Sullivan, à la réussite aussi insolente que son éducation.

C'est dans ce climat de tension exacerbée que survient le drame.

L'épreuve cruelle, définitive.

L'élément déclencheur qui poussera les deux frangins McBride, Tommy et Billy, à réclamer vengeance à s'en péter les cordes vocales, allant même jusqu'à quémander l'aide du père Sullivan pourtant honni par le paternel, c'est dire le niveau de désespérance de la fratrie.



L'aborigène a le diable dans la peau a-t-on coutume d'entendre de la part d'une populace majoritairement blanche (environ 101%).

Quoi de mieux, paradoxalement, que de chevaucher avec le démon afin d'éradiquer une telle engeance.



Diable, Lucifer, Satan, p'tit polisson, peu importe son appellation sur terre, et plus particulièrement dans l'outback australien, Edmund Noone, inspecteur de la Police aborigène de son état, en est son héraut emblématique.

Prenez une grenade dégoupillée, dessinez lui un p'tit smiley rigolo tout plein, voilà le pédigrée un tantinet anxiogène de ce représentant des forces de l'ordre offrant ses services mortifères au plus offrant.



La chasse est lancée.

Tommy et Billy en orphelins éplorés.

Le reste de la horde en anges exterminateurs avides de proies sacrificielles.



Grand moment que ce grand bouquin.

Outre son aspect purement romanesque très accrocheur, le Diable dans la peau se veut le miroir d'une colonisation sanglante, une tranche d'histoire particulièrement nauséabonde assimilée par deux gamins de façon radicalement opposée.

Deux salles, deux ambiances.

La complaisance et le refus.

Une atrocité quotidienne qui les fera évoluer, grandir, sous le regard inquisiteur d'un Noone aussi désopilant qu'un ch'ti Boon des grands soirs.



Le Diable dans la peau divertit tout en instruisant.

Premier roman de Paul Howarth magistral qu'il sera très difficile d'égaler.

Bonne chance l'ami.
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Le diable dans la peau

Ce que j’ai ressenti:





L’Australie, terre rougie de sang…

« Étrange, comme la terre joue des tours à l’esprit. »



Le Bush et ses grands espaces…Paul Howarth nous conte, avec brio, le Queensland des années 1885, un paysage hypnotique de perdition entre sécheresse et violence, dans un western puissant au cœur des déserts australiens. La ségrégation raciale frappe ce pays et, les autochtones subissent la colonisation britannique, à coups et à sang…La couleur des peaux étant un critère pour que la barbarie se déchaîne, la moindre étincelle pouvant déclencher des feux ravageurs, ces espaces de poussières sont, à deux doigts de l’embrasement…



La terre absorbe, en secret, les pires horreurs, les reliefs escarpés dissimulent des cadavres à l’abandon, des vies oubliées sous le soleil brûlant…Noirs étaient les cœurs. Noires étaient les peaux. Noir est ce roman. Le rouge du sang et le roman noir, s’épousent dans une poésie sombre, sur ces terres arides…Et le diable dans la peau se pare de leurs obsessions, de leurs violences, de leurs misères, de leurs drames…



« Les premiers accords du crépuscule tombaient sur la plaine, les ombres s’allongeaient sur le sol. Le coucher de soleil était plein de douceur, ce soir. Des volutes cramoisies dans un ciel d’ouate. Les couleurs tourbillonnaient et devenaient plus profondes à mesure qu’ils avançaient… »



Et pourtant, pourtant, tant de couleurs et d’émotions émergent de ce roman, une symphonie entre noirceur et lumière. Un lieu qui se prête tellement à la poésie et aux folies, aux mirages et aux contemplations…Un roman qui pousse à réfléchir sur toutes les formes de dualités…Ruine et Abondance. Pauvre et Riche. Noir et Blanc. Esclavage et Liberté. Devoir et Droit. 400 pages où, ses contraires se livrent une bataille sans merci.



Fascinante Australie.



Une fratrie déchirée…

« Les rêves, c’est ce qu’il y a de pire. Je revis tout, minute par minute. »



Tommy et Billy, deux frères que la tragédie va bientôt séparer, presque fatalement. Des enfants anéantis dans le chagrin et tiraillés entre le bien et le mal, la liberté et la servitude, la peur et la foi. Et contre toute attente, c’est le plus jeune des deux, qui a le regard le plus avisé sur cette manipulation. Des adultes hantés par une haine, qui tentent de rallier ces deux orphelins à leur cause, les faisant tomber dans les affres de la folie et de l’alcool. Certaines scènes sont très difficiles à lire, tant la violence des propos et des coups portés sont bouleversants.



Du fait, d’avoir le point de vue sain et naïf de Tommy, on prend encore plus conscience des actes abominables de ces hommes lancés dans une vengeance stérile et sanglante. Je me suis énormément attachée à ce jeune homme qui essaye de lutter comme il le peut, contre cette vie de servitude déguisée. Il est touchant dans ses élans d’amour et de main tendue vers son frère. Il est un souffle de fraîcheur dans cette fournaise de rage.



« Le bien et le mal, ça n’existe pas. La seule question, c’est la volonté d’agir de l’individu. Le reste c’est vernis, formalités, perceptions…des mots. »



Un enfant démuni face au racisme, une rivalité entre frères et une innocente sacrifiée, Paul Howarth décrit une famille brisée pour des enjeux politiques et économiques… C’est une histoire qui a le pouvoir de vous hanter, aussi sûrement qu’un diable dans la peau.



J’ai adoré.



« On ne regrette que ce qu’on n’a plus, on n’accorde pas de valeur à ce que l’on a. »







Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Le diable dans la peau

L'auteur a réussi à m'embarquer dans son histoire, je dois le dire, surprenant.

Nous sommes clairement dans un western mais l'originalité réside dans le fait qu'il se déroule en Australie, ici pas de peuples amérindiens mais des aborigènes.



Les thèmes abordés sont (comme souvent dans les westerns) L'aventure, la famille, l'élevage, la violence, le meurtre, la vengeance, la rédemption. Ajoutons à cela le contexte historique, car si Paul Howarth nous propose un récit avec des thèmes ressemblant à beaucoup de westerns, il nous place dans un contexte historique bien particulier avec le partage des terres australiennes par les colons, la haine envers les tribues autochtones, le racisme extrême, les brigades de police aborigènes ayant réellement existées et perpétuant des massacres.

C'est également un récit initiatique du passage de l'enfance à l'âge adulte.



Les divers lieux décrits sont tout simplement splendides, grandioses, contemplatifs, le Bush australien dans tout ce qu'il a de plus sauvage.



C'est clairement un roman à lire si vous aimez l'aventure mais aussi si vous n'avez pas peur de découvrir des faits historiques disons-le assez horribles.



Sur le blog :
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Le diable dans la peau

Ces indigènes, de ce que j’en ai vu, on leur a donné toutes les opportunités, mais ils refusent toujours de changer. Le travail, l’éducation : on a tout fait pour les civiliser, mais ils ont la sauvagerie dans le sang. J’ai même entendu dire qu’ils mangent leurs propres enfants, pour l’amour du ciel. Et pourtant ils sont tout autour de nous, on les fait entrer dans notre maison !
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Le diable dans la peau

Un western australien décapant !

Un grand récit d’aventure qui m’a scotchée, j’avais du mal à lâcher le livre même si parfois la violence sourde est à la limite du supportable.

Un livre puissant par sa narration qui tient en haleine le lecteur en le transplantant dans ce Queensland sauvage du dix-neuvième siècle. J’ai senti la chaleur torride, les tempêtes de sable ; l’immersion est totale.

Au milieu de cet enfer, deux orphelins paumés qui cherchent à se venger. Un récit d’apprentissage dans un univers ultra violent, les adultes qui les entourent les poussant à commettre l’irréparable sans leur laisser d’autres choix.

La question que l’on se pose tout du long : comment peuvent-ils s’en sortir ? Qui pourra les aider ?

Poignant et implacable, un récit que je vous recommande chaudement.

Dans les notes de l’auteur, on apprend qu’il s’est basé sur des faits historiques authentiques : « la police indigène du Queensland » a bien existé : cela fait froid dans le dos !


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Le diable dans la peau

Je me suis laissé tenter par ce premier roman car je lis rarement de romans australiens. Cela change de tous les romans se passant en Amérique du Nord et j’ai eu envie de sortir de ma zone de confort avec ce western dans le bush australien. La dimension coloniale m’intriguait aussi beaucoup en lisant la quatrième de couverture.



La quatrième justement, j’ai trouvé qu’elle en disait trop, le résumé nous dévoile en effet le drame qui arrive après le premier quart du roman et j'aurais aimé être surprise. Durant les cent premières pages, j’ai attendu que l’événement annoncé arrive et que l’histoire démarre car c’est l’élément déclencheur de l’aventure car oui, c’est un vrai roman d’aventure en plus d’être un roman noir. Ainsi, après un début poussif, la chevauchée vengeresse des deux frères McBride aux côtés de l’ennemi juré de leur père est lancée et on ne s’ennuie plus jusqu’à la fin. En cette fin du XIXe siècle, au cœur du Queensland, les deux jeunes frères, Tommy et Billy, aveuglés par leur chagrin se laissent entraîner par le squatter John Sullivan, qui a fait appel à Noon, inspecteur de la police aborigène, dans une véritable chasse à l’homme à la poursuite d’un jeune vacher aborigène. J’ai trouvé intéressant que l’auteur s’attache à mettre en lumière les persécutions et les violences que les Aborigènes subissaient à cette époque de la part des colons britanniques en Australie. En plus d’être soumises, les populations noires étaient décimées par la soif de sang des Blancs qui mènent, dans ce roman, des expéditions punitives de manière totalement arbitraires envers les Aborigènes. Et tout cela avec l’aide et la complicité de la police montée indigène. L’auteur dénonce ainsi la colonisation violente de l’Australie et le traitement réservé aux populations indigènes ainsi que la ségrégation. Il nous donne quelques informations historiques dans une note de fin ce qui renforce notre indignation.



On se retrouve donc embarqué dans un vrai western noir dans le Queensland profond. Si le style est simple et sans relief, le récit est réussi et parvient à nous faire vibrer pour les deux frères. Comme eux, on est tiraillé entre le sentiment de vengeance et la raison. Tommy est réfléchi tandis que Billy est fonceur ce qui va mener à des tensions entre eux, Sullivan ne va donc pas se faire prier pour utiliser ces désaccords à son avantage. On s’attache facilement à Tommy et on peste contre Billy tout au long du livre. À travers plusieurs scènes violentes, le vrai caractère des personnages se révèle et bien qu’on s’attende au retournement final, on arrive à l’épilogue sans s’en rendre compte. C’est poignant, brutal et poisseux, tout ce que j’aime dans un roman noir !



Je vous recommande donc ce bouquin et je vous conseille de persister jusqu’à la centième page où le roman décolle vraiment. L’installation de l’intrigue est un peu longue mais la suite devrait vous ravir si vous aimez les romans noirs dans l’ambiance western. La colonisation est au cœur du roman et l’auteur nous interroge constamment sur le comportement des Blancs envers les Aborigènes à travers un fond réaliste sur leur condition à cette époque. J’ai aimé cet aspect et l’originalité de ce roman noir se déroulant en Australie.
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Le diable dans la peau

J'ai été surpris que ce roman ne suscite pas davantage de commentaires, et surtout de très bons commentaires.

Un coin de l'Australie, fin 19 ème, le "blanc" règne en maître, et les aborigènes locaux n'ont pas voix au chapitre. Un livre où tout est blanc ou noir, pas de zone "grise", pas de nuance. Le qualifier de western moderne serait réducteur, mais il en a l'esprit.

Tous les personnages sont bien "campés", bien décrits et jouent un rôle qui leur est propre: Sullivan, riche propriétaire terrien sans scrupule, sa femme - de vingt ans sa cadette et "achetée "dans le but de procréer-, les frères Tommy et Billy McBride, que tout oppose au niveau caratère et comportement et dans leur lien aux autres, Noone, le chef de la Police aborigène qui applique la loi à sa manière et en fonction de son intérêt, Locke, bras droit de Sullivan, "la voix de son maître"...

Une chasse à l'homme ou aux hommes, avec comme prétexte l'assassinat des époux McBride, en toile de fonds. Et comme but, l'extermination des membres de la tribue Kurrong, qui font des coupables idéaux . Le tout sans preuve, évidemment, si ce n'est le "témoignage"-relativement discutable- des fils McBride.

De belles descriptions des décors et du bush, de la vie de tous les jours, puis de cette quête aux assassins présumés, des dialogues durs, percutants, forts, qui ont fait dire de Paul Howarth qu'il serait le nouveau Cormac MC Carthy! Une référence, quand même.

Comment trouver la tranquillité de l'esprit et de l'âme au milieu de toute cette noirceur, mais aussi l'apaisement ou l'harmonie.

Un roman dur, mais très prenant, où l'ont suit l'évolution des personnages pas à pas, d'eux vis-à-vis d'eux-mêmes, et puis dans leurs rapports aux autres, tant au niveau des évènements que de leur intérêt du moment.

J'attends avec impatience le deuxième roman de Paul Howarth.
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Le diable dans la peau



Australie, fin du XIXe siècle, quelques décennies après le début de la colonisation. Deux jeunes frères blancs dont la famille est brutalement assassinée voient leur destin s'écrouler .



Dans le contexte de la ségrégation raciale, les coupables sont tout trouvés : les Aborigènes. Une cruelle chasse à l'homme débute alors, mais quelle en sera l'issue?



Dans cet excellent western australien situé dans le bush australien, un lieu aussi, grandiose que peu hostile Paul Howarth nous propose un récit avec des thèmes comme la haine envers les tribus autochtones, le racisme extrême, les brigades de police aborigènes perpétuant des massacres.



Les multiples motivations de l'ethnocide y sont bien démontrées dans ce polar d'aventure cruel et tendu qui nous montre comment les indigènes ont du mal à trouver leur place dans la société australienne, issue de la colonisation britannique



Le diable dans la peau est également un récit initiatique du passage de l'enfance à l'âge adulte, avec une belle reconstitution des faits historiques d'une grande crauté .
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Le diable dans la peau

les pages les plus sanglantes de l'histoire d'un pays en font souvent les récits les plus poignants.



Et sanglante la conquête de l'Australie par le fier homme blanc l'a été c'est un fait connu de tous. Mais éloigné comme nous le sommes de ce pays on a tendance à oublier ce que cela implique en réalité. Heureusement Paul Howarth est là pour nous le rappeler.



Le récit est donc un western et dès le début l'auteur nous fait bien comprendre qu'ici règne la loi du plus fort. Nul shérif héroïque pour défendre la veuve et l'orphelin ici, qui détient les terres détient le pouvoir et l'emprise sur les hommes. Une ambiance bien sombre malgré la sécheresse magnifiée par le style de l'auteur. Sous sa plume c'est l'outback australien qui prend vie, le bush poussiéreux et hostile. Mais toujours moins hostile que les prédateurs pibèdes qui le hantent.



Bien plus qu'une peinture sauvage de l'Australie du 19 siècle, le roman est surtout un récit initiatique. On suit le jeune Tommy, dont l'enfance vient de prendre fin brutalement, tout au long de son périple ses convictions vont être mises à rude épreuve. Il est le témoin moral de cette expédition vengeresse qui va peu à peu remettre en cause tout ce qu'on lui a appris sur la place des aborigènes dans la société de cette époque. Désemparé face à la vague de violences auquel il doit prendre part malgré lui, il refuse cependant d'enterrer son humanité.



Son personnage se heurte à un autre, celui de Noone, véritable miroir inversé de Tommy. Noone est censé représenter la justice et la loi mais se révèle être un être cynique, nihiliste, corrompu et cruel. Il méprise ouvertement la religion ainsi que les pauvres diables qui se croient puissants, comme cet ogre insatiable de Sullivan finira par s'en rendre compte. Doté d'une intelligence de prédateur, il repère très vite en Tommy un égal, voir un rival, qu'il va tenter de convertir à sa vision pervertie du monde avant de comprendre que leurs conceptions du monde sont diamétralement opposé.



Le livre s'achève sur une fin douce amer où l'auteur nous montre que les traumatismes sont toujours aussi vivaces et l'apaisement un rêve inaccessible.



Un premier roman magistral et sans concessions.
Lien : https://culturevsnews.com/
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