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Critiques de Paul-Jean Franceschini (7)
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Isis, la dame du Nil

" La Déesse avait fui sur sa conque dorée

La mer nous renvoyait son image adorée "

C'est ainsi que Gérard de Nerval, rêvant de l'Orient, évoqua la Déesse et son mystère, celle qu'on appela parfois " La Grande en pouvoirs magiques " ou bien encore " La Dame de la barque ", accompagnant le soleil dans sa course nocturne, symbole de régénération et d'immortalité.

Elle apparut d'abord sur les bords du Nil, dont on lui attribua les crues. Elle était partie à la recherche de son frère et époux, Osiris, tué puis dépecé par Seth, leur frère jaloux. Elle lui redonna ensuite vie et put, malgré la perte de son membre,recueillir sa semence et donner naissance à Horus, qu'elle protégea dans les marécages du Delta en menant une vie misérable, avant que celui-ci ne parvienne sur le trône, incarnant ainsi le pouvoir du Pharaon.

Adoptée par les Grecs puis les Romains qui l'associèrent à leurs propres divinités, son culte se répandit dans tout le bassin Méditérranéen et même au-delà. Déesse de la naviguation, déchaînant ou apaisant les flots, c'est d'abord sur les caps et dans les ports que des sanctuaires lui furent érigés, puis, suivant les routes du négoce, à l'intérieur des terres.

Si les Pères de l'église la condamnèrent, la considérant comme une sorcière ou une prostituée, son culte persista et à côté de représentations où elle est coiffée d'un trône, de cornes enserrant un disque d'or, d'un cobra, elle apparut en vierge accompagné de son enfant miraculeux.

Tout à la fois bienfaitrice et inquiétante, si elle veille aux moissons et aux naissances et assure la bonne fortune des voyages, guérisseuse et magicienne, elle peut être aussi rusée et dangereuse. Elle semble donc avoir incarné bien des aspects de la féminité.
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Rome un cabinet de curiosités contes étranges e..

Le mot curiosité serait né au XIIe siècle. Emprunté du latin curiositas, « soin », « désir de connaître ».

Le mot cabinet serait quant à lui né au XVe siècle, d’abord au sens de « petite chambre retirée servant de dépendance », et ensuite pour désigner un meuble.

Par à tension c'est devenu un Salle, ensemble de salles où sont exposés des objets d’art, des objets d’étude ou des curiosités.



Nous voici arrivés au cabinet de curiosités, il en existe de toutes sortes. En général ce sont des pièces, voire des meubles, où sont entreposées et exposées des « choses rares, nouvelles, singulières », autrement dites curieuses  : 

Et, il y en a pour tous les goûts :

Des objets d'histoire naturelle, qu'ils soient minéraux, animaux ou végétaux ;

Des objets créés de toutes pièces par l'homme que ce soient des objets issus de découvertes archéologiques, des antiquités, des médailles, etc... ;

Des objets modifiés par la main de l'homme ;

Des objets de vitrine ou l'on retrouvera des objets qui font l'objet d'une collection boîtes, tabatières, petits flacons) ;

Des objets à vocation scientifique, des automates, des objets d'optique ; 

Des objets ethnographiques, zoologiques, entomologiques, ou botaniques



L'objectif de ces cabinets de curiosités et de leurs accumulations était de faire découvrir le monde, y compris lointain (dans le temps et l’espace), de mieux le comprendre, ou de confirmer/infirmer des croyances de l'époque.

L'âge d'or de ces cabinets remonte à la Renaissance, c'était le studiolo en italien ou Wunderkammer en allemand.



Et bien voici au travers de cet ouvrage un nouvel item que l'on pourrait ajouter à cet inventaire à la Prévert : le cabinet de curiosités littéraires



En 23 chapitres qui abordent la famille, les lieux d'aisance, les animaux, la vie intellectuelle, les mets et boissons, l'auteur réussit à réunir dans un seul et même ouvrage des textes qui par leurs exhumations des profondeurs du passé à nous faire rire et/ou sourire, nous surprendre et/ou nous étonner, nous dégoûter et/ou nous écœurer, nous faire aimer et/ou adorer, nous faire nous rendre compte que nous n'avons rien inventé et/ou alors que nous avons bien évolué...



C'est parfois désuet

"Le mot abracadabra est peut-être d'origine sémitique, mais son sens originel s'est perdu. Il apparait pour la première fois dans le Liber medicinalis, ouvrage médical en vers latins de date et d'auteur incertains, si l'on associe tantôt à Serenus Sammonicus, érudit de la cour de Septime Sévère (règne de 193 à 211), tantôt au fils de Serenus, qui portait le même nom que son père et était un ami de Gordien Ier, éphémère emperear en l'an 238 de notre ère. Pour soigner la fièvre, Serenus recommande d'écrire sur une feuille, dont on fera un rouleau que l'on portera dans une amulette autour du cou, le mot que voici : ABRACADABRA

ABRACADABR

ABRACADAB

ABRACADA

ABRACAD

ABRACA

ABRAC

ABRA

ABR

AB

A"



Parfois caustique :

"Personne ne s'en est pris aux médecins avec autant de véhémence que Pline. Sarcastique, il qualifie leur note d'honoraires d'« acompte sur décès » (mortis arra). [HISTOIRE NATURELLE, 29.21.] "



Parfois d'une évidence morbide quoique :

"C'est commettre une grave erreur que d'avoir de belles demeures quand on est en vie et de ne pas se soucier de celle que l'on occupera beaucoup plus longtemps. [PÉTRONE, SATYRICON. 71.]"



Parfois cela remet quelques idées en place :

"Les gens riches prennent moins de plaisir à être riches qu'à s'entendre féliciter de l'être [LUCIEN DE SAMOSATE,LA SAGESSE DE NIGRIN. 23.]" ;

" Nihil aliud est ebrietas quam voluntaria insania / L'ivresse n'est rien d'autre qu'une folie volontaire" [SÉNÈQUE, LETTRES, 83.18.]



Bref tout ce que l'on retrouve dans un cabinet de curiosités est là sous nos yeux mais en mots, et c'est bien la force de ce livre.

La paradoxe c'est que ce livre pourrait rejoindre lui même un cabinet de curiosités tant l'objet parle de lui-même, il y a un fabuleux travail de mise an page, une recherche sur les typographies, le travail de reliure, cette couverture qui représente une mosaïque de Pompéi qui illustre, dans un style plutôt surréaliste , la fragilité de la condition humaine. La roue de la fortune , un papillon Symbole de l'âme et un crâne doté d'oreilles et de dents d'une splendeur plus qu'improbable, ont pour contrepoint un engin de levage utilisé en architecture d'où pendent une robe royale d'apparat et des guenilles de mendiant.



Et les livres ne sont pas en reste dans cet ouvrage, la preuve avec ces

"Si hortum in Bibliotheca habes, deerit nihiI / « Rien ne te fera défaut si ta bibliothèque est ton jardin » [CICÉRON, LETTRES À SES AMIS. 9.4.]" ;

"Les tablettes de cire sont plus commodes d'emploi, car on peut aisément effacer... tandis que sur le parchemin, la nécessité de tremper souvent la plume dans l'encre ralentit la main et interrompt le cours des idées. [QUINTILIEN, DE L'INSTITUTION ORATOIRE, 10.3.31.]"



François de La Rochefoucauld a dit :

“La curiosité n'est pas un goût pour ce qui est bon ou ce qui est beau, mais pour ce qui est rare, unique, que les autres n'ont point ; ce n'est pas un amusement mais une passion.”



Et bien notre curiosité est rassasiée de ces histoires dans l'Histoire :

"HISTORIAE PER SE TENENT LECTORES ; HABENT ENIM NOVARUM RERUM VARIAS EXPECTATIONES

L'HISTOIRE RETIENT L'ATTENTION DES LECTEURS PAR SA SEULE NATURE, CAR ELLE GÉNÈRE L'ATTENTE DE SURPRISES EN TOUS GENRES." [VITRUVE, ARCHITECTURE, 5, PRÉFACE.]



Et pour clore cette critique laissons la parole au livre lui-même :

Holà ! Ça suffit, petit livre !

Nous voici parvenus au bout du rouleau.

Tu voudrais avancer encore, aller plus loin .

Et tu ne peux être retenu à la dernière page.

On dirait que tu rien n'est fini pour toi

Lorsque tout est fini dès la première page.

Déjà le lecteur s'impatiente et se lasse :

Déjà le copiste lui-même te crie :

Holà ! Halte donc, ça suffit petit livre !"

[MARTIAL, ÉPIGRAMMES, 4.89.]



Pas si sûr car un volume équivalent sur la Grèce, s'impatiente près de moi....
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Isis, la dame du Nil

Un excellent livre d'introduction pour quiconque s'intéresse à cette déesse qui a traversé les âges et les continents. On commence en Egypte pharaonique, bien avant la conquête d'Alexandre, pour finir en Europe avec Dan Brown. Ecrit par un des plus grands spécialistes du culte d'Isis en Occident, il est très complet et très accessible. On y trouve de nombreuses sources, un glossaire relativement complet et, à la fin, une bibliographie qui permet ensuite le lecteur de pousser beaucoup plus loin sa curiosité sur cette déesse qui a tant fasciné.
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Caligula

"Caligula" est un livre moins prenant que celui de Max Gallo sur le même sujet, l'écriture restant de qualité mais moins fluide.



Les anecdotes du règne du Terrible me sont presque parues atténuées par instant.



Il y a des nombreuses allusions à la montée du Christianisme, Caligula reçoit en effet Pierre et Agrippa le prince juif marié à Salomé joue un rôle mineur dont on ne comprend trop l'intérêt.



Au final si Néron semble avoir été traumatisé par sa mère, Caligula semble avoir subi un terrible choc par la perte de sa sœur.



Privé d'un Sénèque à ses cotés pour tenter de le canaliser, il semble avoir été plus malade et moins habile que Néron, perdant rapidement l'appui des militaires et de la plèbe.



Resteront bien évidemment les fantasmes autour de sa personne ...



De manière générale, je pense que les hommes seront toujours fascinés par ceux ayant voulu se prendre pour des dieux.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Rome un cabinet de curiosités contes étranges e..

Un vrai bonheur que ce recueil d'anecdotes sur la Rome antique! Pas besoin d'être latiniste pour savourer la cocasserie des informations que l'on découvre au fil de la lecture. Des plus grands aux plus humbles, à table,au lit,en cuisine,on découvre autrement ce grand peuple de conquérants, avec ses rites,ses superstitions,ses cruautés, ses naïvetés... On peut le lire dans tous les sens,selon le thème de son choix.Et pour finir un livre magnifiquement relié et richement illustré illustré, Alors pourquoi bouder son plaisir?
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Rome un cabinet de curiosités contes étranges e..

Ce magnifique ouvrage des éditions Bibliomane est une véritable petite pépite. Il est riche en anecdotes en tout genre (de nombreuses thématiques sont développées : armée, éducation, animaux, spectacles, mets et boissons ...). L'auteur nous offre une découverte ou une redécouverte originale de la brillante civilisation romaine. On se surprend à sourire à certaines habitudes particulièrement surprenantes et étranges.
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Les Dames du Palatin

J’ai passé un agréable moment en compagnie des Dames du Palatin, car le récit avance sans temps mort. Ce premier tome couvre d’ailleurs la plus grande partie du règne de Auguste et l’avènement de celui de Tibère.



Quoique romancé le récit suit à la trace l’Histoire réelle et c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé une époque assez mouvementée tant socialement que politiquement. Je n’ai pas relevé de grandes digressions à cet égard. Seules quelques personnalités secondaires n’ayant pas eu d’autre mérite que d’être filialement liées à des personnages historiques passent à la trappe. Ce qui est un procédé assez logique si on ne désire pas alourdir inutilement son texte.



À vrai dire, le seul reproche que je peux faire à ce livre c’est de ne pas avoir su tirer son épingle du jeu. Les personnages sont tristes et fades à mourir. Des personnalités aussi charismatiques que celles d’Auguste ou de Mécène ont été réduites à quelques traits de caractère les rendant plus détestables et ennuyeux les uns que les autres. J’aurais préféré que les auteurs prennent un peu plus de temps pour développer les protagonistes quitte à broder un peu plus autour de l’Histoire là où ils manquaient d’informations vérifiables. Cela aurait permis aux héros d’acquérir la profondeur qui leur fait tant défaut.



Ce seul bémol m’a empêché de savourer pleinement ma lecture à tel point que je ne pense pas acheter la suite.
Lien : http://wp.me/p1WAyz-k1
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