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Le printemps des pierres de Michel Peyramaure
On a raison de dire que l’amour vient souvent avec le temps et qu’il s’épuise avec le temps, mais c’est alors beaucoup plus tard, sur la fin de l’existence.
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Le printemps des pierres de Michel Peyramaure
On a raison de dire que l’amour vient souvent avec le temps et qu’il s’épuise avec le temps, mais c’est alors beaucoup plus tard, sur la fin de l’existence.
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Le printemps des pierres de Michel Peyramaure
Cette inaction contemplative n’était pas de la paresse mais le souci de ne pas compromettre un plaisir qui se suffisait à lui-même. L’âme d’un paysan, certes, mais ni les bras ni la volonté de se contraindre à un travail que d’autres accomplissaient mieux qu’il ne l’eût fait.
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Le printemps des pierres de Michel Peyramaure
Comparée à Jacoba, elle n’est rien. Je puis me passer d’elle une semaine ou davantage sans en souffrir vraiment. Avec elle, je n’ai jamais eu le sentiment de trahir Jacoba. Elle est la vague à la surface de la mer ; Jacoba en est la profondeur.
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Le printemps des pierres de Michel Peyramaure
La mort n’existe pas. Nous nous survivons dans notre œuvre. Plus elle sera belle, riche et durable, plus douce sera la mort.
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Batailles en Margeride de Michel Peyramaure
En mars quarante-trois, une note de la préfecture d e région attira mon attention : « Ramasser d’urgence israélites d’Europe centrale, Belgique, Luxembourg et Pays-Bas, de 18 à 55 ans, sexe masculin, et les diriger vers Gurs. » Le mot « ramassage » disait assez le mépris officiel pour ces proscrits. J’avais entendu parler de Gurs, ce village des Pyrénées-Atlantiques, proche du camp où l’on avait parqué, en trente-neuf, les républicains espagnols. Un décret de Vichy avait transformé Gurs en camp d’internement pour une dizaine de milliers de Juifs étrangers : un vivier pour les camps de la mort. |
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Batailles en Margeride de Michel Peyramaure
L’hiver fut rude, comme il l’est toujours dans nos montagnes. On a tendance à croire que les hivers de guerre sont plus rigoureux que ceux de la paix. Celui-ci le fut pour d’autres raisons que les conditions climatiques. Nous souffrions moins des restrictions en vivres et en chauffage que les gens des grandes villes, mais dans notre administration, nous étions confrontés à des cas difficiles et souvent désespérés : vieillards mourant à petit feu dans leur solitude, enfants mal nourris malgré la croissance, trafiquants du marché noir au petit-pied qu’il fallait sauver de la prison, maquisards en proie à la disette et au désespoir, tassés au creux des burons dans l’attente du printemps, de la guerre et de la liberté… |
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Batailles en Margeride de Michel Peyramaure
Il est absurde de s’investir de toute la misère du monde. Il faut en refuser la fatalité mais se dire, en même temps, que les décisions nous échappent. J’envie et je plains ceux qui croient en Dieu. La foi est un refuge, mais redoutable : comment louer Dieu quand on connaît le bonheur et ne pas le maudire quand il nous plonge sans raison dans l’adversité ?
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Batailles en Margeride de Michel Peyramaure
Je lus ces lettres le soir, chez moi, les pieds sur le Mirus. La plupart, anonymes, livraient des voisins, des commerçants, parfois des parents, à la vindicte du Maréchal. Dans une sous-préfecture de l’importance de Saint-Clément, tout se sait très vite et la délation devient une tentation permanente. Il y avait dans ce fatras écœurant, peu à retenir et beaucoup à rejeter. Ce n’était que méchanceté, hypocrisie et bêtise. De simples querelles de voisinage ou de famille devenaient, sous ces plumes sordides, une affaire d’état.
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Batailles en Margeride de Michel Peyramaure
Le poste que j’occupais dans cette modeste sous-préfecture auvergnate, entre les monts du Cantal et les forêts de la Margeride, aurait dû me permettre de faire paisiblement mes gammes dans l’attente d’une promotion. Je m’y vouais avec conviction, sous la souple autorité de M. Charlier, un brave homme de sous-préfet soucieux avant tout de paraître à son avantage dans les cérémonies officielles, en se reposant sur moi pour la cuisine ordinaire et en fermant les yeux sur mes activités clandestines. La connivence qui liait l’enfant du pays que j’étais à la population n’avait pas que des avantages ; certains de trouver en moi un conseiller, voire un confident, beaucoup abusaient de cette latitude. |
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Batailles en Margeride de Michel Peyramaure
L’état-major interallié avait décidé d’aider à la création, dans nos provinces, de réduits où les différentes unités de combattants seraient invitées à se regrouper en vue de l’assaut final, au premier jour du débarquement. L’un d’eux serait installé sur le plateau des Glières, en Haute-Savoie, dans le massif des Bornes, près d’Annecy. Un deuxième occuperait la forteresse naturelle du Vercors, dans les Préalpes. Le troisième serait appelé à prendre position sur le mont Mouchet, au sud du Cantal, en Margeride.
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Quel est le but du voyage de Dominique et Diego?