Ces contes ont leur place dans tous les foyers de notre pays où ils jouent le même rôle qu'en France les contes de Perrault.
Beaucoup de nos lecteurs trouveront peut-être étrange l'atmosphère de ces contes. Nous espérons qu'ils goûteront leur charme rural, assez rare dans les contes d'origine plus littéraire.
Vers le milieu du siècle dernier, deux jeunes étudiants, P.C. Asbjornsen et J. Moe résolurent d'accomplir en Norvège un travail analogue à celui des frères Grimm en Allemagne, mais décidèrent de s'y prendre d'une autre manière. Ils voulurent recueillir les contes sous une forme populaire, proche de la tradition orale souvent fort savoureuse, transmise de bouche en bouche, d'une génération à l'autre, d'un siècle au siècle suivant...
(extrait de l'avant-propos inséré en début du volume paru aux éditions "Tanum - Norli - Oslo" en 1982)
Mais il devait d'abord s'entretenir avec sa fille. Il rentra dans la maison et expliqua à ses enfants qu'un grand Ours Blanc attendait dehors et lui avait promis de les rendre très riches s'il pouvait emmener la cadette.
"Non !" s'écria immédiatement la jeune fille. Et il fut impossible de la faire changer d'avis. Alors l'homme ressortit et expliqua à l'Ours Blanc qu'il aurait une réponse le jeudi suivant. Entre-temps, le père ne cessa de parler à sa fille, de lui dire combien ils seraient riches, et combien elle serait heureuse. Il parla tant qu'elle finit par céder, lava et raccommoda ses guenilles, et se fit aussi élégante que possible. Elle fut bientôt prête à partir.