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Citations de Peter Stenson (32)


J'ai envie de mourir.
Cette pensée me vient comme lorsqu'on ouvre un œil après avoir trop forcé sur la méth. Quand tu te réveilles et que tu sais que c'est fini, la défonce, la nuit, les jours ou les semaines à consommer sans t'arrêter, parce que tu n'as plus un rond, plus aucun moyen de gagner de l'argent, mais que tu n'as pas payé ton loyer, t'as vendu ta télé, le téléphone a été coupé – tu ouvres les yeux, et tu as aussitôt envie de les refermer, de te rendormir, de retomber dans ton coma.
J'ai envie de mourir.
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La porte s'ouvre avant que je frappe et elle est là, Kay, ma Jane, Kay, la femme la plus parfaitement imparfaite que j'ai jamais vue. Elle est debout dans l'encadrement de la porte, un couteau de boucher à la main. Elle porte un débardeur blanc ultramoulant, et ses seins forment deux minuscules bosses. Elle court vers moi. À moins que ce ne soit moi qui me précipite vers elle. On se prend dans les bras, on pleure, on se dit, Dieu merci tu es en vie. Son parfum a changé, mais, quand j'enfouis ma tête dans son cou, je retrouve ma Kay – son haleine, sa peau, sa sueur, le tout enveloppé d'une odeur de terre – et je me demande si je me suis déjà senti aussi heureux.
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...si ce n’est plus qu’une pensée, mais tout est calme à présent, mon esprit se détend, la méthamphétamine tient sa promesse et tout va mieux.
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Si les choses se sont vraiment passés comme je le crois - les gens sont soit morts, soit transformés en morts-vivants -, où est la panique ? C'est pourtant comme ça que ça se passe dans les films. Un mec se fait mordre dans un pays à la con, il rentre aux Etats-Unis, dévore toute sa famille, et , de là, l'infection s'étend aussi vite qu'une MST dans une équipe de foot.
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Vivre comme ça. Vivre dans ce monde. Je ne peux plus, c’est tout.
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Marquer la peau pour ne jamais oublier d’où on vient. Comme Kay avec la date où elle a arrêté la drogue et les brûlures de cigarette. On essaie tous de garder une trace de nos échecs. Mais c’est aussi synonyme d’espoir. L’espoir qu’une partie de soi-même survive. Un soupçon d’humanité. Ce que j’essaie de sauver à tout prix.
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La seule chose pire que de pénétrer dans une pièce grouillant de prisonniers zombies serait de se retrouver pris entre deux hordes.
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Rien n’est jamais tout noir, mais rien n’est jamais tout blanc non plus.
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On a l’âge qu’on avait quand on a touché à la drogue pour la première fois. On se drague comme des gamins, en échangeant des insultes.
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On ne deale pas pour pouvoir se défoncer à l’œil. On fait ça pour gagner de l’argent. Pour survivre.
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J’essaie d’analyser mon hallu : la petite fille symbolise l’innocence, et le fait qu’elle soit blonde a sûrement son importance, parce que Kay est blonde, et que notre histoire, du moins au début, avait quelque chose d’innocent. Quant au chien, il représente peut-être le meilleur ami de l’homme, la nature sauvage, la bestialité. Et ce renversement de l’ordre naturel, l’enfant qui tue le chien, c’est plutôt simple – l’innocence l’emporte.
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Marquer la peau pour ne jamais oublier d’où on vient. Comme Kay avec la date où elle a arrêté la drogue et les brûlures de cigarette. On essaie tous de garder une trace de nos échecs. Mais c’est aussi synonyme d’espoir. L’espoir qu’une partie de soi-même survive. Un soupçon d’humanité. Ce que j’essaie de sauver à tout prix.
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Et d’un coup, l’ambiance est pourrie.
C’est toujours comme ça avec les junkies. On passe de la joie la plus intense au désespoir le plus profond en moins d’une seconde. Trop de drogue, ou pas assez, ou alors une simple pensée parasite qui s’insinue dans le cerveau et finit par se transformer en un panorama en couleurs, et d’un coup ça devient réel, comme un DVD rayé qui repasse en boucle la même scène tronquée.


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Mon père est allongé, seul, éventré, la cage thoracique apparente et bien blanche. (...)
Tout tourne autour de moi – les meubles blancs, la moquette bleue, le sofa vert – et je me dis que c’est mieux comme ça, que mon père soit mort. Mais j’ai conscience que son corps a été dévoré et je me demande où se trouve ma mère, peut-être qu’elle a réussi à s’échapper, peut-être qu’elle va bien.
Soudain, j’entends un ricanement, je me frotte les yeux et le rire se fait de plus en plus fort, et merde, c’est pas possible. Je lève la tête, elle est là, debout devant la porte de la salle de bains, ma mère, la femme qui m’a mis au monde, (...). Son visage n’a pas changé, à part un truc : l’os de sa joue droite ressort par un trou dans la peau. Je regarde ses mains. Elles sont couvertes de sang. Je ne peux alors que me rendre à l’évidence : c’est elle qui a mangé mon père.
-Maman ?
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Putain, mais c’est quoi ton problème ? s’exclame Sténo.
Ça nous prend tous au dépourvu. Le géant de graisse a une voix.
Non, mais je déconne pas, qu’est-ce que tu lui veux, à Chase ? Il t’a sauvé la vie. C’est clair ? Et celle de Jared. Et la mienne. Merde, à côté de lui, Forrest Gump, c’est le dernier des enculés.
Jared éclate de rire tandis que les yeux de Kay lancent des éclairs. Enfin, elle se radoucit et deux minuscules fossettes apparaissent sur ses joues.
J’avoue, j’avoue, dit Kay. Un vrai Rambo.
Tout le monde rit de bon cœur.
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J’arpente le cagibi mortel où on est coincés. Il n’y a pas d’autre fenêtre, pas d’autre porte. Peut-être que c’est la fin, que je suis coincé pour de bon, que, cette fois, il n’y aura pas d’échappatoire. Et peut-être que c’est de circonstance, pour un junkie, de crever dans une pharmacie.
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C’est pourtant comme ça que ça se passe dans les films.
(...)
J’en fais la remarque à Sténo. Il se tourne vers moi, une cigarette Newport collée à ses lèvres gonflées.
Il me dit, Qu’est-ce qu’ils en savent ?
Qui ça ?
Les mecs à Hollywood.
Qu’est-ce que…
Tu crois qu’il y a des règles à l’apocalypse ? Mec, ce bordel qu’on est en train de vivre, je peux te garantir que c’est jamais arrivé. Ni au cinéma. Ni dans un bouquin. C’est comme les dinosaures, mon pote.
Je lui confie que je ne vois pas du tout le rapport.
L’extinction, mec. La fin. Terminé. Nous. L’humanité. Merci d’avoir participé. Game Over.
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J’entre dans la salle de bains, à côté du coin cuisine. Il n’y a pas de porte. J’ouvre la minuscule armoire à pharmacie. À l’intérieur, une boîte d’Advil et une brosse à dents qui n’a pas servi depuis des semaines. Je la vide – quatre magnifiques Rivotril. Je me tâte à tous les gober d’un coup et je les imagine déjà se répandre dans mon corps et m’envelopper comme une couverture douillette par une froide nuit de janvier. J’ouvre le robinet. Tout ce que je veux, c’est dormir et oublier ce qui s’est passé avec la gamine démoniaque aux chaussettes à motif parapluie. Je lève la tête. Quelque chose me rend mon regard. Je manque de hurler. C’est moi. Mes yeux sont des gouffres d’une profondeur abyssale.
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Sténo s’étouffe. De la salive coule au coin de ses lèvres. Je passe la main derrière sa tête pour le redresser. Il ne se plie pas. Il est raide comme une planche. Je crie à Kay de me filer une autre seringue et je dis à Sténo de rester avec moi, T’avise pas de me crever dans les bras.
Son corps est agité de violents spasmes. Je lui frappe la poitrine. Je le frappe parce que je ne peux pas affronter tout ça sans lui, parce que je l’aime comme un frère, parce que j’ai la haine qu’il ne se batte pas plus et parce que c’est plus facile que de pleurer.
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Pourquoi tu rigoles ? demande Sténo.
C’est quand même barré, je réponds.
Quoi ?
Ben, c’est la fin du monde, et nous…
On cherche à se mettre la tête à l’envers, fait Sténo.
Ouais.
En même temps, qu’est-ce que tu veux qu’on fasse ?
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