La guerre, elle dure. Des semaines et des semaines. De ces temps où rien n'est vraiment comme avant : les tickets de rationnement, les abris sous la montagne du Roule, le chant de ces sirènes qui n'en finissent plus d'annoncer la peur, la mort. " Il faut bien vivre avec ", se dit Claire. Elle poursuit des études, enseigne les mathématiques, chaque semaine fait l'aller et retour à Caen pour rejoindre l'université. Par deux fois, le train est mitraillé. La guerre, c'est cela : ne jamais savoir ce qui se passera demain. Vivre chaque heure, chaque minute en songeant qu'on peut s'en sortir ou ne jamais en revenir.