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3.93/5 (sur 21 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Charleroi , le 19/10/1955
Biographie :

Né à Charleroi, Philippe FIÉVET a mené une double carrière de professeur de français et de journaliste. Il a séjourné un long moment au mont Athos, dans le monastère serbe de Chilandar où il a partagé la vie des moines durant un an.

Cette expérience inédite, relatée dans le journal Le Monde a marqué le début d’une carrière journalistique dans la presse magazine.

Après « Le temps des arbres » (2019), « Sur un air d’opéra bouffe » (2020), « Une colonne pour le paradis » (2022), sortira ce 24 août 2023 "Ruby, une romance birmane".

Site web: https://philippe-fievet.be/

Source : L'auteur
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La vie, c’est l’éclat d’une luciole dans la nuit, le souffle d’un bison en hiver, la petite ombre qui court dans l’herbe et se perd au couchant.
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Il y avait là toute la mémoire d'un peuple, la présence impalpable d'âmes effacées par la mort, dont il ne subsistait que ces dépouilles magnifiques.
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C'était un honneur de le recevoir et de lui faire visiter mon jardin qui étalait alors ses parures automnales. Contemplant les arbres si différents de ceux qu'il avait coutume de côtoyer, j'avais parfaitement compris le sens de ses paroles quand il m'avait quelque chose comme : "L'arbre est dans la feuille, la feuille est dans le chant, le chant est dans ton jardin."
{en parlant de Ngematücü "Jaguar sans tache" chef de la tribu des Tikuna, population estimée à 20000 âmes et vivant entre les fleuves Amazone, Ucalayi et Solimoès.}
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Mais l'institution scolaire étant ce qu'elle était, le fil de la carrière voulait qu'un enseignant continue à rouler sa bosse d'un établissement à l'autre, jusqu'à ce qu'il trouve un endroit où poser ses balluchons. La plupart tournaient bourrique pendant une vingtaine d'années durant lesquelles ils étaient ballotés d'un bout à l'autre de la province. Voilà peut-être pourquoi il arrivait qu'en fin de parcours, certains souffrent de stress qui, joint aux acouphènes, aux problèmes auditifs et à l'impécuniosité de la fonction, rendait la carrière d'enseignant peu attractive.
Dans de telles conditions, la presse écrite s'avérait un excellent dérivatif, en dépit des délais trop courts et de la nécessité de trouver le temps pour rédiger, avant que le soleil se lève ou bien après qu'il se fut couché. Deux boulots, trois enfants et un jardin avaient le don de faire filer les aiguilles, pas toujours dans le bon sens, les levers et couchers du soleil se succédant à un rythme effréné. Seule la sagesse des arbres parvenait à me communiquer leur sérénité et je puisais dans leur compagnie la ressource et le réconfort dont j'avais besoin.
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Parce que le besoin de beauté et d'harmonie transcende notre être, parce que la capture de l'instant demeure une source intarissable d'émerveillement pour les pauvres créatures fugaces que nous sommes, parce que nous avons toujours rêvé d'être ailleurs ou autre chose, aspirant à la pleine conscience, à l'empathie totale avec le monde qui nous entoure. Parce que nous avons soif de lumière.
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Encore fallait-il planter dans les règles! La plantation des vingt aulnes glutineux pas plus hauts ni plus épais qu'un crayon, s'était effectuée rapidement. Il n'en fut pas de même pour le cyprès chauve que j'avais baptisé Noé, et qui devait mesurer un peu plus d'un mètre, excellent départ pour une vie estimée à cinq siècles. La pelouse n'étant pas encore semée, on s'embourbait encore, mais je n'imaginais pas à quel point, n'ayant pas pris en compte les pluies torrentielles qui s'étaient abattues récemment! A peine creusé, le trou de plantation se mua en cloaque qui se referma sur mes pieds. Pris au piège, impossible de se dégager, comme si mes bottes étaient déjà en proie à une première phase de digestion. La boue est d'une telle voracité! Médusé par la situation et ne voulant pas trop attiré l'attention du voisinage par peur du ridicule, j'émis un plaintif mais trop discret appel à l'aide, en battant des bras en direction de Muriel qui observait la scène de loin avec perplexité. Elle se contenta d'agiter la main en retour, croyant répondre à un salut alors que j'essayais de l'attirer en vain dans ma direction. Plus elle persistait à me faire signe passivement, plus je pestais contre elle, contre moi-même et contre cette foutue boue qui emprisonnait un pied après l'autre chaque fois que je tentais de me dégager. Voilà comment la plantation de Noé me laissa battre piteusement en retraite sur mes chaussettes méconnaissables, la pelle dans une main, une botte dans l'autre, la seconde ayant été définitivement aspirée par le sol!
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On reste là, à le contempler indéfiniment, avec la certitude d'avoir devant soi le plus bel arbre de vie de la création, celui de Babylone, de Darius et de tous les oiseaux de paradis. Voilà pourquoi l'arbre à perroquet est finalement digne de figurer dans le jardin des merveilles.
La vie reprit sournoisement son cours alors que Muriel, le verre rempli et la langue bien pendue, prétendait que le nouveau venu ressemblait à une grosse laitue. Pour souligner l'outrage, elle l’appelait d'ailleurs ironiquement le "persica", elle qui persiflait dès le troisième verre et féminisait tous les noms à tort et à travers pour mieux les tourner en dérision. Depuis notre installation, elle avait, elle aussi, connu les affres du bourbier avant de devenir la fiancée d'un jardin en éveil. Mais son penchant pour le rosé avait fini par avoir raison de ses extravagances. Peu à peu déchue, elle prit le temps de me donner un fils, Julien avant d'aller mourir au fond d'une bouteille.
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Le mystère des érables se résout donc à une histoire de sucres et d alimentation mal assimilée. Lorsque la feuille est à la diète, les minéraux essentiels manquent à l appel..C est ce que les horticulteurs ont bien compris : en présentant des sujets joliment colorés, lors des fêtes de jardin, ils leur imposent au préalable un régime sec.
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Aussi rouge soit elle, le vrai fruit du paradis, ce n'est pas la pomme, mais la tomate, pas celle qu'on envoyait jadis sur la tronche des mauvais chanteurs, mais la belle tomate charnue, pleine d'arômes et au plant si parfumé qu'on en porte l'odeur sur les mains au moment de la cueillette. A elle seule, la tomate vous fait aimer dans un même élan de reconnaissance le Mexique et le sud du sud de tous les étés. Fragile sous nos latitudes, elle parvient toutefois à se ménager de beaux jours dans une serre, l'antichambre du plaisir, la boîte à surprise pour la cueillette de l'instant.
Chaque matin d'été, j'allais les saluer en les interpelant d'un tonitruant "bonjour, les filles"; et les filles, en grappes ou en solitaire, ne pouvaient que rougir de plaisir de se savoir aimées, abreuvées et soignées aux petits oignons. Avec les tomates, je renouai avec le plaisir virgilien de la bruschetta dans sa plus gourmande simplicité : tomate mûre coupée en dés et pain toasté, sous une onction d'huile d'olive et un tour de moulin à poivre, avec quelques feuilles de basilic en guise de signature parfois agrémenté de mozzarella de bufflonne, le fruit juteux s'imposait comme le rituel des étés italiens au même titre que la salade de féta était celui de l'été grec. La tomate vous faisait voyager dans les pays du soleil, c'était le fruit licite de l'insouciance et de la jeunesse, surtout au moment béni de mordre dans la pulpe, un avant-goût de l'éternité. Pas moins de trente composés contribuent à l'expression de son arôme. Le fin bec distinguera des notes vertes, fumées, balsamiques et même florales allant jusqu'à évoquer la rose ou la violette pour certaines espèces anciennes.
Bonne fille, la tomate est complaisante, mais demande certains égards : pour la conserver une fois cueillie, pas de frigo, mais un simple plateau de fruits, en la tenant éloignée des pommes dont la jalousie semble tenace; il y a manifestement une inimitié entre ces deux concurrentes à la place d'honneur du jardin d'Eden ! Je persistais toutefois à penser qu'Adam et Eve, à l'ombre d'un plant de tomates, se partageant la pulpe juteuse à bouche que veux-tu, eût été une scène plus sensuelle que l'épisode de la pomme, même croquante à souhait.
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Pourtant la saison morte est bien plus vivante qu'il n'y paraît et c'est dans les profondeurs du sous-sol que s'élaborent une alchimie, une croissance, une continuité insoupçonnée au niveau du système racinaire, là où siège la conscience des arbres, où se développent leurs facultés, où résident leurs ultimes secrets. Est-ce pour cette raison qu'au printemps suivant, j'avais toujours l'impression qu'ils avaient grandi, comme si les forces amassées tout au long des mois précédents s'exprimaient au grand jour?
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