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Critiques de Philippe Fiévet (16)
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Le temps des arbres

J'ai pris le temps de lire, de savourer devrais-je dire, ce livre génial qui n'est pas, contrairement à ce qu'on pourrait croire, écrit uniquement à l'attention des jardiniers amateurs et des fans de plantes en tous genres.



"Le temps des arbres" est avant tout un hymne à la vie et à la nature. Tout simplement. L'auteur nous offre une plongée ludique et passionnante dans son univers personnel, un monde enrichi d'expériences intimes que ponctuent une succession d'échecs et de petits bonheurs botaniques. Ça fleure bon les feuilles d'automne tous ça ! 🍂



Le lecteur navigue entre souvenirs de vie, de voyages, d'amour, réflexions philosophiques souvent drôles, complications non dénuées de charme et paroles de sagesse nuancées d'humour mordant, qui finissent par rejoindre le développement de son propre jardin personnel. Les souvenirs passés, les drames familiaux que l'auteur surmonte avec courage, les joie diverses se succèdent au travers d'expériences de vie fascinantes, de voyages intérieurs et de pérégrinations non moins extraordinaires.



On le suit d'un continent à un autre, mais on revient toujours au jardin. On vit cette obsession du rouge avec lui, cette idée d'un pourpre vibrant qui viendrait enflammer les feuillages d'automne. On a envie de le voir naître avec lui.



Ce jardin qu'il a rêvé, ce jardin qu'il a imaginé, qu'il finit par posséder, il n'est, au départ, guère plus qu'un sol ingrat et stérile que Philippe Fievet va étudier, câliner, drainer, nourrir, puis agrémenter, à grands renforts de ratages et d'erreurs, de plantations diverses. La terre spongieuse, investie par les aulnes, va peu à peu se transformer en un terrain agréable peuplé d'honorables visiteurs. Et son état d'esprit, son moral suit les aléas des développements végétaux. Au rythme des saisons, l'auteur s'éveille lui aussi au contact des arbres, il plonge dans les affres du désespoir quand les plantations meurent, mais il s'épanouit lorsque la vie reprend le dessus...



Tout le talent de l'auteur, c'est de mêler ses victoires personnelles avec des réflexions intellectuelles qui m'ont séduite.



Au fil des années, au fil de ses rencontres avec des pépinieristes et des botanistes de tous poils, on découvre avec lui la richesse de chaque essence, la biodiversité des espèces et l'extrême complexité de cette symbiose étonnante et secrète dont les échanges silencieux et souterrains permettent à chaque élément de s'épanouir - le jardinier n'étant pas le dernier.



Ce livre est une oeuvre magnifique, admirablement écrite, un concentré de vie sous toutes ses formes, une réflexion intelligente autour de la vie végétale et humaine à travers les âges et les continents. Une porte ouverte sur l'avenir, le respect et la patience indispensables que chaque espèce se doit de manifester à l'autre.



À conseiller à tous les mordus de nature et surtout aux autres !



Merci à Masse Critique de Babelio pour la réception de ce livre.
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Une colonne pour le paradis

Je tiens tout d'abord à remercier la Masse Critique de Babelio pour m'avoir permis de lire ce livre passionnant. Mais en premier, il faut que je vous explique mon ressenti à l'ouverture de l'enveloppe reçue de l'éditeur. Le livre est d'un format agréable, un peu plus grand qu'un poche mais plus petit et maniable qu'un grand format. Ensuite la couverture est jolie mais mon étonnement est ailleurs, la texture de la couverture n'est ni mate, ni glacée, c'est une sensation de peau, assez agréable au toucher mais étonnante, je n'ai jamais ressenti de sensation pareille.

Bon revenons au roman ! Aux débuts du christianisme, au V° siècle en Syrie, Alef le muet, moine itinérant, nous conte les destins de deux personnages antinomiques, son condisciple Paphnuce qui quitte leur monastère et part à Antioche à la recherche de l'ascétisme le plus pur pour devenir stylite et se rapprocher de Dieu, tandis que Ruffin, riche romain paien réfugié dans cette même ville, profite d'une vie oisive à la recherche des plaisirs et de l'amour. Ces personnages et ces histoires ont réellement existé et ce roman nous apprend beaucoup sur cette période de troubles religieux, politiques et historiques. L'alternance des récits des deux personnages principaux et les chapitres courts en font une lecture fluide et rapide, j'ai beaucoup aimé !
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Le temps des arbres

J'ai lu ce livre d'une seule traite. Y a t il des mots qui puissent évoquer avec exactitude l’émotion que j'ai ressentie à chaque page? Certainement. Mais je ne connais qu'une seule personne capable de les traduire avec précision: l'auteur de cet ouvrage lui-même.

Quelle incroyable qualité d'écriture, quelle capacité à ressentir la vie des arbres, leur vécu, leur intelligence, leurs émotions même de l'intérieur!

Philippe, ce voyage au sein du Monde Végétal m'a profondément envoûté. Tu en es l'âme, le porte-voix, le héraut. J'ai l'impression de connaître ces arbres comme des amis réels, enivrés de joie, peinés certainement aussi à propos de notre bêtise humaine à leur égard.

Voilà des êtres fiers, puissants, doués d'une sagesse que les âges de leur vie n'ont fait que raffermir. Les Arbres t'aiment, Philippe, et tu le leur rends bien! Un véritable dialogue s'est noué entre vous, d'âme à âme.

Et puis cette plongée que relate ton livre à un certain moment: celle d'un autre temps que tu as vécu dans la "Sainte Montagne" de l'Athos. J'avoue qu'elle m'a véritablement transporté dans cet Ailleurs que j'ai eu autrefois la chance de connaître durant deux ou trois semaines, au milieu d'une furie insatiable de moustiques....

Ce fut dans une cabane perchée entre la mer et la montagne. C'était du côté de Chilandar, au milieu des arbres dont tu parles si bien. T'en souviens tu?



Ton livre est pure magie!



Ah ces arbres dans leur parure automnale! Cette description écarlate de leurs feuillages, cette couleur de l'après-été que tu cherches à nous faire goûter, ces tons enflammés, cette lumière qui nous rappelle certes, comme un chant du cygne, ces "jours enfuis" de l'été, mais qui augure surtout du fait que ces temps ne sont pas ceux d'une morte saison, qu'ils ne sont en réalité que l'augure d'une renaissance à venir!

Ce texte est pure poésie.



Ton ouvrage est d'une splendeur inégalée et je le recommande vivement.



Je précise à tous les lecteurs que, bien que je connaisse Philippe, son livre mérite absolument la lecture. C'est une assurance absolue et formelle pour tout qui tiendra cet ouvrage entre les mains: vous éprouverez un bonheur profond et quasi charnel à la lecture du "Temps des Arbres".



A.G.



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Le temps des arbres

Quoi de mieux en Automne qu'un livre qui mets en avant les couleurs de cette belle saison ?

Le temps des arbres est un livre qui se déguste, pages après pages, l'auteur nous embarque dans sa quête du jardin tant désiré. Un jardin aux couleurs flamboyantes, chaudes, intenses. Des couleurs qui me plaisent et c'est pourquoi j'ai sentis la passion qui se dégage de la démarche de Philippe Fiévet.

Le livre regorge d'anecdotes du quotidien, de quêtes jardinières, de galères boueuses et de réflexions sur la vie dans sa globalité. Tout en simplicité, à la fois ludique et profond, le discours se veut poétique. On se balade, on visualise. L'auteur donne vie aux situations, aux arbres, à la terre. C'est une belle ode à la nature, aux souvenirs d'une vie passée à l'admirer, à la côtoyer et à l'aimer.

J'ai aimé ce voyage à travers le temps, la botanique et les tribulation d'un passionné en quête de chaque éléments à intégrer dans ce jardin tant désiré. Les rencontres des pépiniéristes, les aléas de la vie personnelle, les découvertes du quotidien : tout.

Les saisons passent et le jardin livre toutes ses couleurs, dont ce rouge flamboyant qui plaît tant à Philippe Fiévet. Une couleur qui est ma favorite depuis toujours. le temps des arbres est un livre qui peut plaire aux amateurs de jardin, à ceux qui prennent le temps de lire, de découvrir et de vivre tout simplement.
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Le temps des arbres

L’auteur nous entraîne dans son jardin. Il nous livre ses propres pensées, sur la création de son jardin. Nous le suivons pas à pas lors de la réalisation de son propre jardin. La terre ingrate, sans culture, est devenue par ses soins prodigués un jardin où de nombreuses espèces se côtoient .C’est avant tout un hymne à la vie, à la nature.

J’ai aimé voyager avec l’auteur, d’un continent à l’autre, découvrir de nouvelles espèces de plantes. J’ai particulièrement aimé son séjour en Grèce, où il se livre à une expérience un peu particulière . Philippe Fievet nous livre ses réflexions philosophiques. Il a surmonté des moments difficiles , mais tout le ramène toujours au jardin. Il est obnubilé par le rouge, ce rouge flamboyant qui vient colorer les feuilles d’automne.

Il vit au rytme des saisons, se glorifie quand une espèce donne du renouveau, mais s’attriste quand une plante se meurt.

L’auteur nous entraîne dans son jardin. Il nous livre ses propres pensées, sur la création de son jardin. Nous le suivons pas à pas lors de la réalisation de son propre jardin. La terre ingrate, sans culture, est devenue par ses soins prodigués un jardin où de nombreuses espèces se côtoient .C’est avant tout un hymne à la vie, à la nature.

J’ai aimé voyager avec l’auteur, d’un continent à l’autre, découvrir de nouvelles espèces de plantes. J’ai particulièrement aimé son séjour en Grèce, où il se livre à une expérience un peu particulière . Philippe Fievet nous livre ses réflexions philosophiques. Il a surmonté des moments difficiles , mais tout le ramène toujours au jardin. Il est obnubilé par le rouge, ce rouge flamboyant qui vient colorer les feuilles d’automne.

Il vit au rytme des saisons, se glorifie quand une espèce donne du renouveau, mais s’attriste quand une plante se meurt.
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Ruby : Une romance birmane

Un livre qui m'a permis d'imaginer voyager en Birmanie au travers le récit des deux protagonistes.. mais à part cela je n' ai pas pu me projeter et m'imprégner de l'histoire..

L'écriture est fluide mais n'accroche pas mon imaginaire

Dommage pour cette première rencontre avec cet auteur...
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Une colonne pour le paradis

Pour commencer ce commentaire, je remercie les éditions M.E.O. et Babelio qui m’ont transmis ce livre dans le cadre de la Masse critique « Littératures ». Il fait partie de la Rentrée littéraire, que je suis avec un certain intérêt, pourtant il est passé relativement inaperçu, ce qui le rend d’autant plus attractif, si mon petit avis peut lui donner un peu plus de visibilité !



Cela dit, il me laisse un sentiment positif mais bien un peu mitigé.

L’auteur nous conte l’histoire d’un stylite – à ne surtout pas confondre avec un styliSte, piège dans lequel l’auteur (ou l’éditeur ?) est tombé au moins une fois, une faute de frappe bien inopportune, hélas ! : il s’agit d’un moine ayant choisi une forme d’ascèse assez particulière, qui consiste à vivre une vie de prière reclus sur une colonne, telle qu’on en trouvait alors à foison dans la Rome orientale, et certainement dans la Syrie antique où se déroule l’histoire, au Ve siècle de notre ère. Il nous raconte ainsi la vie d’un certain Paphnuce le Syrien (à ne pas confondre avec l’Égyptien, qui avait rendu ce prénom célèbre, mais qui lui est antérieur et n’a pas connu la même vocation), dans une narration à double entrée qui me laisse quelque peu perplexe.



En réalité, deux narrateurs d’adressent à un « père enquêteur » (parfois appelé « commissaire »), dont on ne sait absolument rien, mais on devine qu’il prend des renseignements sur une affaire en interrogeant deux témoins. Mais quelle affaire ? la vie dudit Paphnuce ? cela n’est jamais très clairement élucidé… et pourquoi faudrait-il une enquête sur le sujet ? Quoi qu’il en soit, on a ainsi les témoignages, d’une part, du moine itinérant Alef, appelé aussi Alef le Muet en raison d’un handicap de naissance ; et d’autre part, de la jeune esclave Aurélia, dont le nom ne sera que brièvement cité, attachée à un riche Romain qui a fui Rome pour Antioche lorsque les hordes barbares des Huns ont assiégé la Ville éternelle.

Ainsi, tandis qu’Alef raconte la vie de Paphnuce en détails, depuis son enfance, la naissance et les balbutiements de sa vocation, jusqu’aux difficultés quotidiennes et quelques joies aussi de sa vie de stylite, il s’avère très vite que l’esclave ne connaît absolument pas Paphnuce… si bien que, dans un premier temps, je me suis demandé : mais que vient-elle faire là ?



Commençons donc pas ce qui m’a gênée…

Dès la deuxième ligne, je me suis sentie irritée, quand Alef dit : « J’approche des quatre-vingt-treize ans (…) » - bon, si encore on parlait d’une histoire qui se déroule en France, avec un héros français, j’aurais pu comprendre. Mais là on parle d’un personnage de la Syrie antique, à une époque où le français n’existait même pas ; dès lors, si on considère le présent texte, tout fictif qu’il soit (ou pas), comme une « transcription » de ce qui aurait pu être dit à l’époque, pourquoi se fondre dans une unicité linguistique franco-française, quand on est un auteur belge ?! Décidément, un auteur belge qui n’assume pas sa belgitude, ou qui choisit cette unicité précitée pour « faire genre », je n’aime pas ! sans même parler du fait que ce livre affiche explicitement qu’il a été publié « avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles ainsi que du Fonds national de la littérature (Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique) ». C’est un non-sens !

Alef approche des nonante-trois ans, point barre !



Avec ça, on a l’un ou l’autre passage maladroit ou anachronique : ainsi par exemple, le premier higoumène du monastère par où Paphnuce passera ses premières heures de moine, est présenté comme un homme sage et aveugle, car les barbares lui ont arraché les yeux autrefois… Mais alors, comment peut-être réussir à mourir « les yeux révulsés » !? Ou bien, parmi les nombreuses tentations auxquelles il sera confronté par le Malin, Paphnuce verra des singes-démons jouer de l’orge de barbarie, instrument aux origines mystérieuses certes, mais qui daterait du début du XVIe siècle, soit 11 siècles après le contexte de notre histoire – décidément, le Démon était bien en avance sur son temps, dans ses tentatives de déstabiliser un fou de Dieu !

Je comprends (même si je déplore) que des erreurs puissent survenir dans un roman, et je ne compte plus les fautes d’orthographe que je découvre ici ou là, désormais récurrentes même chez certains « grands éditeurs » !, mais leur multiplication, même si elle reste raisonnable, donne malgré tout l’impression d’un texte qui a été quelque peu bâclé, ou qui n’a pas été relu…



Pourtant, le texte est de toute bonne qualité, dans un langage qui approche d’une certaine érudition et qui confirme la maîtrise historique de l’auteur sur son sujet.

En réalité, c’est aussi une arme à double tranchant. C’est que nos deux principaux interlocuteurs, Alef et Aurélia, s’expriment exactement de la même façon ! Or, Alef a été instruit et c’est un religieux, donc on peut comprendre un certain niveau, mais Aurélia ? Certes, l’esclavage à Rome n’avait rien à voir avec ce qu’on a pu voir des siècles plus tard dans les champs de canne à sucre ou de coton en Amérique ! les esclaves romains bénéficiaient d’un certain statut, et certains recevaient une véritable instruction, ce qui semble avoir été le cas d’Aurélia. Néanmoins, l’auteur n’a pas pris la peine de les différencier, en aucune façon, ce qui donne finalement un petit côté monocorde au roman.



C’est cet aspect-là, aussi, qui m’a sans doute un peu perdue quant au sens de la « participation » d’Aurélia à cette narration. Pourquoi interroger une jeune femme qui n’a même pas connu la personne qui fait l’objet de l’enquête, ça n’a aucun sens ?! J’ai fini par comprendre que, en réalité, Aurélia, et plus encore son maître Rufin, qui est sans aucun doute le deuxième personnage principal de cette histoire, représente la vie d’un citoyen roman « normal » et plutôt porté sur les plaisirs, attaché à l’ancienne religion romaine, dans une ville qui vivait alors à 100 à l’heure – le tout comme pour montrer une parfaite opposition à Paphnuce.

S’il était intéressant de montrer cette opposition, la façon choisie pour ce faire me laisse un peu sur ma faim. Il aurait fallu (au choix, sachant que ce ne sont que des idées qui me passent par la tête) :

- utiliser un autre registre de langage quand c’est Aurélia qui s’exprime ; et/ ou

- jouer sur les temporalités : on aurait d’une part Alef qui écrit ses mémoires (d’ailleurs, c’est un classique de la littérature : le vieux moine - ou autre - qui raconte sa vie ou la vie d’un proche !), tandis que Rufin serait présenté dans son présent au fil de sa vie, sans même forcément besoin de passer par le personnage somme toute inutile d’Aurélia ; et/ou

- toujours en jouant sur les temporalités, mettre davantage le fameux « père enquêteur » en scène, en commençant par expliquer clairement sur quoi porte son enquête et pourquoi ! et puis, on peut garder Alef et son écriture à un âge avancé, tandis qu’on aurait les dialogues des entretiens entre Aurélia et le père enquêteur par exemple.

Bref, il y aurait sans doute eu des tas d’autres moyens d’aller au-delà de la simple érudition professorale (on « sent » terriblement l’ancien prof d’histoire à travers toute l’histoire !) et rendre ce récit beaucoup plus vivant, aspect qui m’a indéniablement manqué, alors qu’il en avait le potentiel.



Il n’en reste pas moins que l’auteur a quand même réalisé une certaine prouesse, d’avoir réussi à écrire autant de pages sur un sujet assez peu passionnant en réalité, qui plus est à une époque très peu exploitée, tout en maintenant l’intérêt du lecteur ! Dans cette démarche, il a sans aucun doute été aidé, si l’on peut dire, par des parallèles, toujours suggérés avec une certaine finesse, mais tellement évidents, avec notre monde moderne !

Le point le plus manifeste est le sentiment anti-religieux assez vif, et omniprésent, de l’auteur à travers tout son récit. Si on ressent une certaine admiration de sa part pour la vie de ces « fous de Dieu » dont Paphnuce n’est qu’un exemple qui a été jusqu’au bout de sa vocation, l’auteur ne cesse de rappeler à quel point les chrétiens (comme d’autres !) sont passés de persécutés à persécuteurs, et de dénoncer la destruction des anciens temples romains, la quasi-obligation de se convertir pour tous, l’assimilation des fêtes païennes qui subsistaient malgré tout, sans oublier les autodafés d’œuvres considérées comme impies, dans lesquels des chefs-d’œuvre de la culture antique ont sans doute disparu à jamais ! Par ailleurs, il ne manque pas de souligner que les chrétiens d’Orient sont désormais redevenus persécutés, certainement depuis l’émergence d’un islamisme radical dans cette région du monde…



Quelques autres sujets apparaissent çà et là : il dénonce notamment le drame des migrants – ici, il s’agit des Romains de souche qui, après deux invasions contre la Ville éternelle (par les Huns, puis par les Vandales), sont arrivés massivement dans ce qui restait de l’empire d’Orient… et comment ils ont été accueillis (ou plutôt non accueillis !), pour devenir les premières victimes et accusés lors du fléau de la peste (probablement la « peste de Justinien »). Il ne manque pas de soulever, aussi, comme les plus riches Romains ont réussi tellement plus facilement que les gens du peuple, à se (re)créer une situation, malgré une vague suspiscion qui ne cessait de les entourer.



Bref, comme je disais, j’ai assez bien aimé ce livre, sans parvenir à le trouver tout à fait captivant. Il réalise la prouesse de maintenir l’intérêt du lecteur pendant plus de 200 pages sur un sujet peu exploité et a priori peu passionnant, sur un ton plutôt érudit qui dénote la maîtrise historique de l’auteur (malgré quelques coquilles), mais qui aurait gagné à être plus « vivant », tout en dénonçant les travers d’une religion quand elle devient persécutrice, et établissant certains parallèles tellement vrais avec notre époque actuelle.

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Une colonne pour le paradis

Merci aux éditions M.E.O. pour leur envoi dans le cadre de masse critique.



Si je vous dis stylite, vous me répondrez certainement : ermite qui vit au sommet d’une colonne, et vous aurez raison.

Si je vous dis qu’un écrivain va écrire 237 pages sur un stylite, vous me direz: c’est fou !.

Et pourtant Philippe Fiévet a relevé le défi. Et il a réussi.



Nous sommes au 5° siècle en Syrie, un enquêteur ecclésiastique interroge plusieurs personnes à propos de Paphnuce, moine devenu stylite. Il interroge d’abord un moine (Alef) qui l’a connu jeune, puis une esclave qui ne sait rien de lui, mais nous parle de la vie dissolue de son maître, sur fond d’invasions barbares (surtout les huns),. Son maître est Rufin, dont nous suivrons les péripéties en parallèle de celles de notre stylite.



Philippe Fiévet a l’heureuse de traiter de personnages, peu vus en fiction et de nous entraîner dans une période, également rarement évoquée dans cette partie du monde. Il met en parallèle la vie ascétique et la vie à Antioche, entre fêtes et amusements et catastrophes naturelles ou pandémiques.

L’écriture du roman est fluide, avec un style moderne, ce qui est quelque peu déroutant. Sur un des paragraphes, l’auteur met dans la bouche d’une esclave des descriptions de haut niveau. Il m’aurait semblé plus judicieux de placer ces descriptions sans l’intervention d’un discours.

Cette écriture, légère, voire primesautière par moments, m’empêche de qualifier ce roman de roman historique, d’autant que certaines erreurs sont dommageables: l’enquêteur ecclésiastique est qualifié une fois de commissaire. Un moine auquel les huns ont arraché les yeux, et qui 20 pages plus loin, meurt avec les “yeux révulsés”. page 50, on nous parle de “stylistes”, des avant-gardistes de la mode sans doute.

L’utilisation de l’orgue de barbarie au 5° siècle est pour le moins douteuse.

Le livre est facile et agréable à lire avec des chapitres courts, mais,je le crains vite oublié.

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Brûlure indienne

Ouvrage assez "unique", tout comme la collection qu'il présente: prolongement de l'interview du collectionneur François Chladiuk que Philippe Fiévet réalisa pour Paris Match Belgique, ce récit aborde à la fois la thématique "pourquoi et comment devient-on collecitonneur" et celle de l'anéantissement de l'identité des natifs d'Amérique du Nord.



Je reprends par le lien ci-dessous une vidéo présente sur son site et dans laquelle il lit un passage de "son livre".
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Ruby : Une romance birmane

Ce roman est un puits de savoir sur la situation géopolitique et spirituelle de la Birmanie.

C'est indéniable.

Mais où se trouve le voyage, la découverte, le pardon et la romance ?

C'est subtil voir presque absent.

Pour autant, pas inintéressant.

J'ai découvert la Birmanie à travers ces lignes et nos deux protagonistes par leur expérience réciproque. Un pays meurtri et étouffé entre les dirigeants politiques et les forces militaires.

Alors évidemment, entre guerre civile, pauvreté, COVID-19, difficile de pouvoir partir et découvrir ce pays empreint de poésie spirituelle.

Et, que dire de Ruby ? Intouchable, ce personnage libre comme l'air, nous passe malheureusement entre les doigts.

Cependant, je remercie l'auteur d'avoir parlé de l'endométriose et du cancer du sein à travers elle, d'avoir toujours eu un regard bienveillant sur le corps de la femme.
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Brûlure indienne

Merci aux éditions pour l'envoi de ce livre....



Quand on voit des images des USA aujourd'hui on voit des blancs triomphants, des noirs, des mexicains et autres latinos, mais d'indiens, point, malheur aux vaincus !

Dans ce livre, Philippe Fievet nous emmène dans les pas d'un collectionneur, amoureux dès sa jeunesse des indiens, il a par hasard débuté une fabuleuse collection dédiée aux indiens en récupérant dix malles contenant des souvenirs d'une exhibition de 1935.

Nous sommes à Bruxelles, Frank, notre collectionneur veut aller au delà de la simple possession d'objets et se mue en pisteur d'indiens sioux Lakotas.

Écrire un livre sur un collectionneur, bon, mais le rendre passionnant, voilà la gageure de Fievet. Parcourir Bruxelles, un peu à la manière d'un polar, puis partir aux États-Unis y rencontrer les descendants des indiens venus pour quelques représentations dans la capitale belge, nous voici transportés au long de la quête de Frank. Laquelle quête mène l'auteur à nous parler des conditions de vie misérables dans les réserves, des intégrations forcées par le retrait des jeunes et leur placement dans des institutions avec interdiction de parler leur langue (hélas les français l'ont fait avec les bretons en leur interdisant l'usage de la langue maternelle à l'école). une longue partie est consacrée à la vie des indiens de nos jours.

Que penser de ce livre ?, je ne suis ni connaisseur en indiens, ni en collections et pas particulièrement intéressés par ces sujets, il me faut dire cependant que l'auteur parvient à rendre le livre passionnant, malgré quelques longueurs dans le dernier tiers. La vie de cette collection, ponctuée de remarques sur le chat de Franck, Cisco, un Maine coon énorme est prenante, et permet de découvrir des mondes parfois un peu étranges.

L'objet, lui est magnifique, la couverture dans les ocres, est satinée et donne l'impression au toucher d'une peau de daim bien en accord avec le sujet. le petit cahier de photographies intérieur est par contre un peu juste, il aurait gagné à être étoffé de quelques pages. Un livre cadeau sans hésiter pour ceux qui aiment les indiens.
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Ruby : Une romance birmane

Une romance Birmane faisait parti de la sélection Mass critique.C'est une histoire touchante entre une jeune femme Ruby éprise de liberté, photographe et un journaliste bien plus âgé qu'elle.Mais c'est avant tout un retour très intéressant sur l'histoire de la Birmanie, ses luttes, ses coups d'Etat avec comme figure centrale Aung San Suu kyi.C'est aussi la découverte d'un pays avec le voyage de Ruby et de Claire et d'une région particulière celle des pierres précieuses du Mogok.D'autres thèmes sont abordés dans ce livre avec beaucoup de subtilité, la photographie, les changements de société, la maladie et l'amitié.Il fait aussi tomber les barrières de l'âge et de la sexualité.J'avoue avoir eu un peu peur en voyant le Covid et le confinement s'inviter à nouveau , mais cela a été très rapide .C'est vraiment un livre à découvrir , on a envie d'en savoir plus sur la Birmanie, ces paysages et son histoire et on s'attache aux personnages. Un récit d'une belle écriture fluide et dense.
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Ruby : Une romance birmane

Je remercie les éditions M.E.O pour ce nouveau partenariat et pour l'envoi de ce roman de Philippe Fiévet, éditorialiste et chroniqueur à Paris Match Belgique.



Un petit regard à la couverture que je trouve superbe.



Si j'ai accepté de lire ce roman contre une critique, c'est que je ne connaissais rien de la Birmanie, ancien nom du Myanmar. A travers ce bouquin, le lecteur parcourt ce pays asiatique dans son passé comme dans son histoire proche et son actualité.



Le titre maintenant : "Ruby", c'est le nom de l'héroïne, une jeune photographe emprise de liberté, mais c'est aussi la pierre (le rubis) tant convoitée par les amateurs de joaillerie, une pierre qu'on trouve, notamment, en Birmanie.



D'ailleurs, un joaillier aura son rôle dans cette histoire et le lecteur apprendra pas mal de choses sur les joyaux.



Le troisième personnage est un journaliste. Avec celle avec qui il va lier une amitié sans équivoque (quoique...), ils élaborent le projet de se rendre en Birmanie (pays qu'ils connaissent déjà) afin de réaliser un reportage sur les rubis de Mogok. Ils décident d'emmener avec eux le joaillier qui, entre temps, se fait dévaliser !



Mais l'actualité en décidera autrement. Mister COVID pointera son nez et fermera les frontières. Ensuite, un coup d'Etat bouleversera le pays.



Les 3 protagonistes arriveront-ils à mettre leur projet à exécution?



Si un voyage en Birmanie vous tente, si l'histoire du pays vous intéresse ou si vous vous intéressez quelque peu la la joaillerie, ce roman, très instructif est fait pour vous. Vous y trouverez, notamment, les symboles, les superstitions, les différentes religions et croyances...



De plus, il est facile de s'attacher aux personnages...
Lien : http://phildes.canalblog.com..
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Une colonne pour le paradis

Philippe Fievet nous plonge dans un monde hallucinant et pourtant historiquement bien réel: celui pour le moins étrange des stylites, ces ermites qui s'isolaient en haut de colonnes ou parfois à la cime de certains arbres pour souvent ne plus jamais en redescendre. Cet ascétisme absolu était censé les rapprocher au plus près du Divin dans une prière permanente et une mortification extrême. Bien que s'isolant complètement du "monde", les stylites n'étaient pas sans exercer un pouvoir de fascination sur la population, pour laquelle ils représentaient les intermédiaires idéaux entre le Ciel, à la porte duquel ils semblaient vivre en permanence, et la réalité profane quotidienne des gens du peuple. L'écriture, splendide, se révèle d'un lyrisme saisissant. On ne peut que tomber sous le charme d'une beauté à la fois lugubre et flamboyante à travers ces pages qui font revivre pour nous l'atmosphère décadente de la Syrie du 5ème siècle.

André Gruslin
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Sur un air d'opéra bouffe

Sur un air d’opéra bouffe



Sur un air de…C’est, en effet, sur un air de quelque chose de particulier, de singulier que le ton du roman s’ouvre et que la note est donnée. Dès les premières pages l’auteur nous plonge dans un double univers : celui de la gastronomie, plus singulièrement des critiques gastronomiques, et le sien.

Très vite un léger malaise s’installe au travers de l’écriture sans filet, directe et truculente. Est-on autorisé à découvrir ce monde que l’auteur veut nous faire partager ?

Son franc parlé et son réalisme nous connectent directement à un autre univers, pourtant bien réel et nous font littéralement vivre au travers des personnages. Malgré leur immoralité, leurs tares et leurs vices on finit par s’y attacher, s’en émouvoir et compatir à leur destin.

La véracité du propos ne se cache pas sous les masques de la vie, au contraire, elle est agrémentée d’une plume sarcastique, ironique, voire légèrement acerbe. Grands personnages, élevés au rang historique, tumultes, remous, sensibilité, sensualité tout ne forme qu’un.

Plaisirs des chairs y sont mêlés; la magie opère : la gastronomie au service des sens, les sens au service de la gastronomie.

Chaque chapitre est une découverte, une note nouvelle qui nous éclaire, nous porte, nous transporte…

Amateurs de délices en tout genre, avide de savoir, curieux et autres larrons vous ne serez pas déçus.

Baissez les masques et entrez dans la folle danse du chaos humain…Que la fête commence !

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Sur un air d'opéra bouffe

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