AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782812618574
280 pages
Editions du Rouergue (11/09/2019)
4.19/5   8 notes
Résumé :
De quoi naît un jardin, de quels désirs, de quelles défaites, de quelles joies ? Indémêlable de ce qu’on y met de soi-même, un jardin peut être, sur le chemin d’une vie, un espace initiatique. Celui de Philippe Fiévet est né du tourbillon d’une feuille rouge, dans la quête d’un jardin d’automne qui flamboierait au soir de chaque année. Les arbres y jouent une partition essentielle. Et il l’a aidé à grandir en même temps qu’il trouvait lui-même sa place. En nous raco... >Voir plus
Que lire après Le temps des arbresVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai pris le temps de lire, de savourer devrais-je dire, ce livre génial qui n'est pas, contrairement à ce qu'on pourrait croire, écrit uniquement à l'attention des jardiniers amateurs et des fans de plantes en tous genres.

"Le temps des arbres" est avant tout un hymne à la vie et à la nature. Tout simplement. L'auteur nous offre une plongée ludique et passionnante dans son univers personnel, un monde enrichi d'expériences intimes que ponctuent une succession d'échecs et de petits bonheurs botaniques. Ça fleure bon les feuilles d'automne tous ça ! 🍂

Le lecteur navigue entre souvenirs de vie, de voyages, d'amour, réflexions philosophiques souvent drôles, complications non dénuées de charme et paroles de sagesse nuancées d'humour mordant, qui finissent par rejoindre le développement de son propre jardin personnel. Les souvenirs passés, les drames familiaux que l'auteur surmonte avec courage, les joie diverses se succèdent au travers d'expériences de vie fascinantes, de voyages intérieurs et de pérégrinations non moins extraordinaires.

On le suit d'un continent à un autre, mais on revient toujours au jardin. On vit cette obsession du rouge avec lui, cette idée d'un pourpre vibrant qui viendrait enflammer les feuillages d'automne. On a envie de le voir naître avec lui.

Ce jardin qu'il a rêvé, ce jardin qu'il a imaginé, qu'il finit par posséder, il n'est, au départ, guère plus qu'un sol ingrat et stérile que Philippe Fievet va étudier, câliner, drainer, nourrir, puis agrémenter, à grands renforts de ratages et d'erreurs, de plantations diverses. La terre spongieuse, investie par les aulnes, va peu à peu se transformer en un terrain agréable peuplé d'honorables visiteurs. Et son état d'esprit, son moral suit les aléas des développements végétaux. Au rythme des saisons, l'auteur s'éveille lui aussi au contact des arbres, il plonge dans les affres du désespoir quand les plantations meurent, mais il s'épanouit lorsque la vie reprend le dessus...

Tout le talent de l'auteur, c'est de mêler ses victoires personnelles avec des réflexions intellectuelles qui m'ont séduite.

Au fil des années, au fil de ses rencontres avec des pépinieristes et des botanistes de tous poils, on découvre avec lui la richesse de chaque essence, la biodiversité des espèces et l'extrême complexité de cette symbiose étonnante et secrète dont les échanges silencieux et souterrains permettent à chaque élément de s'épanouir - le jardinier n'étant pas le dernier.

Ce livre est une oeuvre magnifique, admirablement écrite, un concentré de vie sous toutes ses formes, une réflexion intelligente autour de la vie végétale et humaine à travers les âges et les continents. Une porte ouverte sur l'avenir, le respect et la patience indispensables que chaque espèce se doit de manifester à l'autre.

À conseiller à tous les mordus de nature et surtout aux autres !

Merci à Masse Critique de Babelio pour la réception de ce livre.
Commenter  J’apprécie          100
J'ai lu ce livre d'une seule traite. Y a t il des mots qui puissent évoquer avec exactitude l'émotion que j'ai ressentie à chaque page? Certainement. Mais je ne connais qu'une seule personne capable de les traduire avec précision: l'auteur de cet ouvrage lui-même.
Quelle incroyable qualité d'écriture, quelle capacité à ressentir la vie des arbres, leur vécu, leur intelligence, leurs émotions même de l'intérieur!
Philippe, ce voyage au sein du Monde Végétal m'a profondément envoûté. Tu en es l'âme, le porte-voix, le héraut. J'ai l'impression de connaître ces arbres comme des amis réels, enivrés de joie, peinés certainement aussi à propos de notre bêtise humaine à leur égard.
Voilà des êtres fiers, puissants, doués d'une sagesse que les âges de leur vie n'ont fait que raffermir. Les Arbres t'aiment, Philippe, et tu le leur rends bien! Un véritable dialogue s'est noué entre vous, d'âme à âme.
Et puis cette plongée que relate ton livre à un certain moment: celle d'un autre temps que tu as vécu dans la "Sainte Montagne" de l'Athos. J'avoue qu'elle m'a véritablement transporté dans cet Ailleurs que j'ai eu autrefois la chance de connaître durant deux ou trois semaines, au milieu d'une furie insatiable de moustiques....
Ce fut dans une cabane perchée entre la mer et la montagne. C'était du côté de Chilandar, au milieu des arbres dont tu parles si bien. T'en souviens tu?

Ton livre est pure magie!

Ah ces arbres dans leur parure automnale! Cette description écarlate de leurs feuillages, cette couleur de l'après-été que tu cherches à nous faire goûter, ces tons enflammés, cette lumière qui nous rappelle certes, comme un chant du cygne, ces "jours enfuis" de l'été, mais qui augure surtout du fait que ces temps ne sont pas ceux d'une morte saison, qu'ils ne sont en réalité que l'augure d'une renaissance à venir!
Ce texte est pure poésie.

Ton ouvrage est d'une splendeur inégalée et je le recommande vivement.

Je précise à tous les lecteurs que, bien que je connaisse Philippe, son livre mérite absolument la lecture. C'est une assurance absolue et formelle pour tout qui tiendra cet ouvrage entre les mains: vous éprouverez un bonheur profond et quasi charnel à la lecture du "Temps des Arbres".

A.G.

Commenter  J’apprécie          30
Quoi de mieux en Automne qu'un livre qui mets en avant les couleurs de cette belle saison ?
Le temps des arbres est un livre qui se déguste, pages après pages, l'auteur nous embarque dans sa quête du jardin tant désiré. Un jardin aux couleurs flamboyantes, chaudes, intenses. Des couleurs qui me plaisent et c'est pourquoi j'ai sentis la passion qui se dégage de la démarche de Philippe Fiévet.
Le livre regorge d'anecdotes du quotidien, de quêtes jardinières, de galères boueuses et de réflexions sur la vie dans sa globalité. Tout en simplicité, à la fois ludique et profond, le discours se veut poétique. On se balade, on visualise. L'auteur donne vie aux situations, aux arbres, à la terre. C'est une belle ode à la nature, aux souvenirs d'une vie passée à l'admirer, à la côtoyer et à l'aimer.
J'ai aimé ce voyage à travers le temps, la botanique et les tribulation d'un passionné en quête de chaque éléments à intégrer dans ce jardin tant désiré. Les rencontres des pépiniéristes, les aléas de la vie personnelle, les découvertes du quotidien : tout.
Les saisons passent et le jardin livre toutes ses couleurs, dont ce rouge flamboyant qui plaît tant à Philippe Fiévet. Une couleur qui est ma favorite depuis toujours. le temps des arbres est un livre qui peut plaire aux amateurs de jardin, à ceux qui prennent le temps de lire, de découvrir et de vivre tout simplement.
Commenter  J’apprécie          30
L'auteur nous entraîne dans son jardin. Il nous livre ses propres pensées, sur la création de son jardin. Nous le suivons pas à pas lors de la réalisation de son propre jardin. La terre ingrate, sans culture, est devenue par ses soins prodigués un jardin où de nombreuses espèces se côtoient .C'est avant tout un hymne à la vie, à la nature.
J'ai aimé voyager avec l'auteur, d'un continent à l'autre, découvrir de nouvelles espèces de plantes. J'ai particulièrement aimé son séjour en Grèce, où il se livre à une expérience un peu particulière . Philippe Fievet nous livre ses réflexions philosophiques. Il a surmonté des moments difficiles , mais tout le ramène toujours au jardin. Il est obnubilé par le rouge, ce rouge flamboyant qui vient colorer les feuilles d'automne.
Il vit au rytme des saisons, se glorifie quand une espèce donne du renouveau, mais s'attriste quand une plante se meurt.
L'auteur nous entraîne dans son jardin. Il nous livre ses propres pensées, sur la création de son jardin. Nous le suivons pas à pas lors de la réalisation de son propre jardin. La terre ingrate, sans culture, est devenue par ses soins prodigués un jardin où de nombreuses espèces se côtoient .C'est avant tout un hymne à la vie, à la nature.
J'ai aimé voyager avec l'auteur, d'un continent à l'autre, découvrir de nouvelles espèces de plantes. J'ai particulièrement aimé son séjour en Grèce, où il se livre à une expérience un peu particulière . Philippe Fievet nous livre ses réflexions philosophiques. Il a surmonté des moments difficiles , mais tout le ramène toujours au jardin. Il est obnubilé par le rouge, ce rouge flamboyant qui vient colorer les feuilles d'automne.
Il vit au rytme des saisons, se glorifie quand une espèce donne du renouveau, mais s'attriste quand une plante se meurt.
Lien : https://livresdunjourblog.wo..
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Mais l'institution scolaire étant ce qu'elle était, le fil de la carrière voulait qu'un enseignant continue à rouler sa bosse d'un établissement à l'autre, jusqu'à ce qu'il trouve un endroit où poser ses balluchons. La plupart tournaient bourrique pendant une vingtaine d'années durant lesquelles ils étaient ballotés d'un bout à l'autre de la province. Voilà peut-être pourquoi il arrivait qu'en fin de parcours, certains souffrent de stress qui, joint aux acouphènes, aux problèmes auditifs et à l'impécuniosité de la fonction, rendait la carrière d'enseignant peu attractive.
Dans de telles conditions, la presse écrite s'avérait un excellent dérivatif, en dépit des délais trop courts et de la nécessité de trouver le temps pour rédiger, avant que le soleil se lève ou bien après qu'il se fut couché. Deux boulots, trois enfants et un jardin avaient le don de faire filer les aiguilles, pas toujours dans le bon sens, les levers et couchers du soleil se succédant à un rythme effréné. Seule la sagesse des arbres parvenait à me communiquer leur sérénité et je puisais dans leur compagnie la ressource et le réconfort dont j'avais besoin.
Commenter  J’apprécie          50
Encore fallait-il planter dans les règles! La plantation des vingt aulnes glutineux pas plus hauts ni plus épais qu'un crayon, s'était effectuée rapidement. Il n'en fut pas de même pour le cyprès chauve que j'avais baptisé Noé, et qui devait mesurer un peu plus d'un mètre, excellent départ pour une vie estimée à cinq siècles. La pelouse n'étant pas encore semée, on s'embourbait encore, mais je n'imaginais pas à quel point, n'ayant pas pris en compte les pluies torrentielles qui s'étaient abattues récemment! A peine creusé, le trou de plantation se mua en cloaque qui se referma sur mes pieds. Pris au piège, impossible de se dégager, comme si mes bottes étaient déjà en proie à une première phase de digestion. La boue est d'une telle voracité! Médusé par la situation et ne voulant pas trop attiré l'attention du voisinage par peur du ridicule, j'émis un plaintif mais trop discret appel à l'aide, en battant des bras en direction de Muriel qui observait la scène de loin avec perplexité. Elle se contenta d'agiter la main en retour, croyant répondre à un salut alors que j'essayais de l'attirer en vain dans ma direction. Plus elle persistait à me faire signe passivement, plus je pestais contre elle, contre moi-même et contre cette foutue boue qui emprisonnait un pied après l'autre chaque fois que je tentais de me dégager. Voilà comment la plantation de Noé me laissa battre piteusement en retraite sur mes chaussettes méconnaissables, la pelle dans une main, une botte dans l'autre, la seconde ayant été définitivement aspirée par le sol!
Commenter  J’apprécie          20
Aussi rouge soit elle, le vrai fruit du paradis, ce n'est pas la pomme, mais la tomate, pas celle qu'on envoyait jadis sur la tronche des mauvais chanteurs, mais la belle tomate charnue, pleine d'arômes et au plant si parfumé qu'on en porte l'odeur sur les mains au moment de la cueillette. A elle seule, la tomate vous fait aimer dans un même élan de reconnaissance le Mexique et le sud du sud de tous les étés. Fragile sous nos latitudes, elle parvient toutefois à se ménager de beaux jours dans une serre, l'antichambre du plaisir, la boîte à surprise pour la cueillette de l'instant.
Chaque matin d'été, j'allais les saluer en les interpelant d'un tonitruant "bonjour, les filles"; et les filles, en grappes ou en solitaire, ne pouvaient que rougir de plaisir de se savoir aimées, abreuvées et soignées aux petits oignons. Avec les tomates, je renouai avec le plaisir virgilien de la bruschetta dans sa plus gourmande simplicité : tomate mûre coupée en dés et pain toasté, sous une onction d'huile d'olive et un tour de moulin à poivre, avec quelques feuilles de basilic en guise de signature parfois agrémenté de mozzarella de bufflonne, le fruit juteux s'imposait comme le rituel des étés italiens au même titre que la salade de féta était celui de l'été grec. La tomate vous faisait voyager dans les pays du soleil, c'était le fruit licite de l'insouciance et de la jeunesse, surtout au moment béni de mordre dans la pulpe, un avant-goût de l'éternité. Pas moins de trente composés contribuent à l'expression de son arôme. Le fin bec distinguera des notes vertes, fumées, balsamiques et même florales allant jusqu'à évoquer la rose ou la violette pour certaines espèces anciennes.
Bonne fille, la tomate est complaisante, mais demande certains égards : pour la conserver une fois cueillie, pas de frigo, mais un simple plateau de fruits, en la tenant éloignée des pommes dont la jalousie semble tenace; il y a manifestement une inimitié entre ces deux concurrentes à la place d'honneur du jardin d'Eden ! Je persistais toutefois à penser qu'Adam et Eve, à l'ombre d'un plant de tomates, se partageant la pulpe juteuse à bouche que veux-tu, eût été une scène plus sensuelle que l'épisode de la pomme, même croquante à souhait.
Commenter  J’apprécie          10
C'était un honneur de le recevoir et de lui faire visiter mon jardin qui étalait alors ses parures automnales. Contemplant les arbres si différents de ceux qu'il avait coutume de côtoyer, j'avais parfaitement compris le sens de ses paroles quand il m'avait quelque chose comme : "L'arbre est dans la feuille, la feuille est dans le chant, le chant est dans ton jardin."
{en parlant de Ngematücü "Jaguar sans tache" chef de la tribu des Tikuna, population estimée à 20000 âmes et vivant entre les fleuves Amazone, Ucalayi et Solimoès.}
Commenter  J’apprécie          70
On reste là, à le contempler indéfiniment, avec la certitude d'avoir devant soi le plus bel arbre de vie de la création, celui de Babylone, de Darius et de tous les oiseaux de paradis. Voilà pourquoi l'arbre à perroquet est finalement digne de figurer dans le jardin des merveilles.
La vie reprit sournoisement son cours alors que Muriel, le verre rempli et la langue bien pendue, prétendait que le nouveau venu ressemblait à une grosse laitue. Pour souligner l'outrage, elle l’appelait d'ailleurs ironiquement le "persica", elle qui persiflait dès le troisième verre et féminisait tous les noms à tort et à travers pour mieux les tourner en dérision. Depuis notre installation, elle avait, elle aussi, connu les affres du bourbier avant de devenir la fiancée d'un jardin en éveil. Mais son penchant pour le rosé avait fini par avoir raison de ses extravagances. Peu à peu déchue, elle prit le temps de me donner un fils, Julien avant d'aller mourir au fond d'une bouteille.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Philippe Fiévet (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Fiévet
Bande annonce du livre " Sur un air d'opéra bouffe"
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (19) Voir plus



Quiz Voir plus

Quizz one piece hard

(Facile) que boivent luffy et deux autres personnage pour devenir frere ?

De l'eau
Du whisky
Du sake
Du sirop de menthe

17 questions
74 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , shonen , populaireCréer un quiz sur ce livre

{* *}